mardi 29 mai 2007

"Un break par rapport à quoi Elisabeth ?"

Ah ben ça fait du bien une petite pause comme ça, tranquille pépère, franchement je te conseille.

Au départ je me suis demandée si j'allais pas réaliser ces trucs de ouf pour lesquels je manque toujours de temps, genre faire un ménage de printemps dans la cuisine, ou classer tous les papiers qui s'empilent sur le bureau, voire (carrément dingue) trier des fringues. Au final force est de constater que c'est pas de temps que je manque mais d'envie. Au diable les trucs de ouf, allez, n'écoutant que mon courage, j'ai décidé de rien faire. Carrément.

Eh ben crois-le ou pas, j'y suis pas arrivée. Qu'est-ce que tu veux, je suis hyper active moi, l'oisiveté c'est pas mon truc, je tiens pas en place, faut toujours que je m'agite, que je travaille, que je me rende utile...c'est plus fort que moi. Alors là, ça a été 1 ciné par jour, 1 livre par jour, 1 terrasse par jour, 1 resto par jour, 1 grasse matinée par jour, 1 sieste par jour. Tu vois le programme, pas trop un truc de feignasse quand même.

Je suis tombée là-dessus (je te le mets en italique des fois que tu sois pressé, tu peux zapper) : On pourrait l'accuser de lâcheté, bien sûr, mais on pourrait tout aussi bien le décrire comme un homme en plein conflit. Peut-être n'était-il pas tout à fait sûr de vouloir épouser Saint John. Peut-être n'était-il pas prêt à renoncer à O'Fallon. Peut-être se sentait-il déchiré entre les deux femmes, ayant besoin de l'une et de l'autre. Le remords peut entraîner quelqu'un à agir contre son intérêt, mais le désir aussi peut faire cela, et quand remords et désir se mêlent à parts égales dans le coeur d'un homme, celui-ci est susceptible de se conduire de façon étrange. Bon, point de vue style, c'est pas l'extase ok, mais quand même hein, j'aime bien quand on me dit que non, je suis pas lâche, je suis juste étrange. Oui donc oui. Oui oui oui. Je développe pas, je pense que tu vois à peu près.

Je suis aussi tombée (retombée est plus juste) (de sombrero) sur le facétieux charisme de Louis Garrel. Ah oui tiens, encore un triangle t'as vu ? (sinon tu peux y aller, c'est bien)

J'ai noté que le deuil, la mort, la perte sont des thèmes très à la mode en littérature et en cinéma d'aujourd'hui. Mais j'ai pas poussé l'analyse plus loin, attends, j'avais pas que ça à faire non plus, c'était l'heure de l'apéro.
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Une semaine loin du taff. Une semaine loin de toi aussi, pauvre chou. Sept jours de réflexion. Et aujourd'hui j'ai informé mon propriétaire que dans trois mois..

dimanche 20 mai 2007

♫ Work, the most important thing is work ♫

Oui, très certainement tu es en train de rentrer de ton long week-end qui t'a trop réjoui, genre depuis vendredi t'as l'impression que c'est dimanche et c'est plutôt agréable c'est vrai.

Et moi ? tu te demandes pas. Ben je te réponds quand même. Hier j'étais invitée à un anniversaire. Le nombre de gens qui fêtent leur anniversaire dans un bar, c'est pas croyable. Moi de mon temps on organisait des vrais teufs, on déplaçait les meubles, on faisait du punch et un gâteau avec des bougies. Ah mais de nos jours on est moderne, on va dans un bar et on boit de la bière. Un peu comme tous les jours en fait, sauf qu'en arrivant tu dis joyeux anniversaire. Après tu peux toujours essayer d'allumer les cure-dents plantés dans les olives mais y a pas à dire, c'est plus ce que c'était.

