vendredi 29 décembre 2006

♫ Sa turne a l'air habitée alors qu'on sait que personne n'y vit, à qui se fier ♫

Tu sais quoi ? Je vais profiter que tout le monde soit par monts et par vaux, genre personne a le temps de lire, pour te raconter un truc pas vraiment intéressant, voire carrément soporifique. Eh ouais que veux-tu, moi aussi je me cantonne aux faits divers.

Je suis tranquillement au taff, en train de virer les derniers usagers, il est environ 19h56 et je reçois un SMS du gars à la guitare : T où ? Un peu abrupt comme entrée en matière, d'autant qu'on s'est ni vu ni contacté depuis une bonne semaine, mais bon, c'est aussi ça le texto, on s'embarrasse pas avec les formules de politesse. En toute logique je réponds : Au taf !

Je peux dormir chez toi ? Ah v'là autre chose. Faut savoir que le gars à la guitare héberge actuellement de la famille, fêtes obligent. Par conséquent nous étions convenus de nous revoir éventuellement (perso j'étais pas pressée) l'année prochaine. Il se manifeste plus tôt que prévu. Oui mais ce soir j'ai rv avec un ami. C'est pas du tout une esquive, juste la simple vérité. Tard ? Kan ? Eh oh, ça va aller là ? Je minute pas mes soirées j'te signale. Ben justement je sais pas trop, dis-moi jusqu'à quelle heure je peux te biper. Pas de réponse.

Au nouveau bar je retrouve mon pote. On se raconte les derniers événements (il a bouffé du chevreuil, moi du chapon) (fait divers on t'a dit). C'est un peu le désert (même dans le métro c'est le désert pour te dire...Moi je suis en perte totale de repères, déjà que j'en avais pas beaucoup...et boum, plus moyen de différencier une heure de pointe d'une heure creuse, comment tu veux t'y retrouver ?) alors ma copine la serveuse accepte les verres qu'on lui offre.

Puis le gars à la guitare appelle (tu vas voir le vieux coup de pression qu'il essaye de me mettre) (si encore c'était de la bière) :

- Alors je peux vraiment dormir chez toi ? Il faut que tu me le dises maintenant sinon je vais à l'hôtel.

- Ah ouais, à l'hôtel ? c'est quoi le problème ? t'es à la rue ?

- Oui je suis à la rue.

- Non mais sérieux ?

- Sérieux.

- Arrête ton char. Il me semble bien que tu possèdes un appartement dans la rue X...

- Bon ben je vais à l'hôtel alors...

- Écoute, comme je te disais, je suis avec mon pote, je vais pas le planter là, on se retrouve plus tard.

- Oui mais pas trop tard hein ?

- Non pas trop tard, je te rappelle quand je bouge.

- Et pourquoi tu viendrais pas me rejoindre avec ton pote ?

- Oui pourquoi pas ? faut d'abord que je lui en parle et je te rappelle plus tard.

- D'accord mais dans une heure au plus tard.

- T'sais que t'es chiant comme mec ? ok je te rappelle dans une heure.

- Non non, plutôt une demi-heure.

- En fait t'es pas chiant, t'es super chiant.

Le gars à la guitare est dans un bar situé de l'autre côté du boulevard. Mais il ignore où je me trouve (bien qu'avec un minimum de perspicacité, ce soit pas dur à deviner). Mon pote a moyennement envie de migrer. Idem pour moi.

40 minutes plus tard , le gars à la guitare rappelle (oui bon ok, je suis à la bourre de 10 minutes).

- Alors ?

- Eh ben après réflexion, t'as qu'à venir toi, on est au nouveau bar.

Il arrive et j'essaye de savoir pourquoi il est à la rue. Y a une teuf chez toi et t'es pas invité ? Il rit pour ne pas avoir à éclaircir le mystère. Il s'inquiète plutôt de savoir si mon pote et moi sommes amants. Eh non ! on est amis. L'amitié garçon-fille, t'y crois t'y crois pas, moi je m'en fous je me contente de la vivre. Ça papote. Ça blablate.

Il finit par me dire : en fait je suis pas à la rue mais j'avais envie de te voir. Mouais. Et pourquoi il le dit pas direct ? C'est le genre de truc que je ne comprends pas. Parce que du coup, j'étais tellement dans l'idée qu'il se retrouve en galère que ça m'a empêchée de me demander si moi j'en avais vraiment envie.

Puis on rentre chez moi. Et on dort. Ben ouais, c'était ça le deal non ?

jeudi 28 décembre 2006

♫ Je vise juste et j'suis pas près d'lâcher l'affaire mec ♫

Vu qu'on arrêtait pas de me tanner pour que je m'en occupe vite fait, selon le bon vieux dicton qui voudrait nous faire croire qu'il n'est jamais trop tôt pour bien faire...

Vu que bon, je suis un peu du genre à laisser traîner jusqu'à ce qu'il soit trop tard...

Et vu que là c'est important de pas se rater...

J'ai pris les choses en mains.

D'abord j'essaye de les joindre par téléphone. Je tombe sur un message vocal, d'abord en français, puis dans la langue de mes ancêtres. Je réitère plus tard, et encore plus tard, et encore après. Toujours pareil. Au moins je saurai parfaitement prononcer : désolé, le service n'est pas disponible, veuillez rappeler ultérieurement. En même temps y a peu de chance que ça me serve...je sais pas...peut-être dans les moments de gueule de bois, ou autres, où faudra pas me déranger, je pourrai sortir cette formule en guise de va te faire foutre. Ouais faut savoir adapter ses connaissances, c'est signe d'une intelligence vive, qu'ils disent.

Bon à un moment ça me soule d'appuyer sur la touche bis (non parce que moi, ma préférée, c'est la touche étoile quand même) (tiens, ça me fait penser, j'ai lu récemment un bouquin d'Albert Cossery, ça vaut le détour, surtout, truc de ouf, que j'en reste comme deux ronds de flan vanille-caramel, le truc trop stylé, c'est son usage parcimonieux de la virgule. Ça a l'air de rien et pourtant ça fait tout) (tandis que moi, tu vois, j'en use et j'en abuse de la virgule. Eh ben je sais pas comment faire autrement) (et je te parle même pas de la parenthèse), et donc j'arrête (la touche bis) et je remets au lendemain.

