jeudi 16 décembre 2010

♫ Au diable les maîtresses queux qui attachent les coeurs aux queues des casseroles ♫

Maintenant que j'ai tout mon temps je peux me permettre de réfléchir. Parce que figure-toi que je suis en arrêt de travail pour une durée relativement longue. Un mois. Oui alors dit comme ça c'est flippant. Moi-même au début j'en menais pas large. Rester allongée à mi-temps pour que l'occupant à titre gratuit veuille bien passer l'hiver au chaud avant de pointer le bout de son nez, c'est sûr ça inquiète. Au final on s'habitue vite à se faire servir comme une princesse. Plus de ménage, plus de courses, plus de travail. Bon ben qu'est-ce que tu veux, je glande sous la couette et je regarde la neige tomber...et puis je lis environ un livre par jour...et je vais au cinéma, et au resto tant qu'à faire. Non franchement on va pas se plaindre hein.

Alors du coup je réfléchis. Aux couples. Je sais pas toi mais moi la plupart des gens de mon entourage sont en couple. Avec ou sans enfant mais avec cohabitation. Monamour et moi dans le souci de préserver la fougue des premiers temps, on a envisagé de vivre séparément pour mieux se retrouver quand et seulement si on en avait envie. Choisir plutôt que subir tu vois. Mais n'oublions pas qu'en bons petits bourgeois on aime son confort et que le trois-pièces parisien tu peux difficilement te l'offrir tout seul (bourgeois oui mais petit on t'a dit). En plus quand même on se kiffe. Et puis on parvient plutôt bien à se laisser vivre en toute liberté sans emmerder l'autre. Parfois on prend des vacances séparément et la plupart du temps on est très content d'être ensemble.

Oui bon rien d'exceptionnel tu me diras. Mais là où ça devient intéressant, c'est l'opinion de l'entourage. Larvée l'opinion, tu te doutes que c'est pas le genre d'idées qu'on affiche honnêtement. Mais qui, parmi les gens qui nous connaissent, qui, je te le demande, aurait misé le moindre centime d'euro sur notre relation et son heureuse évolution ? T'auras beau chercher...A la décharge de ces braves gens, précisons que les rebondissements, séparations et renversements de situation n'ont pas manqué, ce blog s'en est nourri. Cependant je te prie de croire qu'on a dû fournir, surtout dans les périodes critiques, un bon sujet de cancans et commérages lors de soirées où nous étions absents. Je les vois d'ici. Ben oui évidemment, vu que j'y participe. Pas à mon propre bitchage, je suis pas folle non plus, mais tu sais bien, seuls les plus grands peuvent se targuer de résister à la tentation de dire du mal d'autrui en son absence, c'est tellement fédérateur de s'entendre sur la connerie d'un tiers.

D'autre part je me faisais la réflexion que les conjoints de mes amis je les aime pas des masses en général. Je les trouve ternes, voire chiants ou pas à la hauteur, moches, pas assez cultivés, peu intéressants (oui ben je me lâche) (mais rassure-toi je t'ai fait un panorama, c'est pas la même personne qui cumule) (en même temps les qualificatifs ne sont pas exclusifs hein, on peut très bien être moche et chiant). Surtout je constate que lesdits amis n'en sortent pas grandis, que leur relation amoureuse a même plutôt tendance à les appauvrir et délaver les couleurs si chatoyantes que j'apprécie chez eux. A l'analyse il se pourrait que je sois jalouse, je veux bien prendre ma part de responsabilité. D'autant que ça devient difficile des les voir en solo, comme au bon vieux temps quoi, entre célibataires sans obligation. Sans compter qu'il est de bon ton d'apprécier le conjoint et d'être pote avec lui. Au point qu'on en arrive à fixer des dates où Machin(e) pourra se libérer pour cet apéro que tu espérais tellement passer en tête à tête avec cette personne dont la relation privilégiée et amicale est bien antérieure à sa rencontre avec un substitut de sa mère ou de son père (je me lâche complètement, oui). Et, alors que tu as envie de hurler "Mais t'aurais pas pu laisser ton boulet à la maison !", te voilà obligée de faire bonne figure. Bien sûr je caricature légèrement mais tu auras remarqué que l'ami(e) n'est pas la même personne selon que sa moitié de couple est présente ou non. Après il y a des nuances, des gradations dans la métamorphose, entre celui qui ne change pas d'un iota et celui qui se transforme en inconnu dès lors qu'il est accompagné (et un inconnu avec qui t'as pas vraiment envie de faire connaissance). Dieu sait que j'ai pu faire partie de cette dernière catégorie à certains moments détestables de ma vie passée. Mais j'ai l'impression que ce n'est plus le cas aujourd'hui et ça me désole de le constater chez les autres.

Un autre sport largement pratiqué consiste à dénigrer son propre conjoint. Ne nie pas, on le fait tous. Tu sais, quand il t'a bien énervé et que tu déblatères en énumérant sans reprendre ton souffle tous ses défauts et les griefs y afférents. Je suis d'accord, ça soulage et ça mange pas trop de pain, pour peu que tu te livres à cette gymnastique dans l'intimité d'une oreille amicale, bienveillante et qui abonde dans ton sens avec mesure et surtout sans renchérir, car tu n'aimes pas non plus qu'on dise du mal de ton chéri, toi t'as le droit mais y a des limites. Cependant quand l'ami en question (et crois-moi que j'ai plusieurs exemples en tête, ce qui est plutôt inquiétant) passe son temps à t'expliquer sans relâche, encore et encore, combien sa vie de couple est un enfer, non seulement c'est d'un mortel ennui mais tu ne peux même pas lui dire que tu en es toi-même convaincue et qu'il faudrait songer à y mettre un terme, car au final, qui es-tu pour donner des leçons ? , toi qu'on a pu trouver si mal assortie avec ta moitié et vice-versa...et que sais-tu de ce qui lie les gens ? Ok, pas grand chose. Disons que ça ne me regarde pas. Mais on m'ôtera pas de l'idée que conjoint dans certains cas ça s'écrit en deux mots, n'en déplaise aux pièces attachées.