Y avait une fille que j'avais pas vue depuis longtemps...depuis six ans exactement. Je ne te cache pas qu'elle a changé. Mais elle est toujours aussi belle. Enfin moi je la trouve belle. Monamour est pas d'accord. Et là je suis obligée de lui dire Oh mais monamour, je sais bien que ma beauté transcendentale t'éblouit, que tout te paraît fade et sans grâce à côté de moi qui suis ton soleil et ta montagne...mais ouvre les yeux deux minutes et regarde-moi cette plastique superbe. Mais non, on n'a pas les mêmes goûts. Bon en fait j'ai pas pensé à regarder son cul, ce à quoi monamour s'est à coup sûr attelé, lui, et peut-être qu'elle a pas un fessier terrible, peut-être, je reconnais que ça compte. Mais le reste...rien à dire. Pour que tu comprennes bien, je pourrais la draguer un jour...un jour où je serais très soule (tous les jours donc) (non mais c'est une blague ça, prends pas toujours tout au premier degré, surtout qu'il en faut beaucoup plus pour être soul). Le mieux serait qu'elle prenne les devants. Mais là les probabilités sont assez faibles, faut pas se leurrer, son hétérosexualité semble solidement établie. Oui, la mienne aussi, t'as pas tort. On peut fantasmer quand même.

Par exemple maintenant tout de suite, je me prends à rêver que. Non, alors là, si tu crois que je vais te livrer mes pensées libidineuses, tu rêves mon jeune ami (c'est une expression bien sûr, tu as le droit d'être vieux, t'as qu'à voir moi). Non non non. À l'heure où je te parle, tandis que tu savoures les dernières gouttes de ton week-end, je rêve que moi aussi j'y suis, en week-end. Car, permets-moi de te le demander, qui, une fois de plus, a mis une croix sur l'oisiveté . Qui, une fois de plus, est fidèle au poste du service public ? Qui, une fois de plus, accomplit sa mission avec abnégation ? Non, pas bibi, c'est Ada mon prénom.

Eh oui, aujourd'hui dimanche je suis au taff. Comme hier. Et comme avant-hier. Pendant ce temps, y en a qui glandent, l'air de rien. Toi entre autres. Mais pas seulement. Je pensais plutôt à un autre gars. Genre un gars qui veut revaloriser le travail et qui a ressenti le besoin urgent de faire une petite croisière pour se reposer et habiter sa fonction. Ensuite il nous pond une liste de collaborateurs...Et après tant d'efforts (sans compter son footing matinal, arrête tu m'épuises), en attendant de travailler plus, il part en week-end. Dans un château. Attends c'est normal, il a besoin d'un peu de repos le gars oh.

J'ai comme l'impression de me faire niquer quelque part. du coup je vais habiter mon appartement, je vais faire de la barque à Vincennes et si ça se trouve même j'irai visiter le château de Versailles. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que tu me verras pas la semaine prochaine

vendredi 18 mai 2007

♫ Everyone loves the fun, everyone comes by ♫

J'ai tout fait comme tu m'as dit parce que, au cas où t'aurais pas compris, je pense que tu es de bon conseil et que tu as bien raison (je profite que tu fasses le pont, que tu prennes pas la grosse tête).

D'abord j'ai cru être sauvée et me passer de ton aide. Bonjour vous ! En absence de réponse de votre part, je tiens à savoir si vous souhaitez me revoir un jour ?! Excellente question, merci de l'avoir posée, la réponse est non (bon en fait j'en sais rien, enfin si, je suis pas contre, mais vu la conjoncture, vaut mieux s'abstenir que j'me dis, laissons du temps au temps, ça veut rien dire et en attendant le temps passe).

En fait, on a toujours besoin d'un plus petit que soi, ou d'un plus gros, ou d'un plus moche, c'est un truc exprès pour se consoler d'avoir besoin d'un autre, du coup tu lui trouves des défauts et t'as l'air moins con. Mais je parle pas forcément de toi hein, commence pas ta parano, après je sais plus où j'en suis, déjà que je vais avoir du mal à te raconter là...Donc j'en suis qu'à ce stade où la réponse cash est donnée, normalement ça devrait s'arrêter.

Si tu as froid jte réchaufferais, viens ! Mais il est bouché ou quoi ? Et sans transition. À aucun moment je n'ai parlé de température, je te promets, à aucun moment. Ou alors il est fou. Voilà, ça y est, je comprends tout, cet homme est fou. Il ne faut pas entrer dans son jeu, je fais comme si j'avais rien entendu et comme tu as été plusieurs à le suggérer. Silence radio.

Jé tjrs envie dte voir. Oui je crois que j'ai bien compris le message. Silence radio.

Mon envie de te voir passera, ne tinkiète pas...Avec le temps va tout s'en va...Prend soin dtoa ! Ah ben tu vois, ça marche comme sur des roulettes ta méthode de faire le mort, le gars a l'air de s'auto-réguler, il se fait une raison, c'est nickel chrome. Continuons à ne rien dire, je crois que c'est bon là.

