vendredi 22 juin 2007

♫ Désormais vous êtes invités à laisser l'État dans les WC où vous l'avez trouvé en entrant ♫

Je suis fatiguée fatiguée fatiguée et c'est pas spécialement le gars psychopathe de mon taff qui dit jamais bonjour et qui ce matin m'a doublé sur le trottoir en faisant des sauts de cabri (pas parce qu'il était pressé, juste histoire de me passer devant puis de ralentir tout à son aise, les gens sont cons qu'est-ce que j'y peux, on fera pas leur bonheur malgré eux), en plus il arrêtait pas de se gratter la cheville ou de remonter sa chaussette je sais pas, et en montant les marches il s'est retourné furtivement, genre j'ai l'impression d'être suivi, ben oui ducon, on travaille au même endroit, à la fin j'en ai même ri...bref c'est pas ce psychopathe ni les crêpes de gerbe de nos joyeux congénères fêtards de la musique mais malades qui m'ont mis la pêche.

La fête de la musique en fait c'est un barbecue géant et si tu te poses dans un bar, t'es obligé de gueuler comme dans une boîte de nuit, avec queue pour accéder aux chiottes en option. À ce propos, suite à quelques tâtonnements empiriques, j'ai mis au point une technique pour pisser en toute sécurité, notamment dans le bar où la porte ferme pas à clé, je te la livre dès fois que ça t'arrive (si tu es un homme, ça te concerne beaucoup moins, bien que je ne connaisse pas ta position préférée en la matière) (et après ça tu pourras pas dire que la vie est simple) :

Alors avant toute chose tu prends quelques feuilles de PQ, c'est important de pas oublier, ça peut tout compromettre. Ensuite tu procèdes au déshabillage de la partie basse de ton corps, dans un premier temps en tournant le dos à la porte, pour ce qui concerne la phase dégrafage de braguette, ainsi en cas d'ouverture intempestive de la porte, ton intimité est préservée. Tu opères ensuite un retournement assez inattendu et très rapide où d'un geste sûr tu saisis, disons de la main gauche, la poignée de la porte, tandis que ta main droite (celle-là même qui tient les feuilles de PQ, oui) s'occupe de baisser ton pantalon et ta petite culotte. Bien, à ce stade tu es au comble de la fragilité, alors je te conseille de faire vite. Je ne sais pas si tu visualises bien la scène : tu es actuellement accroupi (non pas assis, les filles ne s'assoient pas sur les chiottes, sauf chez elles et chez les gens qu'elles aiment beaucoup), une main sur la poignée et, détail qui tue, sur la pointe des pieds, car étant donné la salubrité du lieu au fur et à mesure de l'avancée de la soirée, si tu te la joues pas danseuse, ça trempe dedans...eh oui c'est crado. Après c'est facile tu fais tout pareil mais dans l'autre sens, en lâchant la poignée de la porte le plus tard possible. Variante moins discrète : crier à tue-tête pendant toute la session CÉTOKUPÉ, CÉTOKUPÉ, CÉTOKUPÉ. Et puis si t'es pas satisfait, t'es pas remboursé, vu que l'efficacité du système dépend un peu (ne nous leurrons pas, nous visons ni plus ni moins à limiter les dégâts) de ta capacité à résister en cas d'attaque et de forte poussée de l'autre côté. T'es un sportif ou bien. Et si tu portes une jupe, je te conseille plutôt de demander à ta copine de te tenir la porte comme au bon vieux temps. Et puis tu te laves les mains, t'es gentil, ou alors t'arrêtes de bouffer les cacahuètes.

Franchement t'as vu, j'ai de quoi être crevée. En plus, avec monamour, on a tout bien fait, on s'est inscrit partout, on a activé des alertes, comme quoi ils nous préviennent trop vite, à n'importe quel moment du jour et de la nuit, direct ça s'affiche et ça clignote, ils t'envoient un mail qui fait sonner ton portable, c'est moderne, je crois même qu'on est en lien direct avec le commissariat, ou la maison blanche, je sais plus trop, et ils te disent : ah tiens y a un taudis minuscule et hors de prix, ça rentre peut-être dans vos critères. Enfin toujours est-il que hier c'était notre première visite d'un deux-pièces, on était trop mimi avec nos petits dossiers sous le bras et le paquets de photocopies nécessaires, on arrive devant le bon numéro et là y a la queue dans tout l'escalier, on estime l'attente à environ la moitié de la nuit et on se casse direct. C'est prometteur moi j'dis.

