Tu te souviens ? la dernière fois je te racontais comment, devant mes yeux ébahis, il faisait encore nuit alors que j'étais moi-même levée, et ma résolution consécutive de ne plus m'éveiller avant la nature. Eh bien il était dit qu'on allait me faire mentir.
Nous étions au départ tous les quatre autour d'une table. Maintenant que le bar s'est rempli, je fais la tournée des camarades et, sans trop savoir comment, je me retrouve derrière le comptoir, avec le patron. Alors si tu veux savoir, y a moyen de moyenner avec le patron. Mais c'est pas mon genre (le patron, parce que moyenner, tu me connais).
Déjà il fait nuit. Ensuite il fait froid. Le froid de l'hiver plus le froid de la fatigue, ça fait beaucoup. Je me déplace tel un escargot (point de vue vitesse) un peu nerveux (point de vue irritabilité). Arrivée chez moi je prépare mon sac...en dépit du bon sens (trop de culottes, pas assez de soutif). Bien sûr j'oublie ma brosse à dents. Force est de constater que je n'ai pas toute ma tête...Cependant je gère pas mal les priorités. D'abord le sac. C'est fait. Puis se tenir éveillée. Douche. Thé. Cigarettes. En route pour l'aventure.
Dans le Orlybus je sombre dans un état de semi-conscience, en gardant à l'esprit que non, malheureuse, faut pas dormir...le gars à côté se lève brusquement, ah merci c'est justement là que je dois descendre.
Alors je vais acheter à manger. C'est pénible ces conventions qui font qu'entre 6h et disons 11h, si t'as faim, tu dois te contenter de croissants et autres viennoiseries que j'en ai rien à cirer, moi, je veux du salé. Et les alcoolos ? vous y pensez un peu aux alcoolos en gueule de bois ? C'est bientôt Noël merde, m'en fous de la charité sur ordonnance, mais un peu d'ouverture d'esprit non ? Au final je me rabats sur un sandwich club poulet-crudités (en la personne d'une demi-tranche de concombre), qui coûte une fortune mais ça fait du bien, je reconnais.
À destination (1h de vol, 1h de sommeil, c'est toujours ça de pris), je prends conscience des variations de la vie. Y a pas si longtemps, quand j'allais là-bas, j'arrivais par le train, je m'installais dans la voiture qui m'attendait, le chauffeur me tendait un spliff en guise de bienvenue et j'arrivais toute youhou même pas peur. Aujourd'hui je prends l'avion, déjà explosée par une nuit blanche de chemins de fer, les temps changent...
Le lendemain c'est la teuf où on se fait des cadeaux sauf que c'est l'anniversaire de personne. Le lendemain c'est encore la teuf, mais cette fois je bois que du whisky, beaucoup oui, mais uniquement, vu que c'est pour moi le petit déj faut pas déconner.
Devant ma porte m'attendent ex-monamour, ses yeux de velours et ses nombreux atours. je voudrais que de l'ex, il ne reste que l'amour. Peut-être. Un jour...
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