mercredi 29 novembre 2006

Les limbes du Pacifique

Vendredi (ou La vie sauvage n'est pas là où on l'attend).

2 heures au téléphone avec ex-monamour. 2 jours sans donner signe de vie au charmant charmeur chilien. Apéro avec mon pote. Il attend avec impatience un SMS de sa belle. Au diable la fierté mal placée, il lui en envoie un, elle répond, ils ont rencard. De mon côté j'ai fini par en envoyer un au charmant, lui disant que bon, y a de l'éloignement dans l'air de part et d'autre, qu'il s'étonne pas que je me fasse discrète. Je rentre chez moi.

Le charmant me propose de le rejoindre au nouveau bar. J'y vais en révisant mes positions (pas au sens de changer hein, non, au sens de réviser ses leçons). Je prends conscience un peu tard d'une évidence pourtant flagrante : c'est pas au nouveau bar qu'on peut avoir ce genre de discussion, on connaît trop de monde. Concert, tout ça. Je danse une valse avec un des Latinos, le charmant joue aux échecs. Soirée on ne peut plus classique. Une nana m'accoste, il s'avère qu'on travaille au même endroit (je me disais aussi...). Son pote se lance dans un festival de blagues de mauvais goût. Tu ris ou pas (dans la famille Dutroux je demande la fille...Pioche). Le charmant m'attend dehors et dit : je me prends la tête sur nous (ah oui ? qui l'eût cru ?).

Alors que toujours aussi classiquement, je suis attablée chez le Turc devant quelques frites, on pourrait se dire que voilà, on y est, on va causer. Eh bien non, car mon pote appelle, des sanglots dans la voix : sa belle a mis un terme à l'histoire. À ce point c'est plus des coïncidences, ça devient cosmique là non ? Cosmique mais pas drôle. Je l'enjoins de venir boire un verre avec nous, on est juste à côté (oui, parce que sa chérie, enfin son ex, est une voisine du charmant...Merci qui ? Merci Ada. Enfin...). Il refuse. À demain alors hein ? Puis prise de remords je me précipite dans la rue où je le vois s'éloigner sur son scooter, je cours un peu derrière en criant son nom mais c'est trop tard. Alors on va se coucher. Comme si de rien n'était.

Samedi (pas trop).

Je taffe et je suis pas contente. Je merde un peu dans mon planning, étant persuadée qu'on a 3 heures de pause entre la plage du matin et celle de l'après-midi. Eh ben non, y en a que 2. Conséquemment je me pointe 1 heure à la bourre : je les trouve en totale panique (ils sont perdus sans moi) (je les comprends, moi c'est pareil), mais tellement soulagés de me voir réapparaître que personne ne songe à me reprocher quoi que ce soit.

Ensuite activation du plan d'urgence : je consacre toute ma soirée à mon pote, qui tient pas trop mal le coup, brave petit soldat. À peine arrivée chez moi, vers 3h du mat, SMS du charmant : Jvien drentré ! Si tu ve me rejoindre té la bienvenue ! J'y vais, et tu t'en doutes, c'est pas ce moment qu'on choisit pour discuter.

Dimanche (toujours pas).

Réveil tardif. Le charmant a un déjeuner familial (enfin vu l'heure, ça devait plutôt être un goûter). Je décline l'invitation. Je veux dire, si je prends du recul, c'est pas pour me fader la belle-famille...charmante au demeurant (les chats sont pas issus de chiens, cochon qui s'en dédit, chouette alors).

J'opte pour une balade le long du canal, au soleil, avec ex-monamour. J'en suis sûre : ce mec c'est l'homme de ma vie ; moi je suis la femme de sa vie ; et nous le savons. Le problème c'est qu'on peut jamais être sûr de rien. Alors qu'on se met en route pour dîner, SMS du charmant : Jtinvite a mangé ! ça tdi ? auquel je réponds : Avec plaisir mais pas ce soir, une autre fois ! Et je passe la nuit chez ex-monamour.

Lundi (non plus).

Impossible d'ouvrir ma porte sur laquelle est placardée : Madame, Monsieur, vous avez été victime d'une effraction. Votre dépanneur a effectué une fermeture provisoire des lieux sur appel du commissariat de Police. Restant à votre disposition, vous pouvez nous contacter 7 jours/7 et 24H/24. Merci ! Ah bon. Très bien (en fait à ce moment-là je dis des gros mots dans ma tête, mais j'ai pensé que : Ah bon, très bien, ça faisait autrement classieux).

Je trouve également une convocation policière : Madame Ada est priée de bien vouloir se présenter à l'adresse suivante pour dégradation de porte. He ho, j'y suis pour rien moi, je suis la victime, faudrait pas oublier, et tant qu'à faire, s'ils pouvaient reformuler leur lettre-type, je sais bien que l'écriture c'est pas leur métier, mais bon, histoire de lever toute ambiguïté quoi.

Le serrurier répare tout ça. Je me rends (non mais je répète, je suis la victime) à l'adresse suivante où on me dit : ah désolé, c'est pas ici, c'est là-bas, les collègues se sont trompés. L'erreur est humaine. Oui oui oui. Ben des fois j'aimerais mieux avoir affaire à des machines. Enfin bref. Entre l'instit qui s'est fait insulter par un parent d'élève et la mère inquiète de sa progéniture en garde à vue, je dépose plainte. Ma chaîne hi-fi s'est envolée (m'en fous, elle était hantée) et c'est à peu près tout. Le plus chiant c'est qu'ils ont mis les placards en vrac et je dois me retaper une laverie pour la peine, j'ai pas trop envie de porter des fringues où ils ont fourré leurs pattes. Le soir je retrouve le charmant au nouveau bar, tout compatissant, mais du coup, encore raté ! on ne parle pas de nous.

Si tu veux mon avis, j'ai dans l'idée que, bien qu'il nous reste encore quelques bons moments au lit, cette histoire va paisiblement se déliter...

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