vendredi 19 décembre 2008

Un quasi conte de no hell. Oui au début ça pourrait. Bon quand je sors du taff dimanche soir pour me précipiter à l'hôpital suite au décès de l'être cher, ça paraît pas si évident tout de suite car quand la mort frappe, tu restes un peu comme un con. Soit dit en passant, tu remarques qu'une fois de plus on profite que je ne suis pas disponible pour lâchement décéder. Quand je te dis que les morts ont pas trop de savoir-vivre.

Alors on est là, autout du lit, et il est tellement maigre que tu devines à peine son corps sous les draps. On est là à regarder nos pieds, personne ne pleure, bientôt on aura même faim. Et puis finalement, si tu réfléchis bien, mieux vaut la délivrance que la souffrance. Hein.

Et puis la vie continue dans un relais sans fin, comme c'est beau. La preuve, quelques semaines avant, j'ai acheté un bleu clair, qui devient rose quand tu lui pisses dessus (encore une histoire de parité je présume), bon j'avais des indices je te signale, même si les seins en expansion ça peut être aussi un symptôme contraire. Et donc le test s'avère positif. Là tu sautilles de joie et déjà tu dégaines les félicitations en commentaire mais calme-toi.

Le no hell, tu oublies, c'est ni la vie, ni le paradis, c'est la mort (le monde des bisounours, on n'y est pas, je te préviendrai, t'inquiète t'as le temps). Parce qu'en fait, ce dimanche où je taffe, il commence à se passer des choses qui devraient pas. Je suis évidemment inquiète des réactions de mon corps mais je ne peux m'y attarder, souviens-toi que je suis à l'hôpital et qu'on organise des obsèques. J'attends le lendemain pour consulter et le diagnostic est pessimiste. Je te passe les détails pour en arriver à la conclusion que la copie qu'on forme elle est partie avec l'eau du bain.

Oui il faut rire de tout. Par contre je nuancerais en donnant un exemple : il s'agit de choisir si on laisse le mort en chaussettes ou si on lui met ses chaussures. Et là, on me glisse à l'oreille Il lui faut des chaussures s'il veut marcher (rires). Alors d'accord qu'il faut rire de tout, à condition que ce soit drôle hein, les blagues à deux balles j'ai un blog pour ça (non mais tu pourrais démentir merde, je te fais du jeu de mots de qualité depuis le début oh). Après chacun décompresse comme il peut, je dis pas. Pendant la cérémonie, j'ai beaucoup pleuré, c'était assez troublant, un petit mélange de vrai chagrin et d'auto-apitoiement, de là à dire que je pleurais deux morts en même temps, non quand même pas, mais un double deuil oui.

Mais ça va, détends-toi (sauf si t'es à la bourre pour tes cadeaux de no hell, auquel cas crois bien que j'en ai rien à foutre. Je suis a-mère)

vendredi 12 décembre 2008

"Je suis l'ombre longue et lente..."

Mon cousin d'Amérique a débarqué, ça faisait bien vingt ans qu'on ne s'était ni vu ni parlé. Eh ben on s'est reconnu dis donc. En même temps on avait rendez-vous.

En entrée il a voulu tenter la salade landaise à base de canard ou de poulet, qu'importe, et comme il s'étonnait de la gueule du volatile, je lui ai expliqué qu'en fait ce qu'il mangeait, c'était l'inside de la bête (oui ben maintenant je sais dire gésier en anglais, merci), du coup la salade landaise, elle a fini dans mon assiette. Ce qui, franchement, est pas très très rationnel vu que juste avant il disait hum very good. Ces Américains j'te jure.

Après moultes supplications comme quoi il était totalement ridicule qu'il restât à l'hôtel alors que je lui offrais si volontiers l'hospitalité, il a fini par m'honorer de sa présence, le lendemain de ce dîner mémorable où le filet de panga, pourtant sans arête et que tu aurais donné à ton enfant sans crainte qu'il n'étouffât, le filet de panga, disais-je, lui est resté en travers de la gorge. Je commandai une bête pizza quatre fromages et il se régala.

Par ailleurs monamour (ah oui au fait on se sépare plus) et moi nous l'interrogeâmes sur son pays et quand je lui demandai comment faisaient les pauvres pour se loger, il répondit qu'ils louaient des apparts dans le genre du mien. À l'analyse il se pourrait que sa vision biaisée des pauvres soit la conséquence du montant de son salaire mensuel net, assieds-toi sur un truc solide genre en acier voilà, si si j'insiste assieds-toi, merci : il gagne dix mille dollars par mois. Bien qu'il ne l'ait pas dit, la France a dû lui apparaître comme une sorte de Roumanie façon URSS où les gens roulent dans des voitures qui ont plus de trois ans (délire !) et n'ont pas une salle de bain par chambre (ben en fait si car souvent ils n'ont qu'une chambre). Pour alimenter le cliché, figure-toi qu'il fait du surf et du snowboard et qu'il se sent plus à l'aise dans un avion que dans un train.

Mais sinon je l'aime et j'oublie pas que c'est ensemble que nous connûmes nos premiers émois sexuels, vers 6-7 ans, sur un lit de camp bancal, en plein après-midi mais on avait fermé les volets rapport à la canicule. Dans cette pénombre propice on jouait comme des enfants au papa et à la maman. Je te conseille d'ailleurs d'aller voir Sombreros de Philippe Découflé, c'est spectaculaire et en plus y a le président de Groland.

lundi 1 décembre 2008

♫ But I just keep on laughing ♫

Je viens de vivre un de mes plus beaux fous rire. Dans une réunion du genre table ronde mais avec pas beaucoup de chevaliers quand même. Disons qu'on était une douzaine. Que du passionnant, comme d'habitude.

Pour te donner une idée, des fois on parle de la mise en place d'un groupe de travail sur la gouvernance de la maison, du fait qu'on n'a pas trop la culture du séminaire par chez nous, ni de véritables instances de réflexion, et l'usage vertical de la messagerie électronique, c'est franchement critiquable. D'autres fois on rappelle que les fauteuils roulants ne peuvent pas accéder aux loges, que c'est Machin qui assure l'intérim pour les parasites et les champignons mais que par contre les mites et les souris on sait pas qui s'en occupe et t'avoueras que ça peut être préoccupant. Heureusement que le dîner des mécènes a rapporté pas loin de 300 000 euros, tu me rassures. Bref on s'éclate à Dallas.

À la fin le chef rituellement demande Vous avez d'autres points à voir ? et aujourd'hui la collègue hystérique, dont j'ai déjà dû te causer, pose une question con comme elle en pose à longueur de journée mais en général ça sort pas du bureau, ce qui fait qu'il y a encore des gens pour ignorer à quel point elle est conne mais c'est un autre débat. Le chef fronce les sourcils en signe de désarroi, je croise le regard de la collègue kabyle et là c'est parti.

Bon tu as sans doute remarqué que les fous rires n'ont pas forcément pour origine des choses drôlissimes, c'est pourquoi je ne te dirai rien de la question en question, car d'une part tu n'en connais pas la réponse et ça te ferait te sentir con et donc pas rire, et d'autre part ça n'a aucun intérêt. Tu as sans doute aussi remarqué que le fou rire, c'est communicatif et que moins t'as le droit, plus t'as envie. Par conséquent, de deux que nous étions, nous passons rapidement à quatre, qui en camouflant ses hoquets derrière une toux de saison, qui en regardant ses pieds, qui en se prenant la tête dans les mains dans l'attitude de l'intense concentration. Tout cela ne sert strictement à rien puisque les bides et les torses continuent à tressauter.

Au bout d'un moment je décide de focaliser sur le chef, qui a pris son ton le plus grave et sa gueule de méchant. Et là je me rends compte que lui aussi il est contaminé, il durcit encore ses traits mais je croise son oeil qui frise et pour moi ça repart de plus belle. Cette fois je ne regarde plus personne, trop dangereux. Et trop bon évidemment. À la sortie le chef dit qu'il va distribuer des mauvais points si ça continue, mais allez avoue, t'as kiffé petit coquin.

Ça ne vaut pas cette expo de peintres amateurs (attention, j'ai rien contre les peintres amateurs) (mais plutôt contre certaines de leurs oeuvres, ça j'ai quand même le droit) où j'étais face à un abîme de perplexité et à une toile qui, à mon sens, ne pouvait représenter qu'un trou noir...Une tâche noire étalée de façon concentrique dans un geste fougueux d'artiste inspiré, j'avais beau réfléchir, je ne voyais que le trou noir. Et la galeriste amateur, guidant quelques égarés, de dire : Oui ça lui vient comme ça, d'un coup, elle sort ça de sa tête. J'ai été obligée de sortir.

Je t'ai gardé le meilleur pour la fin. Autour de minuit, à l'époque où les communications nationales revenaient cher à certaines heures de la journée, le téléphone sonne, je sors du lit où je faisais la lecture à un cher et tendre et je décroche. Au bout du fil, un très bon ami. Fauché donc et je dirais même fauché comme...Bref tu verras. Le haut-parleur branché on s'engage dans une discussion à trois, jusqu'au moment où il demande ce que nous faisions avant qu'il appelle. Et là le cher et tendre s'écrie "Elle me lisait Quand germe le blé !" Celui-ci je peux encore en rire longtemps juste en y pensant.

Alors bon je suis d'accord, un fou rire ça ne se raconte pas, c'est visuel, ça se vit. Par contre sachant que je lisais André Gide, tu peux trouver le bon titre.

mardi 25 novembre 2008

♫ Then love, love will tear us apart again ♫

Bon tu n'aimes pas Cali, soit. Mais moi non plus tu sais. Sauf cette chanson que j'écoutais sur les routes du sud. Le reste m'a beaucoup déçue. Peu importe. Ce que je voulais te dire par là, c'est que monamour et moi avons résolu notre désaccord de fond en décidant, d'un commun accord, de nous séparer.

Affliction, détresse et désolation. Une matinée au lit, à tourner le problème dans tous les sens. Misère, douleur et chagrin. Aucune issue viable. Tourment, désespoir et déchirement. Une seule solution, la séparation.

C'est une décision logique, rationnelle, prise de sang froid. Une date est même fixée pour la fin de la cohabitation. L'après-midi de ce jour marqué du sceau de l'atrocité (bon ça va aller les synonymes là ?), chacun va pleurer de son côté dans des bras hospitaliers et bienveillants.

Vient le soir, un soir genre sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille, un soir de fusion amoureuse pour oublier qu'on va en chier sévère.

Un soir comme tous les soirs suivants. Comme si de rien n'était. On convient quand même qu'il va falloir en reparler un de ces quatre. Oui bien sûr, un de ces quatre. En attendant, comme si de rien n'était je te dis.

Alors du coup je sais pas. Ou plutôt si, je ne sais que deux choses, c'est que je ne sais rien et qu'on veut pas se séparer.

mardi 18 novembre 2008

Je n'arrive pas à écrire, il me faut un peu de distance. Pareil pour les commentaires, je te prie de m'en excuser. En attendant, une petite chanson qui résume la situation. Je te mets pas le texte, t'as qu'à l'écouter pour une fois.

