jeudi 31 août 2006

♫ La recette de l'amour fou ♫ (de Serge Breton)

(Attention terrain glissant)

Préliminaires : 20 à 30 minutes.

Cuisson : 20 à 30 minutes à feux doux, moyen et vif.

Ingrédients (pour deux personnes) : 1 charmant charmeur chilien (si vous n'en avez pas, un homme dans la force de l'âge fera l'affaire), 1 Ada (idem au féminin) (à noter : cette recette s'accommode très bien aussi avec deux personnes du même sexe)

♫ Dans un boudoir, introduisez un coeur bien tendre ♫ : je te détrompe tout de suite, le boudoir, rien à voir avec le biscuit. Le charmant invite Ada à dîner chez lui (oui, tu as bien compris, c'est moi le coeur tendre, pourquoi ? ça te pose un problème ?)

♫ Sur canapé laissez s'asseoir et se détendre ♫ pareil hein, le canapé rien à voir avec le toast. Pendant que le charmant fait l'inventaire des placards, Ada se prélasse sur le futon du salon.

♫ Versez une larme de porto ♫ oui pourquoi pas, mais moi j'aime pas trop, en plus on avait déjà pris l'apéro dehors. ♫ Et puis mettez-vous au piano, jouez Chopin avec dédain, égrenez vos accords ♫ : le charmant met un vinyl sur la platine, mais plutôt Nina Simone (♫ Summer time, and the leaving is easy, fish are jumping ♫)

Là un malencontreux oubli : Merde, la vaisselle ! s'exclame-t-il. Qu'à cela ne tienne, Ada toujours serviable et attentionnée (tu permets que je m'auto-congratule ? tu seras bien aimable) se porte volontaire. Non non, laisse...Bon dans ce cas je vais pas insister non plus hein, faut pas déconner.

♫ Il ne tient qu'à vous d'être tendre ♫ : pendant que le charmant opère, Ada, dans son dos, procède à de douces caresses descendantes, jusqu'à obtention de l'ouverture de braguette. Passage de la station verticale à la station semi-verticale (agenouillée quoi, fais pas semblant de pas comprendre) et du manuel au buccal...Si je puis me permettre un conseil pratique, préférez une vaisselle peu sale parce que sur la fin les coups d'éponge se font moins énergiques.

Le charmant met un truc à cuire (quoi comme truc ? À ce stade franchement laisse-moi te dire que tout le monde s'en fout. Un truc comestible hein, on va pas chipoter. Des pâtes, du riz, histoire de se reconstituer après l'effort).

Pendant ce temps Ada se charge de ♫ Tamise[r] toutes les lumières ♫

Retour sur le futon. Question déshabillage, Ada a un peu de retard par rapport au charmant qui lui a déjà son fut sur les genoux...Rééquilibrage, inversion des rôles (non je me suis pas mise à faire la vaisselle).

♫ Jouez la farce (dois-je préciser que rien à voir avec le dindon ?) du grand amour, dites jamais, dites toujours ♫ : oui oui, chacun sa façon de faire. Traditionnellement on dit plutôt "encore" mais après, bon, les spécialités régionales sont toujours bienvenues.

Merde, le riz - les pâtes - la semoule (choisis ton féculent) ! Intermède ultra-rapide pour éteindre le feu des plaques (mais seulement celui des plaques).

♫ Et consommez sur canapé ♫ je vous l'ai déjà dit, c'est un futon. Quant à la consommation elle-même, au moment de l'interconnexion, pour épicer un peu, on a choisi de se mettre debout. Et je pèse mes mots...

vendredi 18 août 2006

Midnight express (sans sucre)

Y a des matins, j'te jure, tu ferais mieux de rester au lit.

Ce matin par exemple. J'étais de corvée. Bon pas non plus un truc complètement machin hein, mais quand même. Je t'explique la problématique : il m'incombait de réceptionner une clé, dans une gare, de la part d'une personne débarquant d'un coin lointain (par rapport à ici, tu vois bien ce que je veux dire), un coin (je dis un coin mais ça s'apparente plus à un continent) où ils ont 8 heures de décalage horaire pour te donner une idée.

