vendredi 19 mai 2006

Biz biz, à la prochaine

Camarades, y a du nouveau.

Après un entretien téléphonique, mon gynéco à moi, celui qui me pratique depuis fort longtemps, a accepté de m'hospitaliser en urgence lundi soir. Cet homme est merveilleux. Du coup je me vois dans l'obligation de regagner ma province car c'est là qu'exerce mon sauveur. C'est un endroit fourni en mer et en soleil, ce qui en gâte rien. Et ce petit congé-maladie risque fort de muter en congé tout court (mon bronzage qui, souvenez-vous, est tout de même la priorités des priorités, mon bronzage donc lui dit déjà merci). Autant vous dire que je suis ravie. En conséquence la boutique ferme pour une durée indéterminée.

Quant au charmant charmeur chilien, à l'instar du gosse beau, il m'envoie des SMS, phonétiques certes, mais pour le coup c'est volontaire. Extraits :

Komen vas tu ? Pa tro fatigué (si, et pas pour ce que vous croyez. En fait chez lui, il avait un truc thaïlandais de type végétal...J'vous fait pas un dessin, si ? Ça fait rire et ça a un petit effet aphrodisiaque...Bon. Mais moi le lendemain j'ai la tête dans le brouillard, j'ai perdu l'habitude)

On peut ptéte se voir ce soir si té pa tro fatigué (oui y a des redites. Et donc je répète : si, je suis trop fatiguée.) Sinon demain ou ce w.e ! (voilà, comme ça c'est mieux)

Jé hate de te revoir ! Jte fé pleins dbizous ! (oui moi aussi et moi aussi)

Repose toi bien (merci) Jte bizoute de tous les côtés (tout pareil)

Coucou ptite marmotte ! (on se connaît peu mais il a déjà la base : j'ai besoin de beaucoup de sommeil) Jte fé pleins dptis bibis !

Voilà voilà. Vous l'aurez compris, cet homme aime les baisers.

Bon allez camarades, buvez un coup à ma santé et à bientôt !

jeudi 18 mai 2006

♫ Que ne durent que les moments doux ♫

Soirée avec le charmant charmeur chilien.

À noter : il connaît tout le quartier. Il serre plus de mains que Chirac et Sarko réunis...Du coup on s'en est fait offrir (des coups).

D'autre part il avait une soirée barbecue-foot et il l'a zappée spécialement pour moi (en même temps, c'était un barbecue organisé dans un deux-pièces (oui y a des tarés)...Et il aime pas trop le foot. Petit sacrifice au final. Sauf qu'il s'expose à la rancune de son pote. Mais bon je me fais pas trop de souci).

Enfin, son appart est très mignon. Et rempli de vinyls vu qu'il est DJ.

Je ne dirais qu'une chose : j'ai été très honorée...(ça faisait longtemps que je vous avais pas fait un jeu de mot pourri)

mercredi 17 mai 2006

Rendez-vous (vous êtes cernés)

Ah les amis, malgré mes soucis de santé, il faut bien reconnaître que ce monde de brutes nous offre parfois quelques douceurs.

Hier, si vous avez suivi, j'avais prévu de passer au bar en bas de chez moi. D'abord parce que j'aime ce lieu. Mais aussi dans l'espoir d'apercevoir le charmant qui me fait les yeux doux. J'étais accompagnée du même pote que la dernière fois. Oui je sais, j'avais constaté que ce n'était pas une excellente idée pour émettre des signaux de fille célibataire et open (sous conditions, eh oh, j'ai mes exigences), mais faut croire que j'aime reproduire mes erreurs. Et puis c'est un pote quoi, je vais pas non plus me priver de le voir sous prétexte que y a moyen de moyenner...On papote, essentiellement de la meilleure façon de gérer le fléau qui me persécute (figure de style : hyperbole. Non mais je dis ça comme ça si ça peut aider). Car il connaît une sage-femme. Aucun rapport avec la choucroute, mais par relations interposées, sait-on jamais. J'y crois pas trop cela dit.

Le charmant charmeur se pointe. Joie. Il me dit bonjour. Et s'installe avec une fille (la même que la fois précédente. Mais c'est qui celle-ci ? Si c'est sa petite amie, je trouve scandaleux qu'il me drague ouvertement. Ou qu'il me drague tout court d'ailleurs) (oui bon, je fais pas ma jeune fille en fleur qui nierait l'adultère, mais quand même). Le jeu des yeux de velours recommence. Puis d'autres amis arrivent. Ils sont obligés de changer de table, rapport à l'espace, et je constate qu'il prend bien soin de se positionner de façon à ce que je reste dans son angle de vue. Et ça continue, encore et encore. Il fait beaucoup d'allers et venues, car c'est service au bar, et bizarrement il est toujours volontaire pour aller commander. Ce qui lui permet de passer tout près de moi, qui suis tout près du comptoir. Quel hasard...

Au comptoir, une dame, pilier du lieu, est déjà à un stade relativement avancé pour l'heure (il fait encore jour), très sociable donc, ce qui engendre, entre elle, mon pote, le charmant et moi, l'échange de quelques facéties. L'intérieur du bar se remplit car un concert commence. Mon pote se lève (merci, ça c'est de l'amitié) (bien que je ne lui aie soufflé mot de ce qui se trame et qu'il n'ait rien remarqué. Il doit être distrait). Bref instant avec le charmant charmeur.

