vendredi 14 décembre 2012

Teasing

Il s'est passé des trucs de folie, douce et furieuse.
Je sais pas par quoi commencer, aide-moi (je préviens, je ne reviens pas tant que tous les lecteurs du blog ne se sont pas manifestés (ça devrait être vite fait)).

Si tu veux d'abord la partie carrée featuring Titus, l'homme qui sent bon, une jeune Japonaise et moi-même, tape 1.

Si tu veux d'abord l'agression à domicile, tape-moi.

(Y a E. aussi mais c'est moi qui me le tape)

J'attends.

jeudi 22 novembre 2012

Insère ici un impromptu de Schubert

La veille de l’anniversaire de S., E. m’invitait à boire un verre en vitesse à la sortie du travail et comme lui précédemment, j’exprimais le regret de devoir décliner, par obligation maternelle.

Le lendemain je le précédais de quelques minutes dans le bar où S. réunissait ses nombreux amis. À son arrivée, E. s’asseyait près de moi pour s’enquérir de ma journée et discuter d’un documentaire que nous avions vu séparément et aimé unanimement. Les commandes tardaient, je voulais fumer une cigarette, il disait Si tu permets je vais t’accompagner (il ne fume pas). Au cours de la soirée, nous nous éloignions très peu l’un de l’autre, je discutais beaucoup avec un ami commun à E. et S. déjà rencontré à l’occasion d’une sortie foot en bar. S. proposait de poursuivre en plus petit comité jusqu’au bout de la nuit, E. m’interrogeait du regard, nous décidions de rentrer chez lui. Nous restions sous sa couette une bonne partie du dimanche, l’un sur l’autre et vice-versa. Il murmurait T’as un cul diabolique.

Le mercredi suivant nous nous retrouvions dans une baignoire de théâtre à beaucoup rire, puis au comptoir d’un bar, puis à nouveau dans son lit. Cette fois nous ne nous touchions pas mais parlions parlions parlions, à tour de rôle, en écho l’un de l’autre, de nos vies amoureuses passées et d’autres choses que j’ai oubliées. Il restait 3 heures avant le lever pour aller travailler. Nous dormions très peu, il préparait un petit déjeuner, enfourchait son vélo tandis que je me dirigeais vers le métro.

Samedi dernier je lui proposais de le rejoindre chez lui après un dîner chez des amis habitant dans son quartier. Il voulait. J’arrivais vers 23h30, il avait regardé le match de rugby, avait l’air reposé et moi pour une fois pas trop soule. Nous nous mettions au lit pour de longues heures à faire l’amour entrecoupées de temps de sommeil récupérateur. Il travaillait longuement mon corps avant notre première sodomie (oh !) si douce, si tendre et si ardente ; sa main en coupe soutenant légèrement ma tête m’émouvait très fort. Il m’accompagnait à l’arrêt de bus en milieu d’après-midi, m’envoyait des SMS Je pense que mon chauffage s’est arrêté car une source de chaleur exogène a perturbé mon thermostat. Je répondais : je pense que tu étais partie prenante, tu activais les bonnes touches. Le soir même nous échangions encore quelques SMS pendant que j’assistais à un concert de punk hardcore, et notamment : J’ai en persistance rétinienne des scènes de ce dimanche matin. Tôt lundi matin mon téléphone affichait Ne cherche pas ta bague et plus tard par mail : J’ai dissimulé ta bague dans une anfractuosité de mon corps, seule ta langue pourra l’en déloger.

Hier soir nous buvions quelques bières au comptoir d’un bar proche de notre lieu de travail (il sortait avec moi chaque fois que je voulais fumer), avant d’aller dîner chez lui, s’endormir dans les bras l’un de l’autre, se réveiller sous nos caresses mutuelles, faire l’amour, dormir vraiment. Ce matin nous prenions ensemble : 1) un petit déjeuner 2) le métro 3) le bus, direction travail.