Je suis avec ma ptite nièce, elle adore kan jlui dit Potchô ! Potchô ! Ça me fait penser à toi...Ça me passera...Oui bon, pour les besoins de la démonstration, je suis dans l'obligation de te dévoiler de grands pans de mon intimité mais on va pas s'attarder cent ans sur le fait que je fasse des risettes comme un nourrisson quand on me dit Potchô potchô. Merci bien. Non mais allez, arrête maintenant, t'es relou. Je reprends. Notons ici une petite rechute bien maîtrisée. C'est comme arrêter de fumer, plus on essaye, plus on a de chance d'y arriver. Il est sur la bonne voie. Je garde le silence.

Dans le métro qui me conduit chez l'analyste, il appelle. Je dis (comme tu peux le constater, je décroche. Je t'explique : je compte passer à la deuxième phase, celle du dialogue. C'est pas hyper logique, je sais, mais comprends-moi aussi, y a eu dialogue et prise de décision, puis il fait comme si de rien n'était (en me recontactant), alors moi aussi (en me taisant), mais au bout d'un moment faut revenir au dialogue, je vois pas tellement d'autres solutions, je vais pas le zapper à l'infini, faut qu'il arrête, et puis c'est toi qui me l'a conseillé je te rappelle), je dis : je ne t'entends pas, je suis dans le métro. Il dit : ok je te rappelle. Un dialogue de sourd un peu, en effet, ça se tient. En sortant de chez l'analyste je trouve sur mon répondeur une chanson ♫ Do you believe she said that, I said I hate myself and I want to die ♫, Cat Power pour ne pas la nommer, évidemment une chanson qu'on n'a pas du tout kiffée ensemble (il aurait choisi la danse des canards par exemple, l'effet n'aurait pas été le même. Bizarrement). Un SMS aussi : Jtinvite à boire une bière parce qu'il pleut et ça mouille ! Passons sur la relation de cause à effet, l'heure est aux explications dans le blanc des yeux.

Au bar en bas, devant une bière, je dis que c'est fini. C'est fini. On n'est plus ensemble. C'est fini. Comme on avait décidé. C'est fini. Voilà. Il dit qu'on peut rester amis. Ah mais oui, tout à fait, seulement est-il bien sûr que ce soit possible ? Moi je ne suis pas sûre. Il soupire. Au bout de plein de bières il dit : bon on y va ? en désignant son chez-lui. Je sais que je suis lourde mais je veux être claire. Oui oui, c'est bon, allez, tous en chemins de fer, et puis on va chez Diego quand y en a plus, et puis on retourne chez le charmant et moi je veux pas qu'on passe au pieu. Parce que je veux être fidèle (j'embraye en phase 3, dite du plan d'urgence) et que j'ai pas envie en plus, ça fait deux bonnes raisons. Et maintenant je rentre chez moi (il est 3 heures du mat, j'aurais jamais le temps de finir mon bouquin avec tout ça).

Si tu voulais me refaire mal, c'est fait. Non je voulais pas, mais personne veut faire du mal, personne, on n'est pas des sadiques. Seulement c'est comme ça. J'en reviens à la bonne vieille politique de l'autruche.

Si t'arrives à dormir, moi pas...Si tu m'envoies des SMS toute la nuit, c'est sûr que ça va pas être facile. Mais bon, je fais semblant.

Puis il appelle, comme quoi il aurait dû m'empêcher de partir et je suis tellement défoncée que je commets une erreur en disant : écoute maintenant on dort, on discutera demain. Mais il n'a pas l'air de relever, il s'énerve et il me raccroche au nez.

Tu na pas damour pr moi...Contrairement à moi. Tout ce ke ta cé ta me donner peur daimer ! Oui bon, n'oublie pas qu'il est très tard et qu'on est bien attaqué. Néanmoins le sens global m'apparaît et je m'endors vers 5 heures, très pratique pour arriver à l'heure au taff.

Le lendemain ça continue, y a pas de raison : Passe me voir en sortant du taf stp? Jve pas rester sur un goût amer avant de partir ! Jpars demain matin. Je réponds ok, mais je pourrais pas rester longtemps. Dans ma tête on se dit deux trois mots vite fait pour aplanir et fignoler le truc et tout le monde il est content.

