vendredi 26 janvier 2007

♫ De Ca Mau à Lao Cai ♫

Alors t'emballe pas, il va rien se passer de spécial dans cet article, en tout cas rien que tu ne saches déjà plus ou moins. Mais bon je fais l'effort, bien que me trouvant présentement en service public, et au risque de me griller auprès de mes collègues, je fais l'effort donc de te dire au revoir. Parce que t'es sympa quand même.

J'emmène mon K-way orange vu qu'il pleut toujours un peu sous ces latitudes semi voire complètement tropicales. Je prends aussi le routard pour bien tailler la route. Et mes maigres notions de la langue...Ouais ben j'ai pas eu beaucoup de cours je te ferai dire. Non mais grâce au manuel de conversation courante, je sais dire : Je ne ferai rien sans préservatif...Plus fort...Moins vite...C'était fougueux...La base quoi.

L'excitation est à son comble. Non parce que, tu n'en as peut-être pas conscience, avec la légèreté qui te caractérise, mais c'est un peu le voyage de ma vie, les racines, les ancêtres...L'identité, n'ayons pas peur des mots.

Bon allez c'est pas tout ça...l'heure c'est l'heure...Je reviens vers le 19 février. Essaye de pas trop pleurer le soir et gaffe à tes os. Moi ♫ y a l'avion à Roissy qui [m]'attend pour le Sabaïland ♫

mercredi 24 janvier 2007

Profession de foi

Écoute je suis débordée comme jamais. Pas facile de voir tous les camarades, amis et apparentés avant le départ pour la terre de mes ancêtres. Pourtant je vais pas m'absenter très longtemps, c'est un petit voyage toutce qu'il y a de règlementaire. Mais faut croire que c'est une tradition, avant les vacances on se dit au revoir. Du coup mon agenda est trop petit pour que j'y inscrive tous les rendez-vous et je me suis encore couchée à pas d'heure hier. Sans compter que j'ai bu du whisky (en plus du reste je veux dire). Alors aujourd'hui c'est service minimal (estime-toi heureux que je ne sois pas en grève).

Ça se passe dans mon lit. Ça part de la différence entre un curé et un abbé...Aucun rapport...enfin si, évidemment, ça tourne autour du religieux, c'est sûr...Bon si tu parles du voeu de chasteté, dans ce cas non, pas de rapport, c'est interdit...Quoique des fois hein...Enfin bon je voudrais pas parler sans savoir...Sauf que j'ai connu un curé qui avait une compagne...Donc je répète, des fois hein y a rapport...grand bien leur fasse...Non ce que je voulais dire c'est que si on parlait d'abbé, aucun rapport avec Pierre, il était encore vivant, plus pour très longtemps mais bon, on pensait pas du tout à lui (comme quoi j'ai peut-être un truc à creuser du côté de la voyance) (non bon d'accord).

Ada : Je suis sûre que tu aurais fait un excellent prêtre.

Monamour : Ah ben moi j'aurais préféré être évêque.

Ada : Ça gagne plus ?

Monamour : Je pense...Mais c'est surtout parce qu'on m'aurait appelé Monseigneur (il faut savoir que monamour, étant petit, avait des ambitions à tendance mégalomaniaque, il voulait devenir Alexandre le Grand ou César, selon les jours...ou alors astronaute, pour conquérir d'autres mondes) (moi ça me va, du moment que je peux rester la belle du monseigneur). Ça claque hein monseigneur...

Ada : Ah ouais ! Avec la crosse et la mitre t'aurais eu fière allure...

Monamour : Oui j'aurais porté la robe là...

Ada : Et t'aurais fait des messes de folie parce que t'es hyper bon orateur.

Monamour : Tu sais que j'y ai pensé un moment. Je me disais : est-ce que je travaille dans la société ou hors de la société ?

Ada : Comment ça hors de la société ?

Monamour : Ben au Club Méd par exemple. Ou prêtre...

Ada : Et pourquoi tu l'as pas fait au final ?

Monamour : Je crois pas en Dieu.

lundi 22 janvier 2007

♫ Comme la vague irrésolue ♫

T'as remarqué qu'en ce moment il fait beau tous les dimanches ? (à Paris s'entend), eh bien ça n'a rien à voir avec le sujet qui nous occupe aujourd'hui.

