Contrairement à ce que j'ai pu imaginer, le gars à la guitare est un homme (non ça j'avais vu, merci) tout ce qu'il y a de socialement intégré, d'affectivement équilibré, de sexuellement satisfait. Tant mieux.
Je rencontre ses amis musiciens et comédiens (les intermittences du spectacle n'empêchent pas la permanence de l'artiste). On m'offre une rose. Il m'informe : alors lui, il fait une fixette sur les Asiates. Bon. Mais surtout sur les Japonaises. Ah, ouf. Et l'autre là, tu le rembarres d'accord ? Il faut pas lui parler, il est trop con ; tu peux coucher avec tous les autres sauf lui...Eh ben voilà des paroles qui me font rire.
Dit comme ça, on pourrait croire que ça roule. Mmm. Sauf que non. Tu vas dire que je suis jamais contente, que je fais rien qu'à me plaindre...dis ce que tu veux, t'as encore ta liberté d'expression et de pensée, te gêne surtout pas, de toute façon je t'explique quand même.
Le gars à la guitare, lui, s'escrime à me démontrer combien c'est chouette chouette chouette de dormir dans la chaleur de l'autre, de se réveiller sous ses caresses tout ça. Mais bien sûr que je le sais, eh gamin, tu crois tout de même pas que tu vas m'apprendre la vie ?
Et je ne peux pas croire que ça s'origine dans le fait que, alors que sa télé me demande Quel adjectif désigne ce qui se trouve au bord d'un lac, il m'entende, du fond de sa baignoire, répondre lacustre (oui je parle à la télé. Et j'aime regarder les pubs. Mais j'ai pas de télé, c'est pour ça aussi)...non je ne peux m'y résoudre (bon ben reprends la phrase du début, moi j'ai pas le temps). Et puis merde il est pas spécialement con non plus, y a qu' voir sa culture de grand voyageur, sans compter la générale dont il est plutôt bien pourvu.
Donc j'en déduis qu'il est amoureux. En même temps j'ai pas grand mérite, vu que ça aussi il arrête pas de le dire. Et non seulement il est amoureux, mais il voudrait que ce soit réciproque...j'te jure, les hommes ont de ces exigences de nos jours. Comme si la volonté avait quelque chose à voir là-dedans. Alors moi je maintiens la distance, toujours, qu'il s'emballe pas trop quand même, puisqu'il y a peu de chance que je monte en puissance. On s'amuse bien et tout mais je suis pas amoureuse. Je vais pas m'excuser non plus !? Et la théorie du Tu te blindes trop, non, pas en l'occurrence, fais-moi confiance.
Lui : Ah une petite BD sous la couette, le bonheur...
Plus tard, alors que je finis par me dégager de ses bras (oui parce qu'au bout d'un moment ça file des crampes) (après l'avoir tirée) (t'ai-je dit que l'analyste me trouve si-nique en ce moment ?) il dit :
Tout est là. Trouver la bonne distance.
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