lundi 28 mai 2012

Titus - Les inédits #2

Mercredi 2 mai

20h19 Salut Titus ! [Mon collègue] (qui est devenu un bon pote depuis qu'il m'a tenu la tête alors que je gerbais dans les chiottes d'un bar, à l'époque critique de la séparation avec le père de mademoiselle A) s'est bien foutu de ma gueule pour la perte du téléphone, il a dit, je cite : ah les ravages de l'alcool. Je crois qu'il fait partie de la triade du faux Cambodgien. (le taximan donc, alias le Chinois de Hong Kong dans d'autres fantasmagories partagées avec Titus) À qui se fier de nos jours...J'espère que ton moral, contrairement à la météo, reste au beau fixe et que ta journée de travail s'achève tranquillement

20h23 Bonsoir Ada ! ça se confirme le faux Cambodgien avait un complice infiltré auprès de toi, les ramifications remontent très haut, il va falloir être très prudent...
20h25 La journée a encore été très tranquille, le moral est étrange je dirais, l'ambiance est légère bizarrement mais plombée tout de même par la perte du bébé de son amie (où l'on comprend que moral remplace l'expression tabou de crise conjugale. Décloisonnement partiel dont je suis aussi responsable que Titus)
20h26 Enfin bref c'est un peu le flou artistique (ici il faut lire (je t'explique car tu n'as pas cette connaissance, que j'ai acquise à l'usage, de sa façon de louvoyer avec le langage) : en fait on n'est pas vraiment séparé)
20h28 Tu n'as pas fait de rêve étrange avec toutes mes histoires ? (les scénarios plus ou moins gore qu'il a échafaudés la veille, à base de bébé tueur et mère psychopathe)

20h30 J'ai rêvé que Virginie Despentes s'était suicidée en faisant du saut à l'élastique (véridique) (mais, j'ose espérer, pas prémonitoire)

20h36 Ah ah ah ! Merde alors ! Je l'imagine sautant du pont (dans mon rêve elle s'était jetée d'une falaise) accrochée à l'élastique de son string et se faisant littéralement couper en deux morceaux !

20h38 Et moi je faisais visiter le lieu du drame (au père de mademoiselle A), en guide touristique

20h39 Toi tu fais des rêves tordus et moi c'est pire, c'est éveillé que je délire
20h39 Je me demande quelle peut être la signification profonde de ton rêve (pas hyper envie de le savoir à vrai dire) (que l'inconscient fasse son boulot et les névroses seront bien gardées, sans blague)

20h41 Une petite séance sur le divan m'en dirait plus. Mais je peux aussi faire ça en auto-analyse

20h48 Ah ah ! C'est une invitation ? (non ce n'était pas une phrase à double sens. Je parlais vraiment du divan de l'analyste (d'autant que Titus sait que j'y ai passé sept années) et des exercices d'auto-interprétation auxquels je me livre parfois. J'ai songé récemment à m'en repayer une petite tranche, je pense avoir franchi un cap dans la libération de la parole qui pourrait donner des choses intéressantes. Mon emploi du temps de mère célibataire me l'interdit actuellement, sauf réorganisation de la garde, que je vais mettre à l'ordre du jour car je n'ai pas assez de temps libre, c'est une évidence. Mais ne nous leurrons pas, si le père de mademoiselle A la prend en charge un peu plus, j'en profiterai très certainement pour aller boire un peu plus de coups...) Je suis un peu psy tu sais, et j'ai développé une méthode très personnelle, des histoires de chakras et de transfert, de la body-hypnose en quelque sorte
20h50 C'est un peu expérimental et ça sera gratuit pour toi

20h53 Tu es bien entendu le bienvenu sur mon divan pour toute méthode que tu jugeras utile à l'avancée de la science

Titus va alors dérouler les compliments dans une espèce de monologue qui me laisse sans voix. A posteriori j'ai constaté qu'il employait souvent cette méthode de l'avalanche de mots doux lorsqu'il y avait réchauffement dans son couple. Peut-être pour s'en excuser. Peut-être parce que ça le rendait tout guilleret et ouvert au désir en général. Peut-être pour d'autres raisons que je n'appréhende pas.

21h04 Je sens que tu es prête pour recevoir ma thérapie. Je te ferai savoir quand je serai en pleine possession de mes moyens, c'est important
21h07 Ce soir je vais essayer de passer une soirée calme, discuter un peu, il y a un grand débat à ce qu'il paraît (négociations conjugales de son côté ; du mien, débat de l'entre-deux-tours que je suis en train de regarder/commenter vautrée sur mon canapé avec ma sœur)
21h09 Mais j'apprécie vraiment ton sens du dévouement
21h10 Et je suis pressé de te revoir en tête à tête et dans un état qui me permette de garder quelques belles images en mémoire
21h14 Il m'en faut toujours plus pour ma bibliothèque mentale et celles qui y sont déjà stockées me mettent dans de drôles d'états...

21h16 Moi aussi j'ai envie de te voir (service minimum, droit au but)

21h19 Tous les moments passés avec toi sont délicieux
21h23 Tu es toujours adorable
21h24 Je te souhaite une bonne soirée et te dit à plus tard. Je t'embrasse tendrement

21h26 Bonne soirée à toi, je t'embrasse et je pense à toi

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il te manque un peu, hein, le bougre. Qui, d'ailleurs, n'a pas l'air d'en être un mauvais (de bougre)... Arf... Groumpf... Pffff...

Nononyme

Ada a dit…

Ce n'est pas tant la personne qui me manque que l'état dans lequel elle me mettait (un état second, très planant, bonne défonce vraiment). Mais je suis également extrêmement soulagée que ce soit fini.

Cristophe a dit…

Virginie Despentes, je l'imagine sauter d'une échelle puis remontée par l'élastique, elle s'éclate la tête contre un pic accroché au plafond, comme elle l'a voulu.