Vendredi, après une première partie de soirée avec ses amis, j'amène monamour au nouveau bar où on rejoint mon pote. Ben ouais, faut que tout le monde s'habitue à la nouvelle configuration. Chez moi la nuit est bonne et donc, quand, à 7h du mat, je reçois : Ouktusoi koiktuface...je pense à toi ! Demain é un nouveau jour é cé avec toi kjé envie...tu te dis que bon, je vais pas répondre. On ne peut rien te cacher. Par contre je mets un petit bout de temps à retrouver le sommeil, d'autant que ça bipe à nouveau : il é tôt mé pa tro tard pr se voir ! J'imagine le charmant charmeur chilien sur sa voie de chemins de fer (une voie de garage objectivement, mais les voyages forment la jeunesse à ce qu'il paraît). Monamour, lui, ne bronche pas.

Après le petit déjeuner et son départ, voilà que ça bipe encore : Le silence é un dialogue...Jte souhaite pleins dbonnes choses. Il est doué pour la synthèse le charmant. Je lis tu sais quoi, la journée file et quand je sors du cinéma, mon portable affiche : Jvais boire un verre avec XXX. Kestufé ? J'étais au ciné, je rentre chez moi (note bien que je me contente de répondre à la question, ni plus ni moins) Et kestuvefèr ? Je sais pas trop, t'es où toi ? (bon, ça prend une tournure un peu périlleuse hein) Dans la rue. On peut se retrouver chez moi stv !? Ok (et voilà...)

On n'a pas le temps d'atteindre le lit, le futon fait très bien l'affaire. Feu de l'action aidant, on se rend compte assez tard que les voisins peuvent profiter du spectacle...Mais y a pas eu de plainte. Faut dire qu'on assure aussi, cette fois encore nous nous surpassons en prouesses gymnastiques et rythmiques. Au point qu'on se dit que ça fait pas mal, de se faire du bien certes, mais aussi de se voir moins souvent.

Puis nous sortons prendre un verre au nouveau bar avant que je ne retrouve monamour. L'heure tourne et on se refroidit pas, y a un micro-climat je sais pas...Je suis limite à la bourre alors on opte pour une petite session dans le hall de son immeuble (pipe et boîte aux lettres, un nouveau regard sur le monde), mais, ne portant pas de jupe (ben oui, j'avais pas prévu de me faire trousser au coin de la rue par ce temps pluvieux) nous nous voyons dans l'obligation de remonter chez lui pour un travail plus en profondeur. Inutile que je te raconte, déjà c'est pas racontable, et puis j'ai pas les mots tellement c'est au-delà (si tu crois que c'est facile...t'as qu'à voir dans les livres (les bons hein) : la scène de cul c'est un peu comme le chef d'oeuvre du compagnon artisan). Quand nous émergeons, plus de doute, je suis très en retard...

Remercions nos amis du métro qui nous offrent un sursis le samedi soir, ce qui me permet de finalement retrouver monamour. En aucune manière je n'éprouve de sentiment de culpabilité vis-à-vis de lui. Crois-tu que ce soit normal ? Ou bien mon inconscient ne suivrait-il pas un chemin tortueux qui l'amènerait à ce magnifique sophisme : puisqu'il n'y a pas culpabilité, il n'y a pas faute ? En tout cas j'ai bien fait de rien te dire la dernière fois à propos de la fidélité...franchement je regrette pas.

vendredi 19 janvier 2007

♫ Et je soupire sur les qui suis-je, sans négliger l'épisode où vais-je ♫

C'est comme qui dirait la révolution.

Depuis plusieurs jours, je suis d'une productivité au taff, tu peux pas imaginer. Genre mon chef de service débarque dans le bureau, en totale panique (rien que de très normal, mon chef de service est toujours dans tous ses états, sauf en réunion, où il s'écoute parler et là il kiffe) : Ada voici l'article de XXX, on est hyper charrette, moi j'ai pas le temps de m'en occuper, il faut trouver cinq illustrations pour ce soir, c'est très urgent. Mais bien sûr, pas de souci. Ou alors : Ada, y a une demande de la présidence (pas de la République, faut pas trop m'en demander non plus) on cherche une photo de Machin, dans le journal Truc ou peut-être dans le journal Bidule, à moins que ce ne soit ni l'un ni l'autre, on sait pas trop et on n'a pas la date précise, ça tourne autour du voyage de de Gaulle en URSS, et vite, parce qu'ils le demandent aujourd'hui pour hier évidemment. Aucun problème, tout le plaisir est pour moi, même pas je râle. Contrairement aux apparences, je ne travaille pas dans une rédaction et je ne suis pas éditeur photo, comme quoi je pourrais rechigner quand même. Eh ben non, souriante la fille.