Le lendemain ça continue. Mais quand est-ce qu'ils bossent exactement là-dedans ? On va pas me faire croire qu'ils ont pris des vacances non plus ? Alors je décide que tant pis, puisque c'est ainsi j'y vais carrément. Y a risque de cassage de nez sur porte close mais oh je vais pas squatter le téléphone jusqu'à épuisement. Avant de partir, dernière tentative, et là, miracle, quelqu'un au bout du fil. Si c'est pas merveilleux. Un véritable conte de Noël. J'obtiens les renseignements nécessaires puis je trace.

Forcément c'est situé dans le XVIème arrondissement (de Paris), ce coin de désert où perso je me sens pas hyper en sécurité, ça manque de racaille...Je marche le long d'avenues sans vie. Et je pense. Donc je suis. Suis-je ce que je pense ? Non bon attends, je raconte n'importe quoi et toi t'essayes de répondre aux questions, pff, arrête ton cinéma tu veux ? En fait je pense que je pense beaucoup à ex-monamour ces derniers temps, ce qui me fait penser que j'aimerais qu'il pense à moi lui aussi, là-haut sur sa montagne...D'façons je lui ai donné un sachet de tisane d'artichaut et il a dit qu'il penserait à moi au moment de s'en servir. Et tu sais bien que la tisane ça met longtemps à infuser, et après c'est long à boire tellement c'est chaud. Alors forcément il va beaucoup penser à moi. Obligé. Et quand il reviendra je vais le chauffer, mais sans tisane, je te dis que ça.

J'entre. C'est bas de plafond. Une majorité d'yeux bridés. Je me présente au guichet 1 : on me donne le formulaire en deux exemplaires. Je le remplis tout en m'intégrant à la queue du guichet 2. À ce moment une dame me demande si elle est au bon endroit. Oui oui, c'est bien ici pour les dépôts.

Puis elle revient à la charge pour savoir s'il faut prendre un ticket. Déjà, pourquoi elle ne s'adresse qu'à moi ? c'est d'autant moins compréhensible qu'à chaque fois elle perd sa place dans la queue et elle se replace en dernière position...alors qu'elle pourrait demander à son voisin, tu vois ? Eh ben non, elle vient jusqu'à moi. Pourquoi ? y a écrit Accueil du public sur ma gueule ? Ensuite, vois-tu un distributeur de tickets quelque part mmm ? vois-tu des gens avec un ticket à la main ? vois-tu un écran où défilent des numéros ? Non hein ? Alors ? Alors je lui réponds : non non, il faut juste se mettre dans la file (allez zou).

Là c'est mon tour. Je fournis les pièces demandées. Elle revient. T'y crois à ça ? Elle re-vient. Et s'enquiert : les gens qui font la queue de l'autre côté, c'est pour quoi ? C'est pour faire parler les curieux, j't'explique : c'est des gens, ils se mettent les uns derrière les autres dans le but que d'autre gens, toi par exemple, qui m'a l'air d'avoir sacrément du temps à perdre, que d'autres gens donc se demandent avec curiosité ce qu'ils peuvent bien faire, alignés ainsi devant un guichet...Quel mystère...

Bon je comprends que ça puisse être stressant les formalités administratives, mais pourquoi je dois me taper le seul cas social de l'assemblée ? Et rester polie en plus...Alors tu vois, je pense qu'ils en sont à l'étape suivante, vu que les guichets sont numérotés, on peut supposer qu'il y a une progression, un peu comme un jeu de l'oie, tu saisis p'tite dinde ?

Je passe au guichet 3 pour payer. Ça y est, c'est fini, je me dirige vers la sortie. Et devine qui m'alpague avant de franchir le seuil ? Gagné. Vous l'aurez dans combien de temps ? m'interroge-t-elle. Désolé, le service n'est pas disponible, veuillez rappeler ultérieurement. Ça l'aurait fait non ? Mais ça m'est pas venu. Dommage. À la place je réponds : une semaine, c'est le délai.

Voilà, dans sept jours j'ai mon visa pour la terre de mes ancêtres. Et tu sais ce qu'elle me dit, avant de me laisser partir ? À la semaine prochaine alors !

mardi 26 décembre 2006

♫ And please darling, help me smoke this one more cigarette, now ♫

Tu te souviens ? la dernière fois je te racontais comment, devant mes yeux ébahis, il faisait encore nuit alors que j'étais moi-même levée, et ma résolution consécutive de ne plus m'éveiller avant la nature. Eh bien il était dit qu'on allait me faire mentir.

Vendredi soir, nouveau bar. En première partie de soirée, au programme, mon pote et moi. Bientôt rejoints par Phénix et sa toute nouvelle copine. Grand dieu, dites-moi qu'il en a fini avec les lamentations et les déchirures...dites-moi qu'il retrouve goût à la vie...Oui ! en effet on peut affirmer qu'il va bien. Cependant, il n'a, encore et toujours, qu'un sujet de prédilection, je te le donne en mille : lui-même himself en personne. Ça va qu'on s'est pas vu depuis longtemps. Quant à la copine, elle a l'air amoureuse, on lui pardonnera donc le reste. La bière coule à flots, les configurations changent.

Nous étions au départ tous les quatre autour d'une table. Maintenant que le bar s'est rempli, je fais la tournée des camarades et, sans trop savoir comment, je me retrouve derrière le comptoir, avec le patron. Alors si tu veux savoir, y a moyen de moyenner avec le patron. Mais c'est pas mon genre (le patron, parce que moyenner, tu me connais).

Deuxième partie de soirée, arrivée du charmant charmeur chilien. Fermeture tardive du bar. Nous aidons au balayage, rangement etc, puis nous allons chez le charmant prendre les chemins de fer et notre pied aussi. Le temps passe à la vitesse de l'éclair. Il est donc approximativement 6h quand je ferme les yeux. Une heure après mon réveil sonne. Et là, le calvaire commence.

Déjà il fait nuit. Ensuite il fait froid. Le froid de l'hiver plus le froid de la fatigue, ça fait beaucoup. Je me déplace tel un escargot (point de vue vitesse) un peu nerveux (point de vue irritabilité). Arrivée chez moi je prépare mon sac...en dépit du bon sens (trop de culottes, pas assez de soutif). Bien sûr j'oublie ma brosse à dents. Force est de constater que je n'ai pas toute ma tête...Cependant je gère pas mal les priorités. D'abord le sac. C'est fait. Puis se tenir éveillée. Douche. Thé. Cigarettes. En route pour l'aventure.

