jeudi 15 mars 2012

♫ Hey you, out there in the cold, getting lonely, getting old, can you feel me ? ♫

Dis, t'as pas l'impression qu'on en revient au pot de mousse canal historique ? avec du sexe, de la drogue et du rock'n'roll ?

Je pourrais te calmer tout de suite en te racontant que pour la première fois de ma vie j'ai fait une présentation Power Point et que j'en ai honte mon dieu pardonnez-moi (quand je suis retournée sur les bancs de l'école, il y a maintenant deux ans, nous voulions rétablir la peine de mort pour les utilisateurs de Power Point) mais en réalité je m'en fous pas mal (même si j'avais d'excellentes raisons : va présenter le rapport d'activité sans illustration toi...Y avait quasiment que des graphiques alors hein) (non je ne me justifie pas mais bon) (c'est pas comme ces relous (qui méritent la mort évidemment) qui se contentent de lire le texte qu'ils projettent, je n'ai rien à voir avec cette engeance) (et puis merde, pendant que je l'élaborais ce rapport d'activité, à base de tableaux croisés dynamiques (je t'expliquerai) (oh ça va), tu sais ce qu'il faisait mon chef ? Non tu sais pas, bien sûr que non, pauvre de toi, tu n'as pas idée de ce qui se trame. Il était en mission d'expertise dans le golfe persique, parfaitement (ça vaut bien quelques petites diapositives (je suis nulle en parenthèse dans la parenthèse moi t'as vu))) (je veux dire tu crois quand même pas qu'il peut présidentiellement déserter la politique intérieure et me laisser le sale rôle de premier ministre sans être puni à son retour) (lui et tout le service tant qu'à faire, mais ça, on sait bien que le Power Point est une arme sale qui occasionne du dégât collatéral, je n'apprends rien à personne). La vérité c'est que je sens le printemps venir et ça me rend dingue.

 [Le paragraphe qui précède est un exemple, plus ou moins adroit, de prétérition, une figure de style chère à nos hommes politiques, entre autres]

Dingue j'exagère, certes, mais tu me comprends : sensible, voire excitée et légèrement lyrique (mais rassure-moi, ça te le fait à toi aussi hein ?) (comment ça : et le rut ? bien sûr le rut, attends, depuis la mise bas j'ai pleinement conscience de mon statut de mammifère). Je me sens toute printanière grand fou.

Mon premier souvenir du printemps me ramène en enfance, je l'avais respiré par la fenêtre. De cette épiphanie il ne me reste ni couleurs, ni lumière, juste un parfum puissant et enivrant. Chaque retour du printemps me fait son petit effet mais jamais plus comme celui-là (nevermore, comme disait Poe, ou Verlaine (voire Queen si vraiment ta culture s'arrête là)). Sans compter qu'à l'adolescence j'étais plutôt, et de façon très originale, en phase avec Baudelaire ("Le printemps adorable a perdu son odeur !") (canal historique je te dis, avec de la référence et tout).

Mais à quoi est-ce dû, sommes-nous en droit de nous interroger ? Au fait que mademoiselle A se lève et marche ? que son père l'accueille enfin, me libère un peu et nous permettent à tous les trois de faire le deuil en avançant vers autre chose ? À quoi ça tient ? À cet instant de légèreté dans le salon où l'homme qui sent bon et moi dansons nus sur Pink Floyd ? À des moments d'amitié assez forts ? À rien de tangible je crois.

Dans les moments de désespoir qui ont suivi l'explosion du couple que je formais avec le père de mademoiselle A, une période dure où je cultivais un certain "goût du néant", je pensais Tu verras, au printemps ça ira mieux. Eh ben j'avais raison dis donc.

4 commentaires:

Cristophe a dit…

Je crois que c'est la première fois que je ne vois pas d'où vient le titre.

Anonyme a dit…

D'abord, moi, je n'ai jamais vu d'où venaient les titres de tes posts. Mais maintenant que @cristophe a mis le doigt sur cette question, je sens que ça va m'agacer de ne jamais trouver.
Mais bon. Je te tiendrai évidemment au courant de mes recherches sur les titres de tes pots.
Car, en attendant, il y a plus grave. JE NE LAISSERAI PERSONNE DIRE QUE TU ES NULLE EN PARENTHESE DANS LA PARENTHESE. Personne, tu entends (l'ai-je crié assez fort?). PERSONNE!!
Quant au canal historique, tu sais bien que là, c'est mon grand kif. Et je ne te parle même pas du printemps.
Mais parlons-en, justement, du printemps. Le printemps, poil aux dents, me rend poète, sais-tu, poil au...
Démonstration.
Hum, hum, raclements de gorges, hum huuuuuum...

Poète, prends ton luth et me donne un baiser
La fleur de l’églantier sent ses bourgeons éclore,
Le printemps naît ce soir, les vents vont s’embraser
Et la bergeronnette, en attendant l’aurore,
Aux premiers buissons verts commence à se poser.
Poète, prends ton luth, et me donne un baiser.

Il va sans dire que je te récite tout cela de tête, et absolument pas en pompant honteusement Google. Non, non, non.

Nononyme

yelka a dit…

C'est la période de la renaissance donc.
C'est bon de te lire en version lyrique et printannière.
Oui c'est vraiment bon.

Ada a dit…

Alors là Cristophe, je ne vais pas dire que tu m'impressionnes car je connais moi-même tous les titres (allez ? sans blague ?) et ce serait prétentieux, genre mais quelle culture musicale de ouf et tout. Mais visiblement nous avons en bonne partie la même. Là où tu m'étonnes en revanche c'est que celle que tu n'as pas reconnue est un peu un classique, ou en tout cas bien plus "grand public" que certaines autres.

Nono, si tu ne reconnais pas les titres, c'est que nous n'avons pas la même culture musicale et il faut s'en réjouir car cela signifie, à mon humble avis, que nous sommes complémentaires.
Il va sans dire que je n'ai pas eu besoin de copier/coller ce poème de circonstance dans Google afin d'en trouver l'auteur (la honte). En poésie aussi nous serions donc complémentaires.

Yelka merci, oui, une quasi résurrection, une renaissance sinon italienne, presque romaine et digne des Floralia