Depuis plusieurs séances je suis une analysante exemplaire. Limite dans une de ses prochaines communications à la profession, l'analyste pourra citer mon cas et s'en glorifier. Hop j'arrive, hop je m'allonge, tout en légèreté, je plonge dans le sac de noeuds et quand je me lève, c'est nettement moins emmêlé. Tu pourrais croire que ça n'a rien d'exceptionnel, eh bien pas du tout, des fois c'est même plus un sac de noeuds, c'est un truc tellement informe que tu sais pas par quel bout le saisir (noeuds et bout...je te dispense d'associer librement, ça c'est bon pour le divan, tiens-toi un peu que diable) (tirer par la) (bon tu vois c'est moi qui m'égare après). Exemple très récent : si je n'ai jamais voulu enseigner (malgré une aptitude certaine à la pédagogie) c'est pour une sombre histoire de chocolats...Eh ouais. Ça t'en bouche un coin hein ?

Depuis une semaine (prépare-toi psychologiquement à un événement époustouflant, j'ai peur que le choc soit rude, tu devrais respirer par le ventre, sois fort je t'en prie) depuis une semaine donc je n'ai pas bu d'alcool...Mmm, je t'avais prévenu. Pourquoi, pourquoi, j'en sais rien moi pourquoi, que veux-tu que je te dise ? J'ai pas envie, ça te va comme réponse ? Une semaine...Truc de ouf. C'est une phase totalement inédite dans ma vie d'alcoolique mondaine.

Si je te dis que depuis cinq jours je suis fidèle, tu vas encore te foutre de ma gueule et t'auras pas tort, c'est un peu ridicule. Bon du coup je te le dis pas, tant pis pour toi. Non mais c'est pas plus mal en fait, parce que si je te le dis et que je flanche, j'aurais l'air de quoi ? T'as raison, vaut mieux que tu saches pas...

Alors que se passe-t-il au juste ?

On va procéder par élimination. Déjà je suis pas enceinte. On dirait pourtant (transparence psychique, arrêt des toxiques) mais je répète, je suis pas enceinte. Ensuite je suis pas en loose. Les symptômes sont bien là pourtant (travail acharné, investissement maximal sur le divan) mais je répète, je suis pas en loose. Bon...ben j'ai plus des masses d'idées là...

Histoire que tu te fasses pas trop de bile, je te rappelle que dans tout bientôt c'est le week-end et qu'il est possible que je prenne l'apéro quelque part (mais je boirai peut-être une limonade, rien n'est encore gagné). Dans tous les cas, et ça, ça va te sortir de ton désarroi, premièrement une, j'arrive encore à la bourre ; de deux, même si on fait tout pour nous en empêcher, je continue à fumer ; last but not least, je suis toujours inscrite au festival de la baise...(t'as eu chaud hein ?)

mercredi 17 janvier 2007

Lis tes ratures

Parfois le soir, après l'amour (ou le contraire) et avant de dormir, au lieu de regarder la télé que j'ai pas, je fais la lecture à monamour (et crois-moi que ça me change. C'est pas avec le charmant que je pouvais avoir ce genre de plaisir). Puis ça donne lieu à des réflexions profondes et intelligentes.

Monamour : Tu crois que t'aurais pu être pontonnier de la Bérézina ? Trois jours dans la flotte...

Ada : Tu penses, j'aurais pas été assez résistante.

Monamour : Les gars qui rentraient au bercail à pied dans la neige...

Ada : P't'être ils trouvaient un peu d'aide auprès de la population, tu m'files un peu de soupe ?

Monamour : Ouais on vous a envahis mais on est tous chrétien merde

Ada : En plus j'ai plus d'orteils j'te rappelle

Monamour : Je me vois vraiment pas rentrer à pied de Russie, qui plus est en béquilles...

Ada : Oh ben t'inquiète, t'aurais fait des pauses...

(...)

(les points de suspension à l'intérieur de parenthèses, ça veut dire que le dialogue s'arrête et qu'on rit) (non mais je précise, des fois que toi tu trouves pas ça drôle, sens-toi libre)

Monamour : Ça fait comment de mourir de froid tu crois ?

Ada : Je crois que c'est atroce.

Monamour : Ils s'enfouissaient peut-être dans la neige pour se protéger.

Ada : En même temps, vu les températures, même en gagnant quelques degrés, ça restait tendu...

Monamour : Ouais, passer de moins 20 à moins 10...

Ada : Surtout que moins 10, ça fait tôt quand même

(...)