Je reste debout dans le métro parce que c'est bon, on me la fait plus hein, vas-y, assieds-toi et hop, tu te fais la ligne dans un sens, dans l'aute, et à un moment le chauffeur, alerté par une bonne âme, te touche l'épaule et tu te rends compte que t'es ni près de chez toi, ni là où tu voulais aller...alors maintenant ça suffit les conneries, quand y a le moindre risque d'endormissement, je reste debout.

Dans le Orlybus je sombre dans un état de semi-conscience, en gardant à l'esprit que non, malheureuse, faut pas dormir...le gars à côté se lève brusquement, ah merci c'est justement là que je dois descendre.

À l'intérieur y a un Père Noël qui offre des cadeaux aux petits enfants en agitant une cloche. Quoi ? Une clochette ? Ouais, ça se peut. En tout cas, dans mon crâne ça résonne comme le tocsin. Mais putain, il pourrait pas faire ça en silence ? Et l'atmosphère feutrée des aéroports, c'est un mythe ou quoi ? Non seulement la migraine a pris possession de moi, mais en plus je peux toujours pas la contrer par le sommeil : y a pas le droit de s'endormir avant l'embarquement.

Alors je vais acheter à manger. C'est pénible ces conventions qui font qu'entre 6h et disons 11h, si t'as faim, tu dois te contenter de croissants et autres viennoiseries que j'en ai rien à cirer, moi, je veux du salé. Et les alcoolos ? vous y pensez un peu aux alcoolos en gueule de bois ? C'est bientôt Noël merde, m'en fous de la charité sur ordonnance, mais un peu d'ouverture d'esprit non ? Au final je me rabats sur un sandwich club poulet-crudités (en la personne d'une demi-tranche de concombre), qui coûte une fortune mais ça fait du bien, je reconnais.

Enfin, c'est le moment de l'embarquement. Je suis près du hublot, là ousqu'on voit la ville qui devient toute petite, et les nuages, et tout, mais je calcule ni le décollage, ni les consignes de sécurité, ni rien : je m'endors instantanément, l'esprit tranquille, car je sais qu'au pire une gentille hôtesse, ou mieux un beau stewart, viendra m'annoncer d'une voix douce qu'on est arrivé.

À destination (1h de vol, 1h de sommeil, c'est toujours ça de pris), je prends conscience des variations de la vie. Y a pas si longtemps, quand j'allais là-bas, j'arrivais par le train, je m'installais dans la voiture qui m'attendait, le chauffeur me tendait un spliff en guise de bienvenue et j'arrivais toute youhou même pas peur. Aujourd'hui je prends l'avion, déjà explosée par une nuit blanche de chemins de fer, les temps changent...

S'agit de faire bonne figure. Dire oui à tous ceux qui demandent Tu t'es enrhumée ? (non parce que : je m'en suis foutu plein le nez, bon, c'est plus honnête mais après faut expliquer, ça prend du temps. Dire ça va, à tous ceux (les mêmes) qui demandent T'as fait bon voyage ? pas trop fatiguée ? Rester sociable, alors que t'as juste envie d'aller te coucher.

Le lendemain c'est la teuf où on se fait des cadeaux sauf que c'est l'anniversaire de personne. Le lendemain c'est encore la teuf, mais cette fois je bois que du whisky, beaucoup oui, mais uniquement, vu que c'est pour moi le petit déj faut pas déconner.

Puis je remonte dans l'avion. Tout pareil. 1h de vol, 1h de sommeil. Je suis debout, cette fois contre ma volonté, dans le Orlybus blindé.

Devant ma porte m'attendent ex-monamour, ses yeux de velours et ses nombreux atours. je voudrais que de l'ex, il ne reste que l'amour. Peut-être. Un jour...

vendredi 22 décembre 2006

Dans Paris tender is the night

Et voilà, c'est toujours pareil, y a pas moyen de s'absenter deux minutes sans rater plein de trucs trop intéressants.

Par exemple je mets le réveil à sonner à 8h. Le truc de ouf un peu, oui t'as raison. Mais en ce moment je suis obligée (t'imagines quand même pas que la folie ronge mon cerveau au point que je me lève tôt volontairement ? rassure-moi), forcée, contrainte de gratter sur mon temps de sommeil si je veux accomplir toutes les jolies choses qui, mises bout à bout, donnent ce qu'il est convenu d'appeler ma vie (mais t'inquiète, j'arrive toujours à la bourre au taff, pas de souci).

Et donc je mets le nez à la fenêtre et là...non mais c'est pas possible, je me suis plantée dans le réglage de la machine, attends dis-moi que je rêve, j'ai oublié d'ouvrir les yeux ou quoi ? : il fait nuit ! Ouais bon, tu peux faire genre t'es pas surpris, vas-y...Toujours est-il que moi je savais pas. En cette saison, à 8h du mat, il fait nuit. Tu m'en diras tant. Eh ben on en apprend tous les jours...

Tu peux en déduire perspicacement que ça fait un certain temps que mes matinées sont grasses. Ouais. Et ça va continuer, qu'on se le tienne pour dit. Si même le soleil dort,je vois pas du tout pourquoi je devrais le précéder. Le monde à l'envers. N'importe quoi.

Autre exemple. Hier soir je retrouve le charmant charmeur chilien au nouveau bar. Alors déjà le patron me fait des sourires que j'interprète complices...Il se pourrait que ce soit tout simplement une manifestation de ma parano galopante ou, plus prosaïquement, l'effet d'une culpabilité mal placée. Non mais bon, tu vois ce que je veux dire, le patron il m'a quand même vue, en alternance évidemment, avec les trois hommes dont je fréquente le lit. Eh bien figure-toi qu'il a à coeur de ne pas trahir le secret professionnel (en même temps je lui amène des clients hein, chacun y trouve son compte). Il me fait des sourires. Bon. Et le charmant, qu'est-ce qu'il me raconte ?

Il m'annonce qu'il a rencontré Romain Duris, dans le carré VIP d'une soirée où il (le charmant) faisait de la promo pour un machin. Tu te rends compte un peu ? Mais paraît-il qu'il s'est pris un vent au bout d'un quart d'heure, vu que Romain il avait un peu autre chose à faire. Non mais t'as même pas pris son numéro de portable ? Pfff...j'te jure...

M'en fous, j'ai le même à la maison. En moins poilu. Je préfère.

jeudi 21 décembre 2006

♫ Avec les saints et les assassins, les femmes du monde et puis les putains ♫

Au début tu crois que c'est paisible et que ça tourne rond...





