mercredi 26 août 2009

♫ Robinson Crusoe n'a plus un vendredi d'libre ♫

Alors cette année on est parti en Crète. Pendant le voyage aller j'ai découvert un nouvel aspect de monamour tout à fait étonnant : cet homme est anxio-extra-lucide.

Première transe anxieuse : qu'on reluque son passeport de trop près. Faut dire aussi qu'il a recollé lui même la photo qui ne tenait plus qu'à un fil (à Londres, contrairement à Madrid où ils s'en contrefoutent, ça rigole pas avec les photos décollées, ils te font la leçon tellement méchamment que t'es presque volontaire pour faire demi-tour). Eh ben crois-le, crois-le pas, ça passe beaucoup mieux comme ça. On pourrait donc supposer qu'il est préférable d'avoir de faux papiers pimpants que de vrais abîmés.

Transe anxieuse numéro deux : qu'on rate la correspondance à Athènes à cause du retard du premier vol. On a beau courir dans la galerie duty free, on arrive en avance pour l'embarquement du second vol, lui aussi en retard (ils font bien les choses faut reconnaître).

Et là, comme on commence à être un peu trop tranquille, à survoler de charmants paysages,


il active l'anxiété numéro trois : et les bagages ? seront-ils bien orientés ? va-t-on les retrouver entiers à destination ? Je le rassure en faisant valoir qu'au pire on ira dans un camp de nudistes et puis le tour est joué, tiens bois une bière.

Cependant à Héraklion, une fois qu'il a eu récupéré son sac, que tous les autres passagers ont eux-mêmes récupéré leurs sacs, que la dame de la compagnie m'a dit d'aller voir le tapis roulant d'à côté et que je n'ai toujours rien vu venir, la perspective du camp nudiste ne m'a plus beaucoup fait rire.

Oui mais bon eh oh, respect à monamour je te signale, dont l'anxio-extra-lucidité frappe là où ça fait le moins mal. Ben ouais regarde, si son passeport était retoqué, on partait pas ; si on ratait la correspondance, on perdait de l'argent. Là on perd mon sac : pff une broutille, on va retrouver les vraies valeurs contemplatives, loin du monde consumériste, pas un bouquin à lire, rien (je veux dire à part les siens de livres, mais moi La Grèce pré-classique j'avais pas trop envie). Franchement il assure.

C'est aussi à ce moment que j'ai pris conscience qu'il allait falloir gérer en anglais. Pas de problème puisque pour commencer elle me montre des photos de sacs et je dois sélectionner celui qui ressemble le plus au mien. Après elle ouvre l'armoire derrière, et là dans ton petit cerveau traumatisé qui fait un déni de réalité, tu te dis que obligé elle va en sortir l'objet du désir...mais non, elle prend juste un rouleau de PQ pour s'essuyer les mains. Ensuite elle dit : Well, when I'll have news, I'll send you an SMS, sorry, bye. Attends. Attends, tu vas pas me laisser comme ça en plein désarroi ? tu vas pas m'abandonner ? tu vas le retrouver mon sac hein dis ? I'll send you an SMS. Mais je m'en fous de ton SMS, je veux mon sac.

Bref on sort de l'aéroport et on tombe sur un monsieur qui tient une pancarte "Monamour", c'est le loueur de voiture. Je fume deux clopes d'affilée le temps de lui raconter la mésaventure et là, je ne sais pas comment il fait, mais avec deux trois mots genre Take it easy, you're on holidays, il me décontracte tout en douceur. Je prends le volant, en route pour le sud-est. Deux heures plus tard, on retrouve Héphaïstos, le propriétaire de la maison sur la montagne. Il nous amène chez son pote l'épicier qu'il a fait veiller (round midnight) exprès pour nous et là encore le simple fait d'acheter brosses à dents, dentifrice et gel douche (parce que qui porte la trousse de toilettes ? La fille, é-vi-dem-ment) me décontracte un peu plus (je suis rien qu'une petite bourgeoise).

Le lendemain je téléphone et la dame dit qu'ils ont retrouvé mon sac (et mon SMS ? il est où mon SMS s'il te plaît ?). En attendant qu'il arrive jusqu'à la montagne (you know, the taxi-driver has 4 bags to deliver in different places of the island...Mais t'as pas honte ? t'as pas honte d'en avoir perdu 4 des sacs ?), je me baigne en sous-vêtements, à la guerre comme à la guerre. Ils ont heureusement le bon goût d'être en coton noir, sans frou-frou ni trou-trou. Tu veux qu'j'te dise ? Vivent les culottes de mémère.

vendredi 21 août 2009

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Comme l'année dernière, avant de te raconter mes vacances, une petite pause musicale :

samedi 8 août 2009

♫ Put on your red shoes and dance the blues ♫

Je suis sûre que dans ta petite tête tu associes certains moments de ta vie à une bande sonore particulière. Par exemple moi, la bamba ( para bailar la bamba, se necesita una poca de gracia tu vois) c'est la Californie. Bon mais c'est pas de ça que je veux te parler. Là il s'agit plutôt de savoir comment allier son état d'esprit à la danse de circonstance. Tout en conservant la grâce nécessaire (cf la bamba). Faut-il comme Robert Smith adopter la technique du déhanché enfantin qui consiste, si tu veux bien te donner la peine d'appuyer sur play, à faire semblant de jouer à la marelle en fixant le sol pour pas se tromper de case ?



Il y a quelques semaines, j'étais dans un taxi, en conversation téléphonique avec un ami (truc de ouf), je retrouvais le charmant charmeur chilien qui devait se produire en sound system un peu plus loin. Comme de bien entendu nous y allâmes en chemins de fer, et j'eus beau consommer moult champagne tout en relançant dans des toilettes qui fermaient pas à clé (prise de risque, risque d'être prise), tandis que le charmant tenait le micro et les platines, je ne parvins pas à me dandiner mollement au rythme du reggae sous un nuage de fumée de spliff. C'est bien là le problème, me disais-je, si tu t'étais étourdie aux végétaux, t'aurais été dans le move tandis qu'en l'occurrence t'as plutôt envie de faire des bonds survoltés. Mauvaise coordination (à noter que le charmant lui n'en était nullement gêné, tu dois apprendre à gérer tes montées, dit-il, ainsi que tes descentes. Ouais don Juan (pas Molière hein s'il te plaît, l'autre), mais moi sur la voie du guerrier j'en suis qu'au niveau 1) .

A contrario, une soirée sur l'Embarcation-close bien préparée en voies ferrées et voilà que tu ne quittes plus la piste électro-électrique.

L'exception qui confirme la règle : à la Nouba, il ne t'aura fallu que deux mojitos pour t'enflammer sur une musique de merde. Comme au bon vieux temps (qui précéda de peu l'époque des bières préparatoires au pogo bérurier), quand après un verre de Coca pur, tu te laissais enlacer par...qui déjà ?, au son langoureux du Careless whisper de George Michael.

La question qui se pose aujourd'hui, veille de mon départ en vacances : que faut-il prendre pour danser le pentozalis ?