Bref je suis cuite et je vais de ce pas passer quelques jours au soleil, pour un repos bien mérité oui tu peux le dire. Tu as donc quartier libre jusqu'au 2 juillet.

lundi 18 juin 2007

Tout est bien qui finit bien (sauf que ça commence)

Je te dois quand même quelques explications, c'est la moindre des choses. Comme dans les ruptures amoureuses quoi, sinon tu restes comme un con sans savoir pourquoi, sans un mot de réconfort, avec tes questions qui résonnent dans le vide, tu te heurtes à l'écho du silence, après t'es tout traumatisé et c'est pas comme ça que tu vas soigner ton angoisse d'abandon. Ben non. Alors je t'explique.

C'est une nuit où je suis tranquille chez moi et où je dors profondément. Tellement profondément que j'entends pas mon téléphone qui bipe et rebipe à qui mieux mieux. Au réveil j'ai 4 SMS et 1 appel en absence en provenance du charmant charmeur chilien : quelqu'un l'a reconnu dans un bar ! et comment ça j'ai un blog !? L'avantage de ce genre de message, c'est que ça réveille en deux-deux, monamour a pas encore posé le pied par terre que j'ai déjà pris une douche et son lait songe tout juste à frémir que me voilà dans le métro. Pour synthétiser : je suis en état d'urgence.

Je fais une arrivée au taff très remarquée. Sur l'échelle de mes arrivées au taff, y a le degré 1, entre 11h30 et 14h, le plus courant, ça n'étonne personne...y a le degré 2 entre 10h et 11h30, bel effort mais toujours à la bourre...puis y a le degré 3, avant 10h, sous les applaudissements. Tu t'en doutes, c'est degré 3, faudrait presque inventer un degré 4 pour ce jour-là. Face à l'écran, la touche "Supprimer ce blog" me tente. Mes tendances suicidaires sont pas assez fortes et puis je veux mettre deux trois petits mots d'adieu, alors je m'autodafe (oui ben maintenant ça existe puisque je l'invente).

Ensuite je réfléchis plus en profondeur. Je viens de parer au plus pressé. Et maintenant ? Est-ce qu'on en reste là ? Je prends

- mes renseignements à gauche à droite pour savoir ce qui s'est précisément passé.

- conscience que si les gens dont je parle sont reconnaissables, c'est parce que je fais en sorte qu'ils le soient.

- mes jambes à mon cou et non ce n'est pas pornographique.

Au plus profond de l'intérieur de moi j'ai pas trop envie d'arrêter. Comme toutes ces filles tu sais (ben oui, j'ai constaté ça chez les filles, j'en fais pas un théorème, ni au jasmin, c'est juste ce que j'ai vu), toutes ces filles qui écrivent plus dès qu'elles ont trouvé un amoureux...comme si le temps qu'elle consacrait au blog, maintenant c'est tout pour lui, bonjour la créativité, l'indépendance et tout le bazar...et si t'es une copine, estime-toi heureuse qu'elle veuille bien déjeuner vite fait avec toi une fois tous les 6 mois. Et elle s'est pas encore reproduite, t'as pas tout vu. Bon ben moi rien ne dit que j'ai trouvé l'amoureux hein, même si je t'accorde que le faisceau d'indices est assez probant. Non sérieux je vais être un peu plus originale que ça, merde.

En même temps, je ne peux plus écrire de la même façon, je vais être obligée de me censurer puisqu'il y a une probabilité, même faible, que je sois lue par quelqu'un qui me connaît. Me censurer ? Tu rigoles...Eh non, soit je fais ce compromis, soit je fais rien. La seule solution, c'est de ne plus parler de ce quelqu'un. Et puis ce beau SMS, reçu une fois les esprits calmés, fait pencher la balance : Je tiens à te dire que je ne t'en veux pas, j'étais sous le choc (...) Je ne veux pas t'empêcher de t'exprimer ni de partager. Je trouve même ça beau. Je sais à quel point les livres sont pour toi ce que sont les disques pour moi, je ne les apprécie que si je les partage.

