lundi 29 juin 2009

♫ La joie qui nous inonde n'est pas feinte ♫

Bzzzz, fait la sonnette.


Depuis la terrasse ensoleillée où je sirote un cocktail aux couleurs fraîches et chatoyantes, vêtue d'ambre solaire et d'une mini-nuisette en mousseline transparente, j'actionne l'ouverture de la porte.


Bzzzz, fait la sonnette.

Depuis le couloir où je m'essuie les mains sur un torchon, vêtue d'un vieux pantalon retroussé façon pêche aux moules, les pieds dans l'eau, j'appuie sur le bouton de l'interphone.

C'est le plombier, dit une voix chaude et virile.


C'est le plombier, dit une voix entrecoupée des parasites électriques de l'interphone merdique.

Entre un homme au bronzage doré, aux muscles saillants et aux fesses rebondies, bien moulés dans son tee-shirt comme dans son jean.

Ah ben tout pareil là. Vraiment bien le plombier. Pas très grand toutefois. Cela dit, j'ai jamais rencontré un plombier grand.

Pour lui montrer la fuite je me mets à quatre pattes, lui tendant innocemment une croupe qu'il ne peut s'empêcher de flatter en disant : Laissez-moi faire, j'ai les choses bien en main.


Pour diagnotisquer les causes de la fuite, il s'accroupit et se tortille en tentant de passer la tête sous le placard du bas (et là tu comprends pourquoi les plombiers sont pas grands, c'est un peu des hôtesses de l'air inversées).

- Je vois de quoi il s'agit, tout va bien se passer.

- Il fait chaud, non ? Que diriez-vous d'un rafraîchissement avant de commencer le travail, lui dis-je, maintenant agenouillée à hauteur de son entrejambe turgescente.

- Vous me rappelez une souris verte, répond-il, une souris verte qui courait dans l'herbe.

Alors je l'attrape par la queue, il me tire les cheveux, et pas que.


Je vois c'que c'est, ma p'tite dame, mais croyez-moi que vous avez eu de la chance de pas vous faire arroser plus que ça, vous voyez ce gros tuyau ? c'était à deux doigts d'exploser (euh je crois que tu t'es trompé de réplique là, le porno, c'est le texte en couleur).

vendredi 26 juin 2009

♫ Mais aujourd'hui j'ai peur car l'horloge a tourné ♫

Les bonnes nouvelles, si elles les atténuent, ne suffisent pas à compenser les mauvaises. Et la mauvaise nouvelle, c'est que j'en ai marre de monamour. De ses attitudes fuyantes, de son immaturité, de ses indécisions. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais il faut que tu saches quand même qu'après les grandes vacances et suite à la réussite du concours, je retourne à l'école pour un an. Une école en province. Je pense que ce sera l'occasion de prendre de sérieuses distances pas seulement physiques. Pas que ça m'enthousiasme mais à un moment, si t'as pas ce que tu veux, c'est pas une raison pour avoir ce que tu veux pas, tu comprends ? Et là je lâche l'affaire. Voilà c'est dit. C'est assez étrange de prendre ce genre de décision, je le fais à contre-coeur et en même temps ça s'impose.

Pour autant, on est censé partir en vacances ensemble en août. Est-ce vraiment une bonne idée ?

vendredi 12 juin 2009

♫ Ce sont des trucs qui ne s'expliquent pas, ces jolies choses qu'on se dit tout bas ♫

Tu veux que j'te dise ? La bonne nouvelle, c'est que j'ai réussi un concours. Eh oui, encore, ah la la, ça devient une habitude (cela dit en toute modestie, sans la moindre fierté ni prétention, je suis pas du genre à me mettre en avant ou à faire remarquer combien je suis brillante, non non non) (la preuve). Mais attends, comment ça déchire !

Et alors du coup faut fêter. Ben oui. Tout en passant des entretiens avec monsieur le directeur, madame la directrice et le saint esprit. Parce que c'est pas tout de réussir, après faut faire des voeux d'affectation, et pour que le choix soit parfaitement éclairé, faut aller sur le terrain, à savoir des bureaux où tu dois arriver bien coiffée, bien sapée (j'te raconte pas le boulot), faire la fille enthousiaste aux compétences tellement variées que bien sûr que c'est moi qu'il vous faut, tu rigoles. Mais bon, comme je te disais, faut fêter aussi, très important de fêter. Et donc, réfléchis deux minutes, ça paraît pas vraiment compatible.

Notamment quand, aux alentours de 5-6 heures du mat, tu décides d'enlever tes lentilles et que le charmant charmeur chilien te garantit que le flacon marqué d'idéogrammes est bien du nettoyant pour lentilles. Écoute je veux pas chipoter, mais après ça, mes yeux ont pleuré quarante-huit heures (et bien bien plus que ninety-six tears) (dis donc, ninety-six c'est le double de quarante-huit, c'est dingue) (et ne me dis pas que tu connais pas Question mark, je te l'avais mis en video). J'étais un peu énervée.

Surtout quand je suis arrivée chez monsieur le directeur, avec des yeux de lapin, les lèvres gercées et le nez qui pèle (bon d'accord on ne peut pas tout mettre sur le dos de ce nettoyant. Reconnaissons que d'autres produits du genre ferroviaire avaient fait leur oeuvre) et qu'il a fallu exposer mes motivations (alors écoute, gars, c'est bien simple, là moi je rêve que d'une chose, c'est de me recoucher, et éventuellement, ce soir, ressortir le champagne et ce qui va avec). Eh ben en fait nous avons établi un contact très satisfaisant et si ça se trouve, c'est là-bas mon nouveau boulot. Mais si ça se trouve, c'est pas là-bas, quel suspens...

Enfin toujours est-il que ça a sacrément déconné ces derniers temps. Quand le charmant susnommé demandait : Est-ce que vous m'aimez ? il fallait répondre : Oui je vous pépé, et quand monamour, de retour de vacances, disait : Tu m'as manqué, y avait juste à savourer. Pour te dire qu'on a atteint des sommets.

vendredi 5 juin 2009

Attends, man, transfert

Figure-toi le cabinet de l'analyste, moi étendue sur le divan, lui assis derrière sur un fauteuil, le téléphone sonne, il décroche et, oh mon dieu, le truc est en mode haut parleur :

Au bout du fil : Bonjour ! Comment vas-tu ?

L'analyste : Bien.

Moi (in petto) : Mais j'entends tout !

Au bout du fil : Tu finis de travailler à quelle heure ?

L'analyste : À 19h30.

Moi (in petto) : Petite journée dis donc...

Au bout du fil : Je pourrais passer alors ?

L'analyste : Oui oui, pas de problème.

Moi (in petto) : C'est un ami de l'analyste ! L'analyste a des amis !

Au bout du fil : J'amène quelque chose ?

L'analyste : Non ce n'est pas la peine, il y a tout ce qu'il faut.

Au bout du fil : Bon d'accord. Et comme ça je pourrais récupérer mon linge. Gros bisous papa !

L'analyste : Oui voilà.

Je suis traumatisée.