Alors, t'as deviné ? Bon allez je t'aide un peu : sachant qu'on a chacun son bouquin ; sachant qu'il y a un Balzac, un Zola et un Zweig...lequel est celui d'Ada ? lequel celui de monamour ? lequel celui qu'on lit en commun ? T'es gentil tu donnes le titre aussi hein.

lundi 15 janvier 2007

♫ Tu es la tombe et moi l'épitaphe ♫

Tu vas peut-être penser que je suis sexiste (alors qu'en fait je suis juste obsédée sexuelle), tant pis.


Avec un paquet de SMS du genre : J'ai la crèv (mal à la gorge) mé si tu tréveilles dan la soiré (je te dispense de toute remarque relative à cette information, je dors quand je veux ok ?) kta faim ou envie de câlin, rejoin moa ! auquel je réponds par exemple : mange plein de miel pour ta gorge, ce qui amène : C toi mon miel...je tiens bon un jour, deux jours, trois jours, puis je dois bien avouer que je cède. Lâchement.

Dimanche vers 13h, après le tai chi et alors que je viens de croiser mon pote qui sors de chez sa belle, je débarque chez le charmant charmeur chilien avec le petit déjeuner. Durant les quelques heures qu'on passe ensemble, comment te dire, je le vois dans le rôle de la fille et moi dans celui du mec. Exemples :

Coquetterie. Quand j'arrive, il sort de la salle de bain, rasé de frais, alors que moi j'ai même pas pris une doiche après mon exercice (d'accord pas hyper violent mais quand même) physique hebdomadaire.

Demande de tendresse. Il quémande un bonjour. Va pas croire que je suis malpolie, évidemment que je dis bonjour. Mais lui il veut un bisou. Il me tend ses lèvres, j'y pose mon doigt.

Rappel des rituels (un peu comme le coup du sondage). Sur le futon, il regarde par la fenêtre en disant : Oh il vole bien ce pigeon...Fut un temps, le premier de nous deux qui repérait un pigeon dans le ciel se devait de sortir cette phrase (bon écoute les amoureux passent aussi par des âges ingrats, et nous ça nous faisait rire, je sais bien que toi non mais c'est le même tarif non mais).

Offre de tendresse. Là encore je cède. De mémoire d'Ada, confirmée par celle du charmant, nous n'avons jamais atteint de tels sommets lors de nos séances au pieu. Il se pourrait que plus mes sentiments s'estompent, plus mes sensations s'aiguisent...

La question qui tue. Après l'amour, dans le lit : Tu m'aimes ? Bien sûr c'est dit de façon légère, mais ça n'en appelle pas moins une réponse. Alors je noie le poisson, toujours aussi lâchement, dans une envolée cynique où j'anticipe par : et après tu vas me dire que je t'aime pas vraiment, vu que c'est toi qui poses la question et que je le dis pas spontanément...

Attentions quasi maternelles. Je te prépare quelque chose ? t'as pas froid ? tu veux prendre un bain ? repose-toi...

Psychologie intuitive. Comme il caresse ma main, je me mets à pianoter contre ses doigts : ah dès que ça devient tendre, tu fuis...

La phase je-ne-suis-pas-un objet. Comme je veux tracer : alors toi y a que le sexe qui t'intéresse avec moi...on pourrait sortir, faire des choses ensemble...

Difficulté à s'extirper de la fusion. Oh non ne pars pas tout de suite...

Jalousie. Tu dois retrouver un autre mec, c'est ça hein ? c'est ça ?

De mon côté je me rappelle nos regards croisés, dans le bar en bas ; je me souviens d'un coucher de soleil observé depuis un banc public de la place d'Italie où on parlait même plus tellement on était bien ; je me rappelle combien on pouvait s'extasier (bêtement, aveuglément, passionnément, choisis) l'un de l'autre. Aujourd'hui, encore et toujours, nos peaux s'appellent (ou alors je confonds ? Nos peaux, ça pèle ?). Et puis ?

Non mais un deuil ça se fait pas en deux deux je te signale.

vendredi 12 janvier 2007

♫ It doesn't matter if we all die ♫

Le charmant charmeur chilien ne se sert de son téléphone portable que pour envoyer des SMS ; d'ailleurs il a acquis une certaine expérience dans l'art de l'expression phonétique. Mais, tiens-toi bien, voilà t-y pas que je reçois, de sa part, et deux jours consécutifs qui plus est, des messages vocaux...

La première fois je sors du cinéma. Ada c'est moi (...) Appelle-moi quand t'as le message, appelle-moi d'accord ? Ben non pas d'accord, j'ai rendez-vous avec monamour. Je l'informe donc par texto que je le contacte le lendemain.