Alors voilà, son prénom est un mélange de Caliméro (le petit poussin noir) (nul n'est censé ignorer la loi mais personne n'est à l'abri d'une carence culturelle. Alors je précise si je veux), de calimucho (cocktail vin-coca. Faut aimer. J'avoue que ce n'est pas ma tasse de thé, du tout du tout) (idem (pour les carences)) et de Camille (prénom unisexe) (quoi encore ?), sauf que bien sûr son prénom à lui est vachement plus exotique et trop beau. Oui. Il est d'origine chilienne. Il me dit que ça serait bien qu'on se pose un jour tous les deux, parce qu'il croise mon regard et que...(ah bon, nos regards se croisent ? J'me s'rais pas douté) Alors je lui réponds que je m'appelle Ada, que je suis d'origine vietnamienne et que oui, bien sûr, j'habite dans le quartier, on aura l'occasion de se croiser.

Je sors acheter des cacahuètes pour cause de pénurie d'amuse-gueule. Il me demande si je serai là demain : on a rendez-vous ce soir...

mardi 16 mai 2006

N'en jetez plus, la coupe est pleine

Pas d'hospitalisation dans l'immédiat. Mais ce n'est que partie remise, ne soyez pas trop déçus. En tout cas je vous prie de croire que j'en aurais soupé des urgences.

On m'avait demandé de revenir lundi matin. Ce que je fis. Toujours avec ex-monamour. Examen. Il faut opérer, ça maintenant c'est une certitude. Cependant, comme je n'étais pas à jeun (un thé sucré et une clope, c'est pas à jeun), pas moyen d'intervenir dans l'immédiat. Qu'à cela ne tienne, revenez demain à jeun (pas manger, pas boire, pas fumer à partir de minuit). Ce matin donc. Mais là, pas de chance, avec les urgences de la nuit, le bloc opératoire est blindé de chez blindé.

Dis donc, c'est que ça commence à me souler cette histoire. On m'envoie prendre rendez-vous avec un gynéco de l'hosto, qui est informé de mon cas, qui m'examinera incessamment sous peu et me programmera sur un bloc. Périple dans les allées de l'hôpital vu que si c'est simple, c'est pas drôle...La secrétaire m'annonce qu'on ne peut pas me recevoir avant le 3 juillet. Non mais ça va pas du tout ça. J'explique mon cas. J'essaye de négocier. J'échoue lamentablement. À ce stade, dois-je préciser que le désespoir me gagne ?

Résultat : retour à la case départ. Il faut que je trouve un gynéco en ville (comme on dit), qui m'enverra chez un chirurgien, qui programmera une intervention (car - on pourrait presque le déplorer - ma pathologie, certes chiante, ne présente pas un caractère urgent. Ah bon).

On a coutume de dire que nous avons en France les meilleurs services publics de santé. Je ne contredis pas. Simplement je plains les autres...(et je vais hurler ma rage sur le divan avant de passer au bar en bas de chez moi)

vendredi 12 mai 2006

"T'as de beaux yeux tu sais"

Le temps des terrasses est revenu.

Hier soir, après une séance d'analyse qui est passée à la vitesse de l'éclair (c'est marrant la perception du temps...tellement variable et en même temps tellement immuable. Un jour sur le divan je me disais oh là là, mais qu'est-ce que ça passe lentement aujourd'hui, j'ai l'impression que ça fait trois plombes que je parle...L'analyste finit par sortir son rituel Bien. On va continuer la prochaine fois qui met fin à la séance, je me lève, je paye et, mon portable rallumé, je me rends compte que je suis restée une heure au lieu de 25 minutes...Moralité : quand le temps paraît long, c'est parfois qu'il l'est. Par contre j'ai jamais compris le pourquoi de cette séance à rallonge)...une séance éclair donc, mais avec une durée règlementaire, un peu comme quand une nuit semble aussi rapide qu'un clignement de paupière (et je ne parle pas de paupière par hasard, croyez-moi, tout est calculé au millimètre près)...eh bien, après cette séance, me sentant fraîche et dispose, et pour changer un peu car je suis une aventurière de l'imprévu, je me suis rendue au bar en bas de chez moi.

En terrasse, pour profiter du soleil et parfaire ce bronzage que j'ai bien failli perdre avec ces récentes sessions pluvieuses. Mais pas de panique, la situation n'est pas désespérée, ça reste bien doré (ah ben oui, ma vie est pleine de questionnements métaphysiques, comme vous pouvez le constater).

J'étais avec un pote. Ça n'a l'air de rien mais vous verrez que ce détail a son importance. Passe un homme charmant, avec qui j'avais plaisanté une fois il y a longtemps, mais vite fait, pas de réel échange, deux mots à tout casser, même pas, peut-être juste un sourire.

Bon en fait, faut que je vous explique, quand je dis le bar en bas de chez moi, c'est un raccourci, je n'habite pas littéralement au-dessus, tandis que ce jeune homme si, semble-t-il. Et là, en rentrant chez lui, il m'aperçoit et me salue, d'un regard appuyé et l'air agréablement surpris (il est vrai que je n'ai pas été très assidue ces derniers temps).