Ce week-end nous ne nous verrons pas je crois. Ce n’est pas un problème. Nous continuons à nous faire la bise comme deux amis. Ce n’est pas un problème. Nos bouches se rapprochent. Nos esprits aussi. Nous échangeons par mail des articles de journaux, des liens, qui nous font penser l’un à l’autre. Je ne sais toujours pas s’il est amoureux de moi mais ce n’est pas un problème. Il y a entre nous un lien qui nous fait du bien.

La semaine prochaine nous irons admirer les toiles lumineuses de Hopper.

mercredi 7 novembre 2012

♫ Skies above can't be stormy, since that moment of bliss, that thrilling kiss ♫

E. est arrivé alors que j’étais au téléphone avec le père de mademoiselle A. Il a mis les bières au frais, a posé la bouteille de vin sur la table de la cuisine (chaque fois que je viens chez toi j’amène une bouteille de vin et chaque fois j’oublie de la sortir de mon sac et je me la trimballe toute la journée qui suit, aujourd’hui je n’oublie pas), a retiré sa veste et son écharpe, a frappé à la porte des toilettes afin de s’assurer qu’elles étaient libres, en est ressorti peu après pour se servir une bière qu’il a ouvert avec le briquet traînant sur la table basse. Il s’est assis sur le canapé.

Je l’ai rejoint et comme d’habitude je ne sais plus comment nous avons entamé la conversation. Il s’est levé plusieurs fois pour se réapprovisionner en bière – j’étais au whisky. Il est retourné aux toilettes, son téléphone a sonné, il a fini la discussion dans le couloir de l’entrée, appuyant sur le mauvais interrupteur. J’ai dit Hey tu as éteint la lumière. Il a dit en souriant Non non je suis pas chez ma sœur…J’ai fumé à la fenêtre, je l’ai vu regarder ma jupe. Il devait être minuit passé quand nos mains se sont touchées. Il a de grandes mains douces, fines et soignées. Il est passé au whisky. À 4h22 il m’a demandé de l’appeler pour repérer son portable, il s’est déshabillé pour me rejoindre dans le lit.

Je ne sais plus ce que nous avons fait avant de nous endormir. Je me souviens parfaitement en revanche de la grasse matinée crapuleuse qui a suivi. C’est un peu notre spécialité les grasses matinées longues et crapuleuses. Il était derrière moi, les mains enserrant ma poitrine, il avait le souffle court, il a soupiré T’as les seins qui gonflent, puis Je veux pas jouir tout de suite. À 13h30 je me suis levée pour prendre une douche et préparer un petit déjeuner. Je ne savais pas exactement à quelle heure il me faudrait récupérer mademoiselle A. Il n’avait pas de programme défini et j’ai eu l’impression qu’il avait envie de rester mais qu’il craignait de déranger. Au moment de son départ je lui ai machinalement tendu la joue et j’ai eu l’impression qu’il aurait aimé un vrai baiser.

Je suis allée voir Amour, puis J’enrage de son absence. J’ai beaucoup pleuré (pendant et après).

Titus m’a retrouvée dans le bar à côté du cinéma, nous avons dîné tardivement en partageant un tournedos saignant et moelleux. Nous sommes allés dans le bar un peu plus loin, celui qui sert de préambule à la piste de danse. J’ai dansé, bu, acheté de la coke à l’homme qui sent bon.  Chez moi j’ai fait plein de blind tests à Titus qui à  aucun moment n’a perdu patience, j’ai accepté que l’on baise aux alentours de 8h30 en lui disant Ah ouais c’est pas mal comme descente, ça c’est un bon moment. Il a répondu Avec toi tous les moments sont bons. Et je me suis dit que ce serait tellement plus simple si j’étais amoureuse de lui. On a dormi trois heures, je me suis levée pour prendre une douche et préparer un petit déjeuner. J’ai été soulagée que Titus comprenne assez vite que je n’avais pas envie de passer l’après-midi avec lui.

