Bon ben ça va être long c't'affaire...
Je pensais benoîtement que ça passerait comme c'était venu, vite. Qu'avec le temps ça diminuerait. Et c'est le cas en partie. Mais ça revient au moment où je m'y attends pas, en pleine nuit. Des rêves dont je me souviens même pas en plus, j'enrage, mais qui me laissent dans un état que je croyais dépassé. Ou en plein jour. Quand je me sens d'un seul coup tellement vide et indifférente à tout.
Ah on s'marre qu'est-ce que tu crois.
Mais ce n'est pas anodin ce que tu vis là, me dis-je en moi-même, tu as subi des pertes dont on ne se remet pas facilement (ah ben je constate en effet) et il n'est ni stupide ni honteux de prendre le temps d'en faire le deuil. Oui je me dis tout ça parce que dans ces cas-là, on a tendance à culpabiliser, à s'en vouloir de se laisser aller, à marteler des "reprends-toi" aussi inefficaces que dépréciatifs.
Paul Auster l'a dit hier à la télé.
Au journaliste qui lui demandait pourquoi, systématiquement, ses personnages perdaient un enfant, ou une femme, ou les deux, mais pourquoi ? hein pourquoi ?, il a répondu que la perte était selon lui la pire expérience que pouvait vivre un être humain. Ouais. Pire que de pas manger à sa faim tu vois. Enfin ça il l'a pas dit mais on peut imaginer. Donc moi là telle que tu ne me vois pas, je vis la pire expérience possible according to mister Auster. Qui parle bien français soit dit en passant. Mais ne change pas de sujet veux-tu.
Il a dit aussi que parfois ça va pas et il arrive pas à écrire. Et dans ces cas-là, il boit et fume beaucoup. Comme moi. Et il regarde plein de films et il lit plein de livres. Mais là, à mon avis, c'est le stade où ça commence à aller moins mal. Ou je dis ça pour me rassurer ? Non parce que je me remets doucement à lire, une histoire de la Guadeloupe, une histoire de l'empire romain et puis hier j'ai acheté le dernier Dennis Lehane ; il m'a l'air fichtrement bien foutu. J'ai vu, au théâtre, la Trilogia della Villeggiatura, trois heures qui passent comme l'éclair, tout en italien surtitré en français mais on s'en sort.J'ai fini par aller voir le film des frères Coen, pour faire contrepoids léger à Hunger, qui pourrait, ceteris paribus, invalider ce que j'ai dit sur la faim juste avant non ? (tu vois ce que c'est ? parce que sinon tu dois rien comprendre)
D'ailleurs tu te souviens de ce bouquin d'Auster, L'art de la faim ?
Un jeune homme arrive dans une ville. Il n'a pas de nom, pas de domicile, pas de travail. Il est venu dans cette ville pour écrire. Il écrit. Ou, plus exactement, il n'écrit pas. Il se laisse mourir de faim. (Dixit Paul Auster dans L'art de la faim sur La faim de Knut Hamsun)
Comme quoi hein, y en a qui cumulent.
Je pensais benoîtement que ça passerait comme c'était venu, vite. Qu'avec le temps ça diminuerait. Et c'est le cas en partie. Mais ça revient au moment où je m'y attends pas, en pleine nuit. Des rêves dont je me souviens même pas en plus, j'enrage, mais qui me laissent dans un état que je croyais dépassé. Ou en plein jour. Quand je me sens d'un seul coup tellement vide et indifférente à tout.
Ah on s'marre qu'est-ce que tu crois.
Mais ce n'est pas anodin ce que tu vis là, me dis-je en moi-même, tu as subi des pertes dont on ne se remet pas facilement (ah ben je constate en effet) et il n'est ni stupide ni honteux de prendre le temps d'en faire le deuil. Oui je me dis tout ça parce que dans ces cas-là, on a tendance à culpabiliser, à s'en vouloir de se laisser aller, à marteler des "reprends-toi" aussi inefficaces que dépréciatifs.
Paul Auster l'a dit hier à la télé.
Au journaliste qui lui demandait pourquoi, systématiquement, ses personnages perdaient un enfant, ou une femme, ou les deux, mais pourquoi ? hein pourquoi ?, il a répondu que la perte était selon lui la pire expérience que pouvait vivre un être humain. Ouais. Pire que de pas manger à sa faim tu vois. Enfin ça il l'a pas dit mais on peut imaginer. Donc moi là telle que tu ne me vois pas, je vis la pire expérience possible according to mister Auster. Qui parle bien français soit dit en passant. Mais ne change pas de sujet veux-tu.