Puis il ressort de chez lui et rejoint des amis en terrasse. S'est alors déroulé un échange d'oeillades pas piquées des vers, camarades. C'était Quai des brumes en buvant de la blonde. Seulement voilà, j'étais accompagnée et si l'on avait sondé un échantillon représentatif de la population, je pense qu'une bonne partie aurait émis l'hypothèse que le pote en question était mon petit ami. Or non, je m'inscris en faux, point du tout. Mais pas moyen de le faire savoir au charmant là-bas...J'aurais pas pu venir avec une copine plutôt ? Sûr que si j'avais été avec une fille, il serait venu nous parler. Et mon pote le serveur, vous croyez pas qu'il aurait pu bosser ce jour-là ? Eh ben non, jamais là quand il faut. Parce que je suis sûre qu'ils se connaissent. Un habitué et un serveur, forcément ça se connaît.

Près de moi une tablée composée d'éléments exclusivement masculins se prend en photo, refait le monde (activité très répandue dans ce genre de lieu) et fonde un parti politique. C'est assez drôle (sauf qu'il y en a un qui sent pas très bon) surtout qu'ils nous prennent à parti...Bon sang, il pourrait pas être pote avec ceux-là, le charmant, histoire qu'on engage la discussion, l'air de rien...Mais non, il continue à m'envoyer des sourires avec ses yeux...Impression : douce chaleur.

Voilà, le temps des terrasses est revenu. Au coeur de l'hiver, quand on se presse autour du comptoir, le contact est plus facile, merde.

(Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je crois que je vais passer un peu plus souvent au bar en bas de chez moi, bon pas ce soir, j'ai rendez-vous avec ex-monamour, ça tombe mal, mais dès que possible, et seule même.)

jeudi 11 mai 2006

Spécial cas (de Capelovici)

Mes bougres-z-bougresses, il n'est pas 20 heures (quoique, ça dépend du point de vue), on n'est pas là pour s'amuser (quoique bis), mais malgré tout, c'est maître Capello qui vous cause sans couac (ter) (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Souvenez-vous, c'était le temps où on disait FR 3). Aujourd'hui nous nous intéressons à l'expression Faut pas pousser mémé dans les orties.

À l'origine, le Faut Pas Pousser Mémé Dans Les Orties est un mouvement né en réaction au groupuscule sado-masochiste connu sous le nom de Front populaire Post-Moderne Des Libres Opprimés qui militait pour le rétablissement d'un esclavage volontaire des personnes des troisième et quatrième âges. Pour réguler l'accroissement (en 13 lettres, lettre A) démographique, le Front proposait aux individus improductifs une fin de vie douloureuse au service de pervers sadiques usant de tortures raffinées, dont la plus célèbre reste le roulage de vieux dans un buisson d'orties jusqu'à ce que mort et soupe d'orties à base de chair humaine s'ensuivent...

Le mouvement d'opposition lutta longtemps pour l'interdiction du groupuscule mais il fallut attendre la réforme des retraites du gouvernement Raffarin (en 8 lettres, lettre R) (je mets 100 francs dans le nourrain). Depuis, l'expression est entrée dans le langage populaire et signifie : ne pas exagérer, ne pas avoir envers quelqu'un de comportement qui nie les normes sociales. En effet, les vieux peuvent maintenant se tuer au travail sans passer par la case retraite.

La prochaine fois : Monter en danseuse.

Et maintenant, le ni oui ni non...

mercredi 10 mai 2006

♫ Does the body rule the mind or does the mind rule the body ? ♫

Bon. On en était que Ada kiffe trop la morphine. Ami lecteur, si tu débarques sur ce blog, sache que je ne suis pas une junkie, non, reporte-toi plutôt au post précédent et tu comprendras mieux.

Je vous la fais courte : sortie de l'hôpital, baignade interdite pendant une semaine (bon j'avoue, j'ai fraudé. Mais faut dire aussi, pas se baigner aux Antilles hein, on s'ennuie vite...). Visite de contrôle en fin de séjour : tout est nickel. Fin du flash-back.

Samedi 7 mai 2006. Éveillée par une envie matinale (enfin matinale...grasse matinale quoi, vous me connaissez), je m'extrais du lit d'ex-monamour (ben oui, je me trouvais dans son lit, mais par le plus grand des hasards hein...à moins qu'il ne s'agisse d'une coïncidence...oh vous ici ? ben ça alors, si je m'attendais...) et là catastrophe, non mais c'est pas possible, ça recommence ! L'anesthésiste avait raison.

Je rentre chez moi, prépare une petite valise (nuisette, affaires de toilette, livres, pique-nique), téléphone à ex-monamour pour lui confirmer que je vais bien passer le week-end à l'hôpital (ce qui nous fait hurler de rire tellement c'est drôle. L'ironie du désespoir quoi).

J'arrive aux urgences gynécologiques et d'une voix assurée, genre professionnelle de la santé, j'annonce que j'ai une bartholinite. Pourriez-vous m'indiquer ma chambre s'il vous plaît ? Je prends du thé le matin, pas trop grillés les toasts, merci, et sans télé...Comment ça je dois passer par la salle d'attente ?

Deux femmes enceintes y sont déjà depuis plusieurs heures. Elles parlent de leurs envies :

- Moi je mange plein de fruits : des bananes, des mangues, des pommes...

- Oui, et des pêches et des abricots aussi.

- Ah non, pas les pêches ni les abricots. (Elle aurait pas un peu l'esprit de contradiction celle-ci ?) Des kiwis, des prunes...

