samedi 28 avril 2007

♫ I don't wanna holiday in the sun ♫ (euh en fait si)

Cette semaine se déroule sous le signe de la paix et de l'amour. Surtout de l'amour avec monamour, ce qui est parfaitement logique quand tu me connais pas, mais pas si évident si tu me pratiques un peu. Je passe pas mal de temps chez ses parents. Ouais non mais moi non plus je comprends pas ce qui arrive. Tu crois que bientôt j'échangerai des recettes avec sa mère ?

Et la paix aussi donc. Je sais pas si tu te souviens de l'ex du charmant charmeur chilien, celle qui traînait au bar en bas dans le but manifeste de le croiser, et quand elle y parvenait, elle tirait la gueule. Moi elle me traitait de noich par derrière vu que par devant elle faisait comme si elle me voyait pas. Eh bien maintenant elle m'aime. Rien que ça. Bon à l'analyse il ressort qu'elle a un nouveau mec qui la décontracte. Comme je suis pas rancunière, je veux bien trinquer.

Tout ça est bel et bon, t'accorderas-tu à dire. Ouais ben si tu permets j'ai un peu la haine là, parce que telle que tu ne me vois pas, je suis au taff, alors que le ciel est bleu, le soleil brille, la ville est en rut. Et qui c'est qui perd un temps précieux pour parfaire son bronzage ? c'est qui hein ? Toujours les mêmes qui se sacrifient, t'as remarqué je suppose (un jour tu me canoniseras et j'en aurais rien à foutre, je préfère que tu me serves un canon) (de rouge, parce qu'à un moment faut choisir son camp)

mercredi 25 avril 2007

♫ Play blessures ♫

Ça n'a l'air de rien mais je suis plutôt fière (pas spécialement d'être française non. C'est pas une honte évidemment. De là à s'en glorifier, non, vraiment je ne vois pas).

Je t'en ai pas beaucoup parlé. Pas beaucoup ça veut dire un peu, on est d'accord ? Mais bon je te connais, tu vas encore faire genre j'suis tout perdu-ça va trop vite (ah pour ça t'es champion) et donc je te donne des indices : fidèle client du nouveau bar que fréquente Ada, à qui j'envoie depuis peu pleins de doux SMS, j'organise la programmation musicale du lieu tout en poursuivant une carrière prometteuse au sein d'un groupe qui assure, je suis, je suis, je suis...

Le Chanteur. Eh ben c'est laborieux hein.

Alors lui ça fait une éternité qu'il me défie à ce jeu de lettres tu sais, où tu dois faire des mots, de préférence long et sur les cases colorées. Historiquement, ça part du fait que le charmant charmeur chilien jouait aux échecs et le Chanteur s'inquiétait beaucoup de moi, si je m'ennuyais pas trop, alors que y avait pas de quoi, j'étais bien occupée avec le gars à la guitare (entre autres, tu sais bien que je suis pas sectaire). Bref, il me défie.

Au départ on n'arrête pas de se rater ; après on n'a pas le jeu ; ou alors il essaye de passer outre en devenant plus direct dans ses propositions. Exemples de SMS : non mais on sait tous les deux que le jeu n'est qu'un prétexte...je viendrais bien te faire des bisous (ah c'est tout ?) si t'es déjà au lit et si la forteresse n'est pas gardée (ben oui on a des vies assez chargées faut dire). Je coorige en postulant la règle de base : on joue. Point barre. Éventuellement un jour (ça je le garde pour moi) mais rien n'est sûr, on s'amusera (tu saisis la nuance ?)

Là, ça y est, on joue. Et je comprends mieux pourquoi il tient tant à ce que ce soit ce jeu et pas un autre. Il est trop fort l'enfoiré. Non mais quand je dis fort, c'est limite pro, truc de ouf...La première partie, il aligne TOUTES ces lettres à CINQ reprises, t'imagines comment j'ai aucune chance de rattraper le retard ? En plus je suis dans un champ lexical j'te jure : premièrement BAISÉE, deuxièmement JOUIRA...Peut-on lire l'avenir dans le Scrabble ? Je suis bien larguée au final, avec une bonne centaine de points dans les dents.