Découvrez Cali!

mercredi 5 novembre 2008

Je vais mal, ne t'en fais pas

Ah t'as vu comme ça dramatise dès le titre...Ben oui écoute, tu m'as rien demandé mais je te le dis quand même. Et je t'aime pas particulièrement en ce moment, je suis pas en phase. Ça n'a rien à voir avec le charmant charmeur chilien qui, à l'heure où je te cause, arpente nu-pieds la terre de ses ancêtres. Non faut plutôt chercher du côté de monamour. On a un (ou plusieurs si ça se trouve mais j'en ai surtout un en tête) désaccord de fond qui m'embrume le cerveau. J'en suis pas encore à pas me lever le matin, quand même pas, mais c'est bien parce que je me noie dans le travail (symptôme dépressif manifeste). Si j'arrête je pleure, du coup j'arrête pas. Tu me diras fut un temps je me serais noyée dans des liquides plus liquoreux, y a de l'évolution. Ça n'empêche pas que c'est le bordel à l'intérieur, je suis comme dans un chapitre du Da Vinci Claude tu vois. Je dirais même plus, j'suis dans un état proche de l'Ohio. C'est de circonstance, certes. Mais j'en ai malgré tout pas grand chose à faire. Non parce que les élections américaines, c'est bien gentil mais ils avaient le choix entre deux mecs de droite hein je te signale, blanc bonnet et bonnet blanc...Oui bon d'accord y en a un qu'est noir, d'accord. Y en a même qui pensent qu'avec l'élection qui casse la baraque les choses vont aller mieux dans le monde. On peut croire en dieu aussi dans le genre, c'est pas mal non plus. Et puis on se laisse prendre au jeu, on mise sur un canasson, ça court vite les Éthiopiens à ce qui paraît, ah non il est kényan, au temps pour moi, non mais je comprends, c'est prenant ce genre de grand spectacle, on se passionne ! Tiens quand t'auras fini, si t'es en manque, tu peux toujours aller à la Mutualité demain, y a Olivier qui s'appliquera à t'insuffler une nouvelle passion. Non mais laisse tomber va, c'est la dépression.

dimanche 26 octobre 2008

Annule et remplace le précédent

T'avoueras que je suis dévouée comme fille. Ce que je ferais pas pour toi quand même. Toujours plus loin dans l'expérimentation de l'extrême et de ses conséquences sur l'ego.

Bon, maintenant que nous savons qu'il ne faut pas s'épancher quand on n'est pas étanche, car d'une part c'est pas très intéressant et d'autre part après tu regrettes, nous voilà bien avancés n'est-ce pas ?

En plus t'es mignon mais qu'est-ce que tu m'as fait, là, exactement ? Je croyais que tu venais pas trop le week-end...t'as eu un pressentiment ou quoi ? Je ne peux donc pas te le faire à l'envers, genre ni vu ni connu je t'embrouille : tout le monde l'a lu c'est malin (les stats sont formelles). Je suis bien obligée d'assumer du coup. Hum. Je l'efface pas. Et je te présente mes excuses pour le dérangement.

Par contre je ne développerai pas hein, tu comprendras aisément que je ne peux pas tout te dire. La maison ne recule devant aucun sacrifice, soit, mais faudrait voir à pas trop déconner non plus.

samedi 25 octobre 2008

"Et le Temps m'engloutit minute par minute "


Découvrez Alain Bashung!


En exclusivité pour toi, "hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !" (oh c'est bon j'en sais rien si t'es hypocrite en fait, à toi de voir), ma première note sous substance psychoactive. Ouais...ça va pas être bien brillant je présume. D'autant que j'ai rien à te dire de spécial si tu réfléchis bien. Bon vu mon état je pourrais me laisser aller à quelque confidence, de celles qu'on ne livre qu'en fin de soirée, quand on n'a plus rien à perdre. Eh ben justement tiens, puisqu'on parle de loose, crois-tu qu'on peut perdre ce qu'on n'a jamais eu ? Moi oui. En tout cas ce soir. Demain je dis pas. Difficile de se résigner, mais j'y travaille et ça me met au bord des larmes. Pas là tout de suite. En général.

Si j'assume cette note quand j'y verrai plus clair, je détaillerai. Sinon t'as qu'à te faire un film.

Mais à part ça, ça va hein.

lundi 20 octobre 2008

♫ For sticking two together ♫


Découvrez OutKast!


Je poursuis avec le réparateur.

Le réparateur ça fait des années et des années que je le croise car nous travaillons au même endroit. Au début, quand je me trouvais encore tout en bas de l'échelle de l'ascension sociale, il arrivait souvent que je fasse appel à l'équipe des réparateurs, pour cause de matos assez capricieux (pour ne pas dire défectueux, complètement pourri et comment tu veux bosser dans ces conditions). En pratique ça donnait : Oui bonjour je suis à tel endroit de tel secteur et le machin il est tout bloqué. Et hop tu voyais débarquer un réparateur qui, en général, donnait un grand coup de pied dans le machin et ça repartait pour quelque temps (une à deux heures les jours de chance). Bon au bout d'un moment j'avais compris l'astuce et je n'appelais que quand mon teng kong ce chuai avait échoué. Et des fois c'était pas le réparateur dont je vais te causer. Mais parfois oui. Ça dépendait quoi.

Le réparateur, à cette époque, j'avais bien constaté qu'il me regardait pas comme il regardait les autres, tu vois très bien ce que je veux dire, toi même tu le fais, en partie inconsciemment. Mais ma communication non verbale ne l'encourageait nullement dans sa voie de douceur admirativement intéressée. À savoir : j'ai compris que tu trouves que je suis bonne mais je vais faire comme si que non parce que je ne suis pas disponible. Quant à la communication verbale, elle se limitait à Bonjour, merci, au revoir car vois-tu, moi j'étais à flux tendus et lui il avait plein de coups de pied à distribuer pour débloquer le bordel.

Depuis que j'ai grimpé les échelons (bon t'inquiète j'ai pas encore le vertige hein) je ne travaille plus avec ce matériel de merde et par conséquent je n'ai plus besoin des réparateurs. Si tu ajoutes à ça, outre les dimensions considérables de notre lieu de travail, le fait que mon bureau est à l'étage alors que sa zone d'intervention est en sous-sol, tu en arrives tout naturellement à la conclusion que nous ne nous croisons plus que rarement. Mais là dernièrement il s'est passé des trucs.

Ma perception de ce réparateur a changé, un beau jour, dans la file sandwiches de la cantine. Il passait sa commande, une ou deux personnes nous séparaient, il ne me voyait pas. Je l'entendais draguer gentiment la serveuse, tu sais, comme on fait pour la beauté du geste, sans que ça prête à conséquence mais si ça marche on dira pas non. Et j'ai bien aimé. Sa voix souriante, son entrain, ses plaisanteries. Bon. Et puis on s'est croisé, comme d'hab, à intervalles aléatoires ; il m'a fait, comme d'hab, des sourires appuyés ; j'ai, comme d'hab, eu l'air de rien.

Tout récemment les choses se sont accélérées. Et de battre mon coeur s'est arrêté. Mais non oh. Simplement nous nous croisons, il me sort le sourire numéro trois bis et je me surprend à y répondre spontanément et sans calcul, pas sur le même mode, n'exagérons rien, mais avec une amplitude et un regard plus accueillant que jamais. Autrement dit, quand par ses attitudes il émet (et il m'émeut, car évidemment que je suis flattée) : Oh vous ici, mais quelle joie ! j'en frétille !, alors que normalement je m'en tiens à une courtoisie de convenance du style : tiens je croise un être humain, je dis bonjour, voilà-ty pas qu'en la circonstance je donne plutôt à voir un : Hey salut, je te reconnais, je te dis bonjour plus chaleureusement, tu n'es pas un simple quidam (même si pour l'instant j'ignore toujours son prénom). Tu notes l'évolution.

Puis nouvelle scène à la cantine (qui est, comme chacun sait depuis la cafèt d'Hélène et ses potes, le lieu où ça se passe). Je passe donc, avec mon plateau chargé, devant lui qui est attablé avec ses collègues réparateurs. À nouveau bonjour chaleureux mais raisonnable. Je pose mon plateau et je repasse pour remplir le pichet d'eau. Tout le long du chemin je le sens qui me regarde et j'ai même l'intuition qu'il a mon fessier pour point de mire, alors que si ça se trouve il dit juste passe-moi le sel au gars à côté, mais oh ça va laisse-moi rêver deux minutes. Au retour connexion visuelle, lui un peu par en-dessous, n'oublions pas qu'il est assis et en train de manger, moi un peu par en-dessus, genre je cherche ma place mais je te vois quand même et je te regarde gentiment. Tu sens comme ici tout se concentre ?

Mais là où ça se précipite, là où on passe un cap, c'est un après-midi, alors que je regagne mon bureau après une pause-clope au fond du couloir. Il est là, à mon étage, devant la machine à café. Et il n'a rien à faire là, rien du tout. Des machines à café y en a à foison dans cette maison, pourquoi irait-il s'abreuver aussi loin de son territoire ? Pourquoi si ce n'est pour provoquer la rencontre ?

Seigneur délivrez-moi du mâle, une midinette s'est emparée de moi.

vendredi 17 octobre 2008

♫ Ouh ouh ouh ouh ouh ouh ouh ah ha ♫


Découvrez Bryan Ferry!


(Ah oui essaye d'attendre la fin de la chanson sinon tu comprendras pas le titre)

Bon je commence par lequel ?

Disons le formateur allez.

Je me suis mise au premier rang, sans arrière-pensée à la base puisque t'avoueras quand même que je pouvais pas prévoir. Je regardais autour de moi les gens du groupe, ceux que je connaissais (tiens y a la femme de mon chef d'ailleurs), les autres...distraitement pour tout te dire. Le grand organisateur des formations nous faisait son discours introductif, rien de très intéressant. Et puis il est parti pour laisser les rênes et la parole au formateur.

Jusque là rien ne m'avait encore frappée. Je ne sais pas comment c'est venu d'ailleurs. Mais d'un seul coup je focalise sur la personne de ce formateur et je tombe sous le charme. De sa voix, de sa coupe de cheveux, de son costume, de sa cicatrice là, de son sourire et de son humour doucement ironique. Ah ben vlà aut' chose. J'ai même des pensées pas trop racontables. Direct. Ouh dis donc selon toute apparence je suis en rut moi, que je me dis, allez arrête de fixer là-dessus, concentre-toi ma fille.

Pas moyen.

Ça s'aggrave même quand je pars dans des spéculations frénétiques, genre de toute façon il est trop vieux, à vue de nez comme ça il doit bien avoir dix ans de plus que moi (un quasi centenaire quoi), mais remarque fut un temps ça te dérangeait pas trop la différence d'âge hein souviens-toi, ils avaient tous quinze ans de plus les gars, oui c'est vrai mais oh y a quand même le droit de résoudre son Oedipe à un moment si tu permets, et puis dix ans c'est pas énorme non plus, non mais arrête il doit être marié, obligé, tiens au fait est-ce qu'il a une alliance ? merde je vois pas sa main gauche, attends fais voir, oh mais on dirait qu'il a un système pileux juste comme j'aime, ni trop ni trop peu, pile poil aha, elle lui va bien cette chemise, c'est quoi comme matière ? ah attention la main gauche, la main gauche...PAS D'ALLIANCE (si, je t'assure, parfois (spéciale dédicace à quelqu'un qui croit que je porte des ponchos et je lui en veux même pas) parfois je pense en majuscule dans ma tête) putain pas d'alliance, ouais mais bon ça veut rien dire hein, on se marie plus de nos jours, enfin quoique, et si ça se trouve il est homosexuel, ouais c'est ça j'en suis sûre, voilà j'ai trouvé, il est gay, il aime les hommes et il doit avoir trop de succès en plus vu qu'il a toutes les caractéristiques de l'hétéro viril tendre...

Non mais t'imagines comme il est difficile de bosser dans ses conditions ?

À la fin il a dit Eh bien à bientôt pour la prochaine séance, ce sera avec grand plaisir et j'ai pas répondu Oh oui grand fou oui, j'ai juste dit au revoir.

mercredi 8 octobre 2008

"Tu écriras sur le bonheur"

J'ai peur de l'ennuyer l'analyste. Avec ma vie qui va bien, mes sublimations de bonne élève, mes dérapages contrôlés. Je vis avec un homme, "et que j'aime, et qui m'aime" ; mon métier m'intéresse et j'essaye d'évoluer encore ; je suis quasi fidèle, je me drogue avec modération. C'est chiant non ?

Pourtant, à entendre ses silences, j'ai aussi l'impression qu'il kiffe. Comme si ce travail qu'on fait ensemble (mais moi plus d'abord), ce travail d'analyse, c'était une bonne chose qu'il débouche là-dessus, la monogamie sans frustration, l'alcool sans gueule de bois, et là il en manque un pour rester dans le ternaire mais oh je fais ce que je veux ok ? je casse le rythme et puis c'est tout.