Le lendemain, superbe acte manqué : j'oublie mon téléphone chez moi. Quand je rentre, j'ai son second message : Bonjour mademoiselle, c'est pour un sondage (bon là il faut que je te dise que chaque fois que je l'appelais, systématiquement, à tous les coups, je commençais par Bonjour Monsieur, c'est pour un sondage, et lui il répondait Oh oui mademoiselle, sondez-moi, sondez-moi)...je voudrais savoir ce que vous faites ce soir. Sachez que mon portable reste en attente d'un éventuel appel de votre part. Il est tard, je renvoie donc un texto explicatif en promettant que j'appelle le lendemain, cette fois de façon certaine.

Le lendemain du lendemain (surlendemain, oui je sais). Quand je compose son numéro, ça sonne trois fois puis répondeur. Ne sachant s'il me zappe ou si c'est un bug de la machine, je lui dis que je vais boire un verre avec mon pote au nouveau bar. Là-bas monamour appelle. Nous prenons rendez-vous pour finir la soirée ensemble. Et donc je rappelle le charmant : je vais pas rester, on pourra pas se voir. Mais répondeur toujours. deux secondes après, SMS : J'ariv o nouveau bar.

Ah. Merde alors. Bon. Il arrive, avec quelques centilitres d'avance sur nous et annonce qu'il a perdu un être cher, comme on dit et comme ça m'est arrivé y a quelques mois mais c'est pas le même tu t'en doutes. On trinque à la santé des disparus, je culpabilise un brin de ne pas être disponible très longtemps, alors je diffère mon départ au maximum. Mais faut y aller. Mes priorités ont changé. Il me dit Vas-y, t'inquiète pas, vis tes amours.

Le lendemain du lendemain du lendemain (ah tu fais moins ton malin là), SMS : Le pingouin me mank bocou...Prends bien soin de lui. Nourris le bien et fé lui une toilette ! je l'embrasse fort.

M'est avis qu'il va faire deux deuils en un (remarque, ça vaut aussi pour moi)...C'est la chienne de vie.

(Devine ce que je mange ce soir ? Indice : monamour et moi sommes invités chez des amis communs)

mercredi 10 janvier 2007

♫ Meat is murder ♫

Bon ben les béquilles forcément c'est pas l'idéal pour les grandes virées rock'n'roll. Et puis comme monamour a l'air décidé à me voir le plus souvent possible, je vais pas non plus faire ma blasée. Alors tant qu'il boîte, je veux bien assurer le gîte et le couvert. Mais y a des limites. Non parce que ménagère de moins de cinquante ans je peux pas, j'en ai 83 je te rappelle.

D'abord je fais une tartiflette, ça c'est facile. T'empiles tout bien les machins, zou au four, pas de souci. Et je sais pas si je t'ai dit, mais monamour tu lui files une marmite de fromage fondu et il est heureux.

L'hiver pas dernier mais celui d'avant, 2004-2005 quoi (oui bon ben hé, laisse-moi le temps de compter aussi), c'était le festival de la raclette. Il avait emprunté l'appareil d'un ami et c'était chez moi que ça se passait, avec tous les potes vu que c'est trop convivial la raclette...Et sans mentir, il se passait pas un week-end sans. À la longue je mangeais que les cornichons et les pommes de terre (moi c'est une marmite de patates qui fait mon bonheur) (comme quoi on est complémentaire hein)...jusqu'à ce que l'ami le prenne par les sentiments tu sais, j'ai une petite fille, elle adore la raclette, elle en a tellement envie, c'est bientôt l'été là...et que monamour consente enfin à restituer l'appareil.

Après (non mais pas le même jour, déconne pas) on commande une pizza, enfin moi je mange un truc à base de carottes, de riz, d'échalotes (cuisinés maison, je sais pas si t'imagines) et lui il appelle le livreur parce que dès qu'il y a des légumes il a peur (c'est moi qui lui ai appris ce qu'est une aubergine) (mais ça commence à rentrer. La preuve : il s'est inscrit sur les listes électorales. D'accord ça n'a rien à voir mais c'est pour dire). Et devine à quoi la pizza ? Tartiflette. Oui ils font ça maintenant, on aura tout vu...

Puis on se fait une fondue savoyarde. Ben ouais, c'est de saison merde, on va pas rater le coche. Ça va qu'y a du vin blanc...