(Et des scoubidous bidous non ?)

Ex-monamour me rejoint. Les heures passent. La salle se remplit et, dis donc, tous les gens qui arrivent après moi passent avant moi, c'est pas de pot hein, elles sont toutes prioritaires. En fait elles sont toutes enceintes, enfin c'est ce que j'en ai déduit...Entretemps j'apprends que c'est une journée très particulière, ils ont jamais vu autant de monde, c'est bien ma veine...Ben au moins je suis sûre de pas être cocue (oui, en même temps je suis célibataire, ça limite les risques).

Une demi-journée plus tard c'est mon tour. La gynécologue m'examine. Mais c'est énorme ! Alors là non, excuse-moi petite, mais en tant qu'ancienne combattante de Bartholin and co, laisse-moi te dire que c'est bien moins impressionnant que l'été dernier, rien à voir, tu serais pas chochotte toi des fois ? Et ça vous fait pas mal ? (Pourquoi ? Y a moyen d'avoir de la morphine là ?) Ben non, même pas mal...Mais ça serait pas plutôt un kyste ? Ben écoutez j'en sais fichtrement rien moi, je suis pas le médecin, je suis la patiente (je crois que ça n'est plus à prouver, ça fait des plombes que je suis là, alors oui d'accord, avec ex-monamour on se bisoute pour que le temps passe plus vite, mais je l'ai quand même bien mérité mon titre de patiente). Bon, ça n'a pas l'air très urgent. Je vais vous prescrire des antibiotiques et vous reviendrez la semaine prochaine. Si ça ne s'arrange pas on opèrera.

Mouais...ça serait pas plutôt qu'ils ont pas de lit ? Enfin bon j'étais quand même contente qu'il me garde pas...Depuis je me gave de médocs et je scrute mon anatomie à intervalles réguliers. Je ne vous cache pas que je ne suis guère optimiste car force est de constater que ça ne diminue pas. J'aurais même tendance à penser que ça augmente...damned ! Voilà pourquoi il ne faudra pas s'étonner en cas d'absence. Pour résumer : silence radio = Ada à l'hosto, c'est noté ?

Non mais c'est sympa l'hôpital. Étant donné la qualité de la bouffe et les activités diverses et variées à disposition, ça fait cure de sommeil et d'amaigrissement en même temps, tellement pratique...

Et puis j'ai reçu un SMS ô combien réconfortant de la part du gosse beau :

Ah merde pas de chance en ce moment ! (allusion à un deuil récent) Le moral et bon ? (ouais bof, c'est quand même un peu la loose pour être tout à fait honnête, mais on fait aller quoi) Si tu veut parlé (oui je conçois bien qu'il se sente plus à l'aise à l'oral) il n y à pas de problème bon courage les soucis de santé Ce n est pas faciles (bel effort pour l'accord mais encore raté !) bonne soirée bisous

Merci au gosse beau. Son orthographe fleurie suffit à me redonner le sourire.

(J'ajoute que dernièrement j'ai dormi 5 jours consécutifs (de jeudi à lundi pour être précise) chez ex-monamour, on a passé beaucoup de temps en amoureux, il m'inonde (oui bon, on se calme) de tendresse (entre autres, oui) mais sinon, rassurez-vous (en choeur s'il vous plaît) : on-n'est-plus-ensemble.)

mardi 9 mai 2006

♫ Viens voir le docteur, non n'aie pas peur ♫

Votre attention s'il vous plaît, vous allez assister, une fois n'est pas coutume, à une entreprise de démystification, tant pis, y a que la vérité qui compte...

Commençons par un flash-back. Août 2005, jour de mon anniversaire (oui, 82 ans, c'est bien). Confortablement installés sur les larges fauteuils d'Air France...

Non reprenons. Fort à l'étroit sur de minuscules sièges même pas rembourrés (mais on n'avait pourtant pas demandé des places enfants), ex-monamour (les genoux coincés sous le menton, car il est grand pour de vrai) et moi-même nous envolons vers le département d'outre-mer où vit sa famille. À côté de moi un homme entre en prière, aggripé aux accoudoirs car, souvenez-vous, c'était l'année où les crashes d'avion devenaient routiniers et par conséquent les gens avaient trop la trouille et l'ambiance était électrique...

À mi-chemin ou à peu près, de retour des commodités (oui c'est comme ça qu'on dit en langage châtié), j'exprime à ex-monamour ma perplexité face à un phénomène physiologique tout à fait inédit et en texte intégral, à savoir qu'une certaine partie de mon corps, située plutôt entre les jambes, du côté gauche pour être exacte, se met à gonfler et c'est quand même bizarre n'est-ce pas ?

Un peu plus tard, toujours dans l'avion, une nouvelle inspection me permet d'affirmer que oui, c'est sûr, ce n'est pas une illusion d'optique, ça gonfle. Ex-monamour propose de lancer un appel au cas où il y aurait un médecin dans l'appareil. Je refuse ce scénario même pas digne d'un film catastrophe...