Mais je veux pas casser l'ambiance hein. Même si j'ai l'air de l'exprimer sur le mode du manque, du "sans", du quelque chose en moins...presque de la perte quoi, j'en sors gagnante. Et c'est probablement le lot de tous les analysants de réduire les passages à l'acte quand commence à grandir leur désir. Ben ouais, quand j'ai l'impression qu'il kiffe en se taisant c'est ma satisfaction que j'entends. Si j'en suis arrivée là, c'est bien que je l'ai voulu non ? Oui c'est vachement bien.

Mais attends je t'arrête tout de suite, on n'est pas au bout. Ni du jour, ni de la nuit, ni même de l'enfer. Et même, pourquoi pas, on a juste posé des bases un peu solides et on va pouvoir enfin commencer. Si ça se trouve.

"Tu pourras, dans tes livres, tuer, voler, convoiter la femme d'autrui, mépriser le jour du Seigneur ; en échange tu respecteras cet unique commandement : Tu écriras sur le bonheur." Oui donc là tout de suite ça se complique.

vendredi 26 septembre 2008

Bon.

Je sais pas trop quoi te dire moi.

J'ai pas vraiment envie de te raconter l'anniversaire d'hier, ni celui de la semaine dernière, pas plus que le brunch de dimanche. Le cours d'histoire de l'art non plus dis donc, même si la porte d'Ishtar c'est beau (j'enrichis mon vocabulaire de l'esthétisme t'as vu). Et pourtant tout cela est fort intéressant et/ou festif.

Quant à la symbolique des oeufs brouillés, je pense que tu trouveras tout seul. Et là je pourrais ajouter : la brouillade de tomates c'est bon (car j'enrichis aussi mon vocabulaire culinaire). D'ailleurs, tiens voilà, y a quelque chose qui me vient, autant que je l'écrive hein, la meilleure brouillade de tous les temps je l'ai mangée sur un balcon, pas trop en forêt, plutôt à proximité d'une autoroute, par un beau jour d'été je crois, j'avais quatre ans normal voire quatre ans et demi (oui j'ai été jeune, je sais que tu as du mal à le concevoir). Nous étions trois sur ce balcon et évidemment aujourd'hui il ne reste que moi.

Non mais bon chiale pas va, tu vois comme t'es, j'essaye de trouver un truc à te raconter et tu supportes pas. Je disais pas ça pour te faire de la peine, c'est un de mes meilleurs souvenirs en plus.

Y a eu la fête de l'Huma aussi hein. J'y suis allée que pour Bashung. Et Bashung c'est bel et bon (comme tu peux le constater, je développe mon esprit de synthèse et je t'impressionne).

Je peux te la faire façon logico-mathématique genre :

sachant que

porte d'Ishtar = beau

brouillade de tomates = bon

Bashung = bel et bon

alors

Bashung = porte d'Ishtar + brouillade de tomates

Ada, un point de vue sur le monde.

Mais tu sais, autant te l'avouer, ce que je veux surtout c'est du soleil et ça tombe bien y en a.

jeudi 11 septembre 2008

♫ J'allume un éclaireur ou j'me paye un scout ? ♫


Découvrez Alain Bashung!


Des fois je trouve que, non mais c'est vrai sérieux, parce que bon je voudrais pas dire mais quand même, si ça se trouve hein, si ça se trouve on sait pas en fait, alors franchement sans déconner c'est bien joli tout ça mais bon enfin tu vois voilà quoi...

jeudi 4 septembre 2008

Best hier

Il faut te dire aussi que le bled où on logeait, il apparaît pas sur la carte, même quand tu zoomes très gros, c'est un peu la jungle le truc, mais façon champs de tournesols tu vois. Ce qui fait que certains ont réussi à ne pas sortir de tout le séjour, préférant profiter de notre domaine vaste mais clos (sauf le soir où on est allé au resto gastronomique, ah là tout de suite c'est motivant), tandis que d'autres (dont j'étais) ne perdaient pas une occasion d'explorer la région, tels des aventuriers sans peur et sans reproche.

La première sortie je l'ai faite en solitaire, de bon matin (séquelles de chemins de fer perturbateurs de sommeil). Le village le plus proche, à savoir celui où tu trouves autre chose qu'une église (un ou deux commerces par exemple) (mais pas trois) et donc celui où tu peux te ravitailler, se trouvait à deux kilomètres. Une promenade de santé hein. Sauf que la côte elle était comme ça (ouais comme ça) alors autant te dire que jamais de la vie j'y suis allée en vélo.

Pourtant y avait des obstacles en la personne de chiens de garde, de bons gros molosses qui rendaient superflue toute pancarte informative sur leur degré de méchanceté. Pour ne jamais se trouver du côté où ça aboie, ça nécessitait des ruses de sioux. T'aurais dit une poivrote qui zigzaguait alors que pas du tout, j'évitais les pièges en faisant semblant que même pas peur.

Après y avait les vaches, et là tu te dis c'est tout cool une vache. Oui c'est tout paisible. Mais quand tu croises son regard bovin et placide, tu peux pas t'empêcher de penser : Eh ben ? c'est tout ce que je t'inspire ? Pas facile à admettre mais il faut bien s'y résoudre : la vache, c'est pas hyper narcissisant.

Suite à ce parcours digne du combattant, tu arrivais au village accueillie par une brochette de vieillards en attente de l'ouverture du PMU. Oui alors va savoir pourquoi le PMU il faisait sa feignasse. Par contre les vieillards ils étaient déjà bourrés.

Et puis tu redescendais (c'est l'avantage des côtes) les bras chargés de viennoiseries et de kilos de pain.

Sinon y avait les marchés comme activité de plein air. Un peu traître sur les bords quand même, vu que t'avais beau changer de villages, les stands et les marchands restaient les mêmes, ce qui fait qu'à force on se connaissait bien. Je te conseille fortement la courgette-trompette et la tomate coeur-de-boeuf qui essayent de se camoufler pour faire croire qu'elles sont pas trop comestibles mais en fait c'est une tuerie au sens propre : après tu peux plus manger de légumes sans goût (qui pourtant se ramassent à la pelle) et sachant que t'es censé en consommer au moins cinq par jour t'es mal barré.

Tu l'auras noté, on est sorti, certes, mais fallait que ça soit lié à la sainte triade du B dont je t'ai déjà causé. Là je t'ai fait, en partie, la bouffe. Le boire ben ça pouvait se faire aussi sur les marchés et je te prie de croire que la dégustation d'armagnac à 10 du mat, ça laisse des souvenirs indélébiles. Ou alors la soirée disco quand y avait la teuf au village, on y est allé entre filles et le patron du PMU voulait nous offrir un coup. Bon très franchement on n'a pas entendu beaucoup de disco. Mais on a dansé quand même parce que la bière était pas chère (si si y a un rapport).

Quant à la baise, elle a bien failli n'avoir jamais lieu. C'eût été dommage n'est-il pas ? Mais viens que je t'explique : le soir où je suis allée chercher monamour à la gare, en voiture, vers minuit-une heure (monamour a toujours le bon goût de faciliter les choses par un esprit pratique très développé, par exemple une arrivée au milieu de la nuit alors que je te rappelle qu'on avait acheté une caisse d'armagnac sur le dernier marché), tandis que je devisais gaiement avec la mère de Bienvenue (qui avait eu l'amabilité de m'accompagner dans ce périple pendant que d'autres prenaient un bain de minuit dans la piscine illuminée, tu vois l'esprit de solidarité), voilà ty pas qu'une biche me passe devant sans crier gare. Tu visualises le panneau ?





eh ben exactement pareil. J'en ai eu quelques palpitations. Heureusement nous avons, elle comme moi, évité la collision (moi en écrasant la pédale de frein, elle en continuant sur sa lancée comme si de rien n'était, même pas un remerciement pour lui avoir cédé le passage, ces animaux sont pas très urbains je trouve).

Mais attends c'est pas fini. La biche, qu'elle arrive sans crier gare, ça paraît plutôt normal. Par contre une ville dont les panneaux t'indiquent le centre, même pas ville, mais médical, tous les dix mètres, sans jamais te donner le moindre indice de l'emplacement approximatif de la gare, excuse-moi ça agace un peu. On a donc bien repéré le centre médical, pas de souci, pour le reste il a fallu consulter un plan municipal. Bon jusque là passe encore.

Mais quand tu te rends compte que la gare se trouve en fait dans la ville d'après mais qu'elle porte le nom de la ville d'avant...oui oui je t'assure, c'est un peu comme si tu étais à la gare de Marseille mais dans la ville de Toulon (toutes choses égales par ailleurs)...eh ben je te prie de croire que tu te demandes si tu fais pas un delirium tremens où les éléphants roses se travestiraient en biche.

mercredi 27 août 2008

♫ And I say it's all right ♫

Comment savoir que tu es arrivé à destination ? C'est bien simple : à un moment tu vois un attroupement en maillot de bain qui te fait des grands signes au milieu de la route. C'est la première fournée dis donc, ceux qui sont partis en train (ceux qui m'aiment, oui, bien vu). T'en sacrifies un au hasard, c'est-à-dire que tu lui colles Bienvenue dans les bras, et pendant qu'il reste à l'ombre, hop tout le monde dans la piscine. Plutôt grand le bassin, vu qu'à dix t'as encore la place de taquiner le ballon, de nager et même de faire la planche (ma spécialité). De même la maison et le jardin sont fort spacieux, et encore heureux matthieu, car si nous sommes une dizaine de permanents, nous en attendons quelques autres pour de courts séjours. On se la joue vacances communautaires, certes, mais confortables. Oui à la convivialité, non à la promiscuité (mais promis qu'on va se cuiter ah ah).

Par contre la perfection n'est pas de ce monde au cas où tu en douterais encore (ou alors t'es très amoureux, et là, excuse-moi de te le dire, mais ça va pas durer) (ta vision du monde j'entends, pas ton amour, je sais bien qu'il est éternel, pas artificiel) (enfin bon), il faut bien que quelque chose laisse à désirer (tu crois pas si bien dire) : on entend tout. Et pas seulement le parquet qui craque. Par exemple il m'est arrivé d'entendre Bienvenue soupirer à travers la cloison (pas pleurer non, Bienvenue ne pleure jamais, Bienvenue sourit tout le temps, sauf quand elle te mord le petit doigt de sa bouche édentée) et Bienvenue, je te le rappelle au cas où tu lis pas les parenthèses (ce en quoi tu aurais grand tort, c'est un peu la substantifique moelle de ce blog), c'est un bébé. Ça fait pas des gros soupirs un bébé t'avoueras. Eh ben pourtant je l'entendais.

Alors je te laisse imaginer les précautions qu'on a prises, quand monamour est venu la deuxième semaine, pour soupirer encore moins fort qu'un bébé. En fait le seul moyen, je te file l'astuce, ne me remercie pas, c'est de pas soupirer du tout. Et pas soupirer du tout, comme je te disais, ça laisse à désirer. Toutefois mieux vaut l'image sans le son que l'inverse, surtout qu'on était en rut avec tout ce soleil.

Bon et alors on a sacrifié à la sainte triade du B, à savoir Baiser, Boire et Bouffer (sauf une amie qui me disait Non, baiser on peut pas ici, t'es folle, je lui ai donné le petit truc du non-soupir, eh ben je te prie de croire qu'elle était plus épanouie à la fin qu'au début).

La triade ça tombait bien, je lisais les trois mousquetaires. Qui sont quatre oui oh ça va. En plus on faisait quatre repas par jour avec le goûter (y avait des enfants en pleine croissance et des adultes en pleine régression) alors tu vois tout se tient. Sans surprise on était pas du tout organisé mais étonnamment ça n'a pas été le bordel au niveau des tâches ménagères (et dieu sait qu'avec notre grand nombre, on en a fait des taches) (quand je te dis que la parenthèse c'est un peu le nectar de ce blog), et puis avec l'électroménager moderne (oui pléonasme oui. Tu me cherches toi), faut reconnaître qu'on n'avait pas grand-chose à faire à part allumer le barbecue (et là normalement y a un truc avec le feu au cul mais bon)


Découvrez Nina Simone!
(à suivre encore)

jeudi 21 août 2008

Transports en commun


Découvrez Serge Gainsbourg!