Ça pourrait même ressembler à un truc un peu vert qu'on dit perdu...







Puis bon, c'est plus vraiment la teuf mais ça a encore bon goût...






Au final, il se pourrait bien que ça soit juste un ♫ highway to hell ♫







Bon ben ouais, y a pas de raison que je m'en sorte hein ? Et donc ils sont toujours trois, à l'image de ce fabuleux triptyque. Nous disposons d'une part d'un paradis, d'un purgatoire, d'un enfer...et d'autre part d'un ex-monamour, d'un charmant charmeur chilien et d'un gars à la guitare. Qui correspond à quoi ? alors là, par contre, j'pourrais pas dire...



mardi 19 décembre 2006

"Un coup de dés jamais n'abolira le hasard"

Je crois que tu l'as échappé belle. Selon toutes apparences, la dure loi (sed lex) de la sélection naturelle a fait son oeuvre d'élimination. Je te laisse deviner lequel de mes partenaires s'est vu forcé de quitter la scène, et en attendant je te raconte mon week-end (mais te réjouis pas trop vite quand même, on sait jamais).

Vendredi soir au nouveau bar, y a un concert que je veux pas rater. J'y retrouve mon pote et sa belle, ainsi que pas mal de connaissances du quartier. Ex-monamour téléphone, on se file rencard chez moi. Seulement, les artistes sont sacrément à la bourre, de sorte que le concert débute à peine que je me vois dans l'obligation de lever le camp. Hors de question.

Je dégaine mon portable : ex-monamour est déjà devant ma porte (cet homme qui n'a jamais eu moins d'une demi-heure de retard au temps où nous formions un couple (harmonieux le couple d'ailleurs, étant donné ma propre ponctualité défaillante), cet homme donc, aujourd'hui que nous ne sommes plus ensemble, est systématiquement en avance. Je ne sais pas comment analyser ce constat). Je lui explique l'affaire et il vient me rejoindre au nouveau bar. Eh oui, tu as bien lu, au nouveau bar. On abat les cloisons pour y voir plus clair. Il ne passe pas inaperçu, pour diverses raisons, notamment sa grande taille et sa plastique remarquable, mais surtout parce qu'il est avec moi qui d'habitude suis avec le charmant charmeur chilien. Ma copine la serveuse, assez au fait de mes péripéties sentimentalo-sexuelles, lui sert des whisky en me faisant des sourires. Puis on rentre.

Samedi, déménagement. Mon amie bascule dans la cohabitation avec son chéri. Ex-monamour est convoqué tôt le matin pour le chargement, tandis que je ne participe qu'au déchargement. Pour apporter les deux bons petits diables (si pratique) gentiment prêtés par l'épicier et le boucher, je me coltine, avec le chéri, un trajet Barbès-La Chapelle à pied (ouais c'est à côté, mais il pleuvait je te signale).

L'après-midi, séance Légo, laisse parler ta créativité, défonce-toi les doigts à coups de marteau : j'aide mon amie à monter des meubles suédois, sans les notices qu'elle a depuis longtemps égarées, et dans une pénombre grandissante vu qu'ils ont pas encore inventé la lumière. Le soir, sur sa proposition, je retrouve ex-monamour chez l'Italien, le resto où, fut un temps, on allait comater le dimanche soir après la nuit blanche du samedi...

Dimanche, déménagement suite et fin. Cette fois on s'occupe des affaires du chéri. Il en a beaucoup plus et elles sont bien plus lourdes. L'équipe a par conséquent été renforcée et renouvelée. Y a que moi qui ai été conviée sur les deux jours...tu vois où ça mène les amis, je te conseille pas. Cependant à 15h tout est bouclé et nous voilà au bar, les pressions défilent, tu peux pas imaginer. Au point qu'à 19h on a l'impression qu'il est 6h du mat et on migre jusqu'à l'Indien pour éponger.

C'est le moment que choisissent le charmant charmeur chilien et le gars à la guitare pour se manifester par SMS. Ils se font éconduire. Puis ex-monamour appelle et à lui je dis oui.

Lundi. Je reste au lit avec lui jusqu'au milieu de l'après-midi. Le soir y a mon taff qui fête son anniversaire. Bon comment te dire ? C'est à peu près tout pareil que d'habitude, sauf que tout le monde est bourré. Sur la piste de danse (oui je dansen parce qu'à un moment faut bien s'occuper et surtout dépenser son trop-plein d'énergie), au rythme endiablé de la Mano Negra, je m'aperçois que la personne qui danse à côté n'est autre que mon directeur. Alors il me fait un grand sourire comme quoi on serait un peu frère. À toi je peux le dire, il danse pas super bien, un peu coincé du cul, ce qui aide pas en la circonstance. Mais ça doit faire partie du boulot.

Ça (tout ce qui précède), c'est ce que j'aurais pu te dire hier vers 22h. Mais après y a eu échange de SMS avec celui que soi-disant il est éliminé et que tu dois deviné. Bref, je le retrouve au nouveau bar. Et c'est toi qui est à nouveau mal barré vu que la nuit a été bonne.

vendredi 15 décembre 2006

O tempora, o mores

Bon, faut instaurer un roulement sinon je vais pas m'en sortir...

Sachant qu'il y a 3 hommes en lice (si au moins y en avait un marié, qui maîtriserait un peu l'auto-gestion tu vois...mais non), 2 séances d'analyse et 1 cours de chorale-langue vivante hebdomadaires, des amis à ne pas négliger, et (si c'est pas trop demander) un peu de temps pour moi seule...on peut affirmer que le planning est serré-serré. Voici ce que ça donne :

Lundi. Cours de tu sais quoi. Puis soirée ex-monamour chez moi, partiellement partagée avec mon pote (c'est pratique, ça fait deux en un). Pour tout te dire mon pote tape un peu l'incruste pour me faire comprendre que c'est pas bon pour ma santé. Mais il finit par nous laisser seuls après une tentative ratée de détournement (et si on allait boire un coup dehors ?). Assez tard, coup de fil du gars à la guitare qui sort d'une répèt. Ben oui mais non.

Mardi. Séance d'analyse. Puis soirée théâtre avec les amis. Je t'en ai vaguement parlé. Le troublant de l'affaire, c'est que Jérôme Deschamps a le même jeu (gestuelle, voix, tout tout tout) que François Morel. Alors qui de la poule ou de l'oeuf...?

