mercredi 29 août 2007

À la recherche du carton qui cartonne

Tu n'es pas sans savoir que l'élément de base pour déménager, c'est le carton. Un appartement où habiter aussi, oui, bien sûr, mais commence pas à m'énerver. Chaque chose en son temps. Donc le carton si tu permets. (Oui je fais des phrases courtes. Quand on commence à m'énerver, je fais des phrases courtes, sache-le). Et le carton figure-toi que ça se trouve dans le commerce. Non mais va pas croire non plus que j'ai acheté des cartons. N'importe quoi. Dans le commerce ok, mais gratuit.

1) Supermarché où je vais jamais.

- Bonjour, c'est possible de récupérer des cartons ?

- Ah c'est vous la dame qui déménage ? Vous êtes venue la semaine dernière c'est ça ?

Bon alors toi tu commences fort. Je veux bien que t'aies 15 ans à tout casser et que tu fasses ton premier petit boulot mais c'est pas une raison pour me traiter de dame hein, je viens tout juste d'avoir 84 ans. Pour la peine je vais dire oui, tiens, allez, je sais très bien que c'est pas moi la dame qui déménage, vu que je suis pas une dame, mais juste pour rigoler...

- Oui oui je déménage (non mais pour rire on te dit, je comptais pas la spolier de ses cartons la dame en question)

- Maman ! C'est la dame qui déménage.

Ouh toi...il te reste plus qu'une vie. Tu répètes encore une fois que je suis une dame et c'est game over.

- Mais non c'est pas elle.

Ben non c'est pas moi. Est-ce que j'ai une gueule de dame franchement ?

2) Supermarché où je vais parfois.

- Bonjour, c'est possible de récupérer des cartons ?

- Ah pas aujourd'hui, le lundi on a rien. Mais bon...

- Et vous êtes livrés quand ?

- Le mardi et le vendredi.

- Ah ben je peux repasser demain alors ?

- Oui...si vous voulez...mais bon...

Mais bon quoi exactement ? Mais bon quoi ? on peut savoir ? J'te jure les gens qui finissent pas leurs phrases, ça me...enfin bref. (Quoi ?)

- Vous pouvez les mettre de côté pour moi ?

- Oh mais vous savez y aura pas grand-chose hein. Mais bon...

Ok on sent que t'as vachement envie de rendre service toi, c'est sympa.

3) Supermarché où je vais souvent. - Bonjour, c'est possible de récupérer des cartons ?

- Mais bien sûr, y en a là, y en a là aussi, servez-vous, choisissez ceux qui vous plaisent !

Eh ben euh...du moment que c'est des cartons, ils me plaisent hein, je suis pas raciste. Mais bon (comme dirait l'autre), si tu y tiens, ceux des lessives sentent bon, disons que j'ai une préférence pour ceux-là.

- Vous voulez que je vous garde ceux de demain ?

J'en ai déduit que mieux vaut s'adresser aux commerces que tu fréquentes. En même temps, cette nana si avenante, c'était la première fois qu'on se voyait.

L'étape suivante c'est mettre en forme tous ces jolis cartons. Avec du gros scotch marron. Très sympa le gros scotch marron, j'adore, en plus j'ai le dévidoir qui dévide trop bien et qui coupe net que même pas t'as besoin de ciseaux. Bon ben là j'en suis à peu près à 200 mètres de gros scotch marron pour te donner une idée de comment je kiffe.

Puis tu remplis. Allègrement. Un fond sonore bérurier sur lequel tu chantes à tue-tête renforce l'efficacité et l'énergie. ♫ Allez allez les tribus du Vietnam ! Allez les Iroquois du macadam ! Géronimo ! GÉ-RO-NI-MO ! oh oh ! Apache ! Apache ! ♫ Allègrement les cartons tu remplis, te dis-je. Mais attention pas avec n'importe quoi. Il te faut de l'application et de la stratégie. Parce que le carton est fourbe, il a vite fait de devenir hyper lourd et après tes amis te maudissent (non parce que toi, déconne pas hein, le jour du déménagement, tu les portes pas les cartons, ben non, toi t'es posté dans l'appart et tu les agences, tu dis Ah ça c'est des livres, pose-le dans le salon...Ça ça doit être le four, la cuisine est par là...Etc, etc...Ça se passe bien comme ça un déménagement non ?)

