mercredi 28 mai 2008

Mot mot motus

Si ça se trouve la semaine prochaine je passe dans le quartier. Pour l'instant j'ai pas le temps.

Acheter des pompes déjà. Les miennes sont plus étanches et vu comment c'est barré dans les couches supérieures, c'est pas demain la veille que je me balade en tongs. Je signale que si le soleil fait pas un effort, mon bronzage s'en ressentira. J'ai pas le temps météorologique donc.

Mais j'ai pas le temps chronologique non plus. Depuis des éternités le Chanteur veut qu'on refasse un Scrabble. Je cite texto : Coucou...Alors et mon SCRABL...?! Si tu veux, la bonne excuse ce serait Ouais mais si c'est pour me ridiculiser une fois de plus (champion du monde le gars) (oui d'accord, champion de mon petit monde, mais je te signale que c'est suffisant pour perdre), si c'est pour me ridiculiser une fois de plus (non parce que quand même je me défends en jeu de mots, et lui il est loin devant, comme quoi c'est un champion je te dis) autant boire une pinte et on n'en parle plus. Même une pinte j'ai pas le temps.

Pourtant je pourrais faire d'une pierre deux coups (et pas que deux coups à boire, on va pas revenir sur la polysémie du terme) (tu me l'enlèves de la bouche) (à mots couverts n'est-ce pas pour rester tout à fait safe) (et ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit) et ce en passant voir le charmant charmeur chilien qui s'est mis à lire le livre qu'il veut m'offrir. Je cite texto toujours : Coucou ! Jme suis mis a lire ton kdo ojourd'hui. Kan éskonsvoa ke je te le donne ?! Tu te rends compte qu'un cadeau plein de mots m'attend et que je suis pas foutue d'aller le chercher ?

Mais voilà je suis en pleine guerre contre les barbares et ça n'a pas été simple hier d'affronter tous ces archers montés retranchés dans la Mecque. Sans compter que le peuple se révoltait et voulait à tout prix que je lui construise un colisée. Non mais je te jure. Alors que franchement fallait avant tout que je protège mes mines de fer et mes chevaux pour continuer l'armement. Attends un peu qu'on sorte de l'Antiquité et tu vas voir les fusiliers que je vais produire. Je voudrais pas dire mais c'est toute une civilisation qui est en jeu là, et je pèse mes mots.

lundi 19 mai 2008

"Soufffe qu'à mes transports je m'abandonne en proie"

Donc je fuis.

Le week-end aurait pu bien mal commencer. Par ma faute en plus. Disons que c'était pas une bonne idée de dégainer le téléphone vibrant à l'arrière du scooter. Et quand il m'a échappé des mains et que j'ai crié "mon portaaaaaable !", j'ai pas pris conscience tout de suite qu'au lieu de finir sur la chaussée, il aurait pu exploser le pare-brise du véhicule qui nous suivait, provoquer un carambolage, des morts et du sang. Non, sur le moment, je l'ai juste imaginé écrabouillé par les pneus impitoyables de la circulation parisienne. Comme quoi je pense d'abord à ma gueule. Et y a de la chance que pour les crapules : il était intact et opérationnel. Sur ce la loi du karma s'est emmêlé les chakras : 24 heures plus tard, monamour dépose un message vocal dans le rescapé pour m'annoncer le décès du sien...Va comprendre.

Ensuite nous sommes passés dans un véhicule à quatre roues, tellement tout confort que t'as l'impression d'être allongé même quand t'es assis. À part le déluge qui s'est abattu sur nous aux environs de je ne sais où, nous obligeant à faire du 50 à l'heure sur l'autoroute, tout s'est bien passé jusqu'à ce qu'on entre dans ce bled et que deux flics juvéniles nous demandent de nous ranger. Non mais même là ça s'est bien passé en fait. Ils ont demandé au conducteur s'il avait consommé de l'alcool. Celui-ci répondant par la négative, ils ont insisté : Sûr sûr ? Certain. Alors vous pouvez y aller. Les flics sont pas contrariants de nos jours. Bon il se trouve que le conducteur était effectivement en règle mais tu peux me dire à quoi ça sert de poser la question ? Soit tu vérifies, soit tu vérifies pas, c'est tout.

Il était minuit quand on est arrivé à la maison de campagne près de l'église et du cimetière. On a choisi chacun sa chambre. Ça donnait envie qu'un meurtre soit commis, comme dans le Cluedo tu sais, mais comme on n'était que trois, l'assassin était grillé d'avance, dommage.