Arrivée à destination je me précipite à la permanence médicale de l'aéroport...où je tombe sur un vieux monsieur piquant du nez sur son bureau. Euh bonjour, excusez-moi de vous réveiller, pourriez-vous m'examiner s'il vous plaît ? Ce qui tient lieu de cabinet est poussiéreux, j'hésite un peu à m'allonger, mais bon, à la guerre comme à la guerre. Le vieux monsieur, armé d'une lampe frontale examine, longtemps, longtemps...oui bon ça va aller non ? et s'exclame : ah ben dis donc, j'ai jamais vu ça. Merci de me rassurer, c'est tout à fait ce qu'il me fallait. Alors on fait quoi maintenant hein, gros malin ? Je lui demande de m'indiquer un gynécologue. Ah ben non, pensez-vous, il en connaît pas. Bon. Ben alors vous pourriez peut-être me prescrire des anti-inflammatoires non ? moi j'dis ça, j'suis pas médecin, mais il me semble que vu que ça gonfle...Vous voulez peut-être que je vous tienne la main pour écrire ? Non ? ça ira ? Pendant qu'il rédige l'ordonnance, il me demande où je vais passer mes vacances. Je lui dis que je suis hébergée chez monsieur XXX, que je suis l'amie de son petit-fils. Et là il s'illumine, le vieillard revient à la vie : ah monsieur XXX, mais c'est un ami, un grand ami ! etc etc...Je me dis qu'il va peut-être pas me faire payer du coup, par amitié, et puis aussi, faut bien dire ce qui est, parce qu'il a pas vraiment bossé papy. Mais non, ça fait 23 euros. En me serrant la main, il ne me souhaite pas un bon rétablissement, non, surtout pas, il me demande de passer le bonjour à monsieur XXX. Je suis à peine énervée, presque pas. Je passe à la pharmacie et me rend compte qu'il m'a prescrit des suppositoires. Toujours zen. Les vacances commencent, nous sommes sous les tropiques, la vie est belle.

Un peu plus tard nous savourons un ti punch dans le jardin. C'est pour moi le premier contact avec la famille d'ex-monamour : dites-moi, vous auriez l'adresse d'un gynécologue ? La grande classe.

Je passe une horrible nuit car, outre le décalage horaire, j'ai l'impression (et ce n'est pas qu'une impression) que ça triple de volume. Ex-monamour calme mes angoisses d'un rassurant : de toutes façons on ne peut rien faire avant demain, alors ça sert à rien de s'inquiéter. Bon ben bonne nuit alors. Monamour.

Le lendemain à la première heure nous épluchons l'annuaire. J'obtiens un rendez-vous pour 13 heures. Ok. Ça nous laisse le temps d'aller nous baigner. L'eau est chaude, c'est un vrai bonheur, sous le soleil nos peaux brunissent en deux deux, mais j'éclate en sanglots parce que...c'est quoi ce truc qui déforme mon corps ?

Chez le gynéco. Assise en face d'elle je lui explique ce qui m'arrive. Ah mais ça doit être une bartholinite. Dieu soit loué, j'ai une maladie homologuée. Vous pouvez pas savoir le soulagement...juste parce qu'un diagnostic est enfin posé, juste parce qu'il y a un mot pour expliquer ce que j'ai. On passe à l'examen. Et là, ça rigole moins. Ouh là là, mais c'est énorme (je ne vous le fais pas dire). Normalement ça se traite aux antibiotiques, mais là, va falloir opérer. Quoi ? Could you repeat, please, before I cry...

Elle m'envoie chez un chirurgien. Je grille toute la salle d'attente, comme une princesse. Oui je peux vous opérer, mais pas avant deux jours, je n'ai le bloc opératoire que jeudi. C'est une blague ? Alors, me dit-il, vous avez le choix. Soit vous attendez deux jours, soit vous allez aux urgences. Non mais tu m'as bien regardée ? Tu crois vraiment que je vais patienter 48 heures sans devenir folle ?

Alors quoi ? Ben oui, forcément, les urgences. Surpeuplées les urgences, comme de bien entendu. Une petite fille s'est coincée le doigt dans une porte. Elle ne saigne ni ne pleure. Eh la pharmacie ça aurait peut-être suffit non ? Mais non je suis pas énervée, pas du tout, c'est mon état normal. J'explique à l'infirmière à l'accueil que je dois voir un gynéco. Ah non mademoiselle, vous passez d'abord avec un généraliste et ensuite il vous oriente vers un spécialiste si besoin est. Par contre on peut pas vous dire dans combien de temps...Non mais tu te fous de ma gueule toi, je sais ce que j'ai, c'est une bartholinite grave. Ah d'accord, répond-elle naïve, vous saignez c'est ça ? Non je saigne pas, pauvre crétine, j'ai besoin d'un intervention chirurgicale urgente, d'où ma présence aux urgences, tu saisis mamzlle Neuneu ? Ah dans ce cas, mais de façon tout à fait exceptionnelle, je vais vous envoyer chez un gynécologue. Eh ben voilà, tes deux neurones ont fini par connecter, tu vois quand tu veux...

Gynéco bis. Mais c'est énorme ! (non, sans blague ?) Mais ça vous fait pas mal ? Ben non. Oui, j'ai oublié de vous dire, c'est totalement indolore. Étrange, voyez-vous, car selon les médecins, ça fait hurler de douleur ce truc. Ben chez moi non, je suis trop une résistante.

Entretien avec l'anesthésiste : c'est la première fois que ça vous arrive ? Euh...comment ça ? Sous-entendriez-vous que c'est le genre de chose qui peut arriver plusieurs fois à une même personne dans une même vie ? Et vous croyez à la justice vous ?

