vendredi 20 octobre 2006

♫ Ain't got no / I got life ♫

Après la distanciation façon c'est pas moi, réconcilions nous avec nous-mêmes, retour du jeu du je et de la parenthèse en folie. Allez on va pas se laisser abattre comme des arbres (tu dis quoi ? Parce que moi je dis des arbres à abattre. Alors tu dis quoi mmm ?).

Hier soir j'achète des lames de rasoir pour le charmant charmeur chilien parti en rendez-vous d'affaire. Je développe un peu pour que tu vois bien l'évolution : je fais des courses pour lui, je les dépose chez lui et j'y reste, en écoutant Nina Simone. Quand il rentre, il retire son costard genre je vais passer à une tenue plus décontractée, normal quoi...mais ça dérive en strip-tease le truc...eh oui, voilà, il me fait le coup du futon...

Ce matin, dixit le charmant, je mange du clown. Déjà "je mange" constitue en soi un événement (le matin, s'entend, tu m'as quand même pas pris pour un pur esprit ? Oh ben tu vas être déçu alors). Je sors même acheter les croissants. Bon j'oublie le jus d'oranges mais personne remarque alors si tu pouvais la fermer, viens pas me casser la baraque merci.

C'est un matin tranquille, bien que pas coréen du tout, un matin rare, pas un matin pour rien. Pour que tu situes mieux, quand le réveil sonne je suis même pas fatiguée (oui j'ai dormi 10 heures, et oui un peu dans la fuite, et alors ? c'est le résultat qui compte). Week-end exclus, c'est le genre de matin qui arrive une ou deux fois par an...En plus le charmant et moi on est synchro.

Parce qu'au début début, il lui taffait pas, donc quand on dormait ensemble, je m'arrachais du lit en pestant intérieurement contre ces feignasses de chômeurs tandis qu'il entamait une bonne grasse matinée.

Puis il s'est mis à bosser la nuit et là, ben on se voyait pas des masses et quand par le plus miraculeux des hasards on se retrouvait dans le même lit, t'imagines bien qu'on dormait pas.

En ce moment il a des horaires dits normaux, comme moi (si tu savais comme j'ai progressé, tu serais fier de moi) (bon j'ai un scrupule là, comme souvent, mais franchement j'ai la flemme de tout mettre au féminin en option. M'en veux pas trop. Si, en bonne chienne de garde, tu n'es ni pute ni soumise, sache que moi non plus).

Ce qui fait qu'on prend un petit déjeuner ensemble un jour de taff. On est tout ébaubi d'être en forme et pas speed. Et on se marre bien mais je te raconte pas, sur toi ça marcherait pas, c'est une question de pH de la peau, et dieu sait qu'on s'a dans la peau (ben t'as une meilleure façon de le dire peut-être ?)

Puis j'arrive au taff. Les ascenseurs sont en panne. Bien. Sachant que j'ai l'insigne avantage dans un immeuble de grande hauteur, tout de suite ça calme. Je vois les affichettes annonçant qu'à cause de l'inondation de la veille, va y avoir du sport. Ce que je t'ai pas dit, c'est que la veille j'ai pas taffé. Donc je sais pas trop bien ce qui se passe. Mais je m'exécute.

Et quand j'arrive dans mon bureau au milieu des nuages (j'exagère, t'emballe pas), j'apprends que j'ai échappé au pire. Ouais. On me raconte le sinistre, comme quoi y a eu mobilisation générale pour sauver les meubles et les apparences tant qu'on y est (Willy aussi, t'excite pas...sans oublier le soldat Ryan. Le vin et le pastis d'abord quand même, tu permets. Et l'amour bien sûr) et que ça saute ! Tout ça, je te le rappelle, SANS ascenseur, alors aujourd'hui tout le monde a des courbatures et y en a ras-le-bol, sans compter qu'on se retrouve maintenant avec des sans-bureau fixe qui viennent squatter, c'est quoi ce bordel merde ! Eh bien laisse-moi te dire que ça me fait rire à gorge déployée, oui parfaitement, j'en rajoute pas.Vois-tu, y a pas trente-six façons de faire fi de la mort. Tu peux faire l'amour. Et tu peux rire un bon coup (ben oui c'est lié).

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