Commençons, si tu le veux bien, par mon hymne pas-trop-mystique, mon hymne n'ass-ional car aujourd'hui je te parle des vacances.

Le rendez-vous était fixé à potron-minet. 6h30 pour ne rien te cacher. Et 6h30 à l'autre bout de la ville. Joie dans mon coeur. En bonne organisée, la veille je m'en vais voir les horaires à l'arrêt de bus dont la ligne mène directement à destination. Alors un dimanche au mois d'août, je te le dis tout net, ne songe même pas à prendre un bus de bon matin, c'est bien simple : y en a pas. Qu'à cela ne tienne, va pour le métro. Pas direct le métro quand même hein. Un changement. Bon. En plus j'ai le sac à roulettes. Même pas peur.

Arrivée au point de rassemblement on m'annonce par téléphone qu'on aura un peu de retard. Et c'est maintenant que vous le dites ? Heureusement que j'ai eu la riche idée de différer jusqu'ici la lecture du dernier Vargas, ça occupe. Page 53 la voiture arrive. Pas trop tôt. Et alors une angoisse nous étreint tous : où caser le magnifique sac à roulettes que même pas peur dans le métro mais dans la caisse oui un peu ?

Ben oui parce qu'entre la poussette de Bienvenue, le lit de Bienvenue, les couches de Bienvenue, le siège-auto de Bienvenue, les bouteilles d'eau de Bienvenue...j'te jure, ça mesure 60 cm et ça prend toute la place (pas le sac à roulettes non). Hop hop hop, faut que ça rentre, alors ça rentre. Y avait pas de trucs fragiles là-dessous ? non je parle au passé parce que c'est trop tard maintenant hein...Allez roule mimile.

Je ne te cache pas que dans la minute qui suit je plonge dans un sommeil profond. Ah ben oui attends, soit je conduis, soit je dors, pas de moyen terme. Plus tard quand c'est mon tour de prendre le volant, je dors encore dis donc, obligée de mettre Michael Jackson à fond pour assurer. À ma décharge, c'était soirée mescal la veille, retour de Mexique. Franchement les gens qui voyagent c'est fatiguant.

Non parce que moi non, cette année je voyage pas. Pas loin en tout cas, eu égard aux soucis de vie mortelle qui continuent encore et encore (non mais tu vas te décider à crever oui ou merde à la fin !?) (détends-toi, je rigole) (jaune), eu égard à ces soucis donc, je ne peux me permettre de partir au bout du monde, un retour anticipé étant toujours à prévoir (en plus je sais pas si t'as remarqué, les gens ont la sale manie de mourir quand je suis en vacances, ils veulent me faire culpabiliser ou quoi ?) (cependant il n'est pas faux de dire que s'offrir des vacances pendant que d'autres agonisent peu ou prou, c'est un droit mais ça empêche pas de se sentir un peu fautif) Donc vacances dans une de nos belles régions de France.

À l'arrière Bienvenue roupille ou biberonne (franchement ça sert à rien les bébés), sa mère (une amie) idem. À l'avant à la place du mort (faut pas exagérer non plus, je veux bien qu'on se sente fautif mais on allait quand même pas l'emmener, ça te plombe une ambiance en deux deux les gens malades), à la place du mort, un ami (mais pas père de Bienvenue), propriétaire de la voiture. Et puis Ada au volant qui chante à tue-tête ♫ Annie are you ok, so Annie are you ok, are you ok Annie ♫ Pour que tu te représentes mieux (je savais déjà que y a pas d'heure pour la musique, mais maintenant que j'ai découvert que 10 heures c'est pas mal, je te prie de croire que tu vas en souper) :


Découvrez Michael Jackson!

samedi 16 août 2008

...

J'avais oublié de te dire que je partais en vacances. Et maintenant je suis revenue. Je te raconte plus tard. Allez musique.

vendredi 25 juillet 2008

♫ I can tell you, darling, that it's sexual healing ♫

Ah ben tu vois tout va bien, j'ai fait ma petite angine annuelle, nickel chrome (pour plus d'information concernant mes pathologies traditionnelles, je republie cette note, dès fois que ça t'intéresse).

Fièvre et courbatures, quelques frissons, quatre jours sous la couette en plein mois de juillet. Faudra quand même qu'on m'explique pourquoi, alors que tu ne peux pas déglutir sans hurler à la mort, on te file, en guise de thérapie, des médocs gros comme des soucoupes que même pas ça se dilue ces bestiaux. Traiter le mal par le mal, elle est belle la médecine.

Non mais je me marre. Si si. Parce que tout le monde me dit (enfin tout le monde, j'ai pas fait une annonce publique non plus...tout le monde, c'est comme qui dirait des amis que je consulte à une terrasse ou à une autre) : Faut surtout pas culpabiliser. Tu sais, le coup du Ton corps t'appartient, on a tous droit à son jardin secret, y a pas de mal à se faire du bien. Certes. En plus ça s'appelle pas vraiment tromper puisque monamour n'est pas dupe. Oh moi ça me va hein, je suis pas du genre à culpabiliser de toute façon.

J'ai eu un petit moment de flottement parce que c'est fort mine de rien avec le charmant charmeur chilien. On a des gros coups de passion. Et des souvenirs aussi. Mais j'ai retrouvé mes esprits. On est quand même là pour rigoler non ? Et puis c'est sympa de varier les plaisirs pour mieux entretenir le désir, autant pour le partenaire habituel que pour l'occasionnel d'ailleurs.

Mais alors bon, maintenant qu'on est d'accord que nous sommes des êtres libres et libérés, du genre je me prends pas la tête, je me fais pas des cheveux, parce que je le vaux bien...une fois cette chose acquise, je voudrais bien comprendre pourquoi je tombe malade juste après. Systématiquement. Je le sais, j'ai fait l'historique depuis 2005.

L'année du référendum sur la constitution européenne, et même pour être tout à fait précise le soir des résultats que nous écoutions à la radio monamour et moi, paf angine. Et juste avant j'avais fait quoi ? Couché avec l'Écrivain.

2006 printemps, je vais chercher monamour à la gare en province du sud. Paf angine. Et juste avant ? Couché avec le gosse beau.

2007, soir du débat télévisé de l'entre deux tours des présidentielles, paf angine. Et juste avant ? Me souviens pas. Mais obligé que j'avais fricoté, obligé sinon ça fout ma théorie en l'air, pas question (c'est quand même pas les soirées électorales qui me filent des angines, arrête).

2008 juillet, paf angine. Et juste avant ? J'étais chez le charmant.

Alors hein ? t'as une idée toi de pourquoi ma santé en prend un coup à chaque fois ?

T'inquiète, j'ai la réponse. C'est pas de la culpabilité. Mais non, n'importe quoi. Je ne me punis pas d'avoir fauté en tombant malade. Point du tout. C'est juste que tous ces hommes là, eh ben ♫ ils m'ont mis la fièvre pendant des heures ♫

mercredi 16 juillet 2008

♫ Hear me when I come baby ♫

Un apéro en terrasse avec l'Écrivain, c'est jamais décevant. On a beau se voir quasiment jamais, on reprend la discussion comme si c'était hier. On arrive à parler de la "relation", l'"histoire", bref le truc qu'on a vécu ensemble...ouais c'est assez nouveau ça, et même on en rit. Non mais attends on l'a échappé belle je te signale et crois-moi qu'on est ravi d'avoir préservé cette amitié. On s'aime et on se le dit avec des mots. Contrairement au charmant charmeur chilien avec qui on se le dit plus avec les corps tu vois.

J'étais tranquillement à tanguer (j'avais mangé toutes les chips mais ça éponge pas vraiment) sur un Vélib, autour de minuit, après cet apéro avec l'Écrivain, quand arrive un SMS du charmant. Bon ben je fais demi-tour du coup. Oui oh je sais, je sais. Il faut te dire, au cas où tu l'aurais pas compris, que j'étais déjà bien attaquée. Et donc (enfin je suppose, y a pas forcément lien de cause à effet) le premier parachute, je le sens pas du tout. Ah non je t'assure hein, juste les vapeurs de l'alcool se dissipent de plus en plus mais à part ça je ne vois rien venir. Le charmant m'en propose donc un second. Qui fait son gros effet.

Disons que je suis passée d'un état à un autre sans transition. Je me souviens avoir été très étonnée de voir mon visage dans la salle de bain, enfin non bien sûr je m'attendais à voir apparaître un visage dans le miroir au-dessus du lavabo mais je me trouvais bizarre. Tu me diras j'avais sans doute pas tort.

Je me souviens que plus tard, ou plus tôt, j'avais les yeux fixes et écarquillés et je disais au charmant J'ai peur-j'ai peur-j'ai peur, mais c'était une sorte de peur en dent de scie, presque agréable parfois, et le charmant disait avec sa voix toute douceRegarde-moi, t'es en train de faire un bad trip là, j'ai déjà vu des gens faire un bad trip, t'es en train de faire un bad trip, regarde-moi, ça va aller, et oui ça allait, je voyais son visage tout pixellisé, très joli, j'avais plus peur.

Je me souviens avoir fumé une clope assise sur le rebord de la fenêtre et j'avais l'impression d'être dans le corps d'une poule. Oui, une poule.

Je me souviens pas le moment où j'étais toute nue et toute seule sur le futon, les jambes en l'air et l'air d'aller très bien. Devine qui m'a raconté ?

Par contre je me souviens des caresses, celles que je faisais au charmant et celles que je me faisais à moi-même.

Et aussi du charmant qui me disait qu'en fait on est frère et soeur lui et moi.

Le lendemain on se réveille tard et pendant que le charmant mange une salade, j'ai des remontées bien puissantes, je peux juste grignoter une crevette et un tout petit peu d'avocat.

Puis je retrouve monamour, qui est un homme exceptionnel, je ne le dirai jamais assez...je veux dire, j'ai "découché", non découché j'aime pas, mais bon c'est bien ça que j'ai fait en même temps, j'ai découché trois fois en une dizaine de jours et on se retrouve, comme si de rien n'était, il est content de me voir et moi je suis love, un peu en chaleur aussi, mais surtout love love love.

Je me demande quand je vais prendre l'atterrissage en pleine gueule, j'anticipe le mal, d'autant que le lendemain on part à Londres, s'agit d'être en forme quand même, pas se la jouer vieille loque en descente, assurer quoi merde. Alors, cette douleur physique et mentale, elle vient quand ? Eh ben crois-le, crois-le pas, elle est pas venue. Je sais pas ce qui s'est passé, rien à voir avec la première fois, même pas mal.

Cela dit (après ces quelques jours à Londres, où j'espérais pas trop me mettre au vert (vu que c'est une ville bien festive) mais les idées en place oui), j'ai repris le taff. La première chose que j'ai fait en arrivant ce matin, c'est ranger mon bureau. Ce soir j'attaque la chambre et après je crois qu'on est bon.

mardi 8 juillet 2008

♫ Sur fond de rock'n'roll s'égare mon Alice ♫

Bon ça y est je reviens. Non parce que j'étais partie un peu loin quand même.

Alors oui le charmant charmeur chilien m'a apporté un petit goûter alcoolisé et après on a pris les chemins de fer et les petits câlins sont devenus gros gros gros. Au petit matin je suis rentrée en Vélib pour la deuxième fois.

Et qui donc a dit Jamais deux sans trois ? Reconnaissons qu'il n'avait pas tout à fait tort.

Sauf que la troisième fois a légèrement différé des précédentes. Oui messieurs-dames. Et pourquoi donc hein ? Pour la simple et bonne raison que j'ai fait du parachute.

Dit comme ça, évidemment tu ne vois pas, je m'en doute bien. Pour de plus amples informations il te suffira de taper, sur ton encyclopédie libre, les lettres m, puis d, puis m, puis a et d'aller à la rubrique "Jargon". Je t'en prie.

Alors le parachute, au début tu dis, enfin moi je dis, en bonne trouillarde : non mais arrêêêêête ça fait trop peur !!! Le charmant te rassure, tu fais comme tu veux, mais là y a presque rien, tu vas rien sentir. Bon du coup tu testes.

