mercredi 11 juin 2014

♫ They can give me pills or let me drink my fill, the heart want to explode far away where nobody knows ♫

Bon allez viens, que je t'explique un peu.

Il se trouve qu'avec E. on s'est séparé. Encore. Ouais. J'avais eu l'outrecuidance de mettre sur la table les projets pour les vacances d'été. Après une longue stratégie d'évitement, où on se voyait un jour sur deux, chez moi le plus souvent mais aussi chez lui, sans que jamais il n'aborde le sujet, j'ai mis les pieds dans le plat (que j'avais mis sur la table) et on s'est séparé. Ça m'a soulagée. Au début. L'après-midi même, je suis allée voir Les chiens errants (au cinéma), 3 heures, 4 plans fixes (j'exagère à peine), exactement ce qu'il me fallait (j'exagère pas du tout, j'ai adoré).

Le soir même : Bonsoir Ada, comment vas-tu ? SMS de Titus, t'y crois à ça ? Pas de nouvelles depuis plus d'un an et bim, le jour où ça clashe avec E., il se manifeste. On se voit la semaine qui suit, il est célibataire. Bien bien bien. Sauf que j'ai pas envie. Car E. occupe toujours mes pensées. Titus me recontacte assez vite, je ne donne pas suite. C'est con, je me dis, cette fois, avec Titus, on est synchro, on est dispo, il est toujours aussi motivé...Mais je peux pas, je veux pas, j'y arrive pas. Ben ouais, c'est con.

Je pose une semaine de congés pour déconnecter de toute cette merde et profiter du soleil du sud. Je suis tout de même obligée de consulter ma messagerie professionnelle pour des raisons qui ne t'intéressent absolument pas et j'y trouve, notamment, un mail de E. qui dit : Désolé d'interférer ainsi dans ce qui semble être une semaine de vacances, mais il est urgent que tu reviennes mettre un peu de etc etc...Évidemment en bonne férue de psychanalyse sauvage et apprivoisée, seule me saute aux yeux la locution IL EST URGENT QUE TU REVIENNES (sauf que c'est plutôt lui qui m'a quittée, je précise).

Au cours de ces vacances, mademoiselle A. (mon enfant, tu te souviens ? 3 ans et toutes ses dents de lait) se surpasse en vocabulaire et autres trouvailles (maman, t'as oublié de mettre ta ceinturité avant de démarrer ; maman, est-ce que ça leur fait mal leurs bosses aux chameaux ? ; maman, moi aussi je voudrais avoir des poils ; maman, j'enlève ma culotte, je préfère rester en sexe).

Un soir tard, SMS de E. : Heureux et soulagé pour toi ! J'espère pouvoir trinquer bientôt en ta compagnie. C'est ainsi que j'apprends que j'ai obtenu ma mutation, ce que je vérifie dès le lendemain par des voies plus officielles. Lors de notre séparation, E. m'avait proposé qu'on fasse un break plus ou moins long avant de se retrouver dans une relation, je cite, désexualisée. J'avais dit non. Il avait compris, bien que trouvant ça complètement dingue (genre lui il reste ami avec ses ex, tu vois, quel homme fort et intelligent) (eh ben moi non), mais ça lui était déjà arrivé et il comprenait. Et voilà que j'ai ma mutation, que nous ne travaillerons bientôt plus ensemble, que le lien va définitivement se rompre et qu'il reprend contact ! Il comprend rien ou quoi ? Il fait exprès ? Il tente le passage en force ? Je zappe et tente d'oublier en dansant et en buvant du punch vanille dans la petite ville où je suis en villégiature.

