vendredi 26 octobre 2007

Livres de la semaine

En entrée, En cas de bonheur de David Foenkinos, parce que bon hein, on l'aura compris, aujourd'hui, le couple, moi aussi ça me concerne. Et puis ce petit jeune qui monte, faut bien voir ce qu'il propose quand même à un moment, à force de voir les piles dans les librairies. Eh bien oui, oui, ça se lit. Et vite. Trop peut-être vu qu'il en reste pas grand chose après. Divertissant quoi.
En plat de résistance, Rendez-vous de Christine Angot. Parce que l'amour ça nous concerne tous, ben oui. Alors je sais ce que tu vas dire, c'est bon, pas la peine, t'as le droit de cracher dessus, tu seras pas le premier, quant à moi je dis respect, je me prosterne et je fais tchin tchin Bouddha.

En dessert, Camisoles de Martin Winckler, parce que le polar c'est bon pour la santé. Mais bon, je te le dis en confidence, j'ai préféré Mort in vitro.

Au rayon si j'aurais su, j'aurais pas lu, Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part d'Anna Gavalda (ouais ben on n'est pas obligé de les lire dès qu'ils sortent hein, y a pas de date de péremption), parce que l'erreur est humaine. Non mais franchement ça me soule ce genre de littérature, tu peux pas imaginer. Limite Hélène et les garçons c'est mieux.

En diagonale, Fragments d'une analyse de Donald Woods Winnicott, parce que le divan, normalement ça se partage pas, alors par curiosité quoi, vas-y fais voir qu'est-ce qu'il raconte le monsieur là...Ben déjà il y allait souvent chez son analyste lui, presque tous les jours (moi deux fois par semaine, petite joueuse à côté). Et sinon, ça se confirme, une analyse ça se partage pas.

En cours, Tout compte fait de Simone de Beauvoir, parce que quitte à se taper les quatre premiers volumes de ses mémoires, autant lire aussi le dernier. Surtout que c'est vachement bien (la preuve, on y découvre les dégoûts alimentaires de Sartre) et bientôt, je crois, elle va parler de la guerre du Vietnam, alors hein, et de mai 68 si ça se trouve.

En cours également mais en lecture à haute voix avec monamour cette fois, Une sorte de diable, les vies de John Maynard Keynes d'Alain Minc, parce que paraîtrait que je suis keynesienne moi. Et ouais qu'est-ce que tu crois ? Enfin j'en sais rien, mais comme on me l'a dit, maintenant faut que je vérifie tu comprends ? Alors pour l'instant on en est que le jeune John, il se la pète un peu, comme quoi il est vachement intelligent et qu'il a fait des grandes écoles mais par contre il est pas trop discipliné vu qu'il est plus mieux que tout le monde et homosexuel accessoirement. Ce qui m'avance guère sur ses théories économiques, tu t'en doutes. Je te tiens au courant.

lundi 22 octobre 2007

Panem et circenses

Tu m'excuses, il fait tellement beau en ce moment que j'ai pas vraiment la tête à te raconter ma vie. Pas non plus que je me dore la pilule (disons que ça m'aide à la faire passer, vu qu'on est toujours dans le studio de monamour) (mais ensemble) (mais dans le studio riquiqui) (mais ensemble) (ad libitum) (oh non hé, on va quand même emménager quelque part un jour, dis). Non j'aurais bien du mal à bronzer va. Cependant je ne dédaigne pas, dûment casquée à l'arrière du scooter, traverser Paris de long en large, par les quais déserts et les boulevards lumineux, quand tout le monde il est devant le match. Ou alors juchée sur un tabouret du carré VIP du pub, le mater en buvant de la Kilkenny. Voire déguster une entrecôte au nouveau bar en se demandant si l'expo Courbet a démarré (la réponse est oui, ce qui m'empêchera pas d'y aller dans les tout derniers jours, histoire de presque la rater, procrastination oblige). Et retourner au nouveau bar, encore et encore, à croire que ce quartier, je le quitterai jamais tout à fait. En plus, quand je sors ailleurs, sur qui je tombe ? je te le donne en mille...Le gars à la guitare, qui se délocalise à l'impromptu. Si tu ne viens pas au quartier, le quartier viendra à toi. Comme quoi, tu vois, c'est pas la peine de lutter. Sans oublier de faire grève quand même hein. Bon.

La vie de couple, je sais pas trop trop, mais on dirait que ça commence à venir. Une intuition comme ça...Non parce que là maintenant, et ce depuis plusieurs semaines, monamour et moi on passe toutes nos nuits ensemble. Et pas mal de notre temps libre aussi. Après je dis pas...par-ci par-là, on voit des potes chacun de son côté, attends, c'est humain. Mais au bout d'un moment de cette vie commune hein, y a pas d'autres mots, ben tu te dis, enfin moi, je me demande, mais qu'est-ce qui fait qu'on a une vie de couple au final ? pas une vie de coloc, mais une vie de couple, ce truc de ouf là que j'y suis dedans en plein. Eh ben je crois avoir une piste. Nom de code : Tâche T Dupin.

Ça a commencé par l'interphone. Avant il faut que je te dise que nous habitons au sixième étage (sans ascenseur évidemment), voilà qui est fait. Et vlà-ty pas que ça sonne, que je me saisis de l'appareil et qu'au bout du fil, monamour énonce : c'est moi (oui alors ça aussi, à la réflexion, ça pourrait être un signe de vie de couple. Qui ça toi ? Ben moi, voyons, le seul, l'unique), t'as acheté du pain ?

