mercredi 19 septembre 2012

♫ Des eaux troubles soudain troublent mes sens ♫

Dans la série Vie parallèle des hommes illustres, vous trouverez ci-dessous le compte-rendu, partiellement rédigé à chaud, des deux soirées annoncées dans l’article précédent.

Soirée avec l'homme-au-nyme

L’homme-au-nyme arrive vers 21h. Je l’attends en écoutant de la musique sur le canapé. Il dépose un léger baiser sur ma bouche, exactement comme quand nous nous voyions tous les jours. Je ne lui en veux pas pour son coup de colère un peu ingrat, je ne l’aime pas assez pour être touchée par nos différends. Nous reprenons donc les choses où nous les avons laissées. Nous échangeons les dernières nouvelles, qui tournent beaucoup autour des enfants, y compris celui que - grâce soit rendue à la médecine - nous n’avons pas eu ensemble. Tu es belle, tu sens bon, elle te va bien cette robe, dit-il. Nous fumons (et c’est érotisant). Nous baisons (beaucoup et bien, malgré l’IVG en cours, car même la sodomie, avec lui, est réussie). Il ne dort pas à la maison. Il occupera mon appartement pendant que je serai en vacances. Nous ne nous verrons pas pendant un mois.

Soirée avec E.

Je suis encore dans ces états cotonneux, proches des cieux (et notamment le septième) que tu vois du hublot, blancs et neigeux, enveloppants et moelleux. Je m'y vautre mentalement. S. est arrivé le premier, baguette et saucisson hallal sous un bras, punch maison sous l'autre (n'en déduis rien, S. est juif). E. fait une arrivée plus tardive, avec son vélo que nous montons dans l'appartement car il a oublié l'antivol. Nous croisons au bas de l'escalier de service les dealers qui tiennent les murs et qui connaissent bien l'homme-au-nyme (je ne doute pas un instant que celui-ci sera dûment informé par Radio Trottoir des visites que je reçois). J'ai sorti l'ordinateur dans le jardin pour l'ambiance musicale, il fait doux. Quand la voisine, vers minuit, nous demande de baisser un peu la voix, nous rentrons dans le salon, S. dans le rocking-chair, E. et moi sur le canapé. S. feuillette un livre sur l'orgasme féminin, je lis à E. quelques lignes de Pénélope au bain pour lui montrer que les lectures pour la jeunesse sonnent parfois très érotique, avec du chocolat fondu et de la mousse. La petite coquine est toute contente, lui sussurè-je (non !!??! s’exclame-t-il). E. prend en main la souris pour le traditionnel blind-test, S. fait des aller-retour entre lui et moi, qui finalement m'allonge sur le lit. 5h du matin, je me félicite d'avoir laissé entendre à mon chef que je risquais d'être absente le lendemain. E. vient s'étendre près de moi, il examine mes livres de chevet, je me serre un peu contre lui. Rideau de courte durée durant lequel S. s'éclipse.

(SMS du Jeudi 2 août 11h11 Tuilage parfait, je suis parti sur la pointe des pieds (vous dormiez), bonnes vacances pleines de chouilles improvisées, bises)

J'entends claquer la porte, je me lève pour fermer les volets, brosser mes dents et ôter mon pantalon. E. pose sa main sur moi.

E. : C'est ta cuisse ?
Ada : Oui mais dis-moi, tu m'inquiètes, tu hésitais avec quoi d'autre ?
E. : C'est juste que je la trouve très tonique.

Contrairement aux fois précédentes, nous avons pris le temps de dormir un peu (une heure à tout casser, mais tout de même) et nous sommes pleinement conscients de nos actes. La séance de caresses est très longue (d'autant que l'IVG en cours interdit l'option pénétration) (y compris sodomie, toi je sais pas, mais moi comme ça de but en blanc...) (et avec l'homme-au-nyme alors ? tu me diras) (et je te répondrai Ouais ben c'est pas pareil d'abord) (conclusion : toujours zéro pénétration avec E.), il n'oublie aucun centimètre carré de ma peau et pour la première fois nous nous embrassons. Il éjacule sur mes fesses. Nous prenons un petit déjeuner dans le jardin avant de nous souhaiter de bonnes vacances. Nous ne nous verrons pas pendant un mois.

9 commentaires:

Cristophe a dit…

Ça manque d'un peu de sentiments tout ça.

Anonyme a dit…

Dis-donc choupette, figure-toi que je viens de lire un livre où il est écrit "ce que j'ai fait, aucune bête ne l'aurait fait" et "l'amour, c'est regarder ensemble dans la même direction" et des trucs comme ça que tout le monde dit mais qu'en fait ça vient de là. Et puis, bon, c'est bien écrit. Je te le recommande.

Anonyme a dit…

la sodomie c'est de l'amour ?

Anonyme a dit…

Eh bien eh bien... on aura attendu longtemps, mais ça redémarre fort tout ça. Fichtre.

Nononyme

Anonyme a dit…

Et aussi "c'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné". Alors tu vois.

A part ça, la sodomie, bien sûr que c'est de l'amour ! qu'est-ce que c'est que cette question ? c'est même un partage plutôt intime. Même le candaulisme, partage intime paradoxal, c'est de l'amour. La sodomie peut être aussi du sexe. Ca peut être pas moins bon.

Al Mistral a dit…

Ouahhhhhh
C est dingue, ça fait bien... Pffff voire plus que je ne t ai pas lu..... 2009...2010....

Bon toujours aussi cru et néanmoins touchant de sincérité.

La frustration a du Bon, quand elle developpe l imagination....
Et comme on dit chez nous, la bourre est dans le pré, ou sillone moi le lard avec ton dard....

Au plaisir de te relire

Ada a dit…

Cristophe, je m'en tiens en effet dans cette note au pur récit et non à l'analyse

Anonyme, vas-y balance le titre, tu m'as, par la citation, alléchée

Anonyme, anonyme t'a répondu et je souscris totalement. J'ajoute et précise que si ta question sous-entend que j'accepte plus la sodomie avec les gens que j'aime, comme une preuve d'amour que je leur donnerais, la réponse est non.

Nononyme, merci. Je ne sais si la suite sera à la hauteur.

Al Mistral, te revoilà ! mais oui c'est dingue ! quelle agréable surprise ! (toi non plus tu n'as pas changé)

Anonyme a dit…

L'auteur de la citation : un cancre refusé à l'école navale, qui a fait aviation par frustration, et qui est devenu un des plus grands pilotes français. Tu y es choupette ?

baleine a dit…

Terre des hommes, Saint Exupéry