Un beau jour, la convalescence étant en bonne voie, je le prie de bien vouloir faire les courses pour son petit déj. Monamour commence toujours sa journée par un saladier (ou une cocotte-minute, ou un chaudron, peu importe) de lait chaud, avec des céréales et puis du miel ou du chocolat, selon les stocks disponibles. Tous les jours, tu m'entends ? invariablement, depuis...pfiou. Bon. Et c'est moi, vu son handicap temporaire, qui verse le lait dans la casserole et qui le sers, pour lui éviter des déplacements tu vois ? C'est pas grand chose mais tu peux dire que je suis sympa quand même.

Sauf que ce jour-là, qu'est-ce qu'il ramène ? Du lait et des céréales ? Non. Des oeufs et du bacon. J'ai pensé que ça changerait un peu. Voilà, l'exception qui confirme la règle, il choisit de la vivre avec moi dans le rôle de la cuisinière...

Non mais bon je critique pas. Chacun ses goûts. Je dis juste qu'à force d'entasser les prisonniers comme de la viande, faut pas s'étonner qu'après ils confondent. C'est tout. De toute façon bientôt je vais bouffer du chien.

lundi 8 janvier 2007

Sortez les violons

Si je te dis que je suis pas une sainte et que je m'appelle pas Antoine, je ne t'apprends rien. Eh ben figure-toi que, malgré tout, c'est pas les tentations qui manquent.


Tentation 1. Vendredi je reçois ça : Jsuis en rut ! Comme je suis au taff, je me limite à : Mmmm, ça ouvre des perspectives intéressantes...Plus tard au nouveau bar : T priz ce soir ? Ben oui...(je prends l'apéro avec mon pote avant de retrouver monamour). Bon...À demain ptèt. Domage jmété rasé. Bonne soirée (beau joueur le charmant quand même) (mais il est pas violoniste).

Tentation 2. La soirée avec monamour se passe on ne peut mieux (son genou s'assouplit, à toi d'imaginer le reste). Vers deux heures du mat, SMS non identifié : Salut c un peu brut (ben salut c'est surtout une formule de politesse un peu familière mais tout à fait convenable) tu fais quoi copine ? (je dors) On est à deux, on voulait savoir, même fatiguée et que tu te réveilles, de passer un moment intense ensemble, viens allez ! Ouh là c'est quoi c't'affaire ? Je n'ai aucune idée de qui ça peut être. En revanche je saisis parfaitement le message : on me propose une partouze en bonne et due forme. Bon. Puis : Ça serait sympa que tu répondes même si c un peu le délire, dis un truc, bisous quand même. Ça insiste en plus. Alors je fais un effort : 1 truc (je suis pas la dernière pour rigoler t'as vu ?) ou plutôt 2 : je dors...c'est qui ? C Bernard et Bianca et on a envie de délirer avec toi voilà.

Bernard et Bianca...un couple du quartier. Combien de fois Bernard m'a-t-il dit : Tu sais que je ferais bien un gros câlin avec toi ? Combien de fois Bianca m'a-t-elle dit : Tu sais Bernard parle beaucoup mais les actes ne suivent pas...? Et voilà qu'en pleine nuit, visiblement un peu attaqués, leur prend l'envie d'un plan à plusieurs, si c'est pas mimi, et ils pensent à moi comme troisième violon.

Ça commence à faire là non ? Un peu d'exercice pour sublimer tout ça ? Dimanche matin, à l'heure où d'habitude je m'en paye une grasse, séance de tai chi chuan, avec la grande dame, dans le parc du coin. Il fait beau, c'est la teuf. Et vas-y que j'empile mes vertèbres, que je brosse mes genoux, que je descends mon centre de gravité. Bon je débute hein, alors le coup de pied du lotus ou l'aiguille au fond de la mer, je maîtrise pas bien encore. Mais y a une figure qui m'attire, ça s'appelle jouer du violon...

Ah oui tiens, j'allais oublier, y a un film magnifique à l'affiche, depuis que j'en suis sortie je me dis que oui, il y a encore de la musique, mais la route est longue...ça serait dommage que tu le rates, enfin bon c'est toi qui vois (oui, c'est une bonne idée, vois-le donc). Je te laisse deviner le titre mmm ok ? on fait comme ça ?

vendredi 5 janvier 2007

♫ Ça fait crac, ça fait pschtt ♫

Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis, forcément tu connais. Cet Ada-je fonctionne très bien sur moi. Mais pas que.

La dernière fois, chez le charmant charmeur chilien, je reçois trois coups de fil à l'enchaîné. Primo, mon pote, ça c'est facile : je passe la soirée avec le charmant, à plus. Secundo, le gars à la guitare, ça se gère pas trop mal : non pas ce soir. Tertio, monamour, là faut assurer : oui je suis chez moi (regard amusé du charmant) (eh ben oui prise en flag de mensonge éhonté) mais c'est mieux demain.