Mercredi. Sortie très tardive du taff. On dirait bien que l'opération Ponctualité du travailleur a pris fin jusqu'à nouvel ordre (et vu le bordel...tu m'as compris). Chaque fois que j'ai l'opportunité de rattraper le temps perdu, l'heure de l'apéro a largement sonné que je suis encore en train de gagner ma vie. Puis soirée charmant charmeur chilien, en partie au nouveau bar, où je rencontre un petit vieil homme eurasien qui me chante des chansons dans la langue de mes ancêtres. Coup de fil du gars à la guitare. Ben oui mais toujours non.

Jeudi. Séance d'analyse. Puis soirée gars à la guitare (tout vient à point à qui sait attendre). J'écoute la musique qu'il fait lui-même avec ses doigts et sa voix.

Jusque là j'assure hein. Et pourtant l'organisation c'est pas mon truc. Ce qui me facilite grandement la vie, c'est la transparence (appelle-moi Gorby).

D'un naturel curieux et en dépit de me réticences premières, ex-monamour tient à être au courant assez précisément. Ça m'évite de mentir, c'est formidable. Le charmant, depuis la prise de distance, ne sait pas exactement ce qu'il en est, mais il n'ignore pas qu'il s'en passe des vertes et des pas mûres. Le gars à la guitare est averti, depuis le départ, que ça va être dur de se faire une place...on frôle la saturation et en cas d'accident les assurances voudront pas rembourser.

Si je me pose deux minutes, il m'apparaît clairement que tout cela relève de la folie furieuse (quoique douce quand même). Sans vouloir dramatiser à outrance ni rien, il va sans dire que le problème majeur là-dedans, c'est que le jour est proche où, malgré toute ma bonne volonté, j'aurai plus le temps de m'occuper de toi.

Allez pleure, ça soulage.

mercredi 13 décembre 2006

"En envoyant un pot de fleurs"

Je te raconte vite fait deux trucs qu'on m'a dit récemment.

D'abord ex-monamour (ouais ben je pratique l'auto-médication si je veux) (et d'ailleurs, y a plus trop de doutes : s'il n'en reste qu'un, ce sera celui-là...Mais on me demande pas mon avis, c'est con).

Ex-monamour : Ah au fait, tu as le bonjour de ma mère.

Ada : Pourquoi ? Tu lui as dit que tu venais chez moi ?

Ex-monamour : Oui.

Ada : Ah, ben tu la salueras de ma part.

Ex-monamour : Elle arrête pas de me dire de t'inviter...

Ada (oh oui, invite-moi, invite-moi) : Ah bon ?

Ex-monamour : Oui, genre pour Noël...Elle te trouve gentille.

Gentille. Bon. C'est encore une qualité que je sache. Pour équilibrer quand même, je suis allée voir "La méchante vie" au théâtre (et son double) (parce que qu'est-ce que tu crois (que je passe mon temps à m'envoyer en l'air ?) j'ai aussi vu l'expo Artaud).

À la cantine.

Collègue 1 : Vous y allez à la soirée vous ? (mon lieu de travail fête bientôt son anniversaire)

Ada : Ouais ça se peut...Si y a moyen de boire quelques coupes de champagne, pourquoi pas ? Le truc chiant c'est qu'on peut pas inviter des gens de l'extérieur...

Collègue 1 : Moi j'y vais pas. Si tu veux je peux te passer mon carton.

Ada : Ah ben ouais.

Collègue 1 : Et toi, tu y vas ?

Collègue 2 : J'ai pas de cavalière.

Collègue 1 : Oh c'est pas ça qui manque par ici...Ada par exemple

Collègue 2 : Non mais pour Ada, y a une liste d'attente.

Rires (alors que franchement...pfff) (je précise que mes collègues n'ont pas connaissance de ma vie privée). À un moment j'ai failli me la jouer femme fatale, comme dans la chanson ♫ you're in her book, you're number thirty seven, have a look ♫ mais au final j'ai fait plus soft.

Ada : Ouais, c'est comme pour les HLM.

Eh oui, je suis une gentille habitation à loyer fatalement modéré. Tu veux pas m'adopter ? Ou me louer à la limite, j'aime les compliments.

lundi 11 décembre 2006

♫ Mes bras mesurent la distance ♫

Contrairement à ce que j'ai pu imaginer, le gars à la guitare est un homme (non ça j'avais vu, merci) tout ce qu'il y a de socialement intégré, d'affectivement équilibré, de sexuellement satisfait. Tant mieux.

Dans le bar, un barman accueillant (faut faire comme chez soi) est occupé à ranger car il se fait tard ; du coup le gars à la guitare passe derrière le comptoir pour servir moultes pressions à la compagnie. Le fonds sonore est carrément exceptionnel, je veux dire c'est pas tous les jours que t'entends Johnny Thunders ♫ born to lose ! ♫

Je rencontre ses amis musiciens et comédiens (les intermittences du spectacle n'empêchent pas la permanence de l'artiste). On m'offre une rose. Il m'informe : alors lui, il fait une fixette sur les Asiates. Bon. Mais surtout sur les Japonaises. Ah, ouf. Et l'autre là, tu le rembarres d'accord ? Il faut pas lui parler, il est trop con ; tu peux coucher avec tous les autres sauf lui...Eh ben voilà des paroles qui me font rire.

Un peu plus tard, un peu plus loin, quelqu'un nous fait goûter la prune de sa grand-mère. Rapidement tout le monde est bien bourré, le gars à la guitare veut m'entraîner sur la mezzanine, mais t'es pas bien ? on est chez tes potes, souviens-toi. Bon alors on rentre. Ok. Mais tu dors chez moi. Après d'âpres négociations, je finis par m'incliner. Au réveil, les croissants c'est moi qui m'y colle. Petit déjeuner paisible. Puis je trace.

Dit comme ça, on pourrait croire que ça roule. Mmm. Sauf que non. Tu vas dire que je suis jamais contente, que je fais rien qu'à me plaindre...dis ce que tu veux, t'as encore ta liberté d'expression et de pensée, te gêne surtout pas, de toute façon je t'explique quand même.