Bref, hospitalisation, opération, réanimation. Et là au réveil, au secours, j'ai mal. Ils m'ont ratée ou quoi ? Non, c'est normal, me dit-on, on va vous donner un peu de morphine. Sur une échelle de 1 à 10, vous avez mal combien ? Euh, disons 5...Injection. Petit soulagement. Euh en fait je m'ai trompée, je voulais dire 8. Re-injection. Waow, c'est trop puissant la morphine, je pourrais en avoir pour le dessert aussi ?

(Fin du premier épisode. Prochainement la suite, avec des blouses blanches, du suspense plein de rebondissements et Ada au top de la santé...)

vendredi 5 mai 2006

♫ This is not a love song ♫

Je suis sûre que vous aimeriez avoir des nouvelles d'ex-monamour. Mais si mais si. Alors d'abord, sachez qu'il va bien, sa santé est bonne, ses parents se portent à merveille, sa grand-tante vient de fêter ses 96 ans...Pendant mes vacances il m'a envoyé un SMS me disant qu'il pensait bien à moi. Et à mon retour nous avons passé la journée à acheter des plantes (car ex-monamour aménage son petit intérieur de façon charmante), la soirée à dîner avec des amis et la nuit...bon ben ça va hein...Hier soir encore nous étions en tête-à-tête.

Dis comme ça, ça ressemble à une idylle tout ce qu'il y a de plus règlementaire. Sauf que vous n'êtes pas sans savoir que devant monamour il y a un ex qui gâche un peu le paysage. J'ai moultes fois essayé d'en discuter avec lui, histoire de savoir où tout cela pourrait bien nous mener (au pieu, oui d'accord, mais encore ?) (oh oui encore) (non bon, excusez-moi, je dérape), car nous nous rencontrons de plus en plus fréquemment, de plus en plus longtemps, et même on fait des choses ensemble, comme avant quoi, quand il s'appelait encore monamour tout court. J'aurais donc bien voulu savoir où il se situait dans tout ça...Mais confrontée à ses réponses évasives voire un peu cassantes, du style non non on n'est plus ensemble, j'avais lâché l'affaire et je prenais les choses comme elles viennent, à savoir que je n'ai plus vraiment (un peu mais si peu que ça compte pas) l'espoir ni même l'envie que nous formions à nouveau un couple et, parallèlement, je profite des moments agréables que nous nous offrons. (Bon y a des petits problèmes de concordance des temps dans cette phrase, mais ça tombe bien, y a aussi discordance sentimentale, alors...) (tous les effets de style sont entièrement volontaires, maîtrise totale, c'est compris ?)

Seulement voilà, ex-monamour ne cesse de monter en puissance, comme on dit, et de souffler, après le froid, le chaud. (C'est comme le beau temps, paraît qu'il vient après la pluie. Mais là on nous annonce un week-end de merde rayon météo ; par contre on n'a jamais entendu dire : après le beau temps la pluie, donc je vois pas comment il pourrait pleuvoir tout le week-end, vu que là il fait beau. C'est pas homologué au niveau des préséances et autres formalités de convenance. Oui bon). Il recommence à m'appeler par les doux petits noms qu'il me donnait avant. Il a envie de passer du temps avec moi. Il me répète sa joie de me voir. Il essaye de cacher qu'il est jaloux mais ça se voit (et pourtant je me garde bien de lui raconter quoi que ce soit qui pourrait heurter sa susceptibilité), il insiste beaucoup pour que je dorme chez lui (pendant que je simule l'hésitation : oh je sais pas, je vais peut-être rentrée chez moi, tu sais je suis fatiguée et puis ce sera plus pratique pour demain...Traduction : non mais attends, tu crois que j'ai mis ma plus belle lingerie pour quoi exactement ?). Il trouve que je suis belle et drôle et que je sens bon (mais bon, ça, en toute objectivité et sans fausse modestie, c'est vrai) (si, c'est vrai, quoi ?). Il fait pleins de phrases au futur, du genre Il faudra qu'on aille dîner là, et je te graverai ce CD, et la prochaine fois que tu viendras, etc etc...

C'est une configuration tout à fait bancale. J'ai l'impression qu'il regrette de m'avoir quittée, mais en même temps il ne veut pas revenir sur sa décision, mais il veut me faire comprendre qu'il tient à moi, mais on a chacun sa vie, mais il aimerait pas que je rencontre quelqu'un d'autre, mais je ne lui dois pas fidélité, mais il ne couche qu'avec moi (toutes les sources concordent), mais : on n'est plus ensemble...

Comprenne qui pourra.

Trouvez l'intrus

Date : jeudi 4 mai 2006, 18h20

Lieu : Paris, angle de l'avenue Ledru-Rollin et de la rue du Faubourg-Saint-Antoine

Protagonistes : un automobiliste, un policier, un scootériste et sa passagère

Scène observée :

Un automobiliste costumé-cravaté, au volant d'une Peugeot 307 verte rutilante, conduit d'une main et téléphone de l'autre. Il est arrêté par un policier en uniforme qui lui demande ses papiers. Témoins de la scène, un scootériste d'une trentaine d'années, vêtu d'un bermuda et d'un tee-shirt usé, ainsi que sa passagère, en short et débardeur (non c'est pas moi, moi j'étais sur le trottoir), tous deux dûment casqués, doublent le véhicule. Au passage le scootériste lance : Et en plus pas de ceinture ! aha ha !

