mardi 9 octobre 2007

♫ Le ciel était couleur de pomme et l'on mâchait le même chewing-gum ♫

Ouais ben je taffe, qu'est-ce que tu crois ? Vu que tout était redevenu ordre et régularité, luxe, calme et studiosité, dans le bureau où je me retrouvais seule, j'ai pu travailler à loisir, travailler et mourir, au pays qui te ressemble (ça me fait penser que je partirai bien en voyage moi, je mérite quelques vacances je trouve). Taff à donf donc. Et y a de quoi faire mon coco, ouh la, je m'ennuie pas. D'autant qu'elle est (déjà) revenue de son arrêt maladie. Et je sais pas si je me méfie à outrance mais j'ai l'impression que ça sent l'alcool...M'est avis qu'on n'est pas sorti de l'aubergine (à prendre au sens défiguré évidemment). Mais bon, je viens te faire un petit coucou mon loulou, t'es content ?

Alors moi, du côté vie personnelle, j'en suis toujours à la case SDF, parce que, comme de fait exprès, monamour enchaîne les missions ultra-secrètes d'agent ultra-secret (et à vrai dire nous nous en réjouissons, car pour un agent secret, tu t'en doutes, c'est pas facile facile de faire son trou, ça serait même plutôt la loi de la jungle...alors si on veut bien de lui, nous on est content...sans compter que c'est en forgeant qu'on devient forgeron). Ce qui ne nous empêche pas de nous aimer avec fougue et passion, voire de comater toute la journée au lit quand on se refile (tendrement bien sûr) la crève à tour de rôle (eh mais dis donc, tu l'as pas eu le rhume toi hein ? allez tiens, prends ça, le ciment du couple c'est le partage). Non mais j'exagère. En tant que super-héros, monamour n'est jamais malade. Sans être informaticien, il teste de nouveaux virus, c'est pas pareil. Et en plus il a une résistance à toute épreuve qui lui permet toujours de missionner. Même la gueule de bois, il n'en fait qu'une bouchée. Par contre visiter des apparts, pas tout de suite...à moins que les agences immobilières aient la bonne idée d'étendre leurs amplitudes horaires genre nuit blanche.

Voilà donc pourquoi nous résidons présentement dans l'appartement de monsieur, ce qui, je ne te le cache pas, est assez éprouvant matériellement parlant. Mais pourquoi ? t'interroges-tu. Eh bien tout simplement parce que nous sommes passés, sans transition, d'une grande surface (gracieusement fournie par un camarade) à une épicerie de quartier, euh non, à un petit studio qu'il est vraiment mignon tellement il est minus. Ce qui, tu en conviendras, n'est pas des plus confortable, surtout pour moi. Oui mais pourquoi surtout pour toi ? t'interroges-tu derechef. Eh bien pour la raison toute conne que ce n'est pas chez moi. Car, vois-tu, lorsque monamour squattait dans mon studio à moi que j'avais dans mon quartier à moi, ce n'était certes pas plus grand, mais c'était chez moi. Que là non. Et ça change tout. Non mais bon, va pas croire non plus...il me met très à l'aise (je ne relèverai pas)...juste ça ira mieux quand on sera chez nous (ne serait-ce que parce qu'on aura (au moins) deux fois plus d'espace vital).

Et puis ça n'a pas que des inconvénients. Déjà on est revenu à la civilisation, non pas que le XVème arrondissement parisien soit peuplé de hordes barbares mais disons que nous sommes maintenant dans un lieu plus central et moins ravitaillé par les corbeaux, sans vouloir critiquer outre mesure. Enfin, monamour a déclaré, et je te jure que j'ai regretté de pas avoir le magnéto avec la touche record enclenchée, il a dit, écoute bien : c'est vrai que c'est pas des conditions idéales, mais c'est pas grave puisqu'on est ensemble. Et ça, fidèle lecteur, ça doit te parler, non ? Eh ben alors t'es pas un fidèle lecteur et puis c'est tout. Non mais souviens-toi...fut un temps, alors que je me désespérais de jamais m'en sortir avec un gars pareil, au point que je me distrayais par monts et par vaux, parce que quitte à être seule, autant être mal accompagnée...on se voyait occasionnellement, monamour et moi (ex-monamour, devrais-je dire) et ça se passait très bien, très très bien, à tous point de vue, sauf que, à chaque rencontre, invariablement, il psalmodiait : certes on a passé du bon temps, mais n'oublie pas : on n'est pas ensemble. Et je m'en allais en faisant la meilleure figure possible, mais le coeur gros.

Il semble que ce temps soit bel et bien révolu, youpi ! Et comme je trouve cette conclusion tout à fait foireuse, laisse-moi te dire qu'Alberto Giacometti portait la canne (moyen mnémotechnique pour ne pas laisser perdre cette information de première importance : Grand corps malade, la béquille - Giacometti la canne, les deux commencent par un G, ne me remercie pas, c'est tout naturel), Giacometti portait la canne, disais-je, tandis que Jean-Paul Sartre ne portait pas le chapeau. Dingue ! Par contre il détestait les tomates.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et donc, tu finis les bouteilles de ta collègue en douce (pour l'épargner uniquement des ravages de l'alcool), c'est ça????

Ou à moins que tu sois juste complètement allumée.

Mais l'essentiel c'est que tu m'as bien fait rire...

Anonyme a dit…

Ah ouais il détestait les tomates, c'est rigoulu ça.. il a fait des conférences ?

Thehush a dit…

Et pis, c'est que ca doit pas être facile de machouiller le même truc en même temps dans le même bouche avec les mêmes dents et la langue qui dégouline, toussa toussa...

olé!

Et Youpi pour toi, l'miens, j'te l'dis, i'bat de l'aile mon couple...

Ada a dit…

l'amazone < oh tu sais je suis pas contrariante, si ça peut rendre service, je suis toujours prête à finir les bouteilles

yelka < effectivement. Je n'avais pas fait le rapprochement. Tout s'éclaire d'un jour nouveau !

thehush < ah. Ben merde alors (dans tous les sens du terme)