Le coup de dormir chez lui d'abord. Depuis le départ il ne cesse de me dire que c'est très important. Et je suis bien d'accord, pourquoi tu crois que je veux pas le faire, gros malin ? Et crois-moi que ça me coûte de me rhabiller au milieu de la nuit pour traverser le boulevard et rejoindre mon lit...parfois il pleut, parfois il fait froid, parfois il fait jour...ça me coûte. Mon maître-mot c'est distance. On fait l'amour et pleins de trucs sympas et après je rentre. Bon vendredi je me suis fait avoir, comme t'as vu. Ça va que le lendemain y avait pas école (non parce que si en plus je fous en l'air mes principes de base...). Mais c'est pas près de se renouveler.

Le gars à la guitare, lui, s'escrime à me démontrer combien c'est chouette chouette chouette de dormir dans la chaleur de l'autre, de se réveiller sous ses caresses tout ça. Mais bien sûr que je le sais, eh gamin, tu crois tout de même pas que tu vas m'apprendre la vie ?

Ensuite le coup de l'intelligence. Depuis le premier soir (je croyais que ça existait pas les filles intelligentes, dérision faussement mysogine) il arrête pas de me dire que je suis trop intelligente. Alors que bon, je vois pas comment il en arrive là. Non mais sérieux hein, toi tu le sais que j'ai une intelligence hors du commun, à force, mais lui il me connaît pas tant que ça.

Et je ne peux pas croire que ça s'origine dans le fait que, alors que sa télé me demande Quel adjectif désigne ce qui se trouve au bord d'un lac, il m'entende, du fond de sa baignoire, répondre lacustre (oui je parle à la télé. Et j'aime regarder les pubs. Mais j'ai pas de télé, c'est pour ça aussi)...non je ne peux m'y résoudre (bon ben reprends la phrase du début, moi j'ai pas le temps). Et puis merde il est pas spécialement con non plus, y a qu' voir sa culture de grand voyageur, sans compter la générale dont il est plutôt bien pourvu.

Je te passe les réflexion sur mes divers attraits physiques sinon on s'en sort plus (y en a trop) (l'humilité est ma principale qualité. Après la modestie) (il fallait que ce soit dit).

Donc j'en déduis qu'il est amoureux. En même temps j'ai pas grand mérite, vu que ça aussi il arrête pas de le dire. Et non seulement il est amoureux, mais il voudrait que ce soit réciproque...j'te jure, les hommes ont de ces exigences de nos jours. Comme si la volonté avait quelque chose à voir là-dedans. Alors moi je maintiens la distance, toujours, qu'il s'emballe pas trop quand même, puisqu'il y a peu de chance que je monte en puissance. On s'amuse bien et tout mais je suis pas amoureuse. Je vais pas m'excuser non plus !? Et la théorie du Tu te blindes trop, non, pas en l'occurrence, fais-moi confiance.

Forcément quand le charmant charmeur chilien me réveille vers 14h dimance, j'accepte son invitation à déjeuner. Et bien m'en prend car, juste derrière, ex-monamour appelle...Trop tard, je suis déjà prise. C'est mon docteur qui va être content. Le charmant me reproche de pas lui donner de nouvelles. C'est vrai, je prends jamais l'initiative. Ensuite on continue le dialogue à haute teneur symbolique :

Lui : Ah une petite BD sous la couette, le bonheur...

Moi : Je sais pas quoi en penser de cette BD. Le dessin est pas terrible, les dialogues non plus, mais le scénario assure. Ils auraient dû en faire un film...

Plus tard, alors que je finis par me dégager de ses bras (oui parce qu'au bout d'un moment ça file des crampes) (après l'avoir tirée) (t'ai-je dit que l'analyste me trouve si-nique en ce moment ?) il dit :

Bon ok reprends ton indépendance. Mais t'éloigne pas trop quand même.

Tout est là. Trouver la bonne distance.

vendredi 8 décembre 2006

Lost highway in translation...

[L'intégralité du post précédent (titre inclus) est le fruit du travail d'une équipe d'internautes égarés sur ce blog à l'insu de leur plein gré. Seuls l'ordonnancement et la ponctuation sont de moi.]

Après un petit apéro chez le gars à la guitare, je me rends à l'invitation du charmant charmeur chilien (jvais au nouveau bar si tu ve me rejoindre ; ok je passerai plus tard). Il dit que ça fait longtemps (ah ben ça nous rajeunit pas mon bon monsieur), qu'il est content que je sois venue, qu'il pense que c'est bien de se voir, qu'il est surpris de lire dans mes yeux la distance parcourue. Nous mimons, avec nos paquets de clopes respectifs, la danse de la séparation : il avance, je recule et vice-versa (oui bon t'es gentil...si tu pouvais élever le débat de temps en temps, ça nous ferait des vacances). Chez lui on essaye toutes les pièces et toutes les positions avant d'échouer sur le lit. Attention, dialogue à haute tenuer symbolique :

- Tiens, t'avais commencé cette BD...

- Non merci je vais rentrer

- Oh non, tu dors ici d'accord ? pourquoi tu veux pas la BD ?

- Ben écoute, y a des histoires comme ça qui s'arrêtent en cours de route, c'est la vie...

- Ah. Mais là t'as justement l'occasion de la continuer l'histoire...

- Ok je reprends la BD. Mais pas tellement pour la continuer, pour la finir.

Au réveil il me retient,je résiste. Il se lève pour me regarder partir. Sous la pluie je pense à Mister Perché. Ça y ressemble (et ça n'est pas vraiment l'amour).

Le lendemain, debriefing avec mon pote, déjà plus ou moin informé par SMS : ça va camarade ? y a du neuf...tu veux passer à la maison ? ben là je suis justement avec le neuf. Il est nouveau nouveau ? Oui oui, nouveau. Cool ! Enfin 1 truc intelligent (oui ça a beau être mon pote, il en pense pas moins que je suis conne, y a des limites à l'amitié) Bin appelle quand tu peux pour me raconter.

De son côté c'est reparti comme en 40 avec sa belle. Il me délivre une ordonnance : arrêt total d'ex-monamour (si vous voulez pas finir foudroyé), usage facultatif et modéré du charmant charmeur chilien en fonction des besoins et envies (y a pas de mal à se faire du bien), consommation à volonté du gars à la guitare.

Je préfère te prévenir tout de suite, je sais pas si je suivrai la prescription. Si ça se trouve, je vais faire exactement l'inverse, parce que la médecine hein...♫ si c'est ça la médecine, j'préfère la guillotine ♫ Non je déconne. En attente d'un voyage prochain sur la terre de mes ancêtres...j'ai juste envie d'être loin. D'ici là je suis en suspens.