Après, vers 2h du mat, le patron est obligé de nous virer. On se fume une dernière clope sur le trottoir, en attendant qu'un taxi passe, on se quitte d'un plus ou moins chaste baiser, il monte dans la voiture, je remonte la rue. Voilà comment ça se passe jusqu'à présent.

Sauf que là, ah ah ah, ça va moins rigoler, c'est moi qui te le dis, parce que je suis pas du genre à me laisser piétiner longtemps ok ? Le score est de plus en plus serré. Ouais. J'y crois. À fond. Motivée la fille. Pour la prochaine on a décidé de mettre un enjeu. Je suis chargée de le choisir, vu qu'à ce qu'il paraît les probabilités sont fortes pour que je perde (alors ça c'est petit). Si t'as une idée pas trop compromettante...

Et puis hier, après une trève de plusieurs jours, le charmant appelle, il est au bar en bas. Il me fait partager l'ambiance sonore (le groupe sur scène fait des reprises qui nous rappellent des choses, un peu comme la petite phrase de Vinteuil chez Proust) puis : tu me rejoins ? Là je pèse mes mots et ça donne : ben là je suis loin du quartier. Il accuse le coup. Comme quoi il comprend parfaitement tout ce qui se cache derrière ces mots. Et même si ça le rend triste, son Ben oui entérine la situation. De tout ça je suis fière, j'aime les transitions en douceur.

C'est pas la peine de ricaner, genre ouh là, avec le Chanteur comment qu'elle va trop craquer Ada. Parce que je me suis engagée à rien. Donc j'ai le droit de rien faire ou pas. Déjà. Ou alors façon ouais c'est ça, elle va encore nous faire croire que le charmant c'est fini, on la connaît l'histoire, on nous la fait plus. Tu peux douter mais moi je sais.

lundi 23 avril 2007

♫ Avec les moutons, y a pas de mai, y a pas de mai ♫

Bon c'est vrai qu'on t'a dit d'aller voter et je reconnais que sur ce point t'as vachement bien réussi, bravo (en même temps, tu m'excuseras, c'est pas non plus un exploit). Mais on n'a pas dit voter n'importe quoi ! fallait réfléchir gros malin. Je comprends tout à fait (tu ne sais pas à quel point je comprends) que ça t'ait soulé leur histoire de vote utile. Mais de là à voter inutile (je ne parle pas des "petits" candidats, bien au contraire), t'as vachement l'esprit de contradiction. Alors maintenant, avec ta stratégie à deux balles de centrer pour marquer, c'est un peu comme si ton équipe favorite allait perdre la coupe du monde, sauf que t'as même pas d'équipe favorite, et puis t'as vu la gueule de l'arbitre ? Soyons sérieux deux minutes, t'as pas assuré.

Franchement je préfère changer de sujet, tu m'énerves. Passons au dîner chez les parents de monamour. La veille je me tiens à carreau pour cause d'épuisement physique et cérébral (14 heures de sommeil plus une sieste, on commence à y voir plus clair) du coup je peux qualifier ma forme de moyenne. En fait c'est pas exactement un dîner où on s'attable vu qu'on est très nombreux. Avec des gens connus que tu peux voir sur tes écrans, petits ou grands, ou sur les planches. Le père de monamour me dose des whisky gargantuesques, sa mère veut m'offrir une jupe, je me demande si le castrat (enfin je dis ça, j'ai pas vérifié) (façon de parler quoi, on peut dire chanteur lyrique si tu préfères. N'empêche que quand il chante, il a une voix de castrat) je me demande, donc, s'il est pas venu en chemins de fer mais je vais quand même pas l'interroger, des fois que je me trompe...À la place on cause de la terre de mes ancêtres et de mon taff qui est vachement exotique (relativement à la majorité en présence bien sûr). Y a des musiciens qui donnent envie de danser, et même le gars qui joue dans ton feuilleton préféré. Et tout le monde est bien gentil avec moi simplement parce que je suis la copine de monamour.

