lundi 30 juin 2008

♫ Je suis heureux de vivre auprès de toi jusqu'à la fin du monde ♫

Allez viens il s'est passé des trucs.

Je suis retournée dans mon ancien quartier.

Et c'est ainsi que je peux te donner des nouvelles de celui qui fit les beaux jours de ce blog, souviens-toi, les jours où tous les jours j'avais quelque chose à te raconter sur l'homme le plus fort du monde, j'ai nommé le charmant charmeur chilien.

Eh bien il va bien, même si moi je le trouve un peu triste, et il se pourrait même que tu l'aies vu de tes yeux sur les pages d'un magazine ou deux.

Neige la neige

Un bras sur mon épaule

Ben oui hein, les chemins de fer étaient là aussi. Ce qui fait que je me suis retrouvée bien déprimée quand chez moi je suis rentrée, à l'heure où Paris s'éveille et que les camions des marchés squattent les pistes cyclables, non mais j'te jure, c'était déjà pas facile de pédaler droit, si en plus ils mettent des obstacles...

La plus mauvaise descente à ski de ma vie. Entre le charmant et les chemins de fer, je sais pas quelle est la meilleure drogue. Ça rend trop nostalgique ce genre de tender night, surtout quand on la passe à refaire l'histoire. Alors j'ai mis mon tee-shirt Watata et j'ai erré comme une âme en peine en fumant des clopes. Et puis j'aime toujours sa peau douce. J'en voulais encore des petits câlins. J'ai passé le week-end à résister à l'envie d'envoyer un SMS. Mais pour quoi faire ? J'ai choisi une autre vie non ?

Au coeur de ce corps

Je n'ai trouvé que moi-même

Assise sur mon passé

Monamour, qui sent les choses (moi j'avais rien raconté), est venu s'asseoir au bord du lit et il a dit Ma fidèle Ada (oui fidèle, oui, on a fait que des petits câlins je te rappelle) je mesure la chance que j'ai de t'avoir à mes côtés. Ça remonte un peu le moral.

Les citations en couleur sont tirées du cadeau intitulé Va dire au lac de patienter par Jean-Louis Bory.

mercredi 18 juin 2008

♫ Des tristesses surannées, des malheurs qu'on oublie, des ongles un peu noircis ♫

J'ai reçu un SMS cette nuit à 3h :

Avec moi tu as cessé de te ronger les ongles, tu es devenue XXX (censuré, disons que j'ai progressé professionnellement) et tu as commencé une analyse. Pourkoi m'avoir jeté me répétant ke tu n'avais plus rien à me dire ? crois tu ke les otres oublient tes saloperies ossi vite ke toi ?

C'est signé d'un ex très jaloux auquel je faisais une allusion rapide entre parenthèses dans cette note (c'est marrant, elle fait très exactement suite à celle que j'ai republiée la dernière fois). Alors j'ai eu envie de répondre ça :

"Je n'oublie pas. Avec toi j'étais sans les autres. Sans toi je suis heureuse." C'est le texto que j'ai failli envoyer impulsivement à réception du tien. Et puis je me suis dit que c'était un peu court. Des concours j'en ai passés et réussis avant de te rencontrer. Et je compte en passer d'autres. Le divan, j'y songeais depuis longtemps et c'est sans doute parce que je me sentais si mal dans ma vie au moment où je la partageais avec toi que j'ai franchi le cap. Je n'oublie pas non. Surtout pas que tout le temps de notre relation, je n'avais pas d'autre choix que de me fondre en toi, de disparaître, de couper tous les liens qui me rattachaient aux autres, notamment mes amis que tu n'as jamais aimés. Heureusement ce sont de vrais amis et je ne les ai pas perdus, ils ont su rester patients. Je n'oublie pas que mes moindres faits et gestes étaient suspects à tes yeux, que le moindre coup de fil de "l'extérieur" était soumis à la question. Que tu m'inventais sans cesse des lorgnades dans la rue à tel point que je finissais par ne regarder que mes pieds. Et même ce qu'on pourrait appeler les bons souvenirs, ces rituels amoureux où on se blottissait et toi tu disais Je veux qu'on reste toujours comme ça [alors qu'aujourd'hui je me dis Mais plus jamais ça, plus jamais, cet enfermement névrotique, plus jamais], même ces soi-disant bons souvenirs ne me font pas du bien quand j'y repense [j'en parlais pas plus tard que y a pas longtemps avec monamour : les ex de ma vie, je les revois en général pas mais j'éprouve encore pour eux une petite pointe d'affection. Si je les croisais par hasard, je m'informerais volontiers de ce qu'ils deviennent. Eh ben le Jaloux là, non, c'est l'exception qui confirme la règle, je n'éprouverais que déplaisir]. Je t'ai trompé oui [une seule fois, à peine croyable a posteriori...quelle bouffée d'air pur ! un début de libération dis donc] mais c'est aussi moi que je trompais quand je m'aveuglais au point de croire que notre histoire était viable. Je sais bien que cette réponse te donnera du grain à moudre et l'occasion de me faire part à nouveau de tes aigreurs. Je crois cependant que je n'y répondrai plus.

