lundi 18 juin 2012

Fragments de discours pas spécialement amoureux

E. ou le caustique ironique (nique-nique, tu parles, que dalle oui)

Alors tu as bridgé un peu avec tous ces ponts ? Ah non c'était pas des vacances moi, j'ai fait de la peinture, j'ai décollé du papier peint, j'ai mal partout en fait. Alors toi t'envoies des SMS en pleine réunion...comment ça tu dois partir à 17h ? Quelles obligations ? Tu dois prendre ton goûter ?

Un happening où ils plantent des sondes dans du fumier, c'est une coloscopie non ?

Alors Machine demande sa mut' ? Ils la poussent un peu vers la sortie ? oh la pauvre...Remarque une fois elle m'avait donné les clés de la salle de réunion. Et sinon elle remets des chips dans les assiettes quand y a des pots. Ah si quand même hein.

Non mais les musées c'est jamais à taille humaine. Moi au bout de quatre heures tu me retrouves endormi sur une banquette. Ah les musées ça peut me faire du mal tu sais.

Ah j'ai été très déçu par cette réunion, ils avaient pas l'air en forme tous les deux, elle elle a changé de coiffure, ça va pas, je l'ai trouvé vraiment fatiguée et lui il avait les cheveux longs là, avec des plis dans le cou, alors que l'année dernière il avait ouvert avec une brosse courte, c'était quand même autre chose

Eh oui mais avec la courgette on est souvent déçu. Sous des dehors avenants la courgette est fourbe en fait.


L'homme-au-nyme ou le conteur bateleur (et de le connaître j'ai l'heur)

Ce matin je suis allé aux impôts, y avait plein de monde, normal c'est le dernier jour. Je me suis mis dans la queue mais au bout de cinq minutes ça m'a énervé, j'en avais marre tu vois. Alors je suis allé voir le mec je lui ai dit Moi je viens pas pour faire un dossier ou pour discuter avec quelqu'un, je viens juste pour déposer ça. Alors le mec a dit Ah mais oui donnez-le moi, je le mettrai dans la boîte aux lettres là. Et puis il a dit tout fort Qui vient juste pour déposer ça ? Et moi j'avais fini, j'étais en train de partir mais j'ai vu plein de gens sortir de la queue et se diriger vers lui. J'ai débloqué plein de monde en fait.

Tu sais ma mère elle faisait des ménages pour une grande entreprise et je l'avais remplacée pendant deux mois parce qu'elle était partie au pays. Eh ben ils m'ont demandé un acte de naissance et le bulletin n°2 de mon casier judiciaire. Pour faire des ménages ! c'est un truc de ouf. Et tu vois je bossais tôt le matin, à 6h, mais j'avais fini vachement avant la fin, alors j'ouvrais la grande baie vitrée et je fumais mon joint en matant leurs cassettes et leurs films. Et après des fois je voyais des pubs à la télé, j'disais Eh mais je l'ai déjà vue cette pub au boulot ! trop fort. Et y avait un gars sur son bureau il avait deux cendriers trop beaux, en pierre sculptée là, je les kiffais trop ces cendriers. Et j'ai fini par lui voler bien sûr et tu vois je les ai encore ces cendriers. Quand on s'est séparé avec la mère de mes enfants, je lui ai tout laissé, Tu peux tout garder, j'ai dit, je te laisse l'appart, tout, même mes CD, garde-les pour les filles ; Mais elles s'en foutent de tes CD, les filles elle m'a dit ; Si si, garde, y a une bonne culture musicale là, tu peux tout garder j'ai dit tout sauf les cendriers, ça je les prends. Et depuis chaque fois que je bouge d'endroit, je prends mes cendriers, ils me quittent jamais.

Moi j'ai frôlé la prison deux fois dans ma vie. La première fois, eux ils appellent ça agression, mais pour moi c'est plutôt que je me suis défendu t'vois c'que j'veux dire ? Cétait une fille qui me parlait et qui me poussait comme ça, une meuf qu'avait pas peur des mecs quoi, mais moi je répondais pas, je voulais pas me taper avec une meuf tu vois. Et puis son frère s'est approché alors là je lui ai dit Toi par contre tu me touches pas, et il a voulu se la jouer devant sa soeur, mais il me faisait pas peur, il était vachement moins impressionnant qu'elle. Eh ben en fait il s'est pas passé grand chose, je lui ai mis un coup de boule, il a eu le nez fracturé et après ils ont porté plainte et j'ai été jugé pour ça.