Plus tard je paume ma carte bancaire, histoire de matérialiser la perte.

Mes excuses aux voisin pour le bruit (texte intégral)

À poil, chez moi, envie de te dire que je te trouve relativement heureux. Un événement : t'as une copine. Quoi répondre ? Je te conseille de courir vite si tu veux pas finir taillé en frite, poussin noir.

À poil, chez moi, on met de la mousse dans la baignoire, lavage des cheveux en faisant l'amour. Ma conscience me dit de lui annoncer la nouvelle : mon ex est un psychopathe (mais si. J'insiste). Je dois arrêter la garde alternée. Faire le deuil.

À poil (micro-string, soutif), chez moi, le fond de l'air est frais...

À poil, chez moi, étude du pastis. J'ai besoin d'un anti-vomitif.

À poil, chez moi, j'entends une voix : "Ada je t'aime. Bonsoir et à bientôt".

Sortie latérale.

mercredi 6 décembre 2006

♫ En république l'anarchie ♫

Je sais pas comment tu vois les choses de ton côté, mais je peux te dire que, vu de ma fenêtre, c'est un joyeux merdier (la mère Noël, j'aime pas la soupe, vive le feu, salut à toi) (si tu l'as en vinyl, j'veux bien, j'ai vendu le mien un jour de galère) (et si ça te dit, un jour, je te raconterai ma jeunesse) (bon alors ça te dit ?) (ok. J'vois que t'es vachement impliqué, merci quand même) (tant pis hein, j'disais ça pour toi) (parce que moi, j'la connais ma jeunesse) (tu sais pas ce que tu rates) (faudra pas venir se plaindre) (on prend pas les regrets ici) (eh non) (ah ben tu te démerdes hein).

Et donc, n'est-ce pas, arrive un moment où elle est plus tellement viable l'histoire, ni vivable, ni valable, ni rien - absolutely nothing, nada, queud, nihil (ex nihilo), non nohil (novi sub sole) de nihil, je ne regrette rien, je viens de te le dire...(tu réviseras ton ablatif absolu pour la prochaine fois)

Et donc, n'est-ce pas (bis), toujours et encore, ça se traduit par (rien ne vient de rien) (rien de nouveau sous le soleil) (exactement) (rien de rien) (mais oui je sais que tu parles latin couramment, je sais) :

1) Je ne donne pas signe de vie au charmant charmeur chilien pendant 5 jours (lui non plus tu noteras) jusqu'à ce qu'il envoie : J'espère que tu vas bien. Une pensée pour toi...Là tu comprends tout de suite que lui c'est pas la grande forme, vu les formes qu'il met à son SMS, pas un seul mot en phonétique, on croit rêver. Je réponds (ben oui quand même, j'ai beau être en pleine fuite, je réponds) : Oui ça va. Moi aussi je pense à toi. Hum, bon, c'est pas tout à fait synchro avec moi-même, vu qu'à ce moment précis de SMS, je m'apprête à retrouver le gars à la guitare. Mais en même temps c'est pas faux, des fois j'y pense au charmant. Tu ve passé ? Ça va déjà mieux on dirait. Là je peux pas, je vais au cinéma. Bon cinéma ! Depuis, nihil. Peut-être considère-t-il que c'est à moi de prendre l'initiative...D'une part j'ai pas trop eu le temps. D'autre part j'ai pas trop envie. Disons que dans ma tête et dans mon corps je ne suis plus avec lui. Ne reste plus qu'à le verbaliser. Mais on n'a pas l'air pressé, ni l'un ni l'autre.

2) Je fricote avec ex-monamour. C'est jamais désagréable. On replonge dans une phase de rapprochement. Je vais même jusqu'à lui donner ma télé (pas assez pratique comme porte-manteau). Mais on vit ça au jour le jour, surtout ne nihil projeter puisqu'on n'est plus ensemble, combien de fois faut que je te le répète ?

3) La rencontre du troisième type s'avère fructueuse, on peut pas nier. sauf que je veux pas dormir chez lui. Ni qu'il dorme chez moi. Je ne te cache pas que c'est pas son choix. Mais c'est pas comme s'il l'avait. Non mais faut me comprendre aussi...comment veux-tu que je commence quelque chose dans ces conditons ? comment ? Y a nihil à faire, il me faut un peu de distance.

Alors je m'introspecte et je me dis que c'est pas joli joli. Amusant certes. Pas très sérieux (on n'est pas sérieux quand on a 83 ans). Mais est-ce que je suis là pour donner dans le sérieux, franchement ?

Y en a qui se chargent d'y croire pour moi, tu vas voir cette prose fluide et pas langue de bois pour deux sous, je m'y reconnais tout à fait (mascarade je t'avais dit) :

Excellent agent (euh ouais...d'ambiance peut-être...sinon je vois pas) précis et rigoureux (l'hiver approche, je m'adapte), actuellement en pleine progression (tu confonds pas avec régression ?), Ada est d'ores et déjà une des meilleures spécialistes du XXX (de la loose tu veux dire). Son évolution de carrière (quand nos aînés n'y seront plus ? Avec la réforme des retraites, ils sont pas rendus, je voudrais pas dire) doit être rapidement envisagée, de manière à ce que son statut (de la liberté) corresponde aux dossiers qui lui sont confiés (ouais ben file-moi une augmentation, ça ira bien).

lundi 4 décembre 2006

♫ Oh freedom is mine and I know how I feel ♫

J'ai qu'une parole, c'est pas à toi que je vais l'apprendre hein...alors je la tiens (non. Elle est imberbe. Commence pas, veux-tu) et je contacte qui tu sais.

On se retrouve dans le quartier, au bar-tabac, lieu d'une neutralité toute relative, vu que j'y croise quand même pas moins de trois connaissances, mais sans commune mesure avec la familiarité en l'occurrence un peu gênante du bar en bas et du nouveau bar.

J'arrive d'un apéritif dînatoire avec mes amis, désolés de mon abandon (ouais parce que mes amis, quand je suis pas là, ils s'ennuient profondément, un seul être vous manque et tout est dépeuplé, je suis indispensable et irremplaçable) (mais sinon ça va), ils s'accrochent à ma jambe avec force supplications...j'ai bien du mal à m'en défaire, mais comme ce qu'ils veulent c'est mon bonheur, ils finissent par se sacrifier (en fait ils s'immolent par le feu, tout simplement). Sur la route je me demande si je vais le reconnaître. Je me souviens qu'il est grand et mince.