Voilà le mail que je n'ai finalement pas envoyé. Parce que à quoi bon non ? En plus je continue à me ronger les ongles, mais je fais ça proprement et ça se voit pas alors hein.

mercredi 11 juin 2008

♫ Love is easy (zizi), love is not true (trou) ♫

(Je t'ai mis la prononciation entre parenthèses des fois que ça t'échappe)

Hier soir j'ai vu Bashung en concert, pour la troisième fois de ma vie et j'espère que ce sera pas la dernière si tu vois ce que je veux dire...Magnifique comme d'hab. Ouverture sur Comme un lego, fermeture sur Night in white satin où tout le monde dit I love you. Dans l'intervalle que du bonheur. Très émotionnant vraiment, comment te dire, je suis encore dedans à l'heure où je te parle. Gros couac tout de même : la première partie qui chante faux, pousse des cris suraigus à t'en faire saigner les oreilles et se fait copieusement siffler et huer par une partie de la salle. Tu vois le barde dans Astérix ? Pire. Elle part énervée sur un Ouais on sait que vous avez voté Sarko hors sujet. Eh ben figure-toi qu'il s'agit de madame Bashung en personne...Je sais pas si l'amour est aveugle mais sourd oui.

J'étais accompagnée, entre autres, par un couple d'amis dont je t'ai causé ici par exemple (je republie cette note pour l'occasion. Je remettrai en ligne, dans un avenir plus ou moins proche, la totalité des archives. Hein t'es content ?)

Un soir ce couple d'amis a débarqué à la maison, tout joyeux, en annonçant Ça y est, on a acheté un appartement ! Youhou. Et ils commencent à nous en faire la description. Et puis monamour s'en mêle : Et l'entrée elle est comme ça. Et la chambre elle est là, juste à côté la cuisine...Et eux : ben oui, comment tu sais ??? Et lui : c'est au numéro tant de telle rue...Oui !!! Mais...??

Eh ben en fait monamour a vécu en colocation dans cet appart pendant ces années étudiantes. Ils l'ignoraient au moment de l'achat évidemment, car ce ne sont pas les amis de monamour mais les miens. Dingue non ? Bon par contre il va pas le reconnaître l'appart quand ils nous convieront à la crémaillère, vu qu'ils ont tout cassé et tout reconstruit ; ça va lui faire comme dans l'émission de télé où les gars en une journée ils te refont les peintures, les sols, les rideaux et même la salle de bain, enfin les trucs que toi il te faut toute une vie pour pas les finir et après t'arrives, t'attends qu'elle dise 3 pour ouvrir les yeux et tu dis Mais c'est pas chez moi ici...Je pense que ça va lui faire ça, à la différence près que ce sera effectivement pas chez lui puisque ce sera chez eux.

Alors cet appart, après de longs mois de travaux (eh oui ils ont fait ça avec leurs blanches mains, pas avec l'émission de télé, d'où les délais), est enfin devenu vivable, ce qui a donné lieu à un déménagement en bonne et due forme pas plus tard que le week-end dernier. Autant te dire que chaque fois qu'on se voit, avec ces amis, on s'extasie devant les coïncidences de la vie, c'est un leitmotiv dont on ne se lasse pas. Ça n'a pas manqué, une fois de plus, lors du déménagement.

Et puis, tandis que je descendais l'escalier, chargée d'un des nombreux cartons qui firent le sel de notre journée, voilà-t-y pas que je m'entends interpeler ainsi : Bonjour Ada. Et qui vois-je en me retournant d'un geste pas très élégant ni très souple mais je te rappelle que j'avais dans les bras un carton qui entravait ma liberté de mouvement. Qui vois-je donc ? Nul autre que mon directeur, qui fut, jusqu'à ce jour précis et à l'insu de tous, le voisin de ce même couple d'amis. Là ça devient cosmique. Et je dis avec Bashung ♫ c'est l'heure où je glisse dans les interstices ♫

dimanche 1 juin 2008

Des livres (du mâle) et moi

Je l'avais vu en salle au moment de sa sortie, il y a un an de ça je crois. Et j'avais bien aimé, surtout l'envoûtante Asia Argento. Mais l'idée ne m'était pas venue de lire le bouquin. Éternel débat : la vie est-elle dissociable de l'oeuvre ? ou pas ? En bonne khâgneuse nourrie au lait du Contre Sainte-Beuve, j'ai tendance à dire oui, oui oui, un scélérat peut parfaitement pondre un chef d'oeuvre, confer le voyage au bout de la nuit pour n'en citer qu'un. Bien.