Pour te donner un exemple, y en un j'ai mis cinq dicos plus la Bible plus la biographie de Mathusalem et, pour équilibrer avec un tant soit peu de légèreté, ce petit mot retrouvé au hasard du bordel ambiant : Paris, le 2 août 2005. Nous soussignés Ada, monamour, pote-de-monamour et nana-de-pote-de-monamour, nous engageons à partir vendredi 5 août 2005 à Vir(e) , en train, dos d'âne, de chèvre ou de Coco de Paris (cochon d'Inde alors en pension chez moi pou cause de vacances de ses maîtres), ou tout moyen de locomotion que nous jugerons bon. Fait pour servir et valoir ce que de droit. Nous nous réservons la possibilité de partir jeudi 4 août 2005, sous réserve que mademoiselle Ada soit libérée de sa mission de service public auprès de l'État français.

Maintenant que j'y pense, j'aurais dû conserver la caisse de whisky qu'on a descendue cette nuit-là, ça aurait pu servir...

lundi 27 août 2007

Saison 1, épisode 102/102

Normalement je devrais pas. Selon les nouvelles règles, je devrais pas. Disons que ce sera l'exception qui les confirme. Parce que là ça ressemble trop à l'épilogue d'une série TV pour que je ne m'autorise pas une petite entorse au règlement, en plus ça parle de fracture.

Samedi dans un bar du quartier, mais un où on va jamais, c'est l'anniversaire de ma copine ex-serveuse du nouveau bar. Mon pote et moi on arrive bien chaud, juste au moment de la bouffe. Nickel, la session apéritive ayant fait son office, je crève la dalle. Et puis le gars qui a mitonné tout ça a assuré, j'aurais bien repris une assiette à la place de la part de gâteau. Mais bon on s'adapte, buvons une bière.

Arrive le gars à la guitare. Pas invité. Par hasard. Depuis le voyage sur la terre de mes ancêtres, j'avais comme qui dirait pas donné suite. On s'était bien croisé sur le boulevard début juillet, et on avait bu des coups mais rien de plus. Et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, ce même jour, en terrasse, était également venu s'attabler une personne avec qui j'avais fini la soirée, avec qui on en avait pas seulement bus, on en avait aussi tirés, tu suis ?

Bref ç'aurait pu me mettre la puce à l'oreille car voilà que quelques instants plus tard arrive, toujours pas invité, toujours par hasard, le charmant charmeur chilien. T'avoueras quand même que bon hein ça s'invente pas.

Je me retrouve donc sur la banquette, en face mon pote, de part et d'autre de moi-même, m'encadrant bien serrée, les deux susnommés, à gauche le charmant, à droite la guitare. Une situation comme on les aime, une position confortable, tavernier la même chose.

La gestion du gars à la guitare se fait tout en douceur, tu vas voir.

- Dis Ada, quand est-ce que tu me rends mon livre ? (Pirates et empereurs : le terrorisme international dans le monde actuel, Noam Chomsky)

- Ah oui c'est vrai, ben si tu veux je peux aller le chercher maintenant...

- Oh oui. Oui oui. Mais est-ce que ton nouveau fiancé va te laisser me le rendre ?

- ...Ben oui évidemment.

Là je me dis oh putain les nouvelles vont vite, car quelques jours auparavant, j'ai moi-même fêté mon anniversaire (85 ans) au nouveau bar, c'était aussi une espèce de soirée d'adieu au quartier et j'ai annoncé officiellement mon emménagement prochain avec monamour. Mais c'est pas de ça que me cause le gars à la guitare, j'y suis pas du tout. En fait il est persuadé que mon pote est le nouvel élu. Raté. Et que je l'invite à venir récupérer son livre dans mon pieu. Encore raté. Non mais je parle pas français ou quoi ?

- Dis Ada, tu voudrais pas me caresser la tête ?

- Non.

Précisons que pendant ce temps, de ma gauche, me parviennent des frôlements auxquels je ne réponds pas mais que je ne fais pas cesser.

