dimanche 7 octobre 2012

♫ This is the fierce last stand of all I am ♫

La série Vie parallèles des hommes illustres prenait un bien mauvais tournant à ce retour de congés, quand d'une part je décidai de ne pas revoir l'homme-au-nyme (pendant un mois il ne m'avait pas manqué et j'avais même été soulagée de m'éloigner de lui) et quand d'autre part, en guise de rendez-vous de rentrée, E. proposa un festival du court-métrage en plein air qui ne déboucha sur rien de sexuel. Pourtant tout n'était pas si mal parti.

L'homme-au-nyme me laissait des messages doux dans l'attente de me baiser bien et bientôt et je pensais que ça ne me ferait pas de mal. Le jour de ma reprise, je croisais E. à l'entrée du taf, à 9h, il laissait traîner sur moi un regard légèrement insistant (j'étais bronzée et comme à peu près 99% de la population mondiale, ça me va bien), à 10h18 il envoyait le premier mail. Bref ça redémarrait de façon bien sympathique.

Et puis voilà que l'homme-au-nyme, décidément, si j'y réfléchissais, ça ne me disait rien. Et puis voilà que je me retrouvais vautrée sur une pelouse, entre S. et E., à me peler un peu le cul face à une manifestation culturelle sans intérêt alors que j'avais juste envie de me coller à E. et de l'embrasser pendant le film.

Avec E. nous ne débriefons jamais, je ne sais pas s'il me considère comme un plan cul, une fuck friend, ou plus. Moi plus. Mais on ne se dit rien. Avec E. c'est toujours moi qui prends l'initiative. Il ne dit jamais non, sauf incompatibilité avec son agenda, mais il ne propose rien. En revanche il repropose, à savoir si je dis Apéro chez moi ?, il répond Ciné à la Villette ? (en l'occurrence : On va trinquer ? , reproposition : Festival Silhouette ? et nous voilà dans ce putain de parc) ce qui m'apparaît clairement comme une stratégie d'évitement (non ?). Et si malgré tout, c'est chez moi que ça se passe, eh bien ça se passe, justement, et très bien. Alors je ne comprends pas. Ayant pensé à lui tous les jours  pendant les vacances j'avais résolu de lui exprimer clairement mon ressenti dès la rentrée, quitte à me prendre un vent. J'avais besoin de me situer et éventuellement passer à autre chose. En même temps je ne me voyais  pas lui dire : Toi je te kiffe, j'ai grave envie qu'on se voie beaucoup, qu'on fasse plein de choses ensemble, je crois que je suis amoureuse de toi. Enfin tu vois j'étais quand même assez mal barrée.

Le jour de son anniversaire (que S. avait eu la gentillesse de me rappeler, j'aurais évidemment zappé sinon) j'envoyai un SMS : Je t'ai croisé cette nuit, on était dans ma cuisine, on mangeait des yahourts en parlant de fleurs ou de parfum et à la fin on s'embrassait avec la langue (c'était bien). Joyeux anniversaire ! auquel il répondit par une invitation à un concert un soir prochain. Première réelle initiative de sa part (en dehors de l'initiale, celle du malentendu, symbolique de notre relation il faut croire), surprise et contentement de la mienne. Il m'invitait à passer la soirée en tête à tête avec lui, puis à aller chez lui. Pendant que, dans ses draps, je me laissais aller à une grasse matinée autorisée et juste avant qu'il n'honore son rendez-vous tennistique, il m'envoyait ses instructions par SMS : Tu tacheras de t'alimenter, de couvrir ton séant et de bien claquer la porte en partant (dans cet ordre sinon...) auquel je répondais  : La porte est bien claquée mais j'avais mis ma culotte avant de manger (désolée), avant d'ajouter un peu plus tard : Et merci pour le concert, c'était cool (le reste aussi). Pour te dire comme je me lâchais au niveau de l'expression des sentiments.

Puis je lui proposai un vernissage, et c'est là que ça devint intéressant pour la connaissance de la nature humaine, toujours plus déroutante alors même que tu commence à la penser prévisible. Car figure-toi que là aussi il reformula. Pourtant, un vernissage ! quoi de plus adapté à son attitude d'évitement permanent du sexe frontal (j'ai conscience d'être complètement contradictoire, en disant être amoureuse de lui tout en me plaignant qu'on ne s'en tienne pas au sexe pur). Reproposition : je suis crevé, je vais rentrer chez moi, tu peux m'y rejoindre, pas de problème. Nouvelle soirée en tête à tête au terme de laquelle chacun se déshabilla dans une intimité de couple (alors qu'à aucun moment nous n'avons qualifié notre relation d'un quelconque statut), moi me lavant à nouveau les dents avec la brosse qu'il m'a désormais réservé et lui sur le pas de la porte de la salle de bain, finissant son intervention sur catholicisme, milieu social et répartition géographique de l'alcoolisme en France (de mémoire hein, je t'avoue que je n'étais pas hyper concentrée à deux minutes de passer au lit avec lui).