La deuxième fois c'était pour une carte American Express, j'ai dit comme ça à mon pote On a trouvé la poule aux oeufs d'or là parce que tu vois avec une carte American Express y a besoin que d'une signature, et la signature elle était trop facile à imiter. On était dans sa voiture et je lui ai dit comme ça Tu sais ce qu'on va faire mon pote ? On va se rouler chacun un gros joint, on va mettre de l'essence dans la voiture, on va s'acheter de la sape et on va se casser en Belgique, parce qu'à l'époque on bougeait souvent comme ça sur un coup de tête, juste pour aller en boîte des fois. Alors on démarre et à ce moment y a une caisse qui se met juste devant. Mais recule ! on lui dit Tu vois pas qu'on bouge, il est con lui ! Mais ça bougeait pas et plein phare en plus. Et y a deux mecs qui descendent comme ça et qui viennent vers nous. Alors je dis à mon pote Bon F. c'est la merde, va encore falloir se taper là. On sort, genre Y a quoi là  et là un des mecs sort sa carte : Police. Et moi tu vois j'te jure juste avant dans la voiture je pensais à mettre la carte dans ma chaussure mais j'ai pas eu le temps. Et le flic a regardé mes papiers, il a regardé la carte, il l'a retournée, comme ça il a fait comme ça, et puis il a vu qu'elle était pas à mon nom. Mais moi je l'avais trouvée cette carte ! c'est ce que je lui ai dit, à Porte de Bagnolet, en sortant du bus, y avait plein de gens, je me suis même pas caché, je l'ai ramassé comme ça tu vois. Alors il m'a dit Viens on va en discuter dans la voiture, je te mets même pas les menottes tu vois, viens t'asseoir. Et puis je suis parti en garde en vue, 4 heures, puis 8 heures. Heureusement la procureur elle a voulu me voir tout de suite. Et en fait la carte elle appartenanit à un mec qui s'était fait tirer sa caisse, alors ils ont voulu me mettre ça sur le dos, le casse de la caisse, mais ils ont pas pu parce que je l'avais pas la voiture moi ! Et ils m'ont mis 8 ou 9 mois de sursis pour ça.

Et tu vois quand j'était plus jeune j'avais un traumatisme par rapport aux éboueurs. Parce que j'avais remarqué que c'était pas trop des blancs blancs qui faisaient ça. En plus c'était pas comme maintenant, les poubelles c'était des grosses bennes en fer, je sais pas si tu te souviens, des trucs hyper lourds, fallait les soulever à la force du poignet et les renverser après, alors en une matinée ça faisait des tonnes à soulever. Tandis que maintenant c'est des trucs en plastique tout léger, tu les poses, t'appuies sur un bouton et hop ! ça se renverse tout seul, c'est pas dur comme avant, c'est pour ça maintenant y a plein de gens qui veulent faire ça, ils appellent ça rippeur maintenant t'as vu, c'est comme technicienne de surface. Et mon père il me disait Tu veux pas travailler à l'école ? Très bien. Mais regarde les gens qui viennent enlever les poubelles, même le dimanche ils travaillent, ils peuvent pas faire la grasse matinée, ils sont obligés de faire ce travail pour nourrir leur famille et ils ont pas le choix parce qu'ils peuvent rien faire d'autre, rien du tout. Mon père des fois il arrivait, il nous disait Bon vous avez quinze jours pour refaire le salon, ou la cuisine, ou même sa chambre des fois, il nous donnait de l'argent pour qu'on achète le matériel et après on travaillait comme on voulait mais il fallait que ce soit fini dans le temps qu'il avait dit. Et si on le faisait pas alors là il s'énervait vraiment, et il parle très bien français mon père, on pouvait pas lui faire à l'envers. C'est pour ça je sais poser de la moquette maintenant. Et ma mère elle disait Bon c'est pas parce que vous avez des soeurs qu'elles vont travailler pour vous hein les garçons, alors toi tu vas faire la vaisselle, toi tu vas faire le repassage...Et tu vois je lui ai dit récemment à ma mère, que je regrette pas, que c'est bien, parce que maintenant je sais m'occuper de ma maison.

Viens te reposer chou, ça se voit que t'es fatiguée, t'es quelqu'un d'enjoué et de souriant toi, t'es deuspi d'habitude, j'aime bien. Tu sais j'aimerais bien venir te faire l'amour dans les recoins de ton lieu de travail. Tu me fais des frissons partout, viens par là (...). Bonne nuit ma chérie.

Je t'ai pas encore fait un bisou ce matin toi, je voudrais te serrer dans mes bras. Tu passes une bonne journée, tu te portes bien, à tout à l'heure.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec la courgette, on est souvent déçu. C'est bien vrai, ça. Bien vrai de chez bien vrai...

Nononyme

Ada a dit…

Tu partages donc l'avis de E., Nononyme. Pourtant je trouve la courgette particulièrement bonne, surtout en tarte et en ratatouille. Cependant elle n'arrive pas à la cheville de l'aubergine, ça c'est sûr.

Anonyme a dit…

Ouais, l'aubergine non plus, pas trop. L'oignon et le poivron, ça oui alors.

Nononyme