J’ai proposé à E. qu’on se voie ce soir, il ne peut pas, tu t’en doutes, mais pour la première fois il exprime un ressenti dans sa réponse Ça aurait été avec joie (quelle joie que cette potentielle joie !) et il m’invite à dormir chez lui samedi après l’anniversaire de S.

mardi 30 octobre 2012

♫ Soyons sérieux, disons le mot, c'est même plus un cerveau, c'est comme de la sauce blanche ♫

J’avais cru Titus découragé par mes réponses espacées et peu enthousiastes, c’était mal le connaître. Après quelques jours de pause, il était reparti de plus belle, me racontant les petites choses de son quotidien, m’envoyant des messages aux moments clés du mien – par exemple : Ton week-end commence vraiment, alors que je venais de déposer mademoiselle A chez son père – montrant avec empathie qu’il se souvenait parfaitement de tout ce qui me concernait.

Ce n’était pas facile d’être amoureuse de E. car il était doté d’un jet très puissant. Un jet de douche écossaise je veux dire. Passant de plusieurs mails par jour, au point que nos échanges relevaient plus du chat que de la messagerie électronique, à quelques mots laconiques. Soufflant le chaud, à base d’allusions sexuelles toujours drôles, et le froid, à base de J’ai piscine en réponse à des propositions de rendez-vous. Je croyais comprendre qu’en tant que célibataire amateur de musique, d’art et de sports, E. avait un agenda culturel bien rempli qui laissait peu de place à une vie, sans même parler de sentimentale, ne serait-ce que sexuelle. Une fois par semaine mais pas deux. Cela ne tombait pas si mal car j’avais moi-même peu de disponibilités. Et je trouvais que les moments d’attente et de montée étaient presque aussi bons que nos retrouvailles. Comme je lui proposai Samedi ? il reproposait Mercredi, en raison d’un tennis dominical, et je trouvais cette solution heureuse, car la perspective, même incertaine (qui savait ce qu’il pouvait bien prévoir de faire en cette Toussaint ?), de se réveiller ensemble et d’avoir un peu de temps, valait bien le report (d’autant que j’avais oublié que je devais avoir mes règles. Je préférais être en accessibilité universelle pour E.).

Ce week-end-là  je prévoyais de ne rien faire, un cinéma, du repos, des choses calmes et non alcoolisées. Mais Titus envoyait un SMS signifiant qu’il espérait vivement me voir très prochainement et je lui proposais de venir prendre un verre à la maison. J’avais mes règles, donc,  et pas envie de lui sexuellement et je pensais que ce serait l’occasion de donner à notre relation une tournure amicale. Après plusieurs verres et beaucoup de musique, il était l’heure d’aller danser, j’étais motivée, Titus suivrait quoi qu’il arrive.

Et puis ça bascule, évidemment.

Brusquement, vers 3h, 4h, je ne sais pas, un homme m’accoste alors que je quitte la piste de danse pour fumer une clope. Hey, tu tapes toi ? Comme je réponds positivement, il enchaîne Viens, on fait le tour du pâté de maison, mets ta main comme ça. Il en verse un peu dans le creux entre mon pouce et mon index, je renifle, c’est cool. En fait ils sont deux, l’espèce d’Huggy les bons tuyaux juvénile, sec et nerveux, qui rabat le gibier,  et son acolyte, plus baraque, plus grave, le boss, celui qui me veut. Ils proposent qu’on continue la soirée chez moi. Par la cocaïne alléchée, j’accepte, à condition que Titus vienne avec nous. Dans mon salon je prends fugacement conscience que c’est n’importe quoi, que j’ai pris des risques inconsidérés, que ça peut être des vrais méchants (Big Boss est en sursis, de combien, pourquoi, il ne développera pas) qui ne me veulent aucun bien, que je suis très conne décidément. Mais on tape, sauf Titus, elle est bonne, Big Boss a pris le contrôle de l’ordinateur à base de gros rap qui tache, il tente une prise de contrôle sur moi-même mais je l’ai déjà briefé, rien à espérer ce soir. J’ai de nouveau des visions sanglantes et comme des petits frissons intérieurs.

