lundi 28 février 2011

♫ Le premier jour du reste de ta vie ♫

En fait devenir mère, rien de plus simple. On oublie juste de te dire deux petites choses essentielles, genre c'est un rite initiatique, à toi de trouver la voie petit scarabée...Mais tu peux compter sur Ada pour te dévoiler ce que les livres de grossesse te cachent.

Petit 1 : deviens champion d'apnée et l'expulsion de ton nouveau-né sera une véritable partie de plaisir (sinon non). En effet on te demande de fournir le maximum d'effort (POUSSEZ POUSSEZ POUSSEZ ALLEZ ALLEZ ALLEZ ENCORE ENCORE ENCORE) (je ne suis pas sourde) avec un minimum d'air (NE RESPIREZ SURTOUT PAS !) (non mais c'est une blague ou c'est juste pour m'empêcher de gueuler ?).

Petit 2 : la tétine qu'on te suggère te mettre dans la valise pour la maternité, je cite, "si besoin", n'est pas du tout facultative à mon sens. Enfin bon c'est un peu comme la péridurale, c'est toi qui vois mais tu viendras pas te plaindre après.

Et donc mademoiselle A a fait son entrée (ou plutôt sa sortie). Quel moment hein. Je crois que Nicole Croisille l'a si bien exprimé : je me suis enfin sentie femme, femme, une femme avec toi. Non je déconne, je me suis sentie très mammifère, ce qui est beaucoup moins courant comme sensation, crois-moi.

mardi 22 février 2011

♫ Je suis le roi des scélérats à qui sourit la vie ♫

Y a des jours où il se passe des trucs. Et pas des petits trucs tu vois. Carrément du lourd. Genre tu publies une note sur le blog ET tu envoies un mail. Ou bien : en allant faire tes courses, tu croises un ancien ministre de la santé qui sort de la maison de retraite du quartier ET tu constates qu'on tourne un film dans ton supermarché (c'est du vécu, t'as vu ma vie de ouf !). Les jours fromage ET dessert quoi.

Non parce qu'à part ça depuis un certain temps (bientôt trois mois dis donc) on peut, sans prendre trop de risque, affirmer que je me la coule douce. Tu me diras, j'ai eu le temps de lire l'Encyclopaedia Universalis, mais question taff c'est un peu le niveau zéro. Alors certes très prochainement un certain travail va commencer pour expulser ce produit fini tant attendu (bien que fini, fini, c'est vite dit, t'as qu'à voir le temps de maturation du cerveau, les enfants sont plutôt cons dans l'ensemble, c'est pas pour rien qu'on les envoie à l'école). Mais à part ça hein...

Eh bien figure-toi que ça me convient très bien de ne rien faire. Prends les discussions à la con sur le loto par exemple. Admettons tu joues, admettons tu gagnes des millions, quelle est la première chose que tu ferais avec tout ce pognon ? Je ne fais pas partie de ceux qui achètent une belle maison pour leur chère mère et une pour eux, que toute la famille soit au chaud. Spontanément comme ça là allez sans réfléchir, la première chose que je fais c'est d'arrêter de travailler. Même pas je passe à mi-temps, histoire de transiter en douceur, non non, arrêt complet, et pas de bénévolat ou je ne sais quelle connerie du genre, j'arrête de bosser et basta. Parce que c'est quoi être riche, à part ne pas avoir besoin de travailler ? L'inactivité ne me fait pas peur tu crois quoi. Je sais maintenant que j'en suis capable.

Du coup j'appréhende un peu la reprise, après le congé maternité éventuellement suivi de quelques vacances bien méritées (non ?). Et je me demande même si je ne vais pas carrément changer de taff. Seuls les êtres faibles et irrésolus, ceux dont le bonheur dépend toujours du hasard peuvent supporter qu'une relation malheureuse pèse à jamais sur leur vie, écrivait Jane Austen dans Emma (tiens cette citation aurait aussi pu me servir pour cette note-là). Remplace relation par travail, ça fonctionne tout aussi bien. Non que le mien ne me plaise plus, d'autant qu'il a évolué assez récemment mais pourquoi pas en changer ? hein pourquoi pas ?

Ce qu'il me faudrait c'est un boulot qui rapporte un max de tune en un minimum de temps (alors je t'arrête tout de suite, pas pute, ni dealer) afin de pouvoir glander en toute sérénité. Le truc lucratif, pas chiant, dans un contexte agréable et dépaysant tant qu'à faire. Pour l'instant ce que j'ai trouvé de mieux, c'est aller vendre des crêpes en Australie. Tu rigoles mais c'est un super plan ça mon pote, un super plan.

mardi 1 février 2011

♫ Je prends mon baise en ville, j'me tire à Delta Ville ♫

Pendant que monamour se pose des questions à propos de l'occupant à titre gratuit : Tu crois qu'il sera gentil ? (et à mon ventre : Il faudra être gentil hein ?) ou, plus inattendu, Tu crois qu'il aimera le jambon ?, je suis censée préparer la valise.

Oui eh oh, la valise, la valise, c'est pas non plus les grandes vacances, le séjour à la maternité, un petit sac devrait suffire. Eh ben non. Ne crois pas que tu pourras te contenter du petit truc discret qui te sert pour les escapades de fin de semaine, non non, il te faudra bien le gros machin et tu auras même du mal à le soulever, sans déconner.

Déjà il faut trois serviettes de bain et trois de toilette. Parce que c'est pas la même chose ? Très bien, disons trois petites et trois grandes alors.

Six gants de toilette : mais pour quoi faire ? On coupe la poire en trois, deux ça sera parfait, je les ai achetés exprès je te signale.

Une tétine si besoin : c'est gentil mais comment on sait si on va en avoir besoin, gros malin ? Allez tiens, puisque c'est ainsi, je décide qu'on n'en aura pas besoin.

Après tu enrichis ton vocabulaire : une gigoteuse...??? Qu'es aquo ? Et une brassière...Autant une brasserie je vois bien...Alors tu cherches et dans ton encyclopédie libre, tu apprends qu'une brassière c'est un sous-vêtement féminin et qu'au Québec c'est synonyme de soutien-gorge. Oui mais on est dans la colonne Pour bébé là, ça paraît prématuré. En cherchant mieux tu découvres qu'une brassière pour bébé c'est en fait une chemise qui se ferme dans le dos. Tu peux pas dire camisole comme tout le monde non ? Et la gigoteuse, alors là, franchement, quand tu finis par comprendre que c'est une sorte de duvet qui empêche justement de gigoter, tu ne t'étonnes même plus qu'on l'appelle également turbulette (mais bien sûr).

Il y a aussi les éléments qui laissent perplexe : pour maman, des culottes jetables (tu as immédiatement des visions d'horreur...mais je vais me vider de mon sang, c'est ça ?) (je dirais même plus : et de quoi d'autre ?), même pas en rêve que j'investis là-dedans. Ou encore, pour bébé cette fois : six pyjamas...Au-delà du fait que six est manifestement un chiffre fétiche pour les gens qui établissent cette liste, soit les pyjamas parties ça commence hyper tôt, soit ils organisent la fashion baby week, c'est pas possible, attends on les fait défiler et tout ou quoi ?

Je te passe les questions existentielles dans les rayonnages du magasin au moment où tu te rends compte qu'entre les tailles naissance, 1 mois, 3 mois et 6 mois, ça se joue à quelques millimètres, sachant que ça grandit vite ces bestiaux...Du coup, je vois pas bien pourquoi on prend pas direct du 14 ans, que ça leur profite au moins.