Effectivement tu sens rien. Jusqu'au moment où tu te mets à voir en saccadé, les mouvements sont décomposés, comme ta caméra quand elle est pas très performante, un peu au ralenti quoi. Tiens d'ailleurs en parlant de ralenti, niveau perception du temps, c'est carrément l'effet inverse des chemins de fer. À savoir : avec les chemins de fer, le temps passe à la vitesse de la lumière (blanche), une nuit égale environ une heure ; avec le parachute, tout le contraire, quand tu jurerais qu'il est 6h du mat, il est à peine 23h...

Le grand sourire plein de dents scotché sur ta face te rappelle tes premières expériences de jeune fumeuse en herbe (en herbe dans tous les sens du terme, tu avais compris). Oui c'est un peu pareil, tu te mets à rire pour rien et tu pousses des cris de joie, ah tu vois rien que d'y penser j'en veux encore.

Et puis alors, va savoir comment, toi qui refuses ce genre d'activité depuis que tu es en capacité de faire ta toilette seule, voilà que non seulement tu te retrouves à prendre un bain mais en plus tu kiffes...

Bon il va de soi que tout cela est agrémenté de caresses en tout genre car tu as littéralement le feu partout partout PARTOUT.

Vient le moment où ça retombe, forcément, et là le coup de barre est terrible. Le charmant sort alors les chemins de fer et, aah, ça va mieux. Allez au lit. Il est 4h. Tu règles ton réveil à 5. À 5, tu le règles à 6. À 6 tu envoies un texto et tu dors sur place.

Vers 10h tu es dans le métro, et franchement tu ignorais qu'ils étaient si nombreux à se déplacer si tôt le dimanche. En plus ils braquent leur regard sur toi, mais non voyons, pas parce que tu es irrésistible, juste parce que tu portes tes lunettes de soleil, les néons te font trop maaaaaal.

Et monamour qui t'attend comme un petit pain au chocolat bien chaud sous la couette te dit : Tu veux pas enlever tes lunettes de cocaïnomane avant de te coucher ? Tu ne relèves pas car il n'est pas si loin de la vérité et surtout tu es épuisée, à bout de forces, tu calcules que tu n'as presque rien mangé depuis 48 heures, tu constates que malgré cela tu n'as pas faim, il ne te reste plus qu'à dormir.

Autant te dire qu'après tu es déprimée un peu beaucoup. C'est le prix à payer, dit le charmant. Eh ben c'est cher. Enfin bon toujours est-il que je suis revenue et ça c'est pas mal. J'ai même mangé un cheeseburger, non, pas là où tu crois, dans un bon resto. Et bien sûr, avant que j'aie le temps de me poser cinq minutes, je reçois : Hello chère amie que diriez-vous de prendre un verre prochainement ? ça fait longtemps ! C'est l'Écrivain.

mercredi 2 juillet 2008

♫ And I find you spinning round in my brain like the bubbles in a glass of champagne ♫

Ainsi donc j'ai passé le week-end déprimée et cafardeuse au possible. Après trois heures de sommeil je me disais bon c'est normal, conséquence logique d'une nuit en chemins de fer, t'inquiète ça va passer. Mais vlà-ty pas que samedi soir, pendant que monamour fait la fiesta de son côté (chacun son tour, les équilibres sont respectés), samedi tard dans la nuit même, je dors toujours pas. Allez, mettons ça à nouveau sur le compte des chemins de fer et arrête un peu de penser au charmant charmeur chilien maintenant. Dimanche ça continue. Ciel. Un gros coup de blues. Et la lutte pour pas envoyer de SMS. Lundi retour au taff, pas d'amélioration notable, le noeud dans la gorge est bien installé. Mais c'est quoi ce bordel ? Et puis mardi, alors que ça se desserre très légèrement :

Bonjour vous ! Jéspère ke ton retour n'a pas été trop dur ?! (terrible le retour, terrible terrible terrible) Je n'ozé pas te recontacter (ah tiens toi ton non plus ?) mé jarèt pas de penser a toi...(ah tiens toi aussi ?) Cé malin ! (ouais, je dirais même plus : nous vlà bien) Bizoudoux (oui doux doux doux les bisous) (quand je te dis que c'est le bordel)

Puis : Cété une belle soirée...(c'est bien ça le problème, si on avait passé une soirée pourrie, on n'en serait pas là)

Je réponds : Oh si, l'atterrissage a été très dur, je suis toute déprimée...Et moi aussi je pense à toi...

Moi oshiii jsuis tout déprimé é jaréte pas dpenser a toi...(ouais ben ouais, ça fait deux fois que tu le dis là) (mais vas-y, dis-le encore !) Tu taf ojourd'hui ? (oui. Je me suis fait violence mais oui) On pe sprendre un verre a ta sortie ?! Dis ouiii !

Ah la la, mais c'est terrible. Mais c'est bien en même temps. Mais c'est terrible. Je peux pas ce soir, aaargh, mais peut-être demain, pas sûr, pff, au secours ! (tu sens la fille bien perturbée là non ? Oui mais non mais oui mais non...) Je suis toute perdue. (oui je crois qu'on a compris le principe) T'es comme une drogue toi ! Bon je sais pas. (ça c'est de la détermination, ouah) (non mais comprends-moi aussi, on avait dit fidèle hein) Si je peux je t'appelle demain (fidèle ouais, laisse-moi rire)

Ouiii ! Toi ossi té kom une drogue. Jsuis en mank de toaaa !

Aujourd'hui, tandis que je mange un bo bun en terrasse (fort bon ce bo bun, soit dit en passant) : Jpense fort a toaaa...(Ça faisait longtemps que tu l'avais pas dit) (je me disais même, mais dis donc quand est-ce qu'il va le dire) Dis moi kon svoaaa ?!! (ah mais c'est pas si simple. Enfin c'est pas compliqué non plus mais si quand même...aaah ça recommence)

Excuse j'étais en train de déjeuner. Je sais toujours pas pour ce soir, ça dépend de XXX, (XXX qui part en vacances demain et que je suis vaguement censée voir ce soir) je t'appelle quand je sais (eh, là ça fait la fille posée, tu trouves pas ? genre je vais prendre une décision et je t'en informerai dès que possible)

Dis lui ke cé une kestion de vie ou de mort ! (au minimum hein) Elle comprendra...(euh t'es sûr ?) Je demande ke kelkes minutes avec toaaa...

Je vais essayer de passer un petit moment (là ça fléchit légèrement, tu sens ?) mais je peux rien promettre, je t'appelle vers 19

Jpe t'attendre a la sortie stv ?! Jpe même tamener ton gouter ! A tout a lheure jespère ?! Bizoudoux

Oui d'accord mais tu vas être tout mouillé ! Je prends 1 bière pour le goûter. Et je sors à 19 (ça s'appelle fixer un rencard ça non ou j'ai rêvé ?)

Ouiii ! Je serai là ! A tte taleur ! :)

Tiens ça me rappelle un truc...

lundi 30 juin 2008

♫ Je suis heureux de vivre auprès de toi jusqu'à la fin du monde ♫

Allez viens il s'est passé des trucs.

Je suis retournée dans mon ancien quartier.

Et c'est ainsi que je peux te donner des nouvelles de celui qui fit les beaux jours de ce blog, souviens-toi, les jours où tous les jours j'avais quelque chose à te raconter sur l'homme le plus fort du monde, j'ai nommé le charmant charmeur chilien.

Eh bien il va bien, même si moi je le trouve un peu triste, et il se pourrait même que tu l'aies vu de tes yeux sur les pages d'un magazine ou deux.

Neige la neige

Un bras sur mon épaule

Ben oui hein, les chemins de fer étaient là aussi. Ce qui fait que je me suis retrouvée bien déprimée quand chez moi je suis rentrée, à l'heure où Paris s'éveille et que les camions des marchés squattent les pistes cyclables, non mais j'te jure, c'était déjà pas facile de pédaler droit, si en plus ils mettent des obstacles...

La plus mauvaise descente à ski de ma vie. Entre le charmant et les chemins de fer, je sais pas quelle est la meilleure drogue. Ça rend trop nostalgique ce genre de tender night, surtout quand on la passe à refaire l'histoire. Alors j'ai mis mon tee-shirt Watata et j'ai erré comme une âme en peine en fumant des clopes. Et puis j'aime toujours sa peau douce. J'en voulais encore des petits câlins. J'ai passé le week-end à résister à l'envie d'envoyer un SMS. Mais pour quoi faire ? J'ai choisi une autre vie non ?

Au coeur de ce corps

Je n'ai trouvé que moi-même

Assise sur mon passé

Monamour, qui sent les choses (moi j'avais rien raconté), est venu s'asseoir au bord du lit et il a dit Ma fidèle Ada (oui fidèle, oui, on a fait que des petits câlins je te rappelle) je mesure la chance que j'ai de t'avoir à mes côtés. Ça remonte un peu le moral.

Les citations en couleur sont tirées du cadeau intitulé Va dire au lac de patienter par Jean-Louis Bory.

mercredi 18 juin 2008

♫ Des tristesses surannées, des malheurs qu'on oublie, des ongles un peu noircis ♫

J'ai reçu un SMS cette nuit à 3h :

Avec moi tu as cessé de te ronger les ongles, tu es devenue XXX (censuré, disons que j'ai progressé professionnellement) et tu as commencé une analyse. Pourkoi m'avoir jeté me répétant ke tu n'avais plus rien à me dire ? crois tu ke les otres oublient tes saloperies ossi vite ke toi ?

C'est signé d'un ex très jaloux auquel je faisais une allusion rapide entre parenthèses dans cette note (c'est marrant, elle fait très exactement suite à celle que j'ai republiée la dernière fois). Alors j'ai eu envie de répondre ça :

"Je n'oublie pas. Avec toi j'étais sans les autres. Sans toi je suis heureuse." C'est le texto que j'ai failli envoyer impulsivement à réception du tien. Et puis je me suis dit que c'était un peu court. Des concours j'en ai passés et réussis avant de te rencontrer. Et je compte en passer d'autres. Le divan, j'y songeais depuis longtemps et c'est sans doute parce que je me sentais si mal dans ma vie au moment où je la partageais avec toi que j'ai franchi le cap. Je n'oublie pas non. Surtout pas que tout le temps de notre relation, je n'avais pas d'autre choix que de me fondre en toi, de disparaître, de couper tous les liens qui me rattachaient aux autres, notamment mes amis que tu n'as jamais aimés. Heureusement ce sont de vrais amis et je ne les ai pas perdus, ils ont su rester patients. Je n'oublie pas que mes moindres faits et gestes étaient suspects à tes yeux, que le moindre coup de fil de "l'extérieur" était soumis à la question. Que tu m'inventais sans cesse des lorgnades dans la rue à tel point que je finissais par ne regarder que mes pieds. Et même ce qu'on pourrait appeler les bons souvenirs, ces rituels amoureux où on se blottissait et toi tu disais Je veux qu'on reste toujours comme ça [alors qu'aujourd'hui je me dis Mais plus jamais ça, plus jamais, cet enfermement névrotique, plus jamais], même ces soi-disant bons souvenirs ne me font pas du bien quand j'y repense [j'en parlais pas plus tard que y a pas longtemps avec monamour : les ex de ma vie, je les revois en général pas mais j'éprouve encore pour eux une petite pointe d'affection. Si je les croisais par hasard, je m'informerais volontiers de ce qu'ils deviennent. Eh ben le Jaloux là, non, c'est l'exception qui confirme la règle, je n'éprouverais que déplaisir]. Je t'ai trompé oui [une seule fois, à peine croyable a posteriori...quelle bouffée d'air pur ! un début de libération dis donc] mais c'est aussi moi que je trompais quand je m'aveuglais au point de croire que notre histoire était viable. Je sais bien que cette réponse te donnera du grain à moudre et l'occasion de me faire part à nouveau de tes aigreurs. Je crois cependant que je n'y répondrai plus.