Pour finir, c'est du grand n'importe quoi, c'est signé Ada. J'aurais peut-être pas dû y aller, j'en sais rien. Mais devant mon jus de tomates, toujours au bar en bas, je le regarde et j'ai un retour (pas du refoulé, non. Quoique...), un retour de quoi d'ailleurs ? De culpabilité de le laisser tomber mêlée de désir ? Bref ça s'embrase tu sais, comme ce bonze qui s'est immolé par le feu, là-bas, et dont le coeur est resté intact malgré tout, regarde bien : je m'allonge sur le futon (en sacrifice ?), c'est très réussi, et après je m'en vais retrouver monamour.

mercredi 16 mai 2007

♫ People are strange ♫

Je te fais un compte-rendu de mise au point avec le charmant charmeur chilien dès que possible, on laisse tiédir un peu, c'est meilleur pour la digestion. En attendant, tu serais bien aimable, si possible, de me raconter la fin du dernier Joseph Connolly L'amour est une chose étrange (ah oui tiens, il croit pas si bien dire, vraiment c'est de circonstance, le titre qui tombe à pic), qui est bien drôle mais quand même pas pareil que les précédents (j'adore quand il fait dire à ses personnages Passe moi le truc là s'il te plaît. Ça ? Non, juste à côté. Ah, ça ? Mais non, ça là-bas...Mais là il la fait pas cette blague, et puis il raconte mieux quand même), ce qui n'est pas une critique négative, va pas croire. Bon alors j'en suis à la page 371, quand Annette se fait aborder par un quadragénaire et qu'elle lui demande s'il vient souvent ici et lui il répond Oh mais c'est plutôt à moi de vous poser la question (bas de page 371, pour être tout à fait précis).

Car oui, ça devait bien arriver un jour, je m'y attendais, mais tu sais ce que c'est, on ne se prépare jamais assez au pire : hier j'avais pas prévu de sortir, je me voyais déjà sous la couette en train d'ouvrir le bouquin (à la page 371 donc), mais le destin en a décidé autrement, du coup ce matin je me réveille non seulement tard, mais sans avoir fini la "nouveauté". Tu te souviens, je t'ai déjà parlé de cette appellation bizarre. Le livre en question est sorti en janvier, y a bientôt cinq mois si tu sais compter. Eh ben c'est une nouveauté. Bon. Ils ont pas l'air d'être au courant du nombre de nouveaux titres par semaine. Ou alors, ils appellent nouveautés leurs nouvelles acquisitions, et là c'est carrément de la publicité mensongère. À ce compte-là, on achète Les Regrets de du Bellay et on dit que c'est une nouveauté. Ou la bible tant qu'à faire, allez hop, tout nouveau tout beau hein oh, ça va pas mieux non ?

Toujours est-il que si je le rendais pas ce matin le livre (oui parce que ce soir, vu l'heure à laquelle je vais sortir du taff, il est inutile d'envisager une visite à la bibliothèque qui, soit dit en passant, ouvre pile poil quand tout le monde est au taff, c'est d'un pratique), si je le rendais pas ce matin, fallait casquer. Les amendes là tu sais. Les pénalités de retard. Et ça vois-tu c'est hors de question. Donner quinze euros au Trésor public (non mais je rêve) en guise de punition, je me préfère encore me payer une vraie nouveauté. Donc voilà où j'en suis : je connais pas la fin. Et c'est insupportable ; autant quand tu rates le début, bon, tu t'en remets...autant pas avoir la fin c'est frustrant.

J'te jure...ma vie est pas simple. En plus ils ont le culot de s'afficher comme les chantres de la lecture publique...On se foutrait de notre gueule que ça m'étonnerait pas, parce qu'en l'occurrence, c'est plutôt privée de lecture il me semble.

lundi 14 mai 2007

Nulla est medicina sine lingua latina

Je suis un peu emmerdée quand même.