Quand on passe la nuit ensemble, après l'amour, on finit par se lâcher et s'endormir chacun de son côté. Mais toujours, au milieu de la nuit, ou vers le petit matin, l'un de nous se réveille, lui ou moi, indifféremment et sans calcul, comme par réflexe vient se coller à l'autre qui immédiatement réagit favorablement (écrire ses lignes me replonge dans ces moments et provoque une excitation réelle).

Puis il proposa une soirée chez lui samedi (je cite : atelier détente et soin du corps) mais j'avais déjà un apéro prévu auquel je le conviai. Et devine ? Oui il reformula : Samedi je préfère ne pas trop m'éloigner de chez moi car j'ai un match de tennis à 9h dimanche. Mais je suis mobile vendredi si tu te sens d'attaque. Il vint donc chez moi, avec des petits gâteaux et une huile de massage par l'intermédiaire de laquelle il me fit beaucoup de bien. Le lendemain nous traînâmes longtemps au lit avec mademoiselle A dans les parages avant de nous lever. Il prit une douche et en sortit en sifflotant. Nous prîmes ensemble un petit déjeuner, il but l'horrible café que j'avais préparé (je ne sais pas faire le café) en mangeant quelques tartines puis il partit en m'embrassant sur les deux joues. Quand je te dis que c'est pas simple.

Me voilà bien n'est-ce pas ? Avec ce mec dans la tête et peut-être dans le cœur, lui qui je ne sais pas mais qui quand même mais pas trop mais quand même un peu. Mais pas trop.

Cependant les Vies parallèles des hommes illustres pourraient trouver un second souffle depuis que j'ai reçu par mail :

Bonjour Ada ,

 j' espère que tu vas bien .
De mon côté l' équation a été résolue loin des "éléments perturbateurs" .Nous avons constaté que ça ne fonctionnera plus entre nous et que la séparation s' impose. Pour l' instant nous cohabitons encore .
Je ne t'ai pas oublié et nos rencontres en cette période troublée m' ont accompagné , même si c' est un peu plus zen désormais .
Ça me ferait plaisir de te reparler et te revoir , un peu drôle aussi quand j' y pense.

 Je t' embrasse.

 Titus

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Plusieurs refléxions à ta prose, toujours si plaisante à lire, huhuhu.
Commençons par le plus important. C'est-à-dire une petite leçon de choses. Sur la nourriture. Ouais, m'dame, ouais! On dit YAOURT, c'est putain de pas compliqué à comprendre quand même, bordel, si?!!!
Pardon, pardon, je m'emporte.
N'empêche. On dit yaourt et pas yahourt.
La preuve? Ohhhh! la petite gourgandine, elle me demande une preuve. Ahaha, mais c'est qu'on ne me la fait pas à moi, ahahahaaah!!!

http://www.googlefight.com/index.php?lang=fr_FR&word1=yaourt&word2=yahourt

Et paf.
Qui avait raison, hein, qui?

Deuxio. Tu m'apprendras à faire le café, sinon on ne pourra jamais rien envisager toi et moi.
Re-paf!
Comment ça, il n'a jamais été question d'nevisager quoi que ce soit??? Tu me m'aimes pas en secret??? Mais... mais... comment est-ce possible????

Sinon. Le coeur du sujet. E. Je l'aime bien, moi, ce E. Il a l'air gentil, doux, attentionné. Bon, faut pas non plus encore exclure qu'il soit un peu con-con et qu'il n'en ait rien à foutre de toi mais j'ai bien envie de lui laisser une chance.
Titus, je suis moins fan. Bon, entendons-nous bien, hein: ça bouge plus, ça plus marrant et ça baise un peu dans tous les coins avec Titus. Bon, ok, mais c'est - et ce sera - sans surprise, non? Alors qu'avec E., dont on peine à savoir ce qu'il a dans la tête et dans le caleçon (les deux ont l'air d'être dissociés) (un spécimen d'une rareté exceptionnelle, donc), le champ des possibles, comme dirait machin, me semble beaucoup plus large.

Mais c'est ta vie, finalement. Je te laisse juge.
La bise à ma Dada favorite en attendant.

Nononyme

Cristophe a dit…

Personnellement pour Titus j'attendrais de voir comment il évolue. C'est juste mon avis personnel sur une histoire qui m'est très lointaine, donc que dalle. d:-)

bob a dit…

Je pense qu'il y a un espace de trop entre jours et pendant

Ada a dit…

Nononyme, je m'incline devant la puissance du yaourt.

Cristophe, Titus est dans le même état d'esprit qu'auparavant, sauf qu'il est maintenant célibataire.

Bob, je confirme.