lundi 10 octobre 2011

♫ Now I'm ready to feel your hands and lose my heart on the burning sands ♫

Le couple survit-il à l'enfant ? J'ai d'autant moins de réponse qu'actuellement nous sommes en plein work in progress (WIP), formule bien commode pour faire passer une crise conjugale en sujet artistico-littéraire de blog, magie de l'Internet. Méfie-toi tout de même de ce faux ami car de progrès en tant que tel je n'en vois guère venir. Si le couple reste ouvert pendant les travaux, le WIP n'en risque pas moins de muter en RIP, ce serait la fin et donc le début. Mais de quoi ? (quel teasing de folie)

(et si tu te dis que j'emploie trop d'expressions et sigles anglos-saxons, tu te fourvoies, RIP doit s'entendre comme Requiescat in pace, alors tu vois bien)

L'enfant, non content de modifier radicalement ta représentation du monde, ton rapport à la vie, à la mort et à la lecture pour ne citer que l'essentiel (tu noteras que je ne parle même pas du sommeil), l'enfant, dont la venue et le développement redistribuent la part de l'important et du dérisoire (au bénéfice de ce dernier), l'enfant, qu'il ne faudrait donc pas non plus accuser de tous les maux, présente l'insigne avantage d'empêcher le couple d'avoir des activités de loisir communes. Ce qui n'est pas du tout avantageux si ton compagnon est aussi ton binôme à la contrée. Ce qui l'est beaucoup plus si tu aimes à sortir entre amis et plus si affinités.

Je commençais à penser que j'allais refiler la rhinopharyngite héritée de mademoiselle A (oxymore ?) à un nombre conséquent de personnes de sexe masculin, à force de baisers mouillés (oui ben mon couple est en crise, je suis fragile, j'ai besoin de réconfort), quand il est apparu en bordure de piste. Avec son sourire canaille et son regard grivois, comme cette première fois où le temps n'avait rien permis. Il m'ouvrait les bras, sûr qu'un élan naturel me porterait vers lui et j'ai pu vérifier qu'il n'avait heureusement pas changé d'eau de toilette. Il a dit Danse avec moi, on va exciter tout le monde. J'ai voulu ajouter Nous les premiers mais j'étais trop occupée à le renifler discrètement (et à penser que comme entrée en matière c'était vachement mieux que celui qui avait annoncé tout de go Je voulais passer le concours d'éboueur mais c'est trop difficile) (pas de rhino pour la peine) ( j'entends par là : si t'es pas hyper canon, essaye de mettre en valeur ton intelligence tant qu'à faire). Il a dit J'ai une femme. J'ai répondu Tu ne peux pas savoir comme ça me rassure. Il a dit des choses qui m'ont fait rire et d'autres que la pudeur me force à taire (et que j'ai oubliées oui bon ok ça va). Magie de l'alcool. C'était sensuel et animal. Il a dit Je t'appelle alors ?

Ça a l'air si simple. Mais j'ai envie de dire c'est quand qu'on va où ? Il ne t'a sans doute pas échappé qu'à la trentaine bien tassée, après la période adulescente de célibat et avant le divorce de la seconde moitié de vie, la tendance est à la vie en couple. C'est mon cas (jusqu'à preuve du contraire), c'est le cas de mes amants. Et ça n'est pas sans poser, de façon récurrente, des problèmes logistiques, étant entendu que les relations extra-conjugales doivent avoir lieu ailleurs que sous le toît commun. Du coup je m'interroge : la décohabitation serait-elle la solution ?

Du suspens encore et toujours.