mercredi 7 novembre 2012

♫ Skies above can't be stormy, since that moment of bliss, that thrilling kiss ♫

E. est arrivé alors que j’étais au téléphone avec le père de mademoiselle A. Il a mis les bières au frais, a posé la bouteille de vin sur la table de la cuisine (chaque fois que je viens chez toi j’amène une bouteille de vin et chaque fois j’oublie de la sortir de mon sac et je me la trimballe toute la journée qui suit, aujourd’hui je n’oublie pas), a retiré sa veste et son écharpe, a frappé à la porte des toilettes afin de s’assurer qu’elles étaient libres, en est ressorti peu après pour se servir une bière qu’il a ouvert avec le briquet traînant sur la table basse. Il s’est assis sur le canapé.

Je l’ai rejoint et comme d’habitude je ne sais plus comment nous avons entamé la conversation. Il s’est levé plusieurs fois pour se réapprovisionner en bière – j’étais au whisky. Il est retourné aux toilettes, son téléphone a sonné, il a fini la discussion dans le couloir de l’entrée, appuyant sur le mauvais interrupteur. J’ai dit Hey tu as éteint la lumière. Il a dit en souriant Non non je suis pas chez ma sœur…J’ai fumé à la fenêtre, je l’ai vu regarder ma jupe. Il devait être minuit passé quand nos mains se sont touchées. Il a de grandes mains douces, fines et soignées. Il est passé au whisky. À 4h22 il m’a demandé de l’appeler pour repérer son portable, il s’est déshabillé pour me rejoindre dans le lit.

Je ne sais plus ce que nous avons fait avant de nous endormir. Je me souviens parfaitement en revanche de la grasse matinée crapuleuse qui a suivi. C’est un peu notre spécialité les grasses matinées longues et crapuleuses. Il était derrière moi, les mains enserrant ma poitrine, il avait le souffle court, il a soupiré T’as les seins qui gonflent, puis Je veux pas jouir tout de suite. À 13h30 je me suis levée pour prendre une douche et préparer un petit déjeuner. Je ne savais pas exactement à quelle heure il me faudrait récupérer mademoiselle A. Il n’avait pas de programme défini et j’ai eu l’impression qu’il avait envie de rester mais qu’il craignait de déranger. Au moment de son départ je lui ai machinalement tendu la joue et j’ai eu l’impression qu’il aurait aimé un vrai baiser.

Je suis allée voir Amour, puis J’enrage de son absence. J’ai beaucoup pleuré (pendant et après).

Titus m’a retrouvée dans le bar à côté du cinéma, nous avons dîné tardivement en partageant un tournedos saignant et moelleux. Nous sommes allés dans le bar un peu plus loin, celui qui sert de préambule à la piste de danse. J’ai dansé, bu, acheté de la coke à l’homme qui sent bon.  Chez moi j’ai fait plein de blind tests à Titus qui à  aucun moment n’a perdu patience, j’ai accepté que l’on baise aux alentours de 8h30 en lui disant Ah ouais c’est pas mal comme descente, ça c’est un bon moment. Il a répondu Avec toi tous les moments sont bons. Et je me suis dit que ce serait tellement plus simple si j’étais amoureuse de lui. On a dormi trois heures, je me suis levée pour prendre une douche et préparer un petit déjeuner. J’ai été soulagée que Titus comprenne assez vite que je n’avais pas envie de passer l’après-midi avec lui.

J’ai proposé à E. qu’on se voie ce soir, il ne peut pas, tu t’en doutes, mais pour la première fois il exprime un ressenti dans sa réponse Ça aurait été avec joie (quelle joie que cette potentielle joie !) et il m’invite à dormir chez lui samedi après l’anniversaire de S.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai pas osé aller voir Amour. C'est dommage car ça doit être un très bon film. D'un point de vue cinématographique, je veux dire. Pour le reste, trop... trop réaliste on va dire.

J'aime sinon ta capacité à dissocier baise et amour. Je ne fonctionne pas comme ça. Je passe du coup à côté de plein de bons coups.

Nononyme

Cristophe a dit…

Tu es la première personne que je "vois" émue par le film Amour. Je me demandais si ça pouvait exister.

Ada a dit…

Nononyme, Amour est un des plus beaux films que j'ai vus.
La dissociation baise/amour est réputée très masculine, nous sommes deux originaux, chéri.

Cristophe, oui ça existe ! et ça reniflait beaucoup dans la salle...

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.