lundi 14 mai 2007

Nulla est medicina sine lingua latina

Je suis un peu emmerdée quand même.

Ouais j'ai des problèmes, qu'est-ce que tu crois ? Pas gravissimes (tu vois, les superlatifs comme ça, ça me rappelle une prof de latin, quand elle parlait en français t'avais encore l'impression que c'était du latin. Cela dit sans amertume aucune envers cette magnifique langue tout ce qu'il y a de morte, donc bon déjà respect, surtout que le latin ça aide vachement à comprendre le français et c'est bien la seule utilité qu'on peut lui trouver vu que le latin, sans vouloir t'offenser, même avec beaucoup d'efforts, franchement, tu captes rien, étant donné que tu peux pas vraiment te fier à la terminaison des mots pour les mettre ensemble, ni à leur place dans la phrase, je vais pas te raconter ma vie mais bon, le latin c'est beaucoup de choses à apprendre par coeur et tant qu'à faire je te conseille plutôt la poésie, ça fait culture gé en même temps, tandis que la conjugaison des verbes déponents...bon tu vois quoi...enfin je te laisse seul juge...) (non mais allez c'est trop kiffant le latin, dis à tes enfants qu'ils en fassent, sinon y aura plus d'oxygène sur la planète) (en plus après tu peux dire ipso facto, ça claque. Ou alors hic et nunc. Voire, à la fin de ta vie, quand tu commences à maîtriser, grosso modo. Oh ça va, on peut rigoler. Normalement au bout de vingt ans d'apprentissage t'arrives à Parcere subjectis et debellare superbos, ce qui donne à réfléchir, car en l'occurrence tu te sens plutôt faible et pas tellement épargné, mais bon, c'est subjectif n'est-ce pas).

Ouais donc j'ai des problèmes. Pas aussi graves que si la météo se mettait définitivement au gris et alors qu'adviendrait-il de mon bronzage ? je te le demande. Non, on n'en est pas là. Mais pas loin.

Parce que la dernière fois je te faisais la liste de plein de gens et tout, et dedans y avait des SMS du charmant charmeur chilien. Mais loin de moi l'idée d'imaginer qu'il allait continuer à m'en envoyer toutes les deux heures. Vu que j'avais répondu négativement. Mais ça l'a pas découragé si t'en crois ce florilège :

Pensée douce...(bon là ça appelle pas de réponse, facile)

Kwooaaa kwoO ?! (encore facile, il parle au pingouin donc je réponds : On va bien, on va au ciné)

Bon ciné ! Passez me voir quand bon vous semble...(je m'abstiens de répondre "jamais", je pense que t'aurais fait pareil si tu connais un peu l'histoire de la fontaine)

Ça tdi un apéro pr pingouin ?! ("je suis pas dans le quartier")

Jimagine ke tu dors...Moi pa encore...Ve tu me rejoindre ?!

Bonjour Mademoiselle ! Voulez-vous partager un moment avec moi ?!

Là ça fait déjà un bail que je ne me donne même plus la peine de répondre. Et ça me met mal à l'aise. Qu'il insiste comme ça. C'est pas son genre. Et puis je pensais qu'on avait mis les choses au clair. Alors je sais pas trop...Y a l'option : non mais faut lâcher l'affaire maintenant, allez au revoir. Ou alors plus soft, mais je vois pas comment faire. Genre : oui nous nous sommes aimés, tout ça, mais nos chemins ont divergé, donc les histoires de verge c'est fini (non hein ?). Ou : j'ai plus envie de toi, sinon crois-bien que je donnerais suite...Ou encore : je veux être fidèle, vade retro (on l'avait oublié celui-là, ça te fait au moins quatre expressions en latin, t'es content ?).

En attendant que tu trouves une solution (ouais ben tu participes s'il te plaît), je te raconte ce que monamour m'a subitement dit, dimanche au réveil : "Tu sais Ada, je te pardonne pour l'Écrivain". Hum...Dans ces moments-là tu te sens très con, surtout quand t'as envie de répondre : "non mais oh, pour qui tu te prends, comme si c'était une faute". Mais en fait tu peux pas dire ça, eh non, c'est comme ça. À la place tu peux caser : Ego te absolvo a peccatis tuis, in nomine patris, et filii, et spiritus sancti. Lui il dit Amen et tu vois bien que ça sert le latin.

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