Après on prend un taxi pour rentrer chez moi. Le lendemain, mis à part le fait que monamour est tout love (faut croire qu'il me connaît bien, il sait y faire) je me paye une bonne crève. Et, sans vouloir insister lourdement, c'est pas la soirée électorale radiophonique qui m'a aidée à lutter contre les microbes.

samedi 14 avril 2007

♫ T'apprenais au mainate Le pont de la rivière Kwaï, dans le zoo où j'étais encore épouvantail, reviens va-t-en ♫

Bon ben vu que je suis tellement prévisible hein, c'est peut-être pas la peine que je te raconte...

Mais si, oh là là, je me mouche et j'arrive.

Je me suis décidée dimanche peu après le réveil, en envoyant un SMS : On peut se voir ce soir si tu veux ? Incroyable ! Kestufé maintenant ? Jtinvite à manger ! Ben là je peux pas, je me lève à peine et j'ai des trucs à faire, mais ce soir ! Décidément tu es très priz...On verra, tac moi kan té libre, si jle suis ossi...Genre je suis pas à ta disposition. Mais personne t'a demendé de l'être mon gaillard, et permets qu'il en soit de même pour moi. Que tu sois l'ombre de mon chien, ça m'intéresse pas, j'ai pas de chien.

Je fais mes petites affaires. 18h30 j'appelle : J'ai un créneau là tout de suite mais après je dois bouger pour autre chose. Alors soit on peut se voir maintenant, soit plus tard dans la soirée. Ben là je suis avec des amis à XXX. Bon, une autre fois alors...Mais tu pourrais passer quand même. D'accord.

En chemin je rencontre la grande dame, elle veut m'offrir un verre, je fais donc halte. Pas cent ans non plus, le temps de discuter quoi. Puis je remonte la rue alors qu'un SMS impatient m'interroge : Alors tu passes !?

Dans le bar y a un concert, des gens sympas, des que je connais, d'autres pas. On bouge en troupeau sur une terrasse et assez vite il est l'heure pour moi d'y aller. Nouveau SMS : On svoit après ? Oui je t'appelle quand j'ai fini. Va pas t'imaginer que j'avais casé un rencard avec monamour entre les deux. Je suis pas barrée à ce point-là. Simplement je te dis pas tout, je suis comme la licorne, j'ai mes petits secrets.

22h, quand je rappelle je tombe sur le répondeur et quand je repasse dans le bar, ils y sont plus. Je laisse un message. Sur ces entrefaites une copine du quartier me propose de passer chez elle, je me retrouve sur sa véranda à siroter une boisson fraîche. Le charmant charmeur chilien appelle : Alors ? t'es rentrée chez toi ? Je suis parti skater avec xxx, tu fais quoi ? Je suis chez une copine. Moi je dois repasser dans le bar, j'ai oublié un truc. Ben moi ça fait pas longtemps que je suis là, je vais rester encore un peu. Non mais si tu veux pas qu'on se voie, dis-le. Si si, mais plus tard. Et une heure après environ : Bon. Té sur ktu veux mvoir ? Je finis mon verre et je te rejoins.

Si je développe ce long préambule à la vitesse de l'escargot, c'est surtout pour te montrer à quel point j'y vais pas en courant. On pourrait même penser que le destin s'en mêle, en mettant sur ma route des copines qui, sans le savoir, m'en détournent. Et si j'en restais là ? Si au lieu d'aller chez lui, je rentrais me coucher ?

0h30. Il m'accueille avec du whisky. Délicate attention. Et des chemins de fer aussi...ça faisait longtemps. Bon ben voilà, que veux-tu que je te dise de plus. Le futon, le lit, le lit, le futon, une pomme, de la musique un peu trop fort. On s'amuse hein. Opération hibou une bonne partie de la nuit (opération hibou ça veut dire qu'on dort pas) (ouais ben t'es pas obligé de savoir non plus). Le lendemain il prépare un petit déj du tonnerre, comme il sait si bien, on se fait une sieste (grosse fatigue du chemin de fer oblige), la marmotte le retour. Dès que je bouge un petit doigt, il m'enlace, il me serre, il me presse, il me retient, comme si j'allais m'envoler (j'aime pas. En d'autres temps je dis pas. Maintenant c'est plus pareil)...alors que je cherche juste la meilleure position, puis on en vient à diversifier les positions etc etc. Je décline l'invitation d'aller comater au soleil parce que je me dis que là, quand même, ça fait un peu trop tu crois pas ? Il insiste en plus, il va jusqu'à me demander de rester pendant qu'il sort (j'aime bien quand t'es chez moi) et puis quoi encore ? Il me propose aussi de boire un jus de fruits au bar en bas. Je dis toujours non.