Le charmant est admiratif devant le nombre de mes prétendants : non ! ne me dis pas qu'il s'agit de deux mecs différents !? c'est le même qui a appelé deux fois ! Eh non mon ami, y en a bien deux. Pas possible !? Dis donc, qu'est-ce que t'assures toi ! Mmm, j'aurais pas dit ça comme ça, mais pourquoi pas, oui, j'assure, admettons.

La soirée se déroule tant bien que mal. Faut dire que j'ai atteint des sommets dans l'éloignement, ce qui m'est gentiment reproché. On fait l'amour presque violemment, comme s'il voulait me faire mal.

Le surlendemain : Coucou ! Tu pars kan ? Jespère kon pourra svoir avant ktu partes ?! Le charmant s'inquiète de mon voyage sur la terre de mes ancêtres. Puis : Bip moi kan tu ve kon svoa. Ta un emploi du temps plu chargé ke moi. A tré vite ! Tu apprécieras l'allusion quasi neutre, genre constat sans appel mais sans jugement non plus, au fait que je sois prise (c'est le cas de le dire). Moi, si ça t'ennuie pas, je me penche plus sur l'urgence impatiente de la formule finale. Il voudrait conserver une petite place que ça m'étonnerait pas...

Le problème c'est que monamour a pris du poids (que veux-tu, c'est les fêtes) (ouais trop la teuf !). Et même si, me connaissant, les bavures et dérapages restent encore possibles...je vais m'efforcer d'être fidèle (oui ben c'est bon hein, tu peux arrêter de ricaner...des fois j'arrive à l'heure au taff et des fois je suis fidèle. Si). Alors pendant que tu sais qui a conquis de haute lutte sa place sur la première marche du podium (et on l'appaludit bien fort), le charmant s'éveille un peu inquiet tandis que le gars à la guitare se renseigne : Tu dors ?

jeudi 4 janvier 2007

Grand corps pas trop malade

Allez, maintenant j't'explique pourquoi il part pas en courant quand je passe la douane en déclarant ma flamme : il a des béquilles...Ouais, petit problème de genou suite à un séjour à la montagne. Alors moi, pas folle, j'en profite. Faut savoir saisir les opportunités. Sinon tu penses bien qu'il serait déjà loin...

Mais bon ça n'a pas que des avantages les béquilles. Il est propriétaire d'un studio qu'il loue aux vacanciers de passage. Jusque là, tu vas me dire, c'est pas un inconvénient, au contraire. Mais quand tu sais que ce studio est sis au sixième étage d'un immeuble sans ascenseur, tu comprends mieux ma douleur. Pauvre monamour (bon ça c'est un peu téméraire comme terminologie, mais je suis une guerrière ou quoi ?) qui peut tout de même pas s'infliger ce supplice, tout handicapé qu'il est...Et voici donc Ada dans le rôle de l'hôtesse. Trop la classe à Dallas.

Samedi je me pointe à midi (je te laisse imaginer dans quel état) (pire). Ils sont pas là, ça commence mal. je dégaine le portable pour déverser mon irritation dans les oreilles de monamour (enfin, à ce moment-là il s'appelait encore ex-monamour, mais on va pas chipoter merci), y a pas de raison qu'il en profite pas merde.

Alors il s'avère que le rencard finalement c'est peut-être midi et demi. Ah oui ? et comment se fait-il que je n'en sois pas informée ? Non parce que, comment dire, il se trouve que, par le plus grand des hasards, j'ai un peu autre chose à foutre que de poireauter sur le palier (dormir dormir dormir, par pitié)...Il remarque perspicacement que je dois être en gueule de bois. Bravo ! vous avez gagné le droit de vous taire. Je descends fumer des clopes en faisant le tour du pâté de maison, il pleut presque pas, eh ben alors, elle est pas belle la vie ?

Quand je remonte, miracle, ils sont arrivés. J'entends qu'on dit derrière la porte C'est elle. Oui c'est moi, oui, et ça va pas traîner les cocos, vous me donnez les clefs, je vous rends la caution et on n'en parle plus.

Pas vraiment non...La petite cherche ses chaussures (faudra qu'on m'explique comment elle peut se retrouver pieds nus alors qu'elle vient tout juste de rentrer). La maman traîne dans la salle de bain. Le papa je sais pas trop, c'est un peu flou...ah si, il commence à entasser leurs affaires. Oh ben mieux vaut tard que jamais hein...C'est pas comme si vous deviez partir là maintenant.