Voilà le mail que je n'ai finalement pas envoyé. Parce que à quoi bon non ? En plus je continue à me ronger les ongles, mais je fais ça proprement et ça se voit pas alors hein.

mercredi 11 juin 2008

♫ Love is easy (zizi), love is not true (trou) ♫

(Je t'ai mis la prononciation entre parenthèses des fois que ça t'échappe)

Hier soir j'ai vu Bashung en concert, pour la troisième fois de ma vie et j'espère que ce sera pas la dernière si tu vois ce que je veux dire...Magnifique comme d'hab. Ouverture sur Comme un lego, fermeture sur Night in white satin où tout le monde dit I love you. Dans l'intervalle que du bonheur. Très émotionnant vraiment, comment te dire, je suis encore dedans à l'heure où je te parle. Gros couac tout de même : la première partie qui chante faux, pousse des cris suraigus à t'en faire saigner les oreilles et se fait copieusement siffler et huer par une partie de la salle. Tu vois le barde dans Astérix ? Pire. Elle part énervée sur un Ouais on sait que vous avez voté Sarko hors sujet. Eh ben figure-toi qu'il s'agit de madame Bashung en personne...Je sais pas si l'amour est aveugle mais sourd oui.

J'étais accompagnée, entre autres, par un couple d'amis dont je t'ai causé ici par exemple (je republie cette note pour l'occasion. Je remettrai en ligne, dans un avenir plus ou moins proche, la totalité des archives. Hein t'es content ?)

Un soir ce couple d'amis a débarqué à la maison, tout joyeux, en annonçant Ça y est, on a acheté un appartement ! Youhou. Et ils commencent à nous en faire la description. Et puis monamour s'en mêle : Et l'entrée elle est comme ça. Et la chambre elle est là, juste à côté la cuisine...Et eux : ben oui, comment tu sais ??? Et lui : c'est au numéro tant de telle rue...Oui !!! Mais...??

Eh ben en fait monamour a vécu en colocation dans cet appart pendant ces années étudiantes. Ils l'ignoraient au moment de l'achat évidemment, car ce ne sont pas les amis de monamour mais les miens. Dingue non ? Bon par contre il va pas le reconnaître l'appart quand ils nous convieront à la crémaillère, vu qu'ils ont tout cassé et tout reconstruit ; ça va lui faire comme dans l'émission de télé où les gars en une journée ils te refont les peintures, les sols, les rideaux et même la salle de bain, enfin les trucs que toi il te faut toute une vie pour pas les finir et après t'arrives, t'attends qu'elle dise 3 pour ouvrir les yeux et tu dis Mais c'est pas chez moi ici...Je pense que ça va lui faire ça, à la différence près que ce sera effectivement pas chez lui puisque ce sera chez eux.

Alors cet appart, après de longs mois de travaux (eh oui ils ont fait ça avec leurs blanches mains, pas avec l'émission de télé, d'où les délais), est enfin devenu vivable, ce qui a donné lieu à un déménagement en bonne et due forme pas plus tard que le week-end dernier. Autant te dire que chaque fois qu'on se voit, avec ces amis, on s'extasie devant les coïncidences de la vie, c'est un leitmotiv dont on ne se lasse pas. Ça n'a pas manqué, une fois de plus, lors du déménagement.

Et puis, tandis que je descendais l'escalier, chargée d'un des nombreux cartons qui firent le sel de notre journée, voilà-t-y pas que je m'entends interpeler ainsi : Bonjour Ada. Et qui vois-je en me retournant d'un geste pas très élégant ni très souple mais je te rappelle que j'avais dans les bras un carton qui entravait ma liberté de mouvement. Qui vois-je donc ? Nul autre que mon directeur, qui fut, jusqu'à ce jour précis et à l'insu de tous, le voisin de ce même couple d'amis. Là ça devient cosmique. Et je dis avec Bashung ♫ c'est l'heure où je glisse dans les interstices ♫

dimanche 1 juin 2008

Des livres (du mâle) et moi

Je l'avais vu en salle au moment de sa sortie, il y a un an de ça je crois. Et j'avais bien aimé, surtout l'envoûtante Asia Argento. Mais l'idée ne m'était pas venue de lire le bouquin. Éternel débat : la vie est-elle dissociable de l'oeuvre ? ou pas ? En bonne khâgneuse nourrie au lait du Contre Sainte-Beuve, j'ai tendance à dire oui, oui oui, un scélérat peut parfaitement pondre un chef d'oeuvre, confer le voyage au bout de la nuit pour n'en citer qu'un. Bien.

Mais alors je n'aurais pas dû avoir de préventions particulières envers l'auteur qui avait inspiré le film de Catherine Breillat, surnommé le "connétable des lettres" certes, mais, car il y a un mais, aux forts penchants pour l'Ancien régime et, n'ayons pas peur des mots, carrément réactionnaire. Foin du biographisme hein. Mais voilà je ne le lus point.

Et puis, un soir, monamour l'a posé, ce bouquin que je n'avais pas lu, sur la table de nuit. Comme ça. Comme il fait si souvent. Par exemple le mercredi il dit Tiens je t'ai amené le Canard. Et moi j'y lis d'abord le journal de Carla B comme une midinette (eh ouais) avant de passer aux films qu'on peut voir, de rigoler sur les dessins, puis, quand même, je passe aux articles de fond, quand y en a, non parce que là je voudrais pas dire, le dernier en date de Canard, y avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais bref.

Autre exemple : si on se retrouve à faire 50 bornes à vélo (j'exagère pas) un dimanche ensoleillé, paf, le lendemain il ramène un bouquin sur le canal de l'Ourcq.

Bon et alors ce jour-là, il pose le livre que je n'avais point lu hop. Et même pas parce qu'il était en cours de lecture. Non, lui il l'avait déjà lu. Mais peut-être, va savoir, il lui avait tenu compagnie le temps de quelques pages dans le métro...que sais-je...monamour aime relire par petits bouts, c'est un concept. Moi je dis juste Ah ben tiens j'ai vu le film. Et j'y pense plus.

Les semaines passent. Et le livre reste sur la table de nuit, avec ses camarades qui forment de hautes piles (oui on a une grande table de nuit) car sache pour ta gouverne que monamour aime à sortir de la bibliothèque toutes sortes de volumes qu'il entasse sur cette maintenant fameuse table de nuit, afin d'y picorer à son gré.

Ce jour où il posa le livre eut lieu peu de temps après que je me sois tapé l'intégralité des mémoires de Simone de Beauvoir, il est important de le préciser. Je ne sais pas pourquoi je m'étais lancée dans cette lecture de longue haleine, rien de spécial ne m'y avait poussé, si ce n'est un souvenir d'adolescence vague et plaisant autour des Mémoires d'une jeune fille rangée. Là pour le coup, la vie et l'oeuvre ne font qu'un, pas de souci, même s'il y a beaucoup à dire sur le pacte autobiographique. En tout cas quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre juste après qu'on célébrait cette année le centenaire de cette même Simone ! Bon j'exagère évidemment mais je trouvais que pour une coïncidence hein bon...

Et là, y a trois jours, temporairement lassée de Civilization (je dis bien temporairement, j'ai quand même une guerre sur le feu, et pas à l'époque de la guerre du feu hein, bientôt je sors les missiles), je pioche dans la pile le bouquin vu au cinéma mais point lu et je feuillette la préface, où je tombe sur un extrait de la correspondance de l'auteur : Mon amour ressemblait à de l'ivrognerie, écrivait-il à je ne sais plus qui. Déjà c'est un alexandrin. Mais surtout ça me rappelle tellement de gens et tellement d'histoires, à moi arrivées ou à d'autres...comme la madeleine de l'auteur du Contre Sainte-Beuve si tu suis. Alors je me dis allez, je vais le lire.

Si tu n'as pas deviné, je te livre maintenant titre et auteur : Une vieille maîtresse de Jules Barbey d'Aurevilly. Oui c'est pas mal, j'arrive à la fin et je n'ai pas lâché, y a du bon et du très bon là dedans, même si parfois trop exalté à mon goût. Mais là où je suis à nouveau toute bouleversée de ces coïncidences de la vie (en d'autres termes, sur le cul), c'est que j'apprend aujourd'hui, depuis mon taff où je lis le journal, que cette année nous célébrons le bicentenaire de la naissance de Jules...Dingue ! Je sais pas quel grand écrivain nous a fait l'honneur de sa naissance en 1708 mais qu'il se tienne paré à toute éventualité.

mercredi 28 mai 2008

Mot mot motus

Si ça se trouve la semaine prochaine je passe dans le quartier. Pour l'instant j'ai pas le temps.

Acheter des pompes déjà. Les miennes sont plus étanches et vu comment c'est barré dans les couches supérieures, c'est pas demain la veille que je me balade en tongs. Je signale que si le soleil fait pas un effort, mon bronzage s'en ressentira. J'ai pas le temps météorologique donc.

Mais j'ai pas le temps chronologique non plus. Depuis des éternités le Chanteur veut qu'on refasse un Scrabble. Je cite texto : Coucou...Alors et mon SCRABL...?! Si tu veux, la bonne excuse ce serait Ouais mais si c'est pour me ridiculiser une fois de plus (champion du monde le gars) (oui d'accord, champion de mon petit monde, mais je te signale que c'est suffisant pour perdre), si c'est pour me ridiculiser une fois de plus (non parce que quand même je me défends en jeu de mots, et lui il est loin devant, comme quoi c'est un champion je te dis) autant boire une pinte et on n'en parle plus. Même une pinte j'ai pas le temps.

Pourtant je pourrais faire d'une pierre deux coups (et pas que deux coups à boire, on va pas revenir sur la polysémie du terme) (tu me l'enlèves de la bouche) (à mots couverts n'est-ce pas pour rester tout à fait safe) (et ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit) et ce en passant voir le charmant charmeur chilien qui s'est mis à lire le livre qu'il veut m'offrir. Je cite texto toujours : Coucou ! Jme suis mis a lire ton kdo ojourd'hui. Kan éskonsvoa ke je te le donne ?! Tu te rends compte qu'un cadeau plein de mots m'attend et que je suis pas foutue d'aller le chercher ?

Mais voilà je suis en pleine guerre contre les barbares et ça n'a pas été simple hier d'affronter tous ces archers montés retranchés dans la Mecque. Sans compter que le peuple se révoltait et voulait à tout prix que je lui construise un colisée. Non mais je te jure. Alors que franchement fallait avant tout que je protège mes mines de fer et mes chevaux pour continuer l'armement. Attends un peu qu'on sorte de l'Antiquité et tu vas voir les fusiliers que je vais produire. Je voudrais pas dire mais c'est toute une civilisation qui est en jeu là, et je pèse mes mots.

lundi 19 mai 2008

"Soufffe qu'à mes transports je m'abandonne en proie"

Donc je fuis.

Le week-end aurait pu bien mal commencer. Par ma faute en plus. Disons que c'était pas une bonne idée de dégainer le téléphone vibrant à l'arrière du scooter. Et quand il m'a échappé des mains et que j'ai crié "mon portaaaaaable !", j'ai pas pris conscience tout de suite qu'au lieu de finir sur la chaussée, il aurait pu exploser le pare-brise du véhicule qui nous suivait, provoquer un carambolage, des morts et du sang. Non, sur le moment, je l'ai juste imaginé écrabouillé par les pneus impitoyables de la circulation parisienne. Comme quoi je pense d'abord à ma gueule. Et y a de la chance que pour les crapules : il était intact et opérationnel. Sur ce la loi du karma s'est emmêlé les chakras : 24 heures plus tard, monamour dépose un message vocal dans le rescapé pour m'annoncer le décès du sien...Va comprendre.

Ensuite nous sommes passés dans un véhicule à quatre roues, tellement tout confort que t'as l'impression d'être allongé même quand t'es assis. À part le déluge qui s'est abattu sur nous aux environs de je ne sais où, nous obligeant à faire du 50 à l'heure sur l'autoroute, tout s'est bien passé jusqu'à ce qu'on entre dans ce bled et que deux flics juvéniles nous demandent de nous ranger. Non mais même là ça s'est bien passé en fait. Ils ont demandé au conducteur s'il avait consommé de l'alcool. Celui-ci répondant par la négative, ils ont insisté : Sûr sûr ? Certain. Alors vous pouvez y aller. Les flics sont pas contrariants de nos jours. Bon il se trouve que le conducteur était effectivement en règle mais tu peux me dire à quoi ça sert de poser la question ? Soit tu vérifies, soit tu vérifies pas, c'est tout.