Le soir alors que je m'apprête à dîner : Tu viens prendre une bière fraîche en terrasse avec moi ? Le bar en bas, bigre, ça fait un bail. Mon pote le serveur est là. Autant te dire qu'il est curieux de ce qui se passe, il rôde beaucoup autour de notre table, il prend une chaise même. Mais j'ai pas de compte à lui rendre. Je dis que je suis crevée, que je vais pas faire long feu. Le charmant glisse : J'aimerais bien que tu dormes chez moi ce soir. On reste pas longtemps, l'appel du lit...

Ce matin mon réveil sonne, fin de l'épisode chienne lubrique, je m'esquive comme une petite souris. tu noteras que pas une seule fois nous n'avons parlé du pingouin.

vendredi 13 avril 2007

Sans trucs pascals

Pingouin : Dis Ada, tu paraissais avoir clos l'amour du charmant, non ?

Ada : Si si.

Pingouin : Alors ?

Ada : Tu crois quoi ? Oubli fissa puis basta ? Faut voir son SMS...

Pingouin : Un SMS ?

Ada : Six.

Pingouin : Ah. Il dit quoi ?

Ada : Amour, chagrin, chagrin d'amour, tout ça tout ça...M'offrir du whisky dans un bar aussi.

Pingouin : Sûr, ça fait plaisir du whisky.

Ada : Ou du vin, pourquoi pas.

Pingouin : Alcoolo va...

Ada : Non, crois pas ça. J'irais plutôt pour la communion par nos corps, l'union par nos chairs, l'un dans...

Pingouin : Ça va, ça va, stop.

Ada : Un coït quoi. Ni plus, ni moins. Mais pas trop cool pour lui...

Pingouin : Ni pour monamour...

Ada : Mmm...Mais bon...

Pingouin : Aah, la libido, toujours la libido !

Ada : Voilà. Tout à fait.

Pingouin : Ouais...Alors tu fais quoi au final ? T'y vas, ou pas, à l'invitation du charmant ?

Ada : À ton avis ?

(Putain trop dur la disparition)

mardi 10 avril 2007

♫ La terre n'est pas assez ronde ♫

Forcément on n'a pas 83 ans impunément, pourrait-on penser (et avec tout ce qu'on pense de nos jours...Tiens par exemple tout à l'heure, sur mon lieu de travail, j'ai entendu dire Les gens ont la nostalgie de la dictature...déjà que je me réveille en sursaut au milieu de la nuit en proie aux affres du doute sur la nature du bulletin que je vais glisser dans l'urne, j'te jure...) Mais en fait je te le dis, c'est n'importe quoi.

Parce que bon, ok je me lève le matin, je passe sous la douche, je fais des séries d'abdos (non mais tu m'as bien regardée ? tu vois bien que j'en ai pas besoin) je commence à manger un yahourt (ouais je sais, je suis sur une pente savonneuse, j'intègre progressivement le concept de petit déj, avec des aliments sucrés qui plus est, les jours travaillés. Faudra pas s'étonner que je sois encore plus à la bourre). Et au bout de la troisième cuillerée environ, ça part en vrille et je suis obligée de me recoucher. Complètement stone mamie Ada. Deux jours consécutifs, rien que ça.

Alors je réfléchis à ce que j'ai bien pu faire pour en arriver là : trop boire ? non, pas assez dormir ? non plus, mal manger ? toujours pas. Pas d'explication rationnelle au phénomène ? Je me tape une chute de tension simplement parce que c'est de mon âge ? Allez arrête tes conneries. Le malaise vagal je veux bien ; le vague à l'âme je préfère. Moi aussi je peux fixer des vertiges si je veux.