Il a dit aussi que parfois ça va pas et il arrive pas à écrire. Et dans ces cas-là, il boit et fume beaucoup. Comme moi. Et il regarde plein de films et il lit plein de livres. Mais là, à mon avis, c'est le stade où ça commence à aller moins mal. Ou je dis ça pour me rassurer ? Non parce que je me remets doucement à lire, une histoire de la Guadeloupe, une histoire de l'empire romain et puis hier j'ai acheté le dernier Dennis Lehane ; il m'a l'air fichtrement bien foutu. J'ai vu, au théâtre, la Trilogia della Villeggiatura, trois heures qui passent comme l'éclair, tout en italien surtitré en français mais on s'en sort.J'ai fini par aller voir le film des frères Coen, pour faire contrepoids léger à Hunger, qui pourrait, ceteris paribus, invalider ce que j'ai dit sur la faim juste avant non ? (tu vois ce que c'est ? parce que sinon tu dois rien comprendre)
D'ailleurs tu te souviens de ce bouquin d'Auster, L'art de la faim ?
Un jeune homme arrive dans une ville. Il n'a pas de nom, pas de domicile, pas de travail. Il est venu dans cette ville pour écrire. Il écrit. Ou, plus exactement, il n'écrit pas. Il se laisse mourir de faim. (Dixit Paul Auster dans L'art de la faim sur La faim de Knut Hamsun)
Comme quoi hein, y en a qui cumulent.
6 commentaires:
Je vois bien ce que tu veux dire. C'est comme moi cet automne, avec le 4-2 du PSG au Vélodrome. Le lendemain j'étais guilleret et tout, et puis ça m'a rattrapé, et là j'ai compris qu'il fallait faire face et puis ça irait mieux. Là ça va mieux mais quand même. Du coup comme livre je lis "au fil de l'eau" de Marienneau et au lieu de n'être qu'un livre du dedans de téléphone, c'est aussi pas mal écrit, avec des éclairs de langage et tout, toujours bon à prendre.
C'est le auster de "l'invention de la solitude"???
Il est pas mort???
Il écrit encore???
Bref sympatoche ton bloggyblog,de réel qualité d'écriture (nan je suis pas prof nan),tu devrais écrire un bouquin ça ferait un tabac, pire que gavalda.
Bref tout ça c'est bête et gentil et c'est tout pour aujourd'hui!
L'anonyme( a ce qu'il paraît).
Je te souhaite plein de courage, et pis surtout plein de courage et de temps poour deuilliser comme il se doit.
C'est important.
A faire, avec plein de bisous avec des strass et toussa plein de choses qui brillent et qui font chaud au coeur. Pour une reine, c'est normal.
Sune Patosse < alors d'abord c'est quoi ce pseudo Bob, tu peux m'expliquer ?
C'est ça hein le contre-coup comme on dit...l'effet retard que tu te prends dans la gueule quand tu t'y attends plus, le deuxième effet pas kiss pas cool.
Au début je croyais que tu parlais de parfum (pas le livre, les boutiques) et puis j'ai compris. Petite, après mon histoire avortée avec Cloclo, je voulais épouser Jean-Louis Aubert. Puis Bertignac. Tu as de saines lectures (même s'il y a beaucoup de drogues là-dedans non ?)
Anonyme < oui, tout à fait, celui-là même. J'avais arrêté de le lire après Tombouctou parce que c'était vraiment plus possible. Tombouctou, il faut le savoir, c'est de la merde, n'en mangez pas. Et puis y a de ça un an ou deux, on m'a prêté Le livre des illusions et on s'est réconcilié. Mais je n'ai toujours pas lu ce qu'il a fait ces cinq dernières années.
Et merci, anonyme, merci
Yelka < Merci poulette, je suis touchée de ton assiduité à m'envoyer de chaleureux encouragements. J'en suis même surprise parfois, agréablement je veux dire bien sûr.
Par contre y a un truc qui va pas. Je t'explique. Toi t'as bien compris que j'étais une reine, pas de problème. Mais monamour, quand je lui demande du fond de la couette : ah au fait tu pourras ramener une bouteille d'eau de la cuisine ? ou Tiens tu me passes mon bouquin là ste plaît...Comment se fait-il que lui, il réponde avec un petit air genre mi-ironique mi-empressé : oui ma princesse, tout de suite ma princesse ? C'est pas compliqué quand même, je suis une Reine nom d'un chien !
Pour l'agréable, c'est que l'expérience des uns ne fait pas celle des autres mais contribue à l'empathie, même si elle est toujours là.
Quant à TonAmour, Pinaise... Faut-il que tu lui demande une bouteille de champ' et caviar pour qu'il comprenne ??
Sinon, tableau vesquant : tu lui répond : merci mon Prince de Lu.
(oui bon ben j'aurais pu faire mieux mais malalatêt a bloqué mon neurone)
sun patosse, c'est une locution grecque (ayant appris que le latin t'excite, je cherche encore d'autres moyens) qui te signifie mon soutien. Par contre pour le livre (en fait c'est au fil du temps, tu auras rectifié), il me faut publier un démenti : elle devient vite insupportable. Moi aussi j'étais amoureux d'Aubert, puis Bertignac, mais pas d'elle et tu vois finalement j'ai bien fait.
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