jeudi 4 janvier 2007

Grand corps pas trop malade

Allez, maintenant j't'explique pourquoi il part pas en courant quand je passe la douane en déclarant ma flamme : il a des béquilles...Ouais, petit problème de genou suite à un séjour à la montagne. Alors moi, pas folle, j'en profite. Faut savoir saisir les opportunités. Sinon tu penses bien qu'il serait déjà loin...

Mais bon ça n'a pas que des avantages les béquilles. Il est propriétaire d'un studio qu'il loue aux vacanciers de passage. Jusque là, tu vas me dire, c'est pas un inconvénient, au contraire. Mais quand tu sais que ce studio est sis au sixième étage d'un immeuble sans ascenseur, tu comprends mieux ma douleur. Pauvre monamour (bon ça c'est un peu téméraire comme terminologie, mais je suis une guerrière ou quoi ?) qui peut tout de même pas s'infliger ce supplice, tout handicapé qu'il est...Et voici donc Ada dans le rôle de l'hôtesse. Trop la classe à Dallas.

Samedi je me pointe à midi (je te laisse imaginer dans quel état) (pire). Ils sont pas là, ça commence mal. je dégaine le portable pour déverser mon irritation dans les oreilles de monamour (enfin, à ce moment-là il s'appelait encore ex-monamour, mais on va pas chipoter merci), y a pas de raison qu'il en profite pas merde.

Alors il s'avère que le rencard finalement c'est peut-être midi et demi. Ah oui ? et comment se fait-il que je n'en sois pas informée ? Non parce que, comment dire, il se trouve que, par le plus grand des hasards, j'ai un peu autre chose à foutre que de poireauter sur le palier (dormir dormir dormir, par pitié)...Il remarque perspicacement que je dois être en gueule de bois. Bravo ! vous avez gagné le droit de vous taire. Je descends fumer des clopes en faisant le tour du pâté de maison, il pleut presque pas, eh ben alors, elle est pas belle la vie ?

Quand je remonte, miracle, ils sont arrivés. J'entends qu'on dit derrière la porte C'est elle. Oui c'est moi, oui, et ça va pas traîner les cocos, vous me donnez les clefs, je vous rends la caution et on n'en parle plus.

Pas vraiment non...La petite cherche ses chaussures (faudra qu'on m'explique comment elle peut se retrouver pieds nus alors qu'elle vient tout juste de rentrer). La maman traîne dans la salle de bain. Le papa je sais pas trop, c'est un peu flou...ah si, il commence à entasser leurs affaires. Oh ben mieux vaut tard que jamais hein...C'est pas comme si vous deviez partir là maintenant.

Monamour (eh, ça me fait bizarre, je me demande si vaut pas mieux le renommer carrément) m'avait briefée sur les vérifications d'usage (l'état des lieux si tu préfères) avant restitution du chèque de caution. Mais y aura pas de problème, t'inquiète. Non parce que moi, dans le genre pro, je me sens plus à l'aise en prolétaire qu'en proprio. Et bingo : Il faut qu'on vous dise : les plaques électriques ne fonctionnent pas. À notre arrivée, avec le jeune (là je souris. Monamour est un grand black, donc un jeune hein), ça marchait, mais quand on a voulu s'en servir le lendemain, plus rien.

Première réaction, je compatis : ils ont dû bien se galérer pour la bouffe...Puis je me souviens de mon rôle. Mouais, et je fais quoi alors ? Je prends la petite en otage ? Non allez, ça va pour cette fois, je vous la rends la caution. Et ça se finit que je les aide à charger la voiture, t'y crois à ça ?

Tout ça par amour de monamour tu noteras. Cependant faut regarder du bon côté de la béquille. Dans certaines circonstances je prends le dessus et je me la joue Andromaque, voire mieux, cheval renversé. Le Kâma Sûtra c'est mon dada.

Aucun commentaire: