lundi 12 décembre 2011

Smells like teen spirit

L'homme qui sent bon n'est pas rancunier. Juste un peu jaloux, c'est bien naturel. Je veux dire quand tu te pointes avec le charmant charmeur chilien. L'homme qui sent bon a bien essayé de me faire changer d'avis, ce soir-là mon choix était fait. Malgré tout, la semaine suivante, l'homme qui sent bon est tout sourire. Tu me diras il est marié, il ne peut pas vraiment exiger l'exclusivité.

En sortant de l'hôtel après une nuit acrobatique et sans sommeil, une de ces nuits qui te laissent les muscles endoloris et la position assise inconfortable (insère ici des points de suspension qui en disent long), en sortant de l'hôtel, échevelée et légèrement hagarde, j'ai toujours la crainte de croiser l'assistante maternelle qui s'occupe de mademoiselle A. Tu imagines, elle avec son cabas, en route vers le marché où elle s'approvisionne en primeurs pour mon enfant, et moi, une grosse trace de sperme sur le visage (insère ici des points de suspension très suggestifs). Il serait bien plus pratique que l'homme qui sent bon vienne chez moi. Oui, mais à de rares exceptions près, c'est le père de mademoiselle A qui joue le baby-sitter et bien que nous entretenions des relations plutôt cordiales, nous n'en sommes pas encore au stade où l'on peut baiser sous le même toît mais pas l'un avec l'autre. Je suis donc assez impatiente qu'il trouve un logement (actuellement il est retourné chez sa mère et je ricane, j'ai bien le droit) afin que mademoiselle A aille dormir chez lui de temps en temps et que je puisse ramener qui je veux à l'issue de mes sorties fiévreuses du samedi soir.

L'homme qui sent bon n'est pas rancunier, disais-je. Il a même de délicates attentions. C'est la mi-temps (environ 7h du mat), le lit est un champ de bataille pas du tout morne plaine (le drap du dessus est dessous, celui du dessous par terre, les oreillers je ne sais plus) (non, pas dans mon cul, ce n'est pas possible à ce moment-là) (oh là là tous ces points de suspension !).

L'homme qui sent bon : Je vais passer deux semaines à Alger pour les fêtes, je sais que tu y es déjà allée, je voudrais te ramener un cadeau. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

Ada : Oh c'est gentil ça, je ne sais pas, qu'est-ce qu'il y aurait comme truc typique ?

L'homme qui sent bon : Ben justement, c'est le problème, y a rien à Alger en fait...

L'homme qui sent bon est drôle aussi donc je trouve.

Oh je t'entends d'ici : l'homme qui sent bon par ci, l'homme qui sent bon par là, et vas-y qu'il est drôle et vas-y qu'il est gentil, tu te serais pas entichée de lui par hasard ? Eh bien je t'arrête tout de suite car j'ai plusieurs casseroles sur le feu figure-toi, deux exactement, un grand moustachu d'une part et un éphèbe à la peau mate d'autre part, alors hein. Sans modération on t'a dit.

mercredi 7 décembre 2011

♫ Je les visite un par un Éric dans leur ordre alphabétique ♫

Laissons de côté mes états d'âme Éric et parlons plutôt de l'état de mon cul (oui oh ne joue pas ton prude allez allez).

Je disais à une amie l'homme qui sent bon, je ne me souviens pas vraiment ce qu'il vaut esthétiquement et comme elle répondait, le voyant arriver, mais il est beau en fait !, je n'ai pu faire autrement que lui donner raison. L'homme qui sent bon me met dans un état d'excitation assez rare. Résumé des épisodes précédents : on fréquente tous deux la même piste de danse, on s'y retrouve régulièrement, mais sans conclure, car chez lui il y a une femme et chez moi un bébé. En général, on se sépare au moment de la fermeture et la soirée alimente les plaisirs solitaires (j'ai envie de dire toi-même tu sais).

Et puis ce soir-là : Tu viens avec moi ? on va boire une bière à côté. À côté c'est un bar rebeu (t'ai-je dit que l'homme qui sent bon est d'origine algéroise et que mon séjour professionnel récent dans sa ville natale l'a mis en joie ?). Il est 5h (Paris ne s'éveille pas du tout en ce dimanche de novembre), il faut frapper et montrer patte blanche. Au rez-de-chaussée rien à signaler. Je suis intriguée par le sous-sol : l'homme qui sent bon m'explique que c'est une sorte de cabaret où l'on danse avec des filles de joie. Il ne manque plus que les chemins de fer alors ! m'exclamè-je innocemment. Ah mais y en a, y en a, et il en verse dans l'emballage d'un paquet de cigarettes qu'il me glisse dans la main.

Sur le trottoir, à la fermeture, nous décidons de partager un taxi. Je ne sais comment sa main s'est retrouvée dans ma culotte, sa langue dans ma bouche, dans mon oreille un murmure Viens on va à l'hôtel, partout son parfum, au taximan Vous connaissez un hôtel dans le quartier ?, à moi Tu es d'accord, on va l'hôtel ?, entre mes jambes toujours sa main, oui je suis d'accord, mon souffle dans son cou, bien sûr que je suis d'accord, que j'essaie de contenir, archi d'accord, ainsi que nos soupirs. Et toujours son parfum, sa bouche et encore sa main.

Quand l'heure est grave (je suis mère célibataire bordel), quand les jeux sont faits (je sais que ce blog a fait ses choux gras de nos atermoiements et revirements mais cette fois entre le père de mademoiselle A et moi, la rupture est définitive), en d'autres termes quand rien ne va plus comme prévu (j'avais quand même un semblant de projet à long terme avec cet homme-là, mine de rien), une bonne petite séance de baise, ça te renarcissise la carcasse. Bien sûr ça ne dure qu'un temps. C'est pourquoi j'ai l'intention de consommer sans modération.