Ouais j'ai des problèmes, qu'est-ce que tu crois ? Pas gravissimes (tu vois, les superlatifs comme ça, ça me rappelle une prof de latin, quand elle parlait en français t'avais encore l'impression que c'était du latin. Cela dit sans amertume aucune envers cette magnifique langue tout ce qu'il y a de morte, donc bon déjà respect, surtout que le latin ça aide vachement à comprendre le français et c'est bien la seule utilité qu'on peut lui trouver vu que le latin, sans vouloir t'offenser, même avec beaucoup d'efforts, franchement, tu captes rien, étant donné que tu peux pas vraiment te fier à la terminaison des mots pour les mettre ensemble, ni à leur place dans la phrase, je vais pas te raconter ma vie mais bon, le latin c'est beaucoup de choses à apprendre par coeur et tant qu'à faire je te conseille plutôt la poésie, ça fait culture gé en même temps, tandis que la conjugaison des verbes déponents...bon tu vois quoi...enfin je te laisse seul juge...) (non mais allez c'est trop kiffant le latin, dis à tes enfants qu'ils en fassent, sinon y aura plus d'oxygène sur la planète) (en plus après tu peux dire ipso facto, ça claque. Ou alors hic et nunc. Voire, à la fin de ta vie, quand tu commences à maîtriser, grosso modo. Oh ça va, on peut rigoler. Normalement au bout de vingt ans d'apprentissage t'arrives à Parcere subjectis et debellare superbos, ce qui donne à réfléchir, car en l'occurrence tu te sens plutôt faible et pas tellement épargné, mais bon, c'est subjectif n'est-ce pas).

Ouais donc j'ai des problèmes. Pas aussi graves que si la météo se mettait définitivement au gris et alors qu'adviendrait-il de mon bronzage ? je te le demande. Non, on n'en est pas là. Mais pas loin.

Parce que la dernière fois je te faisais la liste de plein de gens et tout, et dedans y avait des SMS du charmant charmeur chilien. Mais loin de moi l'idée d'imaginer qu'il allait continuer à m'en envoyer toutes les deux heures. Vu que j'avais répondu négativement. Mais ça l'a pas découragé si t'en crois ce florilège :

Pensée douce...(bon là ça appelle pas de réponse, facile)

Kwooaaa kwoO ?! (encore facile, il parle au pingouin donc je réponds : On va bien, on va au ciné)

Bon ciné ! Passez me voir quand bon vous semble...(je m'abstiens de répondre "jamais", je pense que t'aurais fait pareil si tu connais un peu l'histoire de la fontaine)

Ça tdi un apéro pr pingouin ?! ("je suis pas dans le quartier")

Jimagine ke tu dors...Moi pa encore...Ve tu me rejoindre ?!

Bonjour Mademoiselle ! Voulez-vous partager un moment avec moi ?!

Là ça fait déjà un bail que je ne me donne même plus la peine de répondre. Et ça me met mal à l'aise. Qu'il insiste comme ça. C'est pas son genre. Et puis je pensais qu'on avait mis les choses au clair. Alors je sais pas trop...Y a l'option : non mais faut lâcher l'affaire maintenant, allez au revoir. Ou alors plus soft, mais je vois pas comment faire. Genre : oui nous nous sommes aimés, tout ça, mais nos chemins ont divergé, donc les histoires de verge c'est fini (non hein ?). Ou : j'ai plus envie de toi, sinon crois-bien que je donnerais suite...Ou encore : je veux être fidèle, vade retro (on l'avait oublié celui-là, ça te fait au moins quatre expressions en latin, t'es content ?).

En attendant que tu trouves une solution (ouais ben tu participes s'il te plaît), je te raconte ce que monamour m'a subitement dit, dimanche au réveil : "Tu sais Ada, je te pardonne pour l'Écrivain". Hum...Dans ces moments-là tu te sens très con, surtout quand t'as envie de répondre : "non mais oh, pour qui tu te prends, comme si c'était une faute". Mais en fait tu peux pas dire ça, eh non, c'est comme ça. À la place tu peux caser : Ego te absolvo a peccatis tuis, in nomine patris, et filii, et spiritus sancti. Lui il dit Amen et tu vois bien que ça sert le latin.

vendredi 11 mai 2007

♫ Who knows what you'll see, who you might meet ♫

Bon écoute, ce que je te propose, c'est qu'on fasse un bilan provisoire, en passant en revue ces personnages si attachants que tu rencontres par ici. Comme ça moi je vois à peu près où j'en suis, et toi tu pourras plus dire que tu les connais pas, et tout le monde il est content.

Le gars à la guitare (plan cul) (oui je te mets des repères entre parenthèses). Ce qui est marrant avec lui, c'est que jamais on se croise dans le quartier. À se demander s'il sort de chez lui. Je lui ai envoyé une carte postale de la terre de mes ancêtres et depuis j'y ai pas trop pensé. Dernier SMS reçu : aucune idée, j'ai pas conservé.