Et puis, de façon inattendue, ça rebascule.
Les gars sont passés à Boris Vian, et on danse en tourniquette pour faire la vinaigrette. S’ensuit une  session free style impro à base de Gainsbourg et Dalida…Une espèce de communion surréaliste. Il fait jour depuis longtemps, je dois gérer ma descente avant le retour de mademoiselle A. Big Boss, en descente de MD pour sa part, s’est endormi comme une souche sur le canapé. Je me mets au lit avec Titus pendant qu’Huggy l’insomniaque reste aux commandes. Vers midi Titus se lève pour aller bosser, il met tout le monde dehors selon mes indications, Big Boss prend mon numéro et mon écharpe en otage.

jeudi 18 octobre 2012

♫ Bet you don't remember how we met, that's okay it hasn't happened yet ♫

E. m’a à nouveau invitée à dîner chez lui. Je suis arrivée agacée par la pluie, le bus bondé, la circulation encombrée. Nous avons commencé par le whisky que j’avais amené. Nous étions dans la cuisine, il préparait une tartiflette, je fumais beaucoup. Nous avons dîné au whisky en terminant par les framboises et les mûres que j’avais achetées. Honnêtement je ne sais plus trop quels ont été nos sujets de conversation ni comment nous nous sommes abordés une fois dans son lit. C’était pourtant il y a moins d’une semaine. J’en garde une impression d’ensemble douce, en vol plané cotonneux.


À la lecture du mail de Titus, mon cœur de battre s’était un court instant arrêté, j’avais senti monter la bouffée d’adrénaline et mis une main sur ma bouche. L’émotion était au rendez-vous. Lorsque j’avais répondu, quelques 48 heures plus tard, j’étais restée sobre et concise en donnant mon accord de principe pour renouer le contact. Avait suivi une petite correspondance électronique à caractère informatif de mon côté, avec petit crescendo du sien. À la suite de quelques SMS d’approche (Salut Ada, comment ça va en ce samedi pluvieux ? Ça me ferait plaisir de te voir ce soir), je lui proposai de me rejoindre chez moi où je recevais quelques amis, très bienvenus en la circonstance. Je suis peut-être en train de faire une connerie mais au moins vous êtes là, leur avais-je dit. Je voulais me protéger de toute retombée sentimentale, je ne voulais pas me faire mal à nouveau. Je ne savais pas s’il me plairait encore, ne serait-ce que physiquement (sache qu’il est toujours aussi beau). Une fois mes amis partis, vers 2h, c’est sans dire un mot ou presque que nous sommes passés au lit. J’ai senti tout de suite que nous ne pourrions pas revivre ce qui avait été. Dès qu’il m’a touchée, j’ai pensé à E.

Chez E. au premier réveil, vers 9h, nous avons débriefé pour la première fois. Pas sur ce qu’on pouvait ressentir l’un pour l’autre, attends, chaque chose en son temps, sur ce qu’on avait fait sexuellement. Il commençait ses phrases par Hier quand on faisait l’amour, tu as…j’ai…j’aime bien…Il a décidé qu’il n’irait pas à la séance de cinéma de 11h où il devait rejoindre S. et où j’étais également bienvenue. On a refait l’amour avant de se rendormir avant de refaire l’amour avant de se rendormir avant de se réveiller et finalement prendre une douche et un petit déjeuner en écoutant France Inter. C’était bien.

Titus a envoyé des SMS les jours qui ont suivi nos retrouvailles, beaucoup (j’ai répondu, de loin en loin, sans m’engager à rien...), puis de moins en moins (...pas même à le revoir), puis plus du tout. Il y a eu une soirée parenthèse Charmant charmeur chilien et chemins de fer mais ça c’est pas pareil, tu sais bien. Titus, je ne veux pas le garder au chaud pour les traversées du désert. Hier j’ai préféré rester seule plutôt que de voir le Charmant. Je ne sais ni l'écrire, ni le raconter, je ne peux pas analyser tout de suite. Je suis amoureuse de E. et je n’ai rien d’autre à déclarer.