mercredi 20 février 2008

"Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?"

Je ne sais pas si t'es un peu creusé la cervelle à propos des SMS du charmant charmeur chilien mais moi oui. Genre tapoter sur Google pour voir s'il s'agissait pas d'une citation connue, j'avoue j'ai fait et ça n'a rien donné. Et ma culture livresque n'a pas suffi à deviner. Heureusement le fin mot de l'histoire est arrivé en la personne d'un nouveau SMS que je te livre sans plus de détour.

Coucou ! Ø fait le texte ke jtavais env en 3 parties était de Kafka extrait d'un ptit bouquin ke je compte t'offrir. J'attendais une réaction...Ah ben voilà, ça paraît évident une fois qu'on sait hein ? Mais je te rappelle qu'on connaît toujours pas le titre du bouquin...Les lettres à Milena peut-être ? Quel suspens j'te jure...

Jvoi kjté loupé hier...O fèt jmet plus lé pieds o nouveau bar. Jprendrai toi et un verre avec plaisir ! Oui car la veille j'étais de passage dans le quartier, avec mon pote et ma copine du quartier. Et même le gars à la guitare a fait une apparition inopinée et non désirée (par moi du moins) qui a heureusement eu le mérite d'être courte...apparition que j'aurais bien troquée contre celle du charmant, mais non. Bon. Là où je voulais en venir c'est : non mais putain t'as vu comment il est stylé ce SMS ? "Je prendrais toi et un verre", tu sais que c'est carrément une figure de style le truc ? et tu sais comment ça s'appelle comme figure de style ? Un zeugma. Y en qui te diront que c'est plutôt une anacoluthe, moi je te dis que c'est un zeugma et puis c'est tout. Tu peux applaudir bien fort le charmant pour la beauté du geste, et moi pour l'analyse du texte, et si tu veux t'entraîner à reconnaître les figures stylées de notre riche rhétorique, je te conseille la pub, c'est pas mal, parce que ah que veux-tu, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un charmant charmeur chilien qui lui envoie des SMS, et toi t'en as pas, dommaaaaaage...

Oh ça va hein, on peut rigoler. En plus t'as vu, je suis sympa quand même, je partage. Alors la suite. Alohaaa ! On pe svoir ojourd'hui stv ?! C'est à partir de ce SMS que j'ai commencé à répondre. Comme je ne conserve pas les miens propres (oui bon tu m'as très bien compris. Tu vois comment t'es ? j'essaye d'éviter les lourdeurs afférentes aux répétitions et toi, tout de suite, tu t'engouffres dans la brèche), je ne peux pas te les citer texto. De mémoire il était question d'impossibilité pour cause, entre autres, de crève, mais que cela dit, malgré sa sombreur (si, ça existe), Kakfa est un auteur que j'aime beaucoup (oui ben quoi ? je suis pas hyper calée en SMS moi, je fais dans l'informatif).

Jété sur ktaller aimer ! Jé très envie dte voir ! Sors té microbes ö soleil ! Oui mais là non pas tout de suite, étant donné que je m'étais chopé une bonne fièvre suite, je pense, à un voyage en scooter (non je conduisais pas), sous des températures négatives peu compatibles avec un taux d'alcoolémie plutôt positif...Au réveil t'hésites entre la crève et la gueule de bois mais la fièvre t'ôte d'un doute. Donc non, pas de sortie, je suis une limace souffrante à la température ardente. Mais je lui dis quand même que je lui fais avec les mains ce que je peux pas lui faire avec la bouche pour pas le contaminer (des bisous quoi oh). Hummm...répond-il. Bip moi déktutsens mieux ! Jte fais pleins dbizoux doux avec ma bouche moi ! Deux SMS c'est fatigant quand t'as 39, alors je me rendors et je fais des rêves érotiques, c'est malin.

Le lendemain : Tchaö kö ! Alors, te sens tu prête à partager tes ptis microbes ?! J'ai pas répondu parce que j'avais piscine. Non mais piscine piscine. En vrai. Je vais à la piscine en vrai. Je répète parce que t'as pas l'air de te rendre compte. Bon bref je te raconterai quand j'aurais cinq minutes.

Et aujourd'hui : Coucou ! Komen allez vous toi & té ptis microbes ?! A défö d'être "l'homme de ta vie", jéspère être celui dtes envies ! Là ça a fait tilt. Doublement tilt même. D'abord, je pense que tu seras d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit d'une paronomase. L'homme de ta vie, celui de tes envies. Paronomase. Évidemment. Le second tilt c'est pour les guillemets. Par cette citation, il fait visiblement allusion à quelque chose que j'aurais dit quelque part, tu suis ? Et moi depuis quelques temps, je m'interrogeais sur la provenance d'un certain visiteur à la requête identiquement répétée, tu suis toujours ? D'où ma réponse : Hey ! c'est toi qui tapes "charmant charmeur chilien" sur Google !?

Et lui : Oui chéé moaaa ! Alors onsvoa ?!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Non mais bon, les garçons c'est tellement chiants que ça devraient être interdit, j'estime.

(Et sinon il y a des phrases comme "Au réveil t'hésites entre la crève et la gueule de bois mais la fièvre t'ôte d'un doute" qui me font tout doucement penser que ta prose perso mérite un peu plus qu'un simple blog)(je pense, voilà quoi)(en fait c'est pas la meilleure phrase quie tu ais jamais écrite, hein, c'est juste que dans le contexte elle m'a fait tilter)(humpf, je ne sais pas expliquer et je m'enfonce)(de toute façon persifler sur des trucs nuls c'est facile alors qu'on n'arrive jamais à parler des trucs qu'on aime)(et moi j'aime ton blog)(enfin voilà).

Anonyme a dit…

Alors Kakfa ? C'est classe t'y aime bien ? Tu l'as eu ton bouquin ?

Massinissa a dit…

So romantic...

Ada a dit…

aurélia < ben disons que quand même une interdiction totale ça me paraît un peu radical, je serais plus pour une certaine tolérance sans excès

(oh ça c'est gentil, merci, vraiment je suis très touchée)(mais tu vois, tout pareil, faire des compliments, les recevoir, et s'exprimer dessus...ben c'est pas facile, mais merci encore)

yelka < Kafka je kiffe !

massinissa < ...isn't it ?

Anonyme a dit…

J'm'engouffre dans la brèche, c'est toujours plus facile de renchérir que d'improviser. J'aime bien aussi par ici - même si je suis plutôt nouvelle venue dans le quartier (je ne me souviens pas avoir déjà pollué cet endroit de mes commentaires). Puis quelqu'un sensible au zeugma ne peut pas être fondamentalement mauvais. Ni les maniaques de sms qui non seulement les conservent, mais encore les décortiquent abondamment. J'me sens moins seule, là.