La grande dame (copine). Alors elle, les relations sont distendues, pour ne pas dire aléatoires. Le tai chi, on a un peu laissé tomber depuis qu'elle a rencontré un prof qui révolutionne sa pratique. Du coup elle est en plein apprentissage et faut que j'attende qu'elle soit prête. Dernier SMS reçu, 10 mai 2007, 20h52 Hello ! vernissage demain soir chez xxx...Bisou.

Ma copine la serveuse (copine). N'est plus serveuse au nouveau bar depuis le début de l'année car elle a du taff intéressant maintenant. Dernier SMS reçu, 6 avril 2007, 20h, Coucou, je vais passer dans ton quartier, si tu veux prendre un verre...Bon là j'ai honte parce que j'ai pas pu répondre dans la foulée et après j'ai zappé. Ne pas oublier donc : la rappeler urgemment. Phénix (copain). On n'arrête pas de se croiser dans la rue. Logique, il passe son temps à arpenter le quartier, en parfait bobo. Peut-être bientôt il va jouer aux boules, qui sait...Toujours avec sa nouvelle copine. Dernier SMS reçu, 29 avril 2007, 18h, Je te vois (du haut de son balcon)

Mon pote le serveur (copain). Est toujours serveur au bar en bas. Se creuse la cervelle pour savoir ce qu'il en est de moi et du charmant charmeur chilien. Reste sur sa faim mais compte sur la rumeur du quartier (pas plus informé) pour se tenir au jus. Je serais pas surprise qu'il milite dans l'ombren pour la rupture (alors que d'une part, c'est déjà fait ; d'autre part, mais qu'est-ce que ça peut bien lui foutre ?)

Canada Dry (plan cul). Appelle régulièrement bien que je ne réponde jamais. Ça m'épate. Parce que bon, un plan cul, au bout d'un moment, sans se voir je veux dire (et là j'estime que 12 mois environ, objectivement ça commence à faire), c'est périmé. Mais non, le gars y croit encore.

Le mystérieux inconnu (simple association d'idée, je comptais pas t'en parler) (plan cul pas testé). A fini par comprendre que y avait pas moyen. A passé récemment une soirée avec monamour, sans que ce dernier connaisse sa véritable identité (non mais on se croirait pas trop dans un film de capes et d'épées ?)

Le gosse beau (super plan cul). Le dernier SMS reçu n'a pas été conservé mais disait en substance Dommage. Seul plan cul non périssable à mon goût. au gré de vacances synchro, qui sait...

Mon pote (ami). A trouvé du taff moyennement intéressant. Est officiellement célibataire mais revoit régulièrement son ex, la voisine du charmant. À part qu'ils baisent pas, ça se voit pas que c'est son ex. Ça évolue très vite, je ne peux pas t'en dire plus ayant moi-même du mal à suivre. Dernier SMS reçu, 10 mai 2007, 18h34, P'tit apéro camarade ? Sinon dès qu'on se retrouve dans un local privé, soit chez lui, soit chez moi (mais on s'adapte aussi très bien chez les autres), on se met à chanter les Bérus, tout va bien.

Le charmant charmeur chilien (ex). Derniers SMS reçus, 10 mai 2007, Kwooaaa kwoO ?! (En pingouin ça ve dire comen vas tu ?) Oh tu fais vachement bien l'accent pingouin...Ça va et toi ? Ça va ! Jsors dma douche ! jvé à une soirée hype à xxx. Jsui à 300 à leur en ce moment ! (rien qu'à lire ça, j'ai le goût de la cocaïne dans la gorge). 11 mai 2007, 5h47, Le jour se lève à peine...Ça me ferait plaisir de partager cette matinée avec toi ! 8h11 Je rêve de re voir arriver ! Dors-tu encore ? Pars-tu au taf ? Veux-tu...? Et voilà, on n'est pas séparé depuis 5 minutes qu'on est déjà de parfaits étrangers l'un à l'autre...non mais franchement comment peut-il s'imaginer que je pars taffer à 8h du matin ?

Le pingouin (animal de la réconciliation). N'a rien à déclarer en ce moment, sinon tu penses bien qu'il se priverait pas.