Mais alors je n'aurais pas dû avoir de préventions particulières envers l'auteur qui avait inspiré le film de Catherine Breillat, surnommé le "connétable des lettres" certes, mais, car il y a un mais, aux forts penchants pour l'Ancien régime et, n'ayons pas peur des mots, carrément réactionnaire. Foin du biographisme hein. Mais voilà je ne le lus point.

Et puis, un soir, monamour l'a posé, ce bouquin que je n'avais pas lu, sur la table de nuit. Comme ça. Comme il fait si souvent. Par exemple le mercredi il dit Tiens je t'ai amené le Canard. Et moi j'y lis d'abord le journal de Carla B comme une midinette (eh ouais) avant de passer aux films qu'on peut voir, de rigoler sur les dessins, puis, quand même, je passe aux articles de fond, quand y en a, non parce que là je voudrais pas dire, le dernier en date de Canard, y avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais bref.

Autre exemple : si on se retrouve à faire 50 bornes à vélo (j'exagère pas) un dimanche ensoleillé, paf, le lendemain il ramène un bouquin sur le canal de l'Ourcq.

Bon et alors ce jour-là, il pose le livre que je n'avais point lu hop. Et même pas parce qu'il était en cours de lecture. Non, lui il l'avait déjà lu. Mais peut-être, va savoir, il lui avait tenu compagnie le temps de quelques pages dans le métro...que sais-je...monamour aime relire par petits bouts, c'est un concept. Moi je dis juste Ah ben tiens j'ai vu le film. Et j'y pense plus.

Les semaines passent. Et le livre reste sur la table de nuit, avec ses camarades qui forment de hautes piles (oui on a une grande table de nuit) car sache pour ta gouverne que monamour aime à sortir de la bibliothèque toutes sortes de volumes qu'il entasse sur cette maintenant fameuse table de nuit, afin d'y picorer à son gré.

Ce jour où il posa le livre eut lieu peu de temps après que je me sois tapé l'intégralité des mémoires de Simone de Beauvoir, il est important de le préciser. Je ne sais pas pourquoi je m'étais lancée dans cette lecture de longue haleine, rien de spécial ne m'y avait poussé, si ce n'est un souvenir d'adolescence vague et plaisant autour des Mémoires d'une jeune fille rangée. Là pour le coup, la vie et l'oeuvre ne font qu'un, pas de souci, même s'il y a beaucoup à dire sur le pacte autobiographique. En tout cas quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre juste après qu'on célébrait cette année le centenaire de cette même Simone ! Bon j'exagère évidemment mais je trouvais que pour une coïncidence hein bon...

Et là, y a trois jours, temporairement lassée de Civilization (je dis bien temporairement, j'ai quand même une guerre sur le feu, et pas à l'époque de la guerre du feu hein, bientôt je sors les missiles), je pioche dans la pile le bouquin vu au cinéma mais point lu et je feuillette la préface, où je tombe sur un extrait de la correspondance de l'auteur : Mon amour ressemblait à de l'ivrognerie, écrivait-il à je ne sais plus qui. Déjà c'est un alexandrin. Mais surtout ça me rappelle tellement de gens et tellement d'histoires, à moi arrivées ou à d'autres...comme la madeleine de l'auteur du Contre Sainte-Beuve si tu suis. Alors je me dis allez, je vais le lire.

Si tu n'as pas deviné, je te livre maintenant titre et auteur : Une vieille maîtresse de Jules Barbey d'Aurevilly. Oui c'est pas mal, j'arrive à la fin et je n'ai pas lâché, y a du bon et du très bon là dedans, même si parfois trop exalté à mon goût. Mais là où je suis à nouveau toute bouleversée de ces coïncidences de la vie (en d'autres termes, sur le cul), c'est que j'apprend aujourd'hui, depuis mon taff où je lis le journal, que cette année nous célébrons le bicentenaire de la naissance de Jules...Dingue ! Je sais pas quel grand écrivain nous a fait l'honneur de sa naissance en 1708 mais qu'il se tienne paré à toute éventualité.