Il était minuit quand on est arrivé à la maison de campagne près de l'église et du cimetière. On a choisi chacun sa chambre. Ça donnait envie qu'un meurtre soit commis, comme dans le Cluedo tu sais, mais comme on n'était que trois, l'assassin était grillé d'avance, dommage.

Le lendemain, on the road again, des champs à perte de vue. Du vert, du plat et des vaches. Et puis soudain à l'horizon tu vois surgir une belle bouse. Mais énorme la bouse. Une bouse pour le livre des records genre, qui aurait nécessité la contribution de tous les ruminants de la région. Énorme et vachement pointue. Eh ben c'est le Mont Saint Michel dis donc. Les mouches à merde sont bien là, camouflées en boutiques à touristes, mais sinon ça va.

Alors manger des huîtres à Cancale et mourir parce qu'elles sont pas fraîches ? Non. Manger des galettes à Saint-Malo et marcher sur la plage parce que le tombeau de Chateaubriand est inaccessible, marée haute oblige.

Pour le dernier jour on a décidé d'aller se balader dans les champs autour de la maison. Histoire de se crotter un peu quoi. Et là, comme on voulait pas non plus faire le grand tour, on a traversé la voie ferrée, à l'aller et au retour. Et la vieille conne qui habite ce qui fut le logement du garde-barrière quand il existait nous a pas loupé. D'abord elle nous dévisage de loin comme si on était un truc nuisible tu vois. Nous ça nous énerve. Du coup on dit Bonjour. Bon j'avoue, peut-être on aurait pas dû. Parce que ça lui a fait comme un déclic à la mégère : Et alors ? c'est les Champs-Élysées ? (je veux bien qu'on fasse pas trop couleur locale mais de là à nous cataloguer Parisiens direct, ça s'appelle du délit de sale gueule hein mamie) C'est interdit de marcher là (ouais ben on sait, on n'est pas que con) et si j'appellais les flics hein ? (attends j'ai peur). C'est pas l'envie qui nous a manqué de lui répliquer qu'on nous avait signalé une vieille conne sur la voie et qu'on venait constater. Mais bon. Moi ce week-end m'a transportée et c'est déjà pas mal.

mardi 13 mai 2008

Gratuit sans obligation d'achat

T'es déjà allé au Parc des expositions ? Très sympa, vraiment.

Déjà le chemin est verdoyant. Coincé dans le RER entre deux valises destinées à une quelconque soute en partance pour le bout du monde, pas besoin d'être jaloux, il fait beau, tu te croirais en route pour une partie de campagne. À l'arrivée tu es très bien accueilli par les panneaux d'orientation, faudrait quand même pas que tu planches (d'anatomie) sur le concours des premières années de médecine, ils te prendraient pour le cobaye à disséquer avec tes 84 ans. Oublie pas que t'es venu ton Gaffiot sous le bras.

Alors le hall 3, il est, comment te dire, grand oui. Grand et glacial. T'as beau être 3 millions là-dedans, ça réchauffe pas. Les minettes qui, par le soleil alléchées, arborent sandalettes et mini-jupettes, je t'assure qu'elles regrettent. On se pèle le cul quoi merde. Principe de la sélection naturelle. Si tu peux te concentrer dans un frigidaire, alors t'as tes chances.

Enfin bon, t'as tes chances c'est vite dit. Moi par exemple, sans vouloir m'abriter derrière des soucis de vie mortelle (ce qui, tu me l'accorderas néanmoins, est une excellente raison pour n'avoir pas eu le coeur à potasser), Pline le Jeune, tu vois, qui nous causait comme quoi sa meuf elle déchire, ben ça m'a pas bien inspirée. C't'-à-dire aussi que par moment j'avais des doutes sur mon rosa-rosa-rosam, alors j'étais pas rendue hein.

Quand vient la pause déjeuner, tu seras bien avisé d'aller aux toilettes en période creuse, sinon t'auras pas trop le temps de manger. Non mais t'inquiète, je me suis posée au soleil, j'ai bronzé tranquillou et puis back to hall three.

Au programme de l'après-midi : note de synthèse. Ça c'est gentil de leur part. Délicate attention. Ben ouais, parce que la note de synthèse tu peux débarquer les mains dans les poches, les pieds sous la table, tout est fourni. Y a qu'à piocher par-ci par-là pour construire un truc qui se tient à peu près. Censure et pornographie, vlà le thème. On a vu pire.

Après tu rentres chez toi et j'espère pour toi que tu partages un bon dîner avec tonamour et que vous parvenez à parler de ces soucis de vie mortelle dans le calme, le soutien et la tendresse (ouais ben au début c'était pas gagné, on progresse).

Et puis le lendemain rebelote. Ah oui ça demande une certaine endurance c't'affaire. Clou du spectacle : la composition. T'as cinq heures devant toi pour étaler ta culture. Générale si possible. Ben voilà, j'en suis là actuellement, en plein dedans. Et laisse-moi te dire que je les fais flipper, mes concurrents, à gratter mes feuilles de brouillon comme si le feu sacré de l'inspiration s'était saisi de moi en une transe passionnée. Alors qu'en fait, mais ils l'ignorent, si ça se trouve je vais rendre copie blanche.

jeudi 24 avril 2008

♫ J'ai des doutes sur la notion de longévité...sur la remise à flot de la crème renversée ♫

Mais jusqu'où irais-je ? jusqu'où ?

Vlà t-y pas que je fais du footing maintenant...Des choses à évacuer peut-être mmmh ?

Ouais. Principalement du goudron en plaques j'imagine, avec ardent volontariat pour une ablation immédiate des poumons. Disons qu'au moment où je m'arrête, ça donne à peu près Hé bé hh hh hh (onomatopées de l'essoufflement) si j'en cof cof cof (onomatopées de la toux) si j'en avais hh hh pas autant cof cof besoin arrrgrr (onomatopée du raclement de gorge) cof cof cof cof de ces hh hh hh putains de poumons arrrgrr j'm'en séhhparerais volontiers cof cof grr...

Sinon les cuisses ça va hein, je fais les étirements comme il faut, même pas mal.

Tours de lac...ben oui c'est la règle, je tourne autour du lac...en rond, c'est pas faux. En plus ça te permet de te repérer de façon spatio-temporelle. Par exemple : si tu croises le mec en short rouge toujours devant le saule pleureur et si t'as l'impression que le mec en short rouge court vite, alors tu cours au même rythme que le mec en short rouge et donc tu cours vite. Sauf si le mec en short rouge ne court pas vite. Auquel cas toi non plus. Mais il se peut aussi que le mec en short rouge courre vraiment très très vite et que toi tu sois immobile, c'est possible.

Eh oui c'est pas facile tous les jours. Comme dirait je sais plus qui, la vie c'est dur et puis tu meurs. Alors quoi l'éternité ? T'imagines un peu : la vie c'est dur et puis tu meurs pas ? Pitié. Plutôt crever ah aha.

Non mais à part entretenir la machine et se défouler de toutes ces choses qui t'encombrent pas que les poumons, y a quand même, faut pas se mentir, la peur. Memento mori hein. Et en attendant faut bien vivre. Voire mieux : vivre bien. Mais le mieux est l'ennemi du bien, je sais pas trop comment on va s'en sortir...

Comme dit Michel (là je sais que c'est Michel, c'est pourquoi je le précise) Un poète mort n'écrit plus. D'où l'importance de rester vivant. Mais bon je m'égare non ? Vu que si t'es pas poète, ça marche pas son truc. Disons que ça n'a pas d'importance, poète ou mousquetaire de la distribution, on s'en fout, la seule importance, la vraie, c'est rester vivant. Je dis ça parce que souvent quand les gens meurent, bon déjà c'est pas très sympa de leur part je trouve, surtout quand ils mettent longtemps, c'est assez fatigant, en plus ça te met face à tes ambivalences, à savoir : oh non je veux pas qu'il meure...mais oh là là quand est-ce qu'il se décide à mourir, ça devient lourd là cette agonie qui n'en finit plus...C'est ça l'ambivalence tu vois, vouloir un truc et son contraire. Et quand ton ambivalence elle te porte à souhaiter la mort de quelqu'un, ben c'est...normal. Eh oui. Par contre ça se gère assez difficilement.

Et là je sais plus du tout où j'en suis...

Ouais, rester vivant, c'est ça. Mais pas tellement les autres hein. Surtout toi. Disons que quand quelqu'un meurt, ça fait de la peine, c'est sûr (le pire advenant quelques mois après la mort, quand tu prends conscience du manque. Je pense que je ne t'apprends rien), ça te fait de la peine mais aussi, et c'est là que je voulais en venir, ça te fait peur, parce que, à force, tu te dis que la mort ça n'arrive pas qu'aux autres.

Du coup tu fais du footing. Enfin je crois.



À propos de prisons, tu as quartier libre jusqu'au 13 mai. Eh ouais. C'est la mer allée avec le soleil (attention, ici il ne s'agit pas de Michel, mais d'Arthur, poète mort de son état). T'inquiète je reviendrai bronzée.

mardi 15 avril 2008

Fuck off

Collègue 1 : Ah Ada, tu es de retour, tu nous as manqué hier.

Comment se fait-il que, tandis que je lui souris gentiment, je pense très fort : EH BEN C'EST PAS RÉCIPROQUE.

Collègue 2 : Ah Ada, t'es bien coiffée aujourd'hui.

Comment se fait-il que, tandis que je lui souris gentiment, je pense très fort : COMMENT ÇA AUJOURD'HUI ?

Collègue 3 : Dis Ada, tu ferais quoi, perchée sur l'Himalaya, par rapport au cannibalisme ?

Comment se fait-il que, tandis que je lui souris gentiment en faisant semblant de m'intéresser à la question, je pense très fort : OH TOI J'AURAIS AUCUN SCRUPULE À TE BOUFFER, MEME VIVANTE ?

Collègue 1 est hystérique, égocentrique, logorrhéique. Ça ne se voit pas forcément dans l'exemple choisi mais méfie-toi, il s'agit simplement d'une feinte pour se répandre voluptueusement dans le récit de tout ce que j'ai raté en ne venant pas la veille.

Collègue 2 est alcoolique. Et soule au moment où elle tourne si joliment son compliment.

Collègue 3 est raciste. Enfin, je voudrais pas trop m'avancer, mais quand je l'entends dire : moi ma fille, tout ce qu'elle veut mais qu'elle me ramène pas un Noir...ben j'en déduis qu'elle est raciste. Mais je juge peut-être hâtivement hein...

Quand tu sais qu'actuellement ces trois spécimens rares d'une humanité à devenir chèvre sont dans MON bureau...la question du comment se fait-ce devient tout de suite assez superflue.

La vraie question c'est : jusqu'à quand vais-je contenir ce que j'ai vraiment envie de leur répliquer, sans souci de la diplomatie ni de l'entente cordiale ?

Car s'il n'y avait que ça...

Mais non, il faut encore qu'une lente et douloureuse agonie (d'un être cher tant qu'à faire, on est quand même là pour rigoler) engendre quelques dégâts collatéraux au sein de mon couple.

Autant te dire que des vacances j'en prendrais bien là tout de suite.

En attendant, je vais me procurer un substitut et ce, dès ce soir : champagne et foie gras. Que la fête commence !


lundi 7 avril 2008

♫ Et Dieu créa la flemme ♫

Pendant que la flamme olympique traverse le sud de la capitale française, je me demande si j'ai pas perdu la mienne de flamme. À moins que ce soit juste de la flemme, faut voir...

Bon ben tu dis si ça fonctionne ou pas hein, n'hésite pas, ça changera rien, ah aha.

Donc là pour faire genre actualité engagée, normalement t'as un petit extrait d'une chanson sur le Tibet, par nos amis de LSD.