Le Chanteur (plan cul pas testé et copain). Toujours invaincu à ce jeu stupide. Dernier SMS reçu, 6 mai 2007, 20h42, Coucou, un scrabble ma belle ? Ne manifeste aucune impatience, tout en espérant arriver à ses fins un jour ou l'autre.

Monamour (comme le nom l'indique). Est beau, drôle, intelligent, comme d'hab. Dernier SMS reçu, 10 mai 2007, 21h12, Je pars maintenant, j'arrive ds 25 mn mon xxx (petit surnom doux intime et secret)

La collègue kabyle (collègue). T'en fais pas, elle a survécu. Son mari voulait m'offrir un bouquet de fleurs. Elle lui a plutôt suggéré une bouteille de sky. Et voilà.

Oh moi tu sais, y a pas grand chose à dire de neuf à mon âge. Ah si tiens, depuis mon angine blanche j'ai pas fumé.

mercredi 9 mai 2007

♫ Dess couloirs trop blancs...Bois ton médicaments ♫

Excuse hein, je m'absente sans préavis, ça se fait pas trop. Encore que...je t'avais quand même laissé entendre que quelque chose se préparait. Et je te prie de croire que j'ai pas été déçue.

Mercredi dernier donc, je poste péniblement l'article précédent, je sens bien que je suis patraque ; déjà pour rejoindre mon bureau depuis la cantine, c'est la lutte, j'ai même pas envie de fumer. Ouh, ça c'est signe de maladie gravissime. Alors j'attends que le temps passe, je bricole quoi, en prévoyant d'aller chez le médecin dès que possible. Deuxième mauvais présage, on passe en alerte rouge, je vais jamais chez le médecin tu m'entends ? jamais. Alors là c'est signe de mort imminente au moins. Non j'exagère pas, tu vas voir.

Vers 16h mon téléphone sonne. Je m'en fous. Tu peux pas savoir à quel point. Ils peuvent m'inventer n'importe quel taff trop passionnant, ça m'intéresse pas un brin, je veux aller au dodo moi. C'est la collègue kabyle : Ada, pardonne-moi pour tout, je t'aime. Ah ? Bon. C'est bizarre comme coup de fil non ? Si hein ? Oui ben je suis dans les vapes là je te rappelle. Bon ok je LA rappelle, ça vaut mieux. Eh oh elle me raccroche au nez. Je recommence. Tiens, là ça sonne longtemps, longtemps, longtemps...Enfin elle parle : Ada, ça sert à rien, ma décision est prise, je veux mourir, laisse-moi...Ah ça y est, j'ai percuté.

Dis-moi collègue kabyle, où es-tu présentement ? Chez moi. Avec tes enfants ? Non je suis seule, je me suis très bien organisée, je ne ferais pas ça devant mes enfants. Ok ok, c'est où chez toi ? À XXX. Oui mais où exactement ? où ? t'habites où bordel ? Hé tu me parles pas comme ça !!! t'as pas le droit !!! tu sais pas !!! Là elle hurle et elle pleure en même temps, je me dis que j'ai dû faire une erreur tactique. Bon excuse-moi, on reprend, tu peux me donner ton adresse s'il te plaît ? j'avais justement envie de t'envoyer une carte postale. Elle me la donne, t'y crois à ça ? elle me la donne ! Et c'est moi qui lui raccroche au nez.

Pendant que les pompiers y vont, je descends au secrétariat : je voudrais l'adresse exacte de la collègue kabyle. Non mais Ada, on ne divulgue pas ce genre d'information comme ça, qu'est-ce que tu crois, c'est confidentiel...Oh ta gueule la Serbo-Croate (en vrai elle est ni serbe ni croate, elle a juste un accent indéfinissable) ça urge là, tu vois pas que je suis en panique ? y a la collègue kabyle qui est en train de se suicider tranquille peinarde chez elle et si ça se trouve j'ai pas donné la bonne adresse aux pompiers, alors tu cherches dans tes dossiers suspendus là, tes hamacs je sais pas quoi et tu m'appelles le directeur en prime.

Le dirlo me rassure comme quoi j'ai tout bien fait comme il faut ; moi je suis plutôt rassurée par le fait que les adresses concordent. Puis je rappelle les pompiers : alors voilà, j'ai appelé tout à l'heure pour ma collègue tout ça tout ça. Oui et alors ? Ben alors, il est marrant lui, je voudrais avoir des nouvelles c'te blague. Ah mais madame on peut rien vous dire nous. Ah bon ? pas même un petit indice ? Il faut voir avec l'hôpital madame. Bon. D'accord monsieur. Merci. À l'hosto ils essayent de ma la jouer pareil mais attends, hors de question, elle est vivante ou ou merde ? Oui oui, elle est aux urgences là mais ça va.