Analyse :

Ma première réaction a été une réaction d'empathie envers l'automobiliste. Être pris en flag, c'est toujours désagréable, mais si en plus un inconnu vient se mêler de ce qui ne le regarde pas pour faire monter l'addition, ça devient énervant. Connard, j't'ai demandé comment allait ta mère ?, aurais-je pensé à sa place (enfin pas exactement mais je m'comprends).

Idem pour le policier (avec moins d'empathie tout de même) qui a pu se dire : C'est moi qui relève les infractions, c'est moi qui verbalise, c'est moi qui fait preuve ou non d'indulgence...

Reste la possibilité que, obnubilé par le téléphone portable, il n'ait pas observé l'absence de port de ceinture auquel cas il a pu remercier intérieurement l'inconnu au scooter.

Alors pourquoi cette délation moqueuse ?

J'ai plusieurs hypothèses non exclusives :


  1. l'automobiliste au téléphone conduisait négligemment et a pu mettre en danger le scootériste, d'où la colère de celui-ci. Éternel combat des fragiles deux-roues.


  2. la vue de l'uniforme a déclenché chez le scootériste un sentiment de peur suivi de soulagement - ouf c'est pas moi qu'on arrête. Je rappelle qu'il était casqué et donc apparemment pas en infraction, mais peut-être avait-il autre chose à se reprocher. Ces émotions fortes se sont exprimées sous une forme intrusive et sadique. Ou alors, il n'avait effectivement rien à se reprocher et souffrait du syndrôme du bon élève fayot.


  3. influencé par l'actuelle campagne gouvernementale sur la sécurité routière, le scootériste a pensé faire un acte civique (commence par aller voter, on discute après). c'était une tentative de séduction de sa passagère en usant d'humour noir et d'effronterie. Trop rebelle quoi.


  4. effet de la lutte des classes, de l'inégale répartition des richesses ? Scooter contre véhicule flambant neuf...Vieilles fringues contre costume...Jeunes en galère contre cadre dynamique...La haine ancestrale (et réciproque ?) des pauvres contre les nantis s'est-elle ici illustrée sous les couleurs d'un exutoire vengeur ?
(toi aussi amuse-toi à analyser des scènes de la vie quotidienne. Le monde te paraîtra plus riche et les gens plus proches. Allez...en route pour l'aventure !)

(Je suis sérieuse. Non mais.)

jeudi 4 mai 2006

L'éducation sentimentale

Alors là, si je m'attendais à ça...

Figurez-vous que le gosse beau (oui on va l'appeler ainsi, ça lui convient parfaitement étant donné son physique et son âge) m'envoie des SMS...Comme j'vous l'dis. En se quittant on s'était dit (ça devient un rituel) À bientôt (c'est du comique de répétition). Et voilà ce que je reçois :

30 avril 23h27
bien rentré (je suppose que c'est de moi qu'il parle, car lui il ne rentrait nulle part ce jour-là) tu à pu te reposé à bientot peut etre bisous

30 avril, 23h38

tu fait quoi ce soir ? (rien) tu es de sortie ? (non) je viens de rentré j'ai mangé au resto avec mes parents et je suis déjà au lit (moi aussi) besoin de repos !!...(allusion à peine masquée à nos torrides étreintes du petit matin)

30 avril, 23h47

appelle moi quand tu veut bonne nuit biz (ok bonne nuit)

2 mai, 7h25 (après avoir roulé toute la nuit pour rejoindre sa lointaine contrée)

dur dur la reprise et toi pas trop dur ce matin ? (oh si, terrible la reprise, une demi-journée de retard, rien que ça) à tu une adresse mail ? (oui, je suis à la pointe de la technologie malgré mon âge avancé, hé gamin tu m'as pris pour qui ?) bisous bonne journée

3 mai, 21h50

salut désolé mais je n'ai pas le net pour 3 semaines je suis à XXX j ai un week end dans 3 semaines je n'ai encore rien de prévu je te donnerai les dates où je suis libre et tu me diras ce que tu fait (ah oui ? ah bon) bonne soirée biz

3 mai, 22h57 passe une bonne nuit je vais me couché fait de beau reve biz (bonne nuit)

3 mai, 23h08
tu ne m'à pas dis quant tu était libre (ben j'en sais rien, un peu tout le temps, je fais pas de planning)

3 mai 23h14 je passerai te voir je ne connais pas paris tu me feras visité ?

3 mai, 23h23 je t'embrasse (moi aussi)

Alors bon, ce sont des SMS, certes...Mais quand il y a des accents on ne peut pas mettre ça sur le compte de la précipitation ou de l'inattention...les accents c'est forcément intentionnel. Obligé. Eh bien moi je suis peut-être snob ou petite nature, je veux bien reconnaître que l'orthographe-grammaire c'est parfois/souvent arbitraire mais, eh oh, y a des limites...je suis choquée. Bon j'ai pas non plus monté une cellule psychologique post-traumatique hein, mais quand même. Je précise que le gosse beau est parfaitement francophone, c'est sa langue maternelle.

Alors s'il croit qu'on va escalader la tour Eiffel ou chatouiller les gargouilles de Notre-Dame, il se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Non, je vais plutôt lui présenter un bon pote, Bescherelle de son nom. Au programme : auxiliaire avoir et préposition à, pourquoi et comment ne pas les confondre ; accord des verbes, participe passé ou infinitif ?

