Après la séance d'analyse (bien, merci) du jeudi (ouais parce que le jeudi, je dis), je monte dans le métro. Ça te paraît peut-être d'une banalité affligeante (t'as remarqué que la locution banalité affligeante est elle-même d'une banalité affligeante ?), mais c'est pas dans mes habitudes. Enfin si, je prends le métro, évidemment, et quotidiennement qui plus est...
Je rejoins (comment ça où ? Dans un bar. Réfléchis) le mec d'une amie. Il me demande où j'en suis de mes amours. Non mais ça, c'est LA question, je sais pas si tu mesures bien 1m75 ou la portée de mes paroles, c'est la question qui fait marrer dans les chaumières le soir au coin du feu. Déjà le pluriel. Alors tes amours ? C'est une expression mille fois entendue ok. Mais quand elle s'adresse à moi, le pluriel il est pas là pour faire joli (non parce que souvent on se dit, tiens je vais dire ça, ça va faire joli), le pluriel il est à prendre au pied de la lettre. Avec le sourire qui va bien...Donc il me demande hein...Toi je te raconte pas, tu sais déjà.
Puis arrive la tête d'affiche, sous les applaudissements. Olivier Besancenot, à la tribune, sans filer, à part un petit cahier pour lire les citations qu'il connaît pas par coeur. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est excellent orateur. Et là, en plus, étant donné qu'il est face à un public conquis...
Il est donc devant un public conquis, ce qui lui permet de faire de l'humour plutôt drôle. À la fin, tradition oblige, on se lève et le poing (gauche tant qu'à faire, mais y a pas d'obligation) pour entonner la chanson d'Eugène Pottier et Pierre de Geyter. La salle commence à se vider. On s'emmitoufle en prévision du froid, quand le gars à côté appelle (je sais pas si tu vois comment c'est foutu la Mutualité, mais en fait c'est pas grave, juste pour te dire qu'on est balcon) :
L'interpellé lève la tête : Ah t'es venu ? Ça fait longtemps que t'es là ?
Ah ok...
Ouais ? t'as trouvé ?
Ouais, à demain au taff !
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