vendredi 18 mai 2007

♫ Everyone loves the fun, everyone comes by ♫

J'ai tout fait comme tu m'as dit parce que, au cas où t'aurais pas compris, je pense que tu es de bon conseil et que tu as bien raison (je profite que tu fasses le pont, que tu prennes pas la grosse tête).

D'abord j'ai cru être sauvée et me passer de ton aide. Bonjour vous ! En absence de réponse de votre part, je tiens à savoir si vous souhaitez me revoir un jour ?! Excellente question, merci de l'avoir posée, la réponse est non (bon en fait j'en sais rien, enfin si, je suis pas contre, mais vu la conjoncture, vaut mieux s'abstenir que j'me dis, laissons du temps au temps, ça veut rien dire et en attendant le temps passe).

En fait, on a toujours besoin d'un plus petit que soi, ou d'un plus gros, ou d'un plus moche, c'est un truc exprès pour se consoler d'avoir besoin d'un autre, du coup tu lui trouves des défauts et t'as l'air moins con. Mais je parle pas forcément de toi hein, commence pas ta parano, après je sais plus où j'en suis, déjà que je vais avoir du mal à te raconter là...Donc j'en suis qu'à ce stade où la réponse cash est donnée, normalement ça devrait s'arrêter.

Si tu as froid jte réchaufferais, viens ! Mais il est bouché ou quoi ? Et sans transition. À aucun moment je n'ai parlé de température, je te promets, à aucun moment. Ou alors il est fou. Voilà, ça y est, je comprends tout, cet homme est fou. Il ne faut pas entrer dans son jeu, je fais comme si j'avais rien entendu et comme tu as été plusieurs à le suggérer. Silence radio.

Jé tjrs envie dte voir. Oui je crois que j'ai bien compris le message. Silence radio.

Mon envie de te voir passera, ne tinkiète pas...Avec le temps va tout s'en va...Prend soin dtoa ! Ah ben tu vois, ça marche comme sur des roulettes ta méthode de faire le mort, le gars a l'air de s'auto-réguler, il se fait une raison, c'est nickel chrome. Continuons à ne rien dire, je crois que c'est bon là.

Je suis avec ma ptite nièce, elle adore kan jlui dit Potchô ! Potchô ! Ça me fait penser à toi...Ça me passera...Oui bon, pour les besoins de la démonstration, je suis dans l'obligation de te dévoiler de grands pans de mon intimité mais on va pas s'attarder cent ans sur le fait que je fasse des risettes comme un nourrisson quand on me dit Potchô potchô. Merci bien. Non mais allez, arrête maintenant, t'es relou. Je reprends. Notons ici une petite rechute bien maîtrisée. C'est comme arrêter de fumer, plus on essaye, plus on a de chance d'y arriver. Il est sur la bonne voie. Je garde le silence.

Dans le métro qui me conduit chez l'analyste, il appelle. Je dis (comme tu peux le constater, je décroche. Je t'explique : je compte passer à la deuxième phase, celle du dialogue. C'est pas hyper logique, je sais, mais comprends-moi aussi, y a eu dialogue et prise de décision, puis il fait comme si de rien n'était (en me recontactant), alors moi aussi (en me taisant), mais au bout d'un moment faut revenir au dialogue, je vois pas tellement d'autres solutions, je vais pas le zapper à l'infini, faut qu'il arrête, et puis c'est toi qui me l'a conseillé je te rappelle), je dis : je ne t'entends pas, je suis dans le métro. Il dit : ok je te rappelle. Un dialogue de sourd un peu, en effet, ça se tient. En sortant de chez l'analyste je trouve sur mon répondeur une chanson ♫ Do you believe she said that, I said I hate myself and I want to die ♫, Cat Power pour ne pas la nommer, évidemment une chanson qu'on n'a pas du tout kiffée ensemble (il aurait choisi la danse des canards par exemple, l'effet n'aurait pas été le même. Bizarrement). Un SMS aussi : Jtinvite à boire une bière parce qu'il pleut et ça mouille ! Passons sur la relation de cause à effet, l'heure est aux explications dans le blanc des yeux.

Au bar en bas, devant une bière, je dis que c'est fini. C'est fini. On n'est plus ensemble. C'est fini. Comme on avait décidé. C'est fini. Voilà. Il dit qu'on peut rester amis. Ah mais oui, tout à fait, seulement est-il bien sûr que ce soit possible ? Moi je ne suis pas sûre. Il soupire. Au bout de plein de bières il dit : bon on y va ? en désignant son chez-lui. Je sais que je suis lourde mais je veux être claire. Oui oui, c'est bon, allez, tous en chemins de fer, et puis on va chez Diego quand y en a plus, et puis on retourne chez le charmant et moi je veux pas qu'on passe au pieu. Parce que je veux être fidèle (j'embraye en phase 3, dite du plan d'urgence) et que j'ai pas envie en plus, ça fait deux bonnes raisons. Et maintenant je rentre chez moi (il est 3 heures du mat, j'aurais jamais le temps de finir mon bouquin avec tout ça).

Si tu voulais me refaire mal, c'est fait. Non je voulais pas, mais personne veut faire du mal, personne, on n'est pas des sadiques. Seulement c'est comme ça. J'en reviens à la bonne vieille politique de l'autruche.

Si t'arrives à dormir, moi pas...Si tu m'envoies des SMS toute la nuit, c'est sûr que ça va pas être facile. Mais bon, je fais semblant.

Puis il appelle, comme quoi il aurait dû m'empêcher de partir et je suis tellement défoncée que je commets une erreur en disant : écoute maintenant on dort, on discutera demain. Mais il n'a pas l'air de relever, il s'énerve et il me raccroche au nez.

Tu na pas damour pr moi...Contrairement à moi. Tout ce ke ta cé ta me donner peur daimer ! Oui bon, n'oublie pas qu'il est très tard et qu'on est bien attaqué. Néanmoins le sens global m'apparaît et je m'endors vers 5 heures, très pratique pour arriver à l'heure au taff.

Le lendemain ça continue, y a pas de raison : Passe me voir en sortant du taf stp? Jve pas rester sur un goût amer avant de partir ! Jpars demain matin. Je réponds ok, mais je pourrais pas rester longtemps. Dans ma tête on se dit deux trois mots vite fait pour aplanir et fignoler le truc et tout le monde il est content.

Pour finir, c'est du grand n'importe quoi, c'est signé Ada. J'aurais peut-être pas dû y aller, j'en sais rien. Mais devant mon jus de tomates, toujours au bar en bas, je le regarde et j'ai un retour (pas du refoulé, non. Quoique...), un retour de quoi d'ailleurs ? De culpabilité de le laisser tomber mêlée de désir ? Bref ça s'embrase tu sais, comme ce bonze qui s'est immolé par le feu, là-bas, et dont le coeur est resté intact malgré tout, regarde bien : je m'allonge sur le futon (en sacrifice ?), c'est très réussi, et après je m'en vais retrouver monamour.

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