Monamour (eh, ça me fait bizarre, je me demande si vaut pas mieux le renommer carrément) m'avait briefée sur les vérifications d'usage (l'état des lieux si tu préfères) avant restitution du chèque de caution. Mais y aura pas de problème, t'inquiète. Non parce que moi, dans le genre pro, je me sens plus à l'aise en prolétaire qu'en proprio. Et bingo : Il faut qu'on vous dise : les plaques électriques ne fonctionnent pas. À notre arrivée, avec le jeune (là je souris. Monamour est un grand black, donc un jeune hein), ça marchait, mais quand on a voulu s'en servir le lendemain, plus rien.

Première réaction, je compatis : ils ont dû bien se galérer pour la bouffe...Puis je me souviens de mon rôle. Mouais, et je fais quoi alors ? Je prends la petite en otage ? Non allez, ça va pour cette fois, je vous la rends la caution. Et ça se finit que je les aide à charger la voiture, t'y crois à ça ?

Tout ça par amour de monamour tu noteras. Cependant faut regarder du bon côté de la béquille. Dans certaines circonstances je prends le dessus et je me la joue Andromaque, voire mieux, cheval renversé. Le Kâma Sûtra c'est mon dada.

mardi 2 janvier 2007

Tu voeux ou tu voeux pas ?

Samedi 30 décembre 2006, 17h30. Alors que j'erre dans les rues du quartier, la gueule de bois en bandoulière, en quête de provisions pour le réveillon du lendemain, une ombre me frôle : c'est le gars à la guitare. Quelle surprise ! (ouais on est voisin, et alors ? On peut bien être surpris par les choses prévisibles hein, c'est encore un droit). Pour fêter ça, nous buvons une bière au nouveau bar. Extrait choisi :

Ada : Tu aimes Proust ?

Gars à la guitare : Non.

Ada : Pourquoi ?

Gars à la guitare : J'aime pas les madeleines.

Ada : Mais y a pas que ça dans Proust.

Gars à la guitare : Ouais mais ça gâche tout...

Je ris. Il émaille son discours de Bonne année répétés. Trop tôt.

Dimanche 31 décembre, 19h30. Le téléphone sonne.

Ma copine la serveuse : Ada, excuse-moi de te déranger, tu sais que le charmant chilien doit animer la soirée ? Eh ben il est toujours pas là...On commence à s'inquiéter. Tu pourrais me donner son numéro ?

Un peu plus tard je passe en coup de vent trinquer avec les camarades. Le charmant débarque avec ses platines, l'air très fatigué. On échange quelques mots et je trace.

Lundi 1er janvier 2007, 2h49 : Jte souhaite plein dboneur pr cét nouvelle année ! Plein d'amour ! Tu occupes une place importante dans mon coeur...Cela ma peiné dte croizé kom ça tou a leur. Je ne savé pa ktu été là (il me croyait en vacances). Tu ma manké. Jimagine ke tu doa être akompagné. Ke ta nuit soit douce. Mé si té seul kom moi, ça me fré plaisir ktu passes me voir. Trop tard.

Dimanche 31 décembre 2006, 15h30. Téléphone :

Ex-monamour : Avant qu'on aille faire la teuf chez XXX, tu es chaudement attendue chez mes parents pour l'apéro, et même pour dîner si tu veux.

Ada (ouais trop cool youpi !) : Ok.

Lundi 1er janvier 2007, 0h30, devant le digicode de XXX (attention Ada balance ce qu'elle a sur le coeur) (et crois-moi que j'ai le trac...Mais bon je me lance, advienne que pourra) :

Ada : Je suis contente de commencer cette année avec toi, c'est important pour moi. Parce que moi, ce que je veux, c'est être avec toi, tu comprends ? Tant pis si je me plante. C'est toi que j'aime.

Je le regarde bien dans les yeux et je m'attends à ce qu'il se mette à sprinter en criant Au secours ! Souviens-toi que ça fait plusieurs mois qu'on joue au chat et à la souris, en alternant les rôles histoire de pas s'ennuyer. Alors ce genre de déclaration, je m'en abstenais forcément. Et puis là, allez, prise de risque, j'avance à découvert.

Ex-monamour : Crois-tu que je t'aurais invitée dans ma famille si je ne t'aimais pas ? Ne t'inquiète pas ma mignonne.

Je voudrais pas trop m'avancer mais j'ai bien l'impression qu'à ce moment très précis on est synchro.