lundi 23 octobre 2006

♫ Faites monter l'aventure au-d'ssus de la ceinture ♫

C'est qu'on commençait presque à s'engluer dans la guimauve à force. Et vas-y que ça cajole (le geai), et ziva que ça roucoule (le pigeon). Mouais. Or (nithologue) ça n'est jamais si simple. Ben non. Je vais te faire un petit rétrospectif édifiant, histoire que tu mesures à quel point je suis éprise au piège. T'en veux ? T'en as.

Le début du début. Ada et le charmant charmeur chilien se rencontrent. En note liminaire ils s'accordent sur le fait que la fidélité, faut pas trop compter dessus. On est là pour s'amuser. Investissement minimal, c'est tout bénef.

Le milieu du début. Ada mène péniblement sa double barque entre le susnommé et ex-monamour qui attache encore un peu au fond quand elle y pense. En d'autres termes elle tient le cap tandis que le charmant esquisse un virement de bord sur l'air amoureux du j'te kiffe, viens on vit ensemble et on fait des petits Totoro. Ada se laisse légèrement fléchir mais oh, du calme, pas trop non plus.

Maintenant je te raconte samedi soir. On est au resto avec Phénix qui aborde un sujet totalement inédit, tu vas pas le croire : il nous cause de sa rupture. Ça faisait longtemps. On peut quand même pas lui en vouloir. Juste des fois on lui dit : maintenant ça suffit, peux-tu nous faire un compte-rendu de Barthes et ses fragment amoureux ? ah non trop connoté. Tiens, qu'est-ce que tu penses de l'interdiction de fumer dans les lieux publics ?

Autant te dire que ça marche pas trop, le pauvre, je voudrais bien t'y voir (non, en fait non). Alors on se fend de quelques conseils et fines analyses, le genre de trucs dont il se fout complètement (sauf quand on se surpasse en psychologie qui te touche là où tu t'attends pas) vu que tout ce qu'il veut, c'est parler d'elle, et de lui, et d'eux, et voilà. J'exagère mais bon, tu vois...Le charmant, pleine démonstration de délicatesse, coupe : de toute façon l'amour ça existe pas, y a que du cul.

Franchement moi ça m'a laissée sur le cul (excuse la répétition, elle est désolée). Oui figure-toi que cette phrase m'a profondément atteinte. Dans mon amour-propre, je le reconnais. Un peu de fierté là où il faut parce que quand même on n'est pas que des bêtes. Mais aussi dans mon amour tout court.

Ensuite le charmant regrette de dire de telles conneries et je lui pardonne bien sûr mais c'est trop tard, à l'intérieur le mal est fait et demain l'apocalypse. Le charmant, qui a bien senti qu'il y avait eu comme une faille et qui (attends je suis touchée mais encore lucide) en est secrètement flatté, est aux petits soins...

Plus tard, disons le lendemain pour bien faire, on regarde In the mood for love. Oh ben tu sais ce que c'est, des gens qui se croisent dans l'escalier et qui vont acheter des nouilles chez le rebeu du coin, pas de quoi en faire une soupe...Tu te mouches dans le PQ, même pas mal.

La fin du début (à moins que ce ne soit l'inverse, je me connais, j'aime bien tout foutre en l'air, je peux me paramétrer auto-destructrice si je veux). J'accorde beaucoup (vraiment beaucoup. Énormément si tu préfères) d'importance aux mots. Et je sais pas expérience (83 ans mon petit, prends-en de la graine) que le sens d'une phrase n'est pas égale à la somme des sens des mots qui la composent. Donc cette phrase malheureuse du charmant n'est peut-être pas à prendre au pied de la lettre. D'ailleurs il fait tout pour en effacer les effets. Et je me souviens d'un autre dit du même : il y a ce qu'on dit et il y a ce qu'on vit. Ouais ouais ouais.

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