- Dis Ada, tu voudrais pas me rouler un palot ?

- Non.

- Tu voudras plus jamais me rouler un palot ?

- Non, plus jamais.

Et voilà, exit le gars à la guitare.

Le côté gauche en profite pour se rapprocher encore plus si possible. Et de demander à mon pote : "Ça t'ennuie pas si on sort deux minutes Ada et moi, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, et j'ai une question à lui poser". Je me dis que c'est rapport au blog, vu que, selon son désir, je lui avais passé la plupart des notes le concernant. Il a trouvé ça vachement bien (tu m'étonnes, ça cause de lui, ça l'intéresse), vachement drôle, il a aimé les commentaires aussi et il veut que ça soit publié. Ben voyons. Mais c'est quoi la question ? Nous nous trouvons présentement dans l'encoignure d'une porte et tu te doute bien que y a pas de question hein évidemment y a pas de question, où ai-je la tête ? ah dans son cou t'es sûr ? Mais non, pas d'accord, pas d'accord du tout, que vient faire cette langue dans ma bouche ? je peux savoir ? Dans l'optique de nous offrir une session cage d'escalier, il tente un coup de poker en composant des numéros au hasard sur le digicode. Il va demander au serveur s'il connaît la combinaison. Non. Je préfère.

Quand on retourne dans le bar mon pote est sur le point de se barrer. Ça doit faire longtemps qu'on a disparu. Il reste boire des coups tandis que sous la table se déroulent des manoeuvres et manipulations à caractère excitatoire. Et puis je dis que je vais rentrer, que je vais pas les attendre. Alors le charmant sort du bar et attend que je dise au revoir à tout le monde. Je traîne. Il attend. Ça sert à rien, je suis déterminée à ce que ça serve à rien. Sur le chemin, je luis dis qu'on va pas passer notre vie à se dire au revoir. Oh ben lui il y verrait pas d'inconvénients hein. Mais moi si. Moi je déménage là, avec monamour. On se serre fort. Quand tu penses qu'il suffit d'une peau un peu trop douce pour basculer. Le charmant veut des bisous, des vrais. Mon dernier mot est Non. Et je remonte la rue.

Lui son dernier mot, c'était un SMS : Pötchõ pötchØ ?!

vendredi 17 août 2007

À la recherche d'un appartement pas trop perdu

- Bonjour monsieur, je vous appelle à propos d'une annonce parue sur sefaireniquer.com.
- Ah oui oui bien sûr.
- Peut-on prendre rendez-vous pour une visite ?
- Ah oui oui bien sûr.
- Demain par exemple ?
- Ah oui oui bien sûr.
- ...À quelle heure ?
- Eh bien (oh dis donc c'est pas une machine, c'est un vrai gars), quelle heure vous arrangerait ? (un gars arrangeant en plus)
- Dans la mesure où je travaille, l'idéal pour moi serait en fin d'après-midi.
- Quelle heure vous arrangerait ? (un gars un peu métissé avec une machine quand même)
- 18h30, 19h...
- Alors voyons voir, étant donné que j'ai plusieurs rendez-vous, je vais consulter mon agenda (oui très bonne idée). Ah, j'ai un rendez-vous à 15h30...Alors 18h30 ça fait un peu tard...
- ...
- Et si on se voyait entre midi et deux ? À 13h30 par exemple ?
- (ben à part que ça m'arrange pas du tout, vu que je taffe, comme je viens de te le dire...) disons 13h30 alors...

En sortant du métro je consulte le plan, je mémorise droite-droite-droite, facile. Mais ça paraissait pas aussi long sur le plan, si ? Oh puis après tout, c'est peut-être une question d'échelle hein, c'est vrai ça, on pense jamais à regarder les échelles et c'est comme ça que les accidents arrivent parce qu'après on te dit Attention je la retire, et toi tu regardes jamais alors bon. Bref. De toutes façons je me suis plantée, c'était gauche-droite-droite, eh ouais, j'étais pas rendue. Heureusement (je te rassure tout de suite avant que t'imagines que j'ai raté l'appart du siècle en errant comme une âme en peine), heureusement à un moment j'arrive devant le Sacré-Coeur et je me dis Tiens, ça c'est un indice duquel je peux déduire que je suis pas du tout dans la bonne direction. Allez demi-tour.