Alors c'est décidé. Tu es sur un nouveau concept de blog, un blog dont la "première" note t'annonce que c'est la dernière, j'te jure on s'marre trop. Oh tu peux cacher ta joie, je sais que t'es content. Par contre t'es gentil, pour la sécurité de tous, si tu me croises dans la rue, fais comme si tu m'avais pas vue.

jeudi 7 juin 2007

Je ne t'en dis pas plus

Sois fort, il le faut, cette fois c'est vrai.
(Eh ! c'est pas la peine de télécharger 20 fois la page, y a pas d'erreur d'affichage. Je sais, tu as du mal à accepter la réalité, je sais)

vendredi 1 juin 2007

♫ Je fume pour oublier que tu bois ♫

T'es bien d'accord qu'il y a des tonnes de raisons pour arrêter de fumer hein ? C'est mauvais pour la santé, ça coûte cher, faut presque se cacher en ces temps de prohibition. On en est déjà à trois là.

Alors tu peux m'expliquer pourquoi tous ces messieurs-dames Je-Sais-Tout sont tellement persuadés que je vais me reproduire ? J'ai grossi ou quoi ? Ah ben oui tiens, c'est possible, on dit que le fumeur est toujours deux trois kilos en deça de son poids "normal"...pourquoi pas moi ? Mais je suis pas en train d'optimiser le terrain pour une fécondation ok ? commence pas à me stresser.

Et d'abord, tu veux que je te dise ? J'ai pas arrêter de fumer. Ah.

Ce qui se passe en fait, c'est qu'un jour je tombe malade (juste après avoir sauvé l'humanité en la personne d'une collègue maniaco-dépressive, tu te souviens ?) (parce que moi oui ♫ c'est là à jamais sur le bloc-note de ma mémoire ♫). J'ai une fièvre de cheval et la gorge à l'agonie vu qu'il s'agit d'une angine blanche (ça revient ni plus ni moins à une angine rouge pour ne rien te cacher), à tel point que même avaler un médoc t'appréhendes tu vois ? Alors fumer dans ces conditions, c'est gâcher, surtout que t'es dans le coma à 80 %. Bien (oui je dis bien parce que je somatise toujours au niveau de la gorge, enfin je suppose que ça t'a pas marqué mais moi ça me rassure) (cherche pas).

La première fois que j'ai arrêté de fumer, à l'automne 2005, je me suis réveillée avec une telle gueule de bois que y avait pas moyen non plus. Bon j'ai repris trois mois après mais, sans vouloir le déresponsabiliser ni rien, ça a coïncidé avec le moment où monamour a mis quelques distances entre nous, et comme je suis contre le cumul des mandats, manque de nicotine + manque d'amour, c'est anticonstitutionnel, enfin personnellement ma constitution, aussi robuste soit-elle, a tendance à se désintégrer dans ces cas-là et j'ai comblé comme j'ai pu...

Tu commences à saisir le topo ? L'arrêt du tabac chez Ada s'origine dans l'impossibilité physique d'allumer une clope. Aucune préparation psychologique consciente, aucune date butoir (symbolique ou pas) arrêtée longuement à l'avance, aucune prise de décision (comme pour tout quoi, c'est ça que tu te dis ? Alors écoute, je te dispense de toute remarque en la matière), aucun substitut. Ça arrive et puis c'est tout. Mais moi j'ai pas à tenir parole ni rien puisque j'ai rien dit. CQFD. Si ça se trouve, tout à l'heure j'aurai envie d'une bonne clope. Eh ben pas de problème. Pas de contrainte. Même pas mal.

Donc là ça fait un mois. Ouais je fais genre je m'en fous mais je compte. Et je suis confiante. Non parce que je veux dire on me cherche aussi. Y a pas longtemps au taff, Machine m'intercepte pour savoir quand je vais passer dans son bureau. Ah ben pas tout de suite, mais plus tard, je passe, c'est sûr. Et elle de rétorquer : T'en as pour un moment alors ? je peux aller acheter mon journal ? Là franchement avoue y avait moyen de se véner à bon compte, j'aurais très bien pu lui dire : ah tiens prends-moi un paquet de clopes au passage. J'aurais pu. Eh ben non.