Par exemple, la copine de l'Écrivain...tu sais, celui avec qui j'ai trompé monamour (y a longtemps) on pensait qu'on pouvait transposer notre entente intellectuelle au pieu, alors que c'était une erreur, on n'avait rien à faire sexuellement ensemble, mais on pouvait pas savoir avant, on a été élevé comme ça que veux-tu : avant de dire que t'aimes pas, tu goûtes. Sa nouvelle copine donc (et crois-moi que ça a été un véritable soulagement qu'il rencontre une nana après, vu qu'à un moment il était bien amoureux) (mais moi les purs esprits tu m'excuses hein) elle veut qu'on fasse copines. Non mais je comprends bien, je suis quelqu'un de tellement sympathique (et modeste). Qu'elle soit au courant du rôle que j'ai pu jouer dans la vie de son cher et tendre, je n'en suis pas certaine, mais franchement c'est possible. Elle m'abreuve de compliments, comme quoi mes fringues elles sont trop belles, et elle se soucie de ma vie. Elle espère peut-être neutraliser ainsi ce qu'elle considère (à tort, elle a rien à craindre) comme l'ennemi (en la personne de moi-même). Sauf que c'est pas vraiment possible l'amitié entre nous. Déjà parce que l'Écrivain il veut malgré tout garder quelques distances. Et surtout j'ai pas envie. Elle a beau être gentille et tout (et plus encore, oublie pas que c'est la copine de l'Écrivain, ça nécessite quelques qualités quand même) ce truc-là me paraît pas sain.

Après y a l'ex de monamour, celle avec qui il est sorti pendant le court intermède où on a réussi à pas se voir du tout (car monamour est fidèle, lui) (bon ben ça va oh, chacun ses particularités. Nos différence font la richesse du monde je te rappelle) qui traîne pas mal dans un des lieux où on va danser. Alors elle, elle essaye pas de faire copine avec moi. Elle drague plutôt un pote de monamour. Et ça marche. Non mais là, je sais pas si tu mesures l'ampleur de l'affaire. Je pense pas, non. Ce pote de monamour, je le voyais un peu comme un modèle de jeune homme qui fait tout bien dans l'ordre : avoir du travail mais continuer à vivre chez ses parents le temps de trouver un appartement pas cher et bien situé, l'aménager, vivre en célibataire mais pas déconner, se coucher tôt en semaine et pas trop tard le week-end, puis prendre une copine bien lisse. Enfin tu vois, typiquement le gars funky quoi. Alors moi je pensais que la fidélité, si y en avait un pour la représenter dignement, c'était lui. Tu parles...Et même après il s'est plaint que c'était un mauvais plan parce qu'elle est trop poilue. J'te jure, je le reconnais plus. Elle, par contre, pour soigner ses chagrins, elle a des méthodes thérapeutiques pour le moins discutables.

Je te mettrais tout ça sur le divan moi, ça traînerait pas...Non mais tout de suite, c'est pas la peine de me parler d'hôpital et encore moins de charité, ça me coûte assez cher comme ça. Enfin c'est le prix à payer à ce qu'il paraît.

Je fais abstraction (oui abstraction, tiens, pourquoi abstraction, ça c'est une bonne question) des voeux de monamour qu'on se trouve un appart avec vue dégagée, sur le canal par exemple. Mais quand même, j'avoue, je kiffe.

Sur ce le charmant charmeur chilien prend des nouvelles du pingouin. Le temps passe, les rancoeurs osso. Jé bocou pensé o pingouin aujourd'hui, j'espèr kil va bien...je t'invite à prendre un verre syl veut.

Tu m'étonnes que j'ai la tête qui tourne.

jeudi 5 avril 2007

♫ Bigophone on s'entend bien, plus d'faux jeton, j'peux mettre le mien ♫

Je suis agacée, je t'en cause deux minutes, puis je te laisse tranquille.

Là où je bosse, y a une cantine. Non, je te prie de m'excuser, je voulais dire un restaurant du personnel, ça donne l'illusion que c'est meilleur (ça les empêche pas de servir des oeufs en tube. Et même de la perche du Nil j'suis sûre). De la même façon, on dit pas pointer, on dit badger, tu saisis la nuance ? Dans ce restaurant y a plein de gens (le personnel, oui, comme le nom l'indique) qu'on appelle collègues. Moi des fois j'y vais. Notamment quand j'ai faim, mais aussi parce que j'ai rendez-vous avec quelqu'un, voire quelques-uns, c'est tellement sympa la pause-déjeuner au taff hein. Bon.