Heureusement bis (non parce que je te sens un peu inquiet pour moi là), heureusement bis j'avais prévu un petit quart d'heure de battement, histoire de faire le tour du quartier tu vois, genre où sont les bars, les restos, les trucs festifs et vitaux quoi...enfin ça c'est pour la version officielle. Sinon pour la version réelle, c'était plus pour avoir le temps de me paumer tranquillement et t'as vu...ça a parfaitement réussi. Connais-toi toi-même, ça c'est du conseil je te le dis.

Finalement j'arrive à l'heure. Ah vous êtes mademoiselle Ada ? Allons-y. Eh ben en fait non, enfin si, je suis bien mademoiselle Ada mais il faut qu'on attende monamour. Ah ben ça alors, figurez-vous que la jeune fille là-bas attend aussi son ami. Aujourd'hui c'est les dames qui sont à l'heure tandis que les messieurs se font attendre, c'est drôle ah ah ah. Oui ça me fait trop marrer, arrête...Heureusement ter, monamour descend élégamment du bus quelques secondes plus tard. Nous montons.

Il faut que je te dise que 35 mètres carré, ça fait pas grand. Je veux dire quand tu veux vivre avec un gars qui mesure 1m92, faut quand même un peu d'espace. Et puis la soufflerie façon hélicoptère qui se déclenche dès que t'allumes la lumière dans la cuisine et dans la salle-de-bain...bon ben faut croire que les proprios ils veulent chasser les mauvaises odeurs. Et puis t'es sûr qu'on fait rentrer un lit dans ce qu'ils appellent la chambre ? Ou il faudra choisir entre un lit et une armoire ? Non parce que le truc là, le placard oui admettons, euh comment dire, j'ai pas le compas dans l'oeil ni rien mais à mon humble avis, les étagères, en largeur (d'ailleurs je me demande si pour ce genre de dimension on peut encore parler de largeur ou de profondeur, doit y avoir un terme plus précis non ?) elles font 10 centimètres. Maximum hein...

Bien. Avec ces nombreuses qualités soulevant notre enthousiasme, que crois-tu que nous fîmes ? Eh ben on laisse un dossier au monsieur bien sûr.

lundi 13 août 2007

♫ Ah je trouve ça beau (de ch'val), génial, admirable (de lapin) ♫

Bon par exemple admettons t'es invité au mariage du cousin de tonamour. Tu fais quoi ?

Moi déjà je râle. Non mais c'est vrai quoi, c'est loin, ça te bouffe un week-end comme si t'avais que ça à faire dans la vie et puis ça me soule ces réunions de famille, sérieux, est-ce que j'ai une famille moi ? Alors.

Acte manqué I. Tu sais qu'en ce moment j'ai une voiture (et si tu sais pas je peux pas te renvoyer aux archives, merci à toi de faire comme si t'avais compris en hochant la tête avec un fin sourire). Du coup ben on décide d'y aller en voiture. Les beaux-parents à l'arrière (mon dieu, les beaux-parents, j'ai écrit les beaux-parents, tu te rends compte un peu ?) monamour en co-pilote et Ada au volant. Ouais. Sortie du garage : nickel. Arrêt à la station-service, remplissage du réservoir : nickel. Redémarrage : problème. Tu croyais quand même pas que ça allait être si simple ? Chacun y va de son diagnostic : t'es sûre que t'as mis le bon carburant ? (tout le monde) moi je suis sûre que c'est l'huile (belle-maman) regardons la notice de démarrage (monamour) c'est quoi ce bouton qui clignote ? Mais bien sûr que oui j'ai mis du SP95, bien sûr, et non c'est pas l'huile, mais si vous continuez à me gueuler dans les oreilles, ça va tourner au vinaigre. Au bout de très longtemps d'infructueux essais et d'appels téléphoniques à de supposés experts (ah c'est le démarreur ça ma p'tite, tu donnes un bon coup sur le moteur et ça repart. Euh...t'es sûr ? Non parce que c'est pas ma caisse hein, et puis le moteur le moteur, c'est bien gentil mais qu'est-ce que t'entends exactement par moteur ?), monamour et moi partons en quête d'un garagiste. On laisse les vieux dans la voiture mais t'inquiète, ils avaient de l'eau et les vitres ouvertes, et même des bonbons à la menthe au cas où ils auraient la gerbe, à l'arrêt oui, mais bon à c't'âge-là on sait jamais comment ça va réagir, t'as qu'à voir moi, 83 ans, bientôt 84, et quand j'ai pas envie, faut pas me forcer, sous peine de s'exposer aux représailles de mon inconscient et ce mariage tu vois bien que je veux pas y aller, sinon je ferais pas d'aussi splendides actes manqués.

