mardi 4 mai 2010

♫ Quand tu me mords où ça dérange et tu m'attaches les bras, quand je fais sautiller sa frange, ses cris se tirent dans les graves ♫

Les scènes de sexe c'est plus facile à jouer qu'à écrire. T'as vite fait de te retrouver avec un paquet de didascalies et quasiment pas de texte. Ben si, réfléchis.

Sinon tu as la bonne vieille quoique ambiguë technique de l'ellipse. Tiens prends Zola par exemple. Oui oh je sais, très mauvais exemple, Zola ne s'étant pas particulièrement illustré dans le genre. Mais prends-le quand même, dans je ne sais plus trop lequel d'ailleurs, Nana ou La Curée, voire L'argent, bref. Ils sont au resto dans un salon privé et tu lis un truc aussi lapidaire que "il l'embrassa sur le canapé" Point à la ligne. "Après son départ, il se pencha à la fenêtre..." (en mieux hein, je suis mauvaise imitatrice). Alors qu'est-ce que tu fais avec cette phrase après l'avoir lue à tonamour ? Direct je lui dis Eh ben ça y est, il l'a baisée. Mais lui, monamour, il prend la chose très littéralement et il dit Non ?? tu crois ? tu crois vraiment qu'il l'a baisée ? C'est bien ça le problème avec ces auteurs qui se permettaient pas d'aller au fond des choses, on n'est jamais sûr à cent pour cent (mais quand même, à mon avis il l'a baisée).

Ou alors, tu as la technique de la description. Avec Djian t'es tranquille, le gars la joue on ne peut plus explicite. Et il fait ça bien en plus. Tu sais si ça se passe par devant ou par derrière, avec quels accessoires et tu as des indications assez précises sur le niveau et la circulation des fluides corporels.

Moi depuis cette tentative je n'ai pas creusé le sujet. En ce moment j'aimerais bien t'en raconter un peu plus, parce que tu sais peut-être pas mais monamour et moi cette année on ne se voit pas beaucoup, du fait que j'étudie en province (je prépare un guide des bars) alors qu'il vit à Paris, sans compter mon séjour à Alger, son séjour aux Antilles, etc etc. Enfin tu vois, quand on se retrouve dans le lit en même temps, c'est un peu la fête et j'aurais plein de choses à te raconter si j'étais plus douée en écriture de scène de sexe.

D'autant qu'on avait commencé gentiment : lui, en liaison téléphonique avec un metteur en scène (déjà c'est excitant non ?) et moi à mi-chemin de sa tête et de ses pieds (j'aime son caleçon blanc sur sa peau noire). Il réagissait assez favorablement mais je ne voulais pas non plus le déconcentrer totalement. Puis il m'embrassa sur le canapé.

Comme je m'éveillais d'un sommeil ouaté, il me demanda si j'avais faim.
Monamour : t'as pas un petit creux toi ?
Ada : si, si si...je me mettrais bien un petit quelque chose sans les dents et je me disais justement que tu voudrais peut-être combler mon petit creux ?