vendredi 3 juin 2011

♫ Ecoute les orgues, elles jouent pour toi ♫

Ouh là là, mais oui dis donc t'as raison, ça fait un bail qu'il ne se passe rien ici, t'aurais dû me le signaler plus tôt. Surtout que non seulement je me faisais une gloire de pondre une petite note mensuelle nonobstant la ponte antérieure et très prenante du petit mammifère dont je t'ai déjà parlé (oui je suis un ornithorynque) mais en plus j'ai un vrai sujet, passionnant et tout : se pourrait-il que monamour et moi-même formions un couple de vieux cons ?

C'est la question qu'on aurait pu se poser ce soir de week-end où, endormis aux alentours de minuit, sous les rumeurs nous semblait-il assez lointaines d'un dîner entre amis, nous fûmes réveillés vers 2h par les cris hystériques (YOOOOOOOOOUUUUUUUUUHHHHHHHHHHOUUUUUUUUUUUU !!!!!!!!!!!! YYYYYYYYYIIIIIIIIIIIIIIIIII !) provenant de ce qui s'est avéré une grosse fiesta chez les voisins du dessus. Vérification faite, la chambre de mademoiselle A, par sa situation côté jardin, préservait l'enfant de l'agression sonore (cela dit quand elle a décidé de dormir profondément elle plaisante pas, tu peux passer l'aspirateur sous son lit elle bronche pas). La chambre parentale, quant à elle, profitait pleinement de l'ambiance musicale.

Comme deux djeuns à la cool on a commencé par se remémorer les soirées organisées dans le taudis où je vivais au début de notre relation et la tolérance incroyable des habitants de l'immeuble qui jamais ne vinrent se plaindre. Puis histoire de s'impliquer dans une démarche positive et active, pour ne pas dire carrément pro-active (je voulais faire une note entière sur ce mot mais j'ai oublié pourquoi et comment) (je suis aussi un poisson rouge) on a joué au blind test, toujours dans cet esprit si frais qui nous caractérise ah ah ah, et celle-là tu la connais ? ah ouais j'la kiffe trop, allant parfois jusqu'à fredonner et même esquisser un petit déhanché ou un hochement de tête en rythme. Jusqu'à ce que, le pic étant passé et profitant de l'accalmie, chacun reprenne son bouquin avant de sombrer rapidement dans un second sommeil.

Pour en être tirés, vers 4h, par une nouvelle poussée de volume accompagnée, comme il se doit, des cris de ces demoiselles qui, à cette heure avancée, auraient sans doute préféré en proférer d'autres, plus lascifs, mais que veux-tu, quand tu pécho pas, tu chantes très fort (en choeur, faux et avec les soulards) ta frustration. Monamour et moi, bien que nous appréciions le comique de répétition, avons trouvé ça moins drôle. On s'est un peu poussé l'un l'autre, allez va leur dire de baisser le son, mais vas-y toi, non toi...Un peu par flemme de se rhabiller, un peu par lâcheté, un peu par pas envie de passer pour le vieux con, on n'a rien fait jusqu'à ce que la sonnette sonne (comme souvent quand elle passe à l'action). On a hésité deux secondes avant de comprendre qu'elle sonnait chez nous, ben ça alors, et d'ouvrir la porte à un monsieur barbu et fort confus qui croyait que nous étions les responsables de ce boucan de tous les diables (un malentendant donc). De retour dans le lit, on a attendu, vaguement soulagé, que la sonnette sonne au bon endroit. Et ben crois-le, crois le pas, elle a pas sonné, la teuf a continué fort et un peu longtemps et force a été d'en déduire que le barbu honteux était reparti chez lui sans finir le boulot. Non mais quel con !