Parce que oui, quand le garagiste examine le truc, il me regarde, il dit : elle est pas à vous la voiture hein ? Alors je réponds : Ben non je l'ai volée, vu que bon, oublie pas que je suis trop drôle. Et lui il appuie sur le petit bouton et hop ça démarre. Le coup de l'alarme là. Si c'est pas réussi comme acte manqué. Sauf que quand même je suis persuadée que le propriétaire de la voiture m'avait pas expliqué l'astuce (cependant je décline toute responsabilité quant à la mauvaise foi de mon inconscient) (oh mais si, j'assume, j'assume, en bonne analysante, ça te va comme ça ?). Rions en coeur.

Soulagement général et remerciements chaleureux au garagiste qui nous fait rien payer, même pas son déplacement, il y a encore des hommes bons sur cette planète (et des souris oui peut-être), on part avec deux heures de retard mais on part, on sort ♫ se joindre à l'affluence ♫, pile poil dans les bouchons hein étant donné que c'est le jour des départs en vacances, pourquoi se priver. Et quand on finit par arriver, on met trois plombes à trouver l'hôtel. Normal. "Alors ? on vient visiter le Puy du Fou ?", nous accueille le réceptionniste (quand je te dis que ça me disait rien ce plan).

Non monsieur, non, on vient pour un mariage et figurez-vous qu'il y a des gens qui ont l'idée de se marier à Cholet (sans vouloir trop préjuger, du peu que j'en ai vu, ça porte bien son nom comme ville, il fait chaud et c'est laid) (ah oui je suis hyper calée en étymologie), oui ça existe (pas Cholet non - encore que...moi j'ai découvert son existence y a peu finalement - les gens qui s'y marient je veux dire...et même maintenant que j'y pense, le truc de ouf, y a des gens qui y vivent) (tu me diras y a bien des gens qui vivent à Paris) (et je te dirais : truc de ouf !) (remarque, à la réflexion, on s'en fout, les gens vivent où ils veulent, tant qu'ils vivent, c'est déjà pas mal) (c'est vrai quoi, on se contente de peu de nos jours. Prends la météo. On est en plein mois d'août, tu vois qu'il fait gris mais qu'il pleut pas, eh ben t'es content).

Acte manqué II. Le lendemain je suis réveillée par les lamentations de monamour : oooooooh nooooooooon...non, non, nooooooooooooon, c'est pas vrai, mais quel con, quel con c'est pas possible ! Que se passe-t-il de si bon matin ? je me suis transformée en mur ou quoi ? Mais non t'es con, il se passe qu'il a oublié ses chaussures à Paris. Eh bien je vois que je suis pas la seule à y aller à reculons à ce mariage...Commençons la journée par un bon fou rire puis rationalisons : il est 9h30, on a rencard à 10h30 à la mairie, d'ici là on va dégoter une boutique de pompes, ce serait bien le diable. Sauf que faut déjà trouver le centre-ville dans ce bled. Des ronds-points, ça oui, y en a à la pelle, ce qui aide vachement à se repérer (j'ai l'impression d'être déjà passé par là...Dis on n'est pas en train de tourner en rond par hasard ? Ben c'est un peu le principe du rond-point...Ah j'te jure, c'est d'un pratique). On tombe sur un magasin de costards, on entre pour se renseigner (on se croirait pas trop dans l'émission du gars qui a disparu, tu sais, le truc au trésor là ?) et monamour en ressort avec une chemise. Logique hein, on cherche des chaussures, il achète une chemise, tout va bien, il nous reste 22 minutes, pas de souci. Il fait 30 degrés à l'ombre, c'est mieux pour courir.