Le lendemain, on the road again, des champs à perte de vue. Du vert, du plat et des vaches. Et puis soudain à l'horizon tu vois surgir une belle bouse. Mais énorme la bouse. Une bouse pour le livre des records genre, qui aurait nécessité la contribution de tous les ruminants de la région. Énorme et vachement pointue. Eh ben c'est le Mont Saint Michel dis donc. Les mouches à merde sont bien là, camouflées en boutiques à touristes, mais sinon ça va.

Alors manger des huîtres à Cancale et mourir parce qu'elles sont pas fraîches ? Non. Manger des galettes à Saint-Malo et marcher sur la plage parce que le tombeau de Chateaubriand est inaccessible, marée haute oblige.

Pour le dernier jour on a décidé d'aller se balader dans les champs autour de la maison. Histoire de se crotter un peu quoi. Et là, comme on voulait pas non plus faire le grand tour, on a traversé la voie ferrée, à l'aller et au retour. Et la vieille conne qui habite ce qui fut le logement du garde-barrière quand il existait nous a pas loupé. D'abord elle nous dévisage de loin comme si on était un truc nuisible tu vois. Nous ça nous énerve. Du coup on dit Bonjour. Bon j'avoue, peut-être on aurait pas dû. Parce que ça lui a fait comme un déclic à la mégère : Et alors ? c'est les Champs-Élysées ? (je veux bien qu'on fasse pas trop couleur locale mais de là à nous cataloguer Parisiens direct, ça s'appelle du délit de sale gueule hein mamie) C'est interdit de marcher là (ouais ben on sait, on n'est pas que con) et si j'appellais les flics hein ? (attends j'ai peur). C'est pas l'envie qui nous a manqué de lui répliquer qu'on nous avait signalé une vieille conne sur la voie et qu'on venait constater. Mais bon. Moi ce week-end m'a transportée et c'est déjà pas mal.

mardi 13 mai 2008

Gratuit sans obligation d'achat

T'es déjà allé au Parc des expositions ? Très sympa, vraiment.

Déjà le chemin est verdoyant. Coincé dans le RER entre deux valises destinées à une quelconque soute en partance pour le bout du monde, pas besoin d'être jaloux, il fait beau, tu te croirais en route pour une partie de campagne. À l'arrivée tu es très bien accueilli par les panneaux d'orientation, faudrait quand même pas que tu planches (d'anatomie) sur le concours des premières années de médecine, ils te prendraient pour le cobaye à disséquer avec tes 84 ans. Oublie pas que t'es venu ton Gaffiot sous le bras.

Alors le hall 3, il est, comment te dire, grand oui. Grand et glacial. T'as beau être 3 millions là-dedans, ça réchauffe pas. Les minettes qui, par le soleil alléchées, arborent sandalettes et mini-jupettes, je t'assure qu'elles regrettent. On se pèle le cul quoi merde. Principe de la sélection naturelle. Si tu peux te concentrer dans un frigidaire, alors t'as tes chances.

Enfin bon, t'as tes chances c'est vite dit. Moi par exemple, sans vouloir m'abriter derrière des soucis de vie mortelle (ce qui, tu me l'accorderas néanmoins, est une excellente raison pour n'avoir pas eu le coeur à potasser), Pline le Jeune, tu vois, qui nous causait comme quoi sa meuf elle déchire, ben ça m'a pas bien inspirée. C't'-à-dire aussi que par moment j'avais des doutes sur mon rosa-rosa-rosam, alors j'étais pas rendue hein.

Quand vient la pause déjeuner, tu seras bien avisé d'aller aux toilettes en période creuse, sinon t'auras pas trop le temps de manger. Non mais t'inquiète, je me suis posée au soleil, j'ai bronzé tranquillou et puis back to hall three.

Au programme de l'après-midi : note de synthèse. Ça c'est gentil de leur part. Délicate attention. Ben ouais, parce que la note de synthèse tu peux débarquer les mains dans les poches, les pieds sous la table, tout est fourni. Y a qu'à piocher par-ci par-là pour construire un truc qui se tient à peu près. Censure et pornographie, vlà le thème. On a vu pire.

Après tu rentres chez toi et j'espère pour toi que tu partages un bon dîner avec tonamour et que vous parvenez à parler de ces soucis de vie mortelle dans le calme, le soutien et la tendresse (ouais ben au début c'était pas gagné, on progresse).

Et puis le lendemain rebelote. Ah oui ça demande une certaine endurance c't'affaire. Clou du spectacle : la composition. T'as cinq heures devant toi pour étaler ta culture. Générale si possible. Ben voilà, j'en suis là actuellement, en plein dedans. Et laisse-moi te dire que je les fais flipper, mes concurrents, à gratter mes feuilles de brouillon comme si le feu sacré de l'inspiration s'était saisi de moi en une transe passionnée. Alors qu'en fait, mais ils l'ignorent, si ça se trouve je vais rendre copie blanche.