Bon. Je préfère. Maintenant mon angine blanche peut se déclarer afin que je me paye plusieurs jours d'une fièvre certes élevée mais constante (39°5 le matin, 39°5 le midi, 39°5 le soir) (quine !) (ah carton plein ! Qui gagne un lavabo en porcelaine ?)

Pour décompresser avec monamour on se raconte des histoires.

Monamour : Tu crois que ça existe les chirurgiens frontistes ?

Ada : Spécialistes des opérations du front ? des guerriers quoi (ouais ben j'ai pas pu faire psychanalyse avec cette crève, ça me manque)

Monamour : Mais non t'es con, des chirurgiens lepénistes, des chirurgiens racistes je veux dire.

Ada : Oh ben sûrement, y a pas de raison.

Monamour : Ça doit être rare quand même, enfin j'espère, sinon c'est con pour moi.

Ada : Ouais t'imagines Ah non le grand noir on va le bacler.

Monamour : Désolé monsieur on s'est trompé de jambe.

Ada : Va falloir amputer.

Monamour : Ça va être plus long que prévu, vous nous en voulez pas ?

Ada : En même temps ça va être plus court, l'un dans l'autre vous devriez vous y retrouver.

mercredi 2 mai 2007

Non merci pour le chocolat

Je me demande si je devrais pas me taper un des gars du taff. Au début j'avais pour principe de pas chasser sur mon lieu de travail, parce que selon l'issue de l'histoire, je te fais pas un dessin, ça peut devenir difficile à gérer. Et puis, tu sais ce que c'est, on est tellement nombreux, on relâche un peu, on est en confiance et hop on se laisse aller. Donc bon ça m'est arrivé oui. Plusieurs fois oui (plusieurs fois ça veut dire qu'il faut compter pour savoir exactement combien mais là je vais pas compter d'accord ? déjà que tu me prends pour une obsédée sexuelle...) Que des plans cul. Non parce que quand même hein, j'ai une conscience professionnelle. Et là ça fait un bail que rien. Alors je me demande...

Sauf qu'il reste pas grand monde de potable à c't'heure (pas assez de renouvellement ces temps-ci), à part un peut-être mais il est vraiment trop con, ou alors les deux que je croise à la cantine mais je les confonds, ça commence mal, ou bien ils sont frères et ça commence pas mieux.

Enfin je dis ça, c'est purement désintéressé tu t'en doutes, si je peux faire avancer la science. Ben oui, avancer la science, qu'est-ce que tu crois ? l'heure est grave, je crois que je deviens fidèle.

Sur la terrasse du nouveau bar monamour et moi attendons des amis. Le charmant charmeur chilien, à fond sur son skate, nous salue de loin. Bien plus tard, monamour ayant dû partir, il nous resalue, de près cette fois. Et quand mes amis partent à leur tour, il dit Si tu veux monter deux minutes ? Non mais dis donc, je ne te permets pas. C'est du langage codé, banane, c'est pour m'inviter à prendre les chemins de fer.

Bon j'avoue j'aurais pas dû. Mais toi par exemple je suis sûre t'aimes le chocolat non ? (ou autre chose, si vraiment t'as décidé de me contredire, remplace par un truc que t'aimes) Et quand quelqu'un te propose Un peu de chocolat/truc que t'aimes ?, tu fais pas le malin, t'acceptes. Ben moi c'est pareil. C'est tout.

Par contre là où ça devient inédit, c'est quand il dit Un peu de sexe ? (je reformule pour une meilleure compréhension, sinon en réel ça donne plutôt : il me plaque contre la porte, puis contre la fenêtre, puis contre le futon) je réponds Non merci (je me dégage quoi et j'essaye de dire Non. Non non non. Non mais arrête, mais arrête, ARRÊTE J'TE DIS, JE VEUX PAS)

Et tu trouves ça normal toi ?

Maintenant la cerise sur le gâteau, alors que j'ai rien fait t'as bien vu, c'est que limite je culpabilise. La preuve : il se pourrait bien que je couve quelque chose (non, pas un enfant, tu te calmes tout de suite)