Finalement on trouve, on n'est même pas en retard et on s'amuse en plus, vraiment hein la vie est pleine de surprises. Je te passe les cérémonies bien chiantes, en plus à l'église j'arrive jamais à chanter, le temps que je mémorise l'air, on passe au psaume d'après, c'est pas hyper convivial je trouve. Juste à un moment le curé nous fait une page de pub en brandissant le dernier opus de Benoît XVI...ça s'est vachement modernisé l'Église hein...Ça commence à devenir intéressant à partir du vin d'honneur, à part la boisson rouge qui pétille comme un kir royal mais ça n'en est pas (et je dois dire qu'on sait toujours pas). Plus tard, au resto, je suis à côté d'un gars qui a soigné la maîtresse d'un ancien ministre. Eh ben, j'en apprends de belles...mais point trop non plus, secret professionnel et psychiatrique oblige. Oh la la, merde, un psychiatre...va-t-il déceler ma névrose à l'oeil nu ? En tout cas il fait comme si de rien n'était. Et puis faut quand même préciser que je fais pas si folle que ça à côté de sa femme, toute en paillettes que tu croirais que c'est elle la mariée mais non pas du tout, elle aime juste se faire remarquer et quand je lui dis que le marié ressemble à un Jean-Luc Delarue noir, elle répond : oh ben la mariée je la trouve un peu froide. Mais elle ressemble à une jument et moi j'aime les animaux. Allez hue, circule.

mercredi 1 août 2007

Week-end à rhum

Oui. Je sais. Toi aussi tu m'as manqué. Mais bon tu connais les nouvelles règles.

Alors la question du jour, je te la livre directement sans transition et sans tourner autour du pot (de mousse) (oui c'est histoire que tu te perdes pas, vu que depuis l'effaçage des archives suite à tu sais quoi, sur ton moteur de recherche tu fais que taper "pot de mousse", même pas y a des trucs un peu drôles ou salaces, non tu veux du pot de mousse et rien que du pot de mousse. Eh ben t'en as) (eh ! tu sais quoi ? en tapotant sur mon clavier je me rends compte que je suis bien contente d'être là tranquillou avec toi qui va pas tarder, j'avais oublié comment c'est trop sympa, j'ai presque envie de t'embrasser dis donc), ah et puis ça faisait longtemps qu'on s'était pas paumé dans des parenthèses aussi, mon dieu que la vie est belle...Bien. La question du jour qui nous occupe aujourd'hui (quel hasard hein ! quand je te dis que c'est une journée particulière) : imaginons tu connais un jeune provincial qui vient fêter ses 30 ans à Paris, imaginons ; tu fais quoi ?

Moi, déjà, je sors du taff. Avec une idée fixe : faire le ménage. Ah non pardon, ça c'est toi. Bon disons que j'essaye de me motiver pour organiser un minimum le désordre. Sauf que, évidemment, au moment où je monte dans le métro, je tombe sur une copine du quartier. Alors on va se poser au nouveau bar, normal. Et là le temps passe fourbement jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un quart d'heure pour atteindre la gare où débarque le provincial trentenaire. Ah. Je cours donc. Tandis que je gravis les escalators, le comité d'accueil posté en bout de quai s'inquiète par téléphone interposé : Hey Ada tu fous quoi là ? le train entre en gare ! J'arrive j'arrive, c'est quel quai ? Je dis C'est quel quai ? Mais si y a du réseau, c'est ma respiration que t'entends, je suis essoufflée, je cours dans les escaliers je te signale, alors c'est quel quai ?! Le numéro du quai c'est quoi ? J'épelle Q.U.A.I. Non toujours pas ? Bon laisse tomber, on va faire autrement : vous êtes où bordel ?!? Eh ben voilà...Au final, gestion parfaite du timing, le provincial arrive avec sa valise en carton et deux autres provinciaux, nous les accueillons en fanfare comme il se doit et nous migrons tous au nouveau bar (en réalité ça donne : Bon on fait quoi ? Ben je sais pas. Vous avez mangé ? Oui. Non. Moi j'ai pas faim. Vous voulez peut-être vous débarrasser des bagages d'abord, non ? Oh pas obligatoirement non, qu'est-ce qui est le mieux ? C'est là qu'il faut pas laisser passer l'occase et dire: On a qu'à aller boire un coup au nouveau bar).