J'appréhende un peu cette éventuelle visite dans la mesure où, comme je vous disais, on se connaît pas des masses. En même temps un week-end sous la couette c'est sympa. Et puis si on s'ennuie, on pourra toujours faire des dictées...

mercredi 3 mai 2006

♫ Sea, sex and sun ♫

Ada revient et elle est pas contente.

D'abord, il s'est passé des trucs tristes de la vie, et surtout de la mort, pendant mes vacances. Ensuite je suis rentrée sous la grisaille pluvieuse de la capitale et comme accueil on fait mieux. Bon d'accord, depuis ça s'est arrangé mais c'est pas une raison pour pas râler. À la fin de la récré, on râle, par principe. Et n'oublions pas que j'ai un bronzage à entretenir. Alors soleil à tous les étages ou ça va barder. Ne parlons même pas de la reprise du taff. Non, n'en parlons pas. Parlons plutôt de choses légères et superficielles.

Par exemple, comment, par une douce soirée printanière, je m'en allai (les poings dans mes poches crevées) (non messieurs-dames, car j'ai un certain standing, mes vêtements ne sont point troués...évidemment je n'ai pas le talent d'Arthur mais jusqu'à preuve du contraire je ne suis pas non plus cul-de-jatte) (oui j'exagère, je sais), je m'en allai en joyeuse compagnie boire le verre de l'amitié. Comme on est très très potes, on est obligé d'en boire plusieurs de verres, logique. Nous étions dans un bar chaleureux à la lumière tamisée et aux portions généreuses (pour les habitués) et il y avait un jeune homme que j'avais rencontré il y a de ça une bonne année, voire même 18 mois et plus si affinités.

Ce jeune homme étant de par sa personne l'ami de mes amis, j'avais eu, à l'époque et comme de bien entendu, un a priori positif à son égard, car, c'est mathématiquement postulé, les amis de mes amis sont mes amis...les ennemis de mes amis sont mes ennemis...et les ennemis de mes ennemis sont mes amis (et avec ce genre de formule, t'es trop une bête dans la manipulation des nombres négatifs). Lors de cette première rencontre, lâchons le mot, nous nous étions physiquement plus. Et avions passé une bonne nuit. Très bonne même. Et puis, en blaguant, car on est des farceurs, et pourtant on n'a même pas fait l'école du rire (le sens de l'humour, c'est inné oui ou merde ?), on s'était dit À bientôt, hi hi, sachant qu'avec tous ces kilomètres qui nous séparaient hein, on n'était pas près de se revoir. Pour plus de détails, je pourrais vous dire que l'endroit où il travaille, celui où je vis et celui où nous passons parfois pour les vacances (le seul lieu que nous ayons en commun si vous suivez) sont peut-être équidistants, c'est possible mais j'ai pas fini de mesurer, en tout cas, ce qui est sûr c'est qu'ils sont espacés de plusieurs centaines de kilomètres. Prenons un exemple pour imager notre propos : je travaille à Madrid, il travaille à Rome, nous passons nos vacances à Paris (eh oh je suis pas folle au point de passer mes vacances à Paris, j'y vis) (oui je sais c'est un exemple, je l'ai dit en preum's j'vous ferai dire). Enfin bon, avant de se paumer dans ce dédale de circonlocutions, disons que les probabilités d'une rencontre prochaine, eu égard à nos vies respectives, et toutes choses étant égales par ailleurs, étaient faibles (les probabilités).

Et là, dernièrement, pas plus tard que le week-end dernier, nous nous revoyîmes et nous nous plûmes à nouveau. Et je trouve ça troublant car, voyez-vous, quand je dis jeune homme ce n'est pas une figure de style...c'est un homme oui bon, mais surtout il est jeune. Très jeune. Beaucoup plus jeune que moi (qui suis pourtant excessivement jeune, 82 ans c'est vous dire). Il a 10 ans de moins que moi (donc 72, bravo les matheux). Et encore, je dis 10 ans, c'est peut-être 12, je ne sais plus exactement...Il se trouve qu'il est fort bien fait de sa personne, c'est indéniable ; cependant nous n'avons que peu échangé, je ne sais pratiquement rien de lui, ni lui de moi, je doute que nous ayons de réels centres d'intérêt communs, à part danser jusqu'au bout de la nuit en sirotant des boissons rafraîchissantes...

Et malgré tout, comment dirais-je, nous avons une compatibilité sexuelle époustouflante. En tant que femme libérée je mets un point d'honneur à clamer haut et fort que le désir et l'amour sont tout à fait dissociables, genre je peux aimer platoniquement et m'envoyer en l'air avec le premier venu juste pour le plaisir. Sauf que c'est à nuancer...(preuve que ce n'est pas si facile) (d'être une femme libérée...vous dormez ou quoi ?). Je sais pas pour vous, mais moi pour avoir envie de faire l'amour avec quelqu'un et surtout pour que ce soit réussi, il ne me suffit pas d'admirer plastiquement un beau gosse.

Ben là si.

Et alors mes aïeux, quel feu d'artifice ! Vous voyez le 14 juillet un jour de coupe de monde du foot, au moment de l'abolition de la peine de mort et de la chute du mur de Berlin, tandis qu'on célèbre le carnaval des agités au son joyeux des tambours et trompettes ? Et ben c'est rien à côté.