Cependant il arrive que j'aie envie de manger seule. Pas souvent, mais ça arrive, un petit plaisir que je voudrais m'offrir. C'est pas du luxe. Eh ben si. C'est mon droit. Eh ben non. J'ai tout essayé : y aller super tôt, quand ils ont pas encore digéré le petit déj, y aller super tard, quand ils commencent à songer au goûter, me placer dans des endroits inédits où personne me repèrera - oui parce qu'ils ont leurs habitudes, alors naïvement je me dis tiens je vais m'asseoir au fond là-bas, ni vue ni connue...Tu parles.

Systématiquement y en a un qui débarque (ils se relayent, c'est pas possible) la mine désolée Oooooh Ada, t'es toute seule ? Alors je réponds oui, sur un ton qui est censé te faire comprendre, si t'es un peu fut fut, que j'en suis fort aise...Ooooh ben je vais te tenir compagnie. Et voilà, encore raté. Et encore un qui supporte pas sa propre solitude (je peux comprendre bien sûr, sauf qu'alors il faut assumer) qui cherche absolument un être humain pour le regarder avaler sa friture et qui camoufle le tout sous des dehors compatissants et apitoyés. Entre mon échec à déjeuner seule et les gens qui se mentent à eux-mêmes, je sais pas ce qui m'énerve le plus.

Sinon (je sais d'avance que cette réflexion est légèrement injuste mais je te la livre néanmoins) on va quand même pas me faire croire qu'on a besoin d'autant de publicité pour que les livres de Paul Auster se vendent hein ?

Merci de m'avoir permis d'évacuer ces petites contrariétés, tu es bien aimable.

mardi 3 avril 2007

♫ Ah qu'est-ce que tu me fais, ma raie ! ♫

Samedi c'est l'anniversaire du nouveau bar. Tu penses qu'avec mon pote on veut pas rater l'événement. C'est un peu notre deuxième maison le nouveau bar je te rappelle, on est concerné au premier chef, parce que bon il vit grâce à qui ce lieu mmm ? Ils font les choses bien avec buffet (et même le patron nous file du rab tellement on est affamé) et boeuf musical qui assure. Comme d'habitude le Chanteur veut qu'on prenne date pour jouer au Scrabble et le patron pour manger une entrecôte.

Sur ces entrefaites le charmant charmeur chilien débarque. J'y suis préparée psychologiquement, je m'attends à tout, y compris au pire. Eh ben je suis pas déçue, il me dit bonjour de très loin avec un air crispé voire rancunier. Ok, gardons nos distances. Plus tard, quand je détourne le regard de la scène, je me rends compte qu'il est posté derrière la fenêtre, sa pinte de bière à la main, en train de m'observer depuis l'extérieur. Et dès qu'il voit que je vois, il s'éclipse. Que veux-tu que je te dise ? L'oeuvre a fait son temps et le temps fera son oeuvre.

Lundi c'est l'anniversaire d'un pote. On fête ça dans un bar où les chiottes ferment pas à clé, c'est plus pratique. En plus on boit de la bière, pour être sûr d'avoir besoin d'y aller souvent. La première fois je me fais donc surprendre pendant mon lavage de mains et quand je sors, le gars dit Ne vous inquiétez pas, ça arrive. Eh oui, se laver les mains, ça arrive...La seconde, une voix m'interroge derrière la porte : C'est qui ? C'est occupé, comme ça se prononce. J'te jure on se marre trop.

Bon on récapitule : vendredi, anniversaire de Phénix ; samedi, anniversaire du nouveau bar ; lundi, anniversaire d'un pote. Et dimanche ? me diras-tu.

Eh bien dimanche, monamour et moi on se fait part du fruit de nos réflexions au sujet de notre avenir. Il en ressort qu'on va vivre ensemble dans quelques mois et peut-être dans un endroit qu'on aura acheté (moi-même j'ai du mal à croire ce que je viens d'écrire). Je flippe pas du tout, je me sens bizarre, c'est pas pareil. On peut donc dire que ça deviendra la date anniversaire du jour où on s'est dit oui. Bon, ce qui me rassure c'est que ça tombe un premier avril.