Paroles :

Là-bas tu peux voir des moines à cheval

Qui descendent la rue pricipale

Et tous les voyous de l'Amdo

Qui jouent au billard dans la boue

Ils en veulent pas après tes sous

Car tout c'qu'ils veulent, c'est qu'tu leur donnes

Des photos du Dalaï-Lama, leur chef incontesté

Y a des pays comme ça où les gens ont appris

À faire flotter très haut d'invisibles drapeaux

Flotter très haut d'invisibles drapeaux

Et même quand leurs grands monastères sont réduits en poussière

Ils continuent à faire tourner leurs moulins à prières

Car ils savent que tôt ou tard la victoire c'est pour eux

Extrait.

Et puis de l'image animée en la personne d 'un clip des mêmes, avec des couleurs trop belles et de l'effet spécial à gogo. Attention les mirettes !



jeudi 27 mars 2008

Et maintenant ?

Tu vois quoi ? T'entends quoi ?

mardi 25 mars 2008

Veni sed nihil vidi

Bon les enfants on se recentre.

C'est quoi cette histoire de vidéo invisible ?

Je vous propose qu'on mène l'enquête comme dans les films américains, en mettant une ardoise au mur pour lister toutes les hypothèses et avancer dans la réflexion.

Alors voilà, je pose l'ardoise et j'inscris à titre indicatif : "Affaire de la vidéo que personne il peut la voir".

Le premier témoin, j'ai nommé Aurélia, a déclaré : "Je n'arrive pas à voir la première vidéo, il y a un truc qui cloche au niveau du plugin. Je vais me petitsuissider."

Ce à quoi The Dekk ajoute : "Ha ben pareil".

Au-delà du fait que je sais pas ce que c'est qu'un pudding, ce qui me renvoie à mon grand âge de mamie pas en phase avec son temps, je m'inquiète de cette vague de petitsuisside qui pourrait toucher mes lecteurs, déjà qu'il y a pas foule hein.

Pour finir Yelka renchérit : "Tout pareil la même chose...Je visionne pas la preum's..."

Non mais s'il vous plaît, allez pas tous mourir.

Se dégage de ces dépositions un consensus certain que je note au tableau : on n'arrive pas à voir la première vidéo.

Et ça, ça va pas parce que ça sert à quoi que je me décarcasse si vous en profitez pas ?

Mais poursuivons gaiement les investigations. Il est à noter que nos témoins parlent d'une première vidéo. J'entoure le mot première au feutre rouge. Et là il va falloir s'entendre sur les termes. Deux possibilités non exclusives se présentent (je fais deux flèches)

--> Soit le terme première est employé dans le sens "grande première", inauguration de la modernité.

--> Soit il est employé dans le sens ordre dans une suite, à savoir : on voit pas la première mais on voit la deuxième.

Alors de deux choses l'une (je fais une accolade {), il s'agit de la première vidéo que je poste sur ce blog (et vu la réussite ça pourrait bien être la dernière hein) certes, mais, attention pause dramatique, on retient son souffle : il s'agit aussi de la seule, l'unique, zi only ouane. Eh ouais.

Déduction : il y a un truc qui cloche (tu me diras, à Pâques...).

Conclusion : mais je vois pas lequel. Ben oui oh c'est ça le problème on te dit. Sauf que moi je la vois (et même je l'entends, la vidéo). Mais c'est une expression je vois pas, tu vois quoi.

Bon, qu'on me donne la recette du pudding.

mercredi 19 mars 2008

♫ It's not really work, it's just the power to charm, I'm still standing in the wind, but I never wave bye bye ♫

Non mais tu sais pas quoi ? Je me suis vue dans le film. Dingue !

Ouais bon tu vas encore dire que je retarde de trois guerres, faudrait changer de disque un peu et puis oublie pas que j'ai 84 ans mon petit. Je veux dire y a pas si longtemps j'avais pas le téléphone (ni fixe ni pas fixe) et le jour où j'ai découvert le répondeur, mes amis étaient tellement sous le choc qu'ils laissaient pas de message ou alors : ................(long silence de surprise) (puis) oh mais t'as un répondeur ? (et hop ça raccrochait) Mes amis sont cons qu'est-ce que tu veux, à chacun selon son mérite. Mais attends, ça fait un bail hein, au moins six-sept ans...Depuis je me suis mise à la carte bancaire et tout. Un bond dans la modernité tu crois quoi.

Et là, y en a un qui sort son APN (appareil photo numérique) (oui ben quoi, quand on est un peu dur de la feuille, on a vite fait de confondre avec le test là pour voir si t'as tes papiers). Alors je te préviens, quand l'APN fait son apparition, y en a déjà au moins la moitié qui se met direct en apnée pour faire bonne mesure. Et vas-y que ça se défile dans les coins. Pas moi non, vu que je sais pas ce que c'est.

Après tu passes à la séance visionnage. Bon là ça fait très très peur. Comme les films d'horreur. Tu mets tes mains devant tes yeux et tu regardes à travers tes doigts...Bon ben faut que je te dise que la voix, ça va pas du tout. Je sais pas qui m'a doublée mais franchement d'où qu'elle sort cette voix de fillette ? Comment ça toi tu la reconnais très bien ma voix ? Par contre c'est qui la beauté fatale là ? (je caricature, t'affole pas), oui elle, elle a l'air vachement sympa c'te fille...Ah elle s'appelle Narcisse ? t'es sûr ? Mais c'est que je me plairais presque dis donc j'en reviens pas...L'analyste a dit : il ne faut pas avoir peur de le dire. Et ben voilà, c'est dit, je remonte dans mon estime.

Alors pour fêter ça de façon moderne, je te mets les Modern Lovers et leur Roadrunner, en image fixe certes mais avec du son.

jeudi 6 mars 2008

"Émoi, émoi, émoi" dixit Miss. Tic

Oui bon d'accord c'est vrai, ça faisait un bout de temps que j'en avais pas vu des bébés. Du coup j'ai été surprise, à la maternité, en souhaitant la bienvenue à Bienvenue (non, évidemment elle s'appelle pas Bienvenue. Pourtant dans la quête effrénée du prénom pas courant (tu sais cette quête qui fait que les historiens du futur croiront qu'à notre époque tous les garçons s'appelaient Oscar. Ou Enzo), sans être spécialiste, Bienvenue ça se pose là), j'ai été surprise de constater à quel point c'est petit ces jeunes mammifères. Ça te tient dans la main dis donc. Et pas lourd avec ça. (Eh oui je découvre la vie).

Je pouvais donc penser à bon droit Ça, c'est fait (non bien sûr, je suis pas la maman de Bienvenue...Non mais enfin tu crois pas que je t'aurais prévenu si j'attendais un enfant ? Et viens pas me demander quand est-ce que je me décide parce que j'en sais rien)...ça c'est fait, passons à autre chose, allons par exemple dîner au resto corse. Cependant, alors que j'hésite entre la planche de fromage-confiture de figues et les trucs à la brousse, voilà ty pas qu'on me fait un enfant dans le dos (non, monamour n'a pas adopté un poisson rouge) : on me refile un bébé. Autrement dit on m'a taguée (Eh oui j'enrichis mon vocabulaire)

C'est à la demande de Yelka (il est important de le signaler) que je vais donc t'exposer le règlement de l'affaire (pourquoi pas en trois fois sans frais...Sans frais de recherche de sujet à exploiter, je veux dire. Parce que si j'étale ça sur trois posts, ça alimente le blog à bon compte, ben oui qu'est-ce que tu crois, tactique trop stratégique. Mais Aurélia le fait déjà très bien (eh oh c'est elle qui l'a dit hein, je critique pas, j'adore les chiens) (à la vapeur), règlement qui stipule aussi que je dois mentionner six choses / habitudes / tics non importants sur moi-même (déjà ça commence mal, je comprends rien : c'est six choses plus six habitudes plus six tics ? auquel cas ça nous fait 18 mentions. Ou c'est au choix ? On peut faire un panachage ? Oui je fais exprès. Mais quand même, sans alourdir outre mesure, six choses hein, c'est vague...Et faudrait voir à pas confondre tic et habitude. Et puis pas importantes, aux yeux de qui ?). Ensuite je dois à mon tour taguer six personnes à la fin de mon billet en mettant leurs liens (ça n'est rien d'autre qu'une vaste opération publicitaire, mon pauvre ami, on est bien peu de chose). Pour finir j'irai avertir les personnes concernées par une petite interpellation sur leurs blogs.

Quand je pense qu'au départ j'avais dans l'idée de te raconter la meilleure façon de faire l'amour discrètement quand tu héberges quelqu'un dans ton salon...Tant pis hein.

Je tombe la veste dans les rames de métro. Toujours. Même, et d'autant plus, si c'est opération sardines, car il y fait encore plus chaud. Je ne comprends pas qu'on reste avec ses gants, son écharpe et tout le bataclan, surtout s'il fait froid dehors, c'est le meilleur moyen d'attraper la crève en sortant. Et pour deux stations ? sachant que le temps de se dévêtir, il est déjà l'heure de se rhabiller ? Non, là non. Et tu sais pourquoi ? Parce que je ne prends pas le métro pour deux stations (si seule une cloison relativement mince te sépare de ton hôte, il convient de procéder à un strip-tease lascif, après avoir convenu d'un thème musical que chacun des deux partenaires fredonnera dans sa tête).

Dans l'ascenseur, si je suis seule, je vérifie ma coiffure dans le miroir. Si je suis avec monamour, je pose ma tête sur son épaule, il penche sa tête sur ma tête et nous faisons au miroir un sourire béat d'imbéciles heureux en essayant de ne pas éclater de rire. Si je suis avec la gardienne je dis Le fond de l'air est frais (pour un plaisir des yeux loin des oreilles indiscrètes, on pourra alors contempler la nudité de son partenaire).

J'utilise le même shampooing aux herbes depuis le début de mon adolescence (non en fait j'en ai racheté depuis) (ah aha que d'humour, c'est pas croyable), car un jour un dermato m'a dit que c'était le meilleur et je l'ai cru (un massage réciproque et des caresses a gogo sont maintenant de circonstance).

J'achète mes cigarettes en paquets souples. Au départ parce que ça rentrait mieux dans la poche arrière du jean. Aujourd'hui parce que ça rentre parfaitement dans l'étui (oui rentrer dans l'étui...Quelle abondance de double sens nous présente la langue française, si c'est pas merveilleux. En outre souplesse est le maître-mot de ces ébats, car un coup de pied malencontreux dans la lampe de chevet pourrait éveiller l'attention de l'hôte qui a depuis longtemps fini de se brosser les dents).

Je prépare soigneusement l'argent pour l'analyste en le mettant dans la poche de ma veste ou de mon pantalon, je n'aime pas farfouiller dans mon portefeuille à la fin de la séance. Est-ce à dire qu'après avoir vidé mon sac sur le divan, je préfère payer avec de l'argent de poche ? (bon là je t'avoue que je vois pas bien le lien que je pourrais faire avec la scène de sexe, vu que c'est un acte on ne peut plus gratuit, on t'a déjà dit que les bébés c'est pas maintenant. Ou alors un truc avec la langue dans la poche...Ouais enfin en l'état actuel des choses, il vaut mieux mettre ses doigts dans la bouche de son partenaire, ça l'empêchera d'exprimer sa joie de façon trop publique).

J'arrive en retard au boulot. Des fois de pas grand-chose, des fois d'une demi-journée. Mais bizarrement (sauf exception exceptionnelle) il n'y a qu'au taf que j'arrive à la bourre (oui bon, point trop de vulgarité je te prie, en plus fais gaffe je crois que le sommier a grincé).

À présent je demande les contributions de The Dekk (je sais pas s'il a encore mangé un yahourt périmé ou quoi...), Nono (bon là je sais que je rêve, et alors ? l'espoir fait vivre), Bob (qui a récemment eu un sursaut)...si ça peut contribuer à remettre la machine en branle, tout le plaisir serait pour moi. Mais aussi celles de Dragibus (il me met des mauvaises notes en m'en faisant écouter de belles), l'Amazone (qui fait du ski en Russie) et pour finir Lui dont je ne connais pas le nom (et qu'on ne me dise pas qu'il l'a déjà fait, c'est pas le même d'abord).

Si tu entends ton hôte tousser, t'affole pas, tu vois comment t'es, tout de suite tu dramatises, si ça se trouve il a juste un chat dans la gorge.