lundi 11 février 2008

"Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?"

De temps en temps, à intervalles irréguliers, le charmant charmeur chilien prend des nouvelles. Jpense a toi...Et ö ptit pingouin, jespère ke vous allez bien...Je lui réponds. Ou pas. Ça dépend. Mais c'est agréable, ce fil ténu qui nous lie, nous relie, oh le joli fil entre nos coeurs passé (c'est la fête à Alain en ce moment hein). Non parce que bon, les ex on a dit non mais ça empêche pas de s'intéresser à leur sort (oui je sais, je m'enfonce, je dis plus rien) (tiens d'ailleurs figure-toi que j'ai bu des coups avec l'Écrivain récemment) (mais là c'est pas pareil, je le considère pas comme un ex lui, ça n'a rien à voir). Bref. En général ça se limite à quelques mots tels l'exemple ci-dessus cité. Tu vois quoi, rien de bien méchant. Au contraire.

Et puis la semaine dernière, vlà ty pas que je reçois pas moins de trois SMS à la queue leu leu, oui trois, parfaitement, ci-après numérotés de 1 à 3 afin que les choses soient claires. Et nettes.

1)...Abandonnés, nous le sommes, certes, comme des enfants égarés dans la forêt. Alors comme ça, d'entrée de jeu, ça fait penser au Petit Poucet, le fameux conte de Charles Perrault. Ben oui hein, perdus dans la forêt, a priori, dans la culture un peu commune et quasi universelle, t'associes au Petit Poucet...Tu vas quand même pas me dire que tu penses d'abord au Blair Witch Project ? Ah j'te jure...Bon, poursuivons dans l'analyse. Tonalité sombre, t'admettras. La forêt c'est toujours menaçant comme symbole, le lieu de tous les dangers, où la lumière est absente, au même titre que l'espoir. Sans oublier la notion centrale : à savoir le fait d'être complètement paumé, genre mais dans quel monde on vit ? et où tout cela va-t-il nous mener, dépourvus que nous sommes du moindre repère ? Pour synthétiser c'est pas la teuf (oui je sais, j'ai un esprit de synthèse très développé).

2) Quand tu es devant moi et que tu me regardes, que sais-tu des souffrances qui sont en moi et que sais-je des tiennes ? Ah tu vois, qu'est-ce que je te disais ? Souffrance, maintenant. Et interrogation métaphysique. Car finalement, hein, que peut-on vraiment connaître de l'autre ? Sous-entendu : rien. Mais c'est vrai que c'est pas en se dévisageant qu'on risque d'y arriver, vu que l'habit ne fait pas le moine je te rappelle.

3) Et si je me jetais à tes pieds, si je pleurais et si je racontais, saurais-tu plus de choses de moi que de l'enfer, quand quelqu'un te raconte qu'il est très chaud et terrible ? Et voici venir le grand thème de l'incompréhension réciproque, de l'incommunicabilité, du partage impossible, de l'isolement. Car si tomber le masque ne suffit pas, si même la parole n'est pas un langage commun, si seule l'expérience personnellement vécue dans sa chair a un sens...alors, synthétiquement encore une fois, on est mal barré.

Je t'avoue qu'à tout cela je n'ai dit mot. Parce que répondre laconiquement 1) certes, 2) pas grand-chose, 3) non...je sais pas pourquoi, je l'ai pas senti. Dans l'hypothèse où ces SMS sont tirés d'un texte préexistant (ce qui n'est pas démontré, bien que je ne reconnaisse absolument pas le style du charmant charmeur chilien), j'aurais pu envoyer à mon tour une citation, baudelairienne tant qu'à faire, genre "Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !". Mais non.

Et puis ce matin, un SMS se faufile sur l'écran : Un lundi peut en cacher un autre...Sache qu'un train t'attend trj. Ça me ferait plaisir de refaire un voyage avec toi...Là je dis oui. Enfin non, me fais pas dire ce que j'ai pas dit. Simplement là je le reconnais le charmant, dans toute sa splendeur. Parce que c'est beau quand même hein. Mais bon, même si on dirait bien que le malin Petit Poucet a tracé des lignes dans la forêt pour se remettre dans les rails...t'emballe pas trop quand même : à vue de nez ça parle surtout de chemin de fer.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Donc lui il était bel et bien en train de voyager en train avec le Petit Poucet.. L'écriture c'est comme les cailloux, faut changer de genre de temps en temps, c'est pour l'usure..

Oui bon, je sais.. je sors.

The Dekk a dit…

...Au fonds des bois, derrière un arbre, le petit Poucet...Ok je sors aussi...

Ada a dit…

yelka < ah oui il a dû prendre le train, surtout vu l'heure matinale d'envoi du dernier SMS. Par contre le style, je crois que c'est plus dur pour changer d'aiguillage, ça a tendance à te coller à la peau, à moins de faire un travail volontaire

the dekk < Pas mieux