Cette personne vit, durant l'année, en banlieue parisienne. Mais là elle n'était qu'en transit. Elle sautait d'un vol international pour monter dans un train grandes lignes (je fréquente que des aventuriers, tu crois quoi). Et cette personne savait que dans sa boîte aux lettres se trouve un courrier de la plus haute importance. Tu saisis ?

Regarde ce plan infaillible : on se serre la main, sur le quai, elle me glisse sa clé, ni vu ni connu, et je file en banlieue, en m'assurant de ne pas être suivie (mais j'avais tout prévu : un scooter m'attendait un peu plus tard, et tu sais bien, les scooters c'est ce qu'il y a de mieux pour semer d'éventuels poursuivants)...Je file donc, j'ouvre la boîte après avoir enfilé une cagoule (sur le casque, oui, on n'est jamais trop prudrent), puis je réexpédie le courrier à l'adresse provisoire de la personne. Un jeu d'enfants.

Faut dire aussi que ça faisait des mois qu'on bossait comme des chameaux (tu l'as vu celui ci ou je mets des guirlandes qui clignotent autour ?), on avait relevé l'emplacement des caméras, on savait comment désamorcer les systèmes d'alarme (non mais ça c'est pas le plus dur, il suffit de débrancher, c'est simple comme un coup de fil. Bon après faut sprinter) (quand tu sais pas, tu m'demandes hein, n'hésite pas), on avait pris des boulots de fabricants de cacahuètes comme couverture...creuser un souterrain à la petite cuillère pas de problème, l'évadé d'Alcatraz nous avait ouvert la voie, tout ça quoi, on était paré.

Le seul obtacle que je voyais à cette mission tout à fait possible, c'était l'heure à laquelle je devais faire sonner mon réveil : 7h. Du matin. Au début j'ai failli refuser (tu vois, je ne te cache rien). Moi, Ada, me lever à 7h ? du matin ? même pas en rêve (attends, je connais mes limites). Mais, après m'être concertée avec moi-même et ma paresse, j'ai finalement accepté, parce que cette personne je l'aime. Et elle m'aime. Et donc on devrait vivre heureux et faire beucoup d'enfants. Mais en fait c'est une fille, ça complique vu qu'on n'est pas lesbienne.

Alors ? Alors, après une nuit où je me suis réveillée toutes les heures, histoire d'être sûre de pas être à la bourre...mon portable a sonné, je me suis levée tel le zombie en phase terminale de métamorphose, etc etc...et j'allais sortir quand cette personne, que j'aime, je te le rappelle, m'a appelée pour me dire : on laisse tout tomber, la CIA est au jus, y a une taupe parmi nous, je vais me mettre au vert, fais comme si tu m'avais pas vue.

Tu l'auras compris, c'est du langage codé et ça signifie : je suis dans le RER, je crois que je vais rater mon train, mais en même temps c'est pas sûr, alors je vais courir, mais si je cours je pourrai pas te filer la clé. Ben ouais. On s'était pas entraîné au jeter de clé, elle avec 30 kilos de bagages sur le dos, et moi avec les yeux fermés (ah non, ils sont ouverts, mais ça se voit pas), on est con des fois hein, on pense à tout sauf à l'essentiel.

Que crois-tu qu'il advint ? D'une, elle a raté son train (mais ça, si elle avait lue le post d'hier...Madame Soleil c'est pas seulement parce que je suis bronzée). De deux, je vais quand même recevoir sa clé, par la poste, et me coltiner un aller-retour Paris-banlieue. De trois je me suis pas rendormie. Mais je l'aime (je dis ça pour mémoire).

Heureusement, alors que je commençais à me dire que cette journée s'annonçait on ne peut plus pourrie, j'ai reçu, par SMS, de la part de quelqu'un que tu reconnaîtras sans peine, ceci, qui ouvre des perspectives assez intéressantes :

Bip (non n'est pas ça le truc intéressant)

Je réponds : Ouiii ? C'est à quel sujet ?

Vous avez gagné un esclave sexuel pr le we !