Ça doit être le gars à la guitare hein ? Ben oui. Là je me rends compte qu'il ressemble à Romain Duris, alors déjà ça commence pas mal. On replonge direct dans l'espèce de connivence un peu distancée du premier soir, séduction légère.

L'ivrogne de permanence (y en a plusieurs, mais disons : celui qui nous est assigné) nous interrompt jusqu'à ce que je lui dise : tu nous excuses mais on est en train de se marier, faut pas nous déranger. Il ouvre des yeux ronds et contrits (pas facile, essaye pour voir) et se replie aussitôt vers le comptoir. Le reste du temps, il m'envoie, à intervalles réguliers, les regards de celui qui a compris qu'il se trame quelque chose de la plus haute importance, hors de portée de ses compétences...

Quand ça ferme on passe chez l'épicier, où je rencontre la belle (ou l'ex-belle, je sais pas trop, c'est à nouveau très nébuleux) de mon pote. Chez le gars à la guitare...

Je savais pas trop comment le nommer. Finalement ça s'impose. Quand je l'interroge sur ce qu'il fait dans la vie, à part porter une guitare sur son dos, il répond : justement, ça, porter une guitare sur mon dos. Il est roadie quoi. Mais plus dans le cinéma. Intermittent du spectacle, voilà...

Chez lui donc on écoute de la musique, chacun son casque pour pas réveiller les voisins, vautrés sur le tapis. Vers 7h du mat, coup de barre, il voudrait que je reste, que je me mette dans son lit, mais je rentre chez moi. Le nouveau bar est en cours d'ouverture, le marché aussi, Paris s'éveille, j'ai sommeil.

Je dors une bonne partie de la journée, réveillée en alternance par l'emménagement des nouveaux voisins et un ou deux SMS du gars à la guitare. Je le retrouve chez lui. Il me fait rire. Par exemple quand j'envoie : tu veux que j'amène un truc spécial pour l'apéro ? et que je reçois : du pain. Et l'apéro, ben moi ça me fait rire. Non mais moi aussi je le fais rire, je suis drôle je te rappelle. Il me montre ses photos de Bornéo, je choisis des bouquins dans sa bibliothèque, on projette d'aller au cinéma.

À un moment il dit : bon écoute, maintenant je vais te violer. Je dis d'accord.

vendredi 1 décembre 2006

♫ Aller au charbon, aller aux ouailles, chercher la houille ♫

Après la séance d'analyse (bien, merci) du jeudi (ouais parce que le jeudi, je dis), je monte dans le métro. Ça te paraît peut-être d'une banalité affligeante (t'as remarqué que la locution banalité affligeante est elle-même d'une banalité affligeante ?), mais c'est pas dans mes habitudes. Enfin si, je prends le métro, évidemment, et quotidiennement qui plus est...

Sauf après une séance d'analyse. Il paraît que la marche à pied est un excellent stimulant de la réflexion...Mais quand j'ai un rencard derrière, je prends le métro. Dans lequel je reçois, oh quelle surprise (au final j'ai pa srépondu au dernier SMS d'invitation, et donc j'étais en droit de penser que la balle était dans mon camp non ? Non) : il me semble découvrir ton prénom avec certitude : Désirée ! (encore ! mais encore raté...) Je t'appelle d'ici dimanche, Sigmund, c'est mon challenge, oublie pas ! (je me fais pas trop de souci, il a pas l'air de vouloir oublier) (et en attendant merci de vaquer à tes occupations, fais-toi discret si possible).

Je rejoins (comment ça où ? Dans un bar. Réfléchis) le mec d'une amie. Il me demande où j'en suis de mes amours. Non mais ça, c'est LA question, je sais pas si tu mesures bien 1m75 ou la portée de mes paroles, c'est la question qui fait marrer dans les chaumières le soir au coin du feu. Déjà le pluriel. Alors tes amours ? C'est une expression mille fois entendue ok. Mais quand elle s'adresse à moi, le pluriel il est pas là pour faire joli (non parce que souvent on se dit, tiens je vais dire ça, ça va faire joli), le pluriel il est à prendre au pied de la lettre. Avec le sourire qui va bien...Donc il me demande hein...Toi je te raconte pas, tu sais déjà.

Quand sa copine arrive (mon amie donc), on s'engouffre dans la Mutualité. Tu sais comment c'est, t'as toujours, histoire de se chauffer, la première partie un peu laborieuse (jeu de mots, normalement tu comprends plus loin), qui transpire le trac, qui regarde trop son texte mais qu'on encourage quand même, on n'est pas des brutes.

Puis arrive la tête d'affiche, sous les applaudissements. Olivier Besancenot, à la tribune, sans filer, à part un petit cahier pour lire les citations qu'il connaît pas par coeur. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est excellent orateur. Et là, en plus, étant donné qu'il est face à un public conquis...

À quelques exceptions près en ce qui me concerne...Bon après "quelques", ça dépend du point de vue...Et comme faut bien que je décide pour qui voter, il est jamais trop tôt pour s'intéresser à ce qui se dit ici ou là. Je commence par lui (non parce qu'Arlette, arrête hein, pitié), après je décale vers la droite (pas la droite droite, vers la droite de lui), pas trop loin non plus, déconne pas, la gauche "royaliste" je crois pas que ce soit possible pour moi...enfin bon parlons pas de sujet qui fâche, bon sang de bonsoir je te parle politique là, qu'est-ce qui m'arrive ?...et pour finir je fais mon choix...

Il est donc devant un public conquis, ce qui lui permet de faire de l'humour plutôt drôle. À la fin, tradition oblige, on se lève et le poing (gauche tant qu'à faire, mais y a pas d'obligation) pour entonner la chanson d'Eugène Pottier et Pierre de Geyter. La salle commence à se vider. On s'emmitoufle en prévision du froid, quand le gars à côté appelle (je sais pas si tu vois comment c'est foutu la Mutualité, mais en fait c'est pas grave, juste pour te dire qu'on est balcon) :

Eh Olivier !

L'interpellé lève la tête : Ah t'es venu ? Ça fait longtemps que t'es là ?

Oh une demi-heure...

Ah ok...

Eh Olivier, c'était bien. Franchement t'as assuré !

Ouais ? t'as trouvé ?

Ouais t'as bien assuré. Bon, Olivier, j'y vais là. À demain, au taff !

Ouais, à demain au taff !

♫ Et pour finir, recommencer, se lever tôt ♫