Et ouais. Sans déconner. On se retrouve plus jamais à avoir trop ou pas assez de pain. Car, ainsi que tu le constates, nous synchronisons notre approvisionnement de manière optimale. Moi depuis, je te jure, c'est ma blague préférée. Quand je sors de la boulangerie, je me précipite sur le portable : eh, monamour, j'ai acheté du pain. Et je me marre. Je crois que je ne m'en lasserai jamais. À moins qu'on passe au stade supérieur (mais là je suis pas sûre d'avoir le niveau tout de suite, je préfère m'entraîner encore un peu) : ouais c'est moi, dis, avant que je me tape tous les étages, t'as pensé à récupérer le petit à la crèche ?

mardi 9 octobre 2007

♫ Le ciel était couleur de pomme et l'on mâchait le même chewing-gum ♫

Ouais ben je taffe, qu'est-ce que tu crois ? Vu que tout était redevenu ordre et régularité, luxe, calme et studiosité, dans le bureau où je me retrouvais seule, j'ai pu travailler à loisir, travailler et mourir, au pays qui te ressemble (ça me fait penser que je partirai bien en voyage moi, je mérite quelques vacances je trouve). Taff à donf donc. Et y a de quoi faire mon coco, ouh la, je m'ennuie pas. D'autant qu'elle est (déjà) revenue de son arrêt maladie. Et je sais pas si je me méfie à outrance mais j'ai l'impression que ça sent l'alcool...M'est avis qu'on n'est pas sorti de l'aubergine (à prendre au sens défiguré évidemment). Mais bon, je viens te faire un petit coucou mon loulou, t'es content ?

Alors moi, du côté vie personnelle, j'en suis toujours à la case SDF, parce que, comme de fait exprès, monamour enchaîne les missions ultra-secrètes d'agent ultra-secret (et à vrai dire nous nous en réjouissons, car pour un agent secret, tu t'en doutes, c'est pas facile facile de faire son trou, ça serait même plutôt la loi de la jungle...alors si on veut bien de lui, nous on est content...sans compter que c'est en forgeant qu'on devient forgeron). Ce qui ne nous empêche pas de nous aimer avec fougue et passion, voire de comater toute la journée au lit quand on se refile (tendrement bien sûr) la crève à tour de rôle (eh mais dis donc, tu l'as pas eu le rhume toi hein ? allez tiens, prends ça, le ciment du couple c'est le partage). Non mais j'exagère. En tant que super-héros, monamour n'est jamais malade. Sans être informaticien, il teste de nouveaux virus, c'est pas pareil. Et en plus il a une résistance à toute épreuve qui lui permet toujours de missionner. Même la gueule de bois, il n'en fait qu'une bouchée. Par contre visiter des apparts, pas tout de suite...à moins que les agences immobilières aient la bonne idée d'étendre leurs amplitudes horaires genre nuit blanche.

Voilà donc pourquoi nous résidons présentement dans l'appartement de monsieur, ce qui, je ne te le cache pas, est assez éprouvant matériellement parlant. Mais pourquoi ? t'interroges-tu. Eh bien tout simplement parce que nous sommes passés, sans transition, d'une grande surface (gracieusement fournie par un camarade) à une épicerie de quartier, euh non, à un petit studio qu'il est vraiment mignon tellement il est minus. Ce qui, tu en conviendras, n'est pas des plus confortable, surtout pour moi. Oui mais pourquoi surtout pour toi ? t'interroges-tu derechef. Eh bien pour la raison toute conne que ce n'est pas chez moi. Car, vois-tu, lorsque monamour squattait dans mon studio à moi que j'avais dans mon quartier à moi, ce n'était certes pas plus grand, mais c'était chez moi. Que là non. Et ça change tout. Non mais bon, va pas croire non plus...il me met très à l'aise (je ne relèverai pas)...juste ça ira mieux quand on sera chez nous (ne serait-ce que parce qu'on aura (au moins) deux fois plus d'espace vital).

Et puis ça n'a pas que des inconvénients. Déjà on est revenu à la civilisation, non pas que le XVème arrondissement parisien soit peuplé de hordes barbares mais disons que nous sommes maintenant dans un lieu plus central et moins ravitaillé par les corbeaux, sans vouloir critiquer outre mesure. Enfin, monamour a déclaré, et je te jure que j'ai regretté de pas avoir le magnéto avec la touche record enclenchée, il a dit, écoute bien : c'est vrai que c'est pas des conditions idéales, mais c'est pas grave puisqu'on est ensemble. Et ça, fidèle lecteur, ça doit te parler, non ? Eh ben alors t'es pas un fidèle lecteur et puis c'est tout. Non mais souviens-toi...fut un temps, alors que je me désespérais de jamais m'en sortir avec un gars pareil, au point que je me distrayais par monts et par vaux, parce que quitte à être seule, autant être mal accompagnée...on se voyait occasionnellement, monamour et moi (ex-monamour, devrais-je dire) et ça se passait très bien, très très bien, à tous point de vue, sauf que, à chaque rencontre, invariablement, il psalmodiait : certes on a passé du bon temps, mais n'oublie pas : on n'est pas ensemble. Et je m'en allais en faisant la meilleure figure possible, mais le coeur gros.

Il semble que ce temps soit bel et bien révolu, youpi ! Et comme je trouve cette conclusion tout à fait foireuse, laisse-moi te dire qu'Alberto Giacometti portait la canne (moyen mnémotechnique pour ne pas laisser perdre cette information de première importance : Grand corps malade, la béquille - Giacometti la canne, les deux commencent par un G, ne me remercie pas, c'est tout naturel), Giacometti portait la canne, disais-je, tandis que Jean-Paul Sartre ne portait pas le chapeau. Dingue ! Par contre il détestait les tomates.