Vers minuit, quand on est plein de bière, tout le monde va se coucher. Tout le monde ? Non. Une alcoolique mondaine accompagnée de sonamour et de sa copine du quartier ne résistent encore et toujours pas à l'appel du dernier verre. Qui en appelle un dernier. Qui lui-même...etc etc (tu viendras pas te plaindre d'avoir mal à la tête demain). J'atteins mon lit assez tôt matinalement parlant.

Réveil (un samedi non travaillé, j'te jure c'qu'on fait pas par amour). Non seulement la nuit a été courte, mais en plus c'est le moment de faire un peu de rangement. Alors je t'explique, le rangement c'est pas compliqué, tu fais des tas, des tas de livres, des tas de fringues, des tas de papiers, des tas bien symétriques et hop on dirait que c'est rangé. Après je cours (thématique du week-end. Marathon woman c'était moi) jusqu'au parvis Beaubourg ousqu'on a rendez-vous à 11h (du matin hélas) vu que les provinciaux ils sont quand même là pour visiter, eux. J'ai vingt minutes de retard et une gueule de bois de l'enfer (non mais je me plains pas : je t'informe).

Tourisme donc. À pied. Tout à pied. Des Halles au jardin du Luxembourg, en passant par les quais (aaaaaah les transats de Paris-Plage, je voulais plus me lever) (et pourtant tu vois à la base, Paris-Plage, en bonne snob, ça m'enthousiasme pas des masses. Après quand tu tiens à peine debout, tu révises tes jugements), puis la pyramide du Louvre et finalement, un éclair de lucidité, on prend le bus (s'asseoir par pitié s'assoir) (cinq minutes. Avec ou sans toi. S'assoir, quel pied) jusqu'à Montmartre, on boit un coup chez Amélie la pouliche (rue Lepic) (en plus, c'est pas pour faire la rabat-joie (ou la re-snob) (ou genre je lis les Inrocks) mais franchement j'ai pas aimé le film, non j'ai pas aimé) mais si ça peut faire plaisir hein, moi tant que je suis assise, tout me va.

Ensuite chacun va prendre une douche, je fais une sieste de 17 minutes et tout le monde débarque chez moi (oh comme c'est bien rangé...Moi-même j'ai du mal à me repérer) pour l'apéro. Champagne ! Au bout de la deuxième flûte ça commence à aller très bien. Allez joyeux anniversaire ! Resto, fiesta et tout le tralala ! Et demain on aura tous la gueule de bois, pas que moi, ouais, youpi ! grasse matinée générale !

En plus il pleut, c'est pas la peine de se lever. Je pourrais te raconter l'expo à la Villette si t'étais pas déjà tellement soulé. Y a que les pintes de bière qui t'intéressent, oh allez je te connais va, et puis c'est humain. Et c'est pas les moules-frites qui suffisent à éponger. Oh que non. D'autant qu'après on change de crèmerie et là ça dégénère en Cuba libre, Margarita, Mojito, Whisky, faites vos jeux, rien ne va plus. Non parce qu'ils sont bien adorables les camarades provinciaux, mais moi je taffe demain hein, enfin aujourd'hui...disons tout à l'heure quoi, ah merde je suis bourrée ou je suis déjà à la bourre ?

En rampant j'y vais au taff. En rampant vite, mais en rampant. Et eux ils débarquent, frais (moyennement) et pimpants, après une deuxième grasse mat. Et c'est qui le guide qui leur fait visiter mon-lieu-de-travail ? Après ils prennent le train en sens inverse. On va pouvoir envisager de se reposer. Oh oui oui oui, du repos, du dodo. Enfin.

Non mais je leur en veux pas, je les aime. Surtout celui qui a dit : "Ils la changent pas souvent l'image autour de la Géode quand même".