De retour à Paris, un colis m'attend à la Poste, c'est un livre accompagné d'un mot de E. qui dit : Bla bla bla et REVIENS-NOUS souriante et bla bla bla. Le jour où je reprends le taff, E. se pointe opportunément au moment d'un départ groupé vers la cantine et on se retrouve à la même table, il rit à mes blagues, nos bras se frôlent, c'est électrique mais on prend l'air de rien, il annonce à la cantonade qu'il a fait un rêve, ouh là là, mais qu'il me racontera, à moi, juste à moi, non il n'en dira pas plus là tout de suite maintenant, pas la peine d'insister fait-il comprendre aux collègues intrigués. Le soir, mademoiselle A. étant chez son père, je me fais un ciné. Lorsque j'en sors, mon téléphone affiche une proposition d'apéro dont l'auteur n'est autre que...E. Je réponds juste : Je sors du ciné...histoire de justifier le délai de réponse. Qu'à cela ne tienne, il est encore dispo. Autant te dire que j'hésite, que je fume ma clope nerveusement, que je me dis que je ne sais pas quoi faire, avant de finalement accepter. Allez, d'accord, il a gagné, on va le boire ce verre en l'honneur de ma mutation, je peux même jouer la fille parfaitement détachée. Tu connais, je suis sûre, ce genre de situation : tu sais que c'est une connerie mais tu peux pas t'empêcher de la faire...(histoire de ma vie). Bref, on se retrouve au bar, on se raconte des choses très intimes sur nos fonctionnements personnels et on finit dans mon lit. Le lendemain je me dis que c'est un accident, on était soul.

Quelques jours plus tard, il me propose un concert, il devait y aller avec un pote mais finalement il est seul, il a une place, ça me dit ? Le concert, c'est une demoiselle que j'aime beaucoup, j'avais même hésiter à prendre une place mais je voulais pas croiser E. Et puis moi, ce soir-là j'ai rendez-vous avec le charmant charmeur chilien, qui me fait bien sentir son érection contre ma cuisse au comptoir et qui m'accompagne ensuite à pied, en cherchant tous les porches, tous les halls, tous les recoins qui nous permettent d'échanger des baisers et des caresses...le charmant charmeur chilien qui m'accompagne, donc, jusque dans le quartier où a lieu le concert (car à l'heure fatidique où je devais donner une réponse à E. avant qu'il ne propose la place à quelqu'un d'autre, j'ai dit : oui) (toutes les conneries elles sont pour moi, je te dis, j'en rate pas une). On finit chez E. et il propose qu'on organise un apéro avec les collègues la semaine d'après pour fêter nos mutations (oui, E. aussi va changer d'établissement). Et allez, je dis : oui.

L'apéro avec les collègues se passe bien, ils s'en vont, on se retrouve E. et moi, le patron paye son coup et on va se coucher (dans le même lit) (c'est plus vraiment un accident là, si ?) (remarque, on était soul). Le surlendemain, E. me propose un autre concert qui a lieu deux semaines après (genre on planifie, ta ta tan). Je dis : oui (y a plus de suspens).

Samedi dernier, je décide que j'ai plus l'âge de jouer la fille détachée et je lui demande s'il est dispo le soir. A priori non, il a un anniversaire l'après-midi, qui risque de durer, il m'en dit plus à 16h. À 16h, il confirme, c'est mort pour le soir. Je me retrouve sur la terrasse de la piste de danse, au soleil, avec Titus qui va a un concert vers 21h, il a deux places, ça me dirait de l'accompagner ? (mais qu'est-ce qu'ils ont tous, avec les concerts ?) Je réserve ma réponse, j'aviserai au dernier moment. 19h, SMS de E. qui est finalement libéré de ses obligations et qui m'invite chez lui. Je dis : OUI.

Je soupire, moi aussi, tu sais, je soupire...

Je passe sur le fait qu'un soir tard (au petit matin plus précisément) j'ai dormi sur le canapé-lit d'un pote, en compagnie de l'Écrivain (caresses très chastes, mais caresses...).

Tout cela ne mène à rien.

3 commentaires:

Cristophe a dit…

Tout cela mène peut-être à E.

Anonyme a dit…

Dis donc on dirait presque du Matzneff (mais inversé puisque si j'ai bien compris tu es une fille )

Anonyme a dit…

On a toujours ce problème de "soul" ou "saoule". J'en démords pas moi...

Nononyme