jeudi 29 novembre 2007

♫ It was just to see, just to see...all the things you knew I've written about you ♫

Chhhhhhh...commence pas à te faire remarquer, je crois qu'on nous observe. Discret je te dis. Vas-y viens, planque-toi un peu mieux que ça, tu vas nous faire repérer, sans rire on voit que toi. Bon laisse tomber c'est mort. Ah je te jure ça va pas être simple. À vrai dire, ça pourrait même s'avérer impossible. J'y arrive déjà pas, t'as qu'à voir.

J'ai passé une soirée apéritive avec le charmant charmeur chilien de passage dans mon quartier professionnel pour une séance photo. Attends je reprends mon souffle. C'était très sympa. Non mais voilà ! Tu vois ? tu vois où ça mène ? c'était très sympa...Et pourquoi pas c'était chouette, tant qu'on y est ? Ouais enfin bon, comment te faire comprendre que d'habitude les ex, j'ai pas envie de les revoir ? Et donc, je les revois pas, logique. Ça me paraît plus sain, bien que la salubrité et moi, hein (ouais oh ça va, confonds pas hygiène et salubrité)...La vie communautaire, on est tous des frères, tiens je te présente ton successeur (id est celui qui a eu plus de succès que toi), quelle grande famille...non sincèrement j'y tiens pas. Alors certes, me dira-t-on, pourquoi couper tout lien avec des gens qu'on a aimés ? Eh ben parce qu'on les aime plus banane. Mais comment mais comment, s'indignera-t-on, l'amour est éternel, même s'il change de registre, il n'en demeure pas moins qu'il demeure (oui, j'ai choisi un contradicteur redondant, question de faire-valoir), et une fois passées la haine et la rancune éprouvées lors de certaines séparations, ou une fois passée une période de deuil indispensable, l'amour est toujours là, purifié et éclatant d'altruisme sans désir. T'emballe pas. Je suis désolée mais non. Tu fais ce que tu veux avec tes ex, moi je les revois pas. J'ai jamais transformé des liens d'amour en lien d'amitié, c'est pas demain la veille que ça va changer.

Sauf que là ça m'a fait plaisir. Mais je répète : t'emballe pas, c'est exceptionnel, je ferai pas ça tous les jours (et c'est tant mieux, vu que j'ai pas de tablier de ménagère) (si la référence t'échappe, eu égard à ton jeune âge...ben je sais pas moi, grandis un peu merde) (ou cultive-toi). Bref on passe une bonne soirée bien qu'on galère pour rejoindre le quartier et on finit au fond du bar en bas, là où y a l'ordi, il tape charmant charmeur chilien et sur quoi qu'il tombe ? Eh oui, t'as tout compris. Ah il est fier de lui. Grillée la fille. En même temps, n'étant plus un des sujets principaux de ce blog, il peut lire hein. Mais franchement j'aurais peut-être mieux fait d'accepter de monter chez lui non ?

En plus c'est pas fini. Dans la même lignée, mais pas tout à fait, vu qu'on a été ami avant d'être amant, j'ai revu l'Écrivain. Je t'en ai déjà parlé (ah tiens à ce propos, il se pourrait que je mette à nouveau à ta disposition les archives dissimulées, ce qui m'éviterait de contextualiser à tout propos) : on a cru pouvoir s'entendre à tous les niveaux alors que pas du tout, du coup y a eu comme qui dirait rupture, et pour le coup (je pèse mes mots) rupture à tous les niveaux. Et puis là, il m'envoie un SMS, on va boire des coups (ah, celui-ci est involontaire par contre), on parle de nos couples respectifs, des livres qu'on a lus...

J'insère ici, oh je sais que ça n'intéresse pas grand monde, je fais ça pour mémoire plus que pour t'inciter à lire, te casse pas va...j'insère ici, car je suis chez moi ok ? la rubrique "dernièrement en lecture chez Ada" : Les coulisses de la grande distribution, de Christian Jacquiau qui date un peu, mais point trop non plus, et qui m'en a appris de belles (et de très moches surtout) ainsi que L'interprétation des meurtres, de Jed Rubenfeld, polar psychanalytique où Freud en personne mène l'enquête.

On parle donc, de tout ça, et surtout d'écriture. Et là, crois-le ou non, je lui confie, dans le plus grand secret (il a dit que jamais au grand jamais il ne divulguerait cette information. Et je le crois. Car j'ai une infinie confiance en l'Écrivain), l'existence de ce blog, sans toutefois lui en révéler l'adresse ni aucun moyen d'y parvenir. Mais qu'est-ce qui m'a pris, tu peux me dire ?

mercredi 21 novembre 2007

♫ Tu portes un tee-shirt tour Eiffel et tu rêves de Paris ♫

Les journées pourries, elles commencent tôt en général.

Je vais pas non plus te faire croire que je me lève aux aurores. Non bien sûr. En tout cas je me suis retrouvée dans la cuisine avec une grosse fatigue due à l'absorption de moult verres d'un excellent vin rouge, sans sulfite et donc sans mal de crâne consécutif, ce qui est déjà pas mal - mais la fatigue si : j'allume une plaque et je pose la casserole sur l'autre pendant que le voisin décide de percer des trous (plutôt gros les trous, à vue d'oreille). Résultat : la soupe est pas chaude et la migraine guette. Monamour gémit sous la couette à cause du rhum. T'as beau boire du vin sans sulfite, si tu mélanges hein, tu sais où ça mène. Mais si tu penses que j'ai le temps d'aller le câliner par imposition des mains, pff tu rêves. Parce qu'à ce moment-là, y a tout qui disjoncte. À force d'empirisme, il s'avère que le problème vient des plaques chauffantes, bon très bien, organisons un périmètre de sécurité en déroulant les banderoles jaunes Crime scene (hors réunion : après entretien téléphonique avec un camarade calé en la matière, il ne s'agirait pas d'un décès de fusible, car sinon les plaques ne fonctionneraient plus du tout, or si, mais 30 secondes maximum et après ça disjoncte. Diagnostic : y a un court-jus quelque part). Bref. Je vais pas me résigner à boire du jus de pommes quand même merde...c'est bon pour la femme enceinte qui nous rend parfois visite mais y a des limites : je sors les vieilles plaques de dépannage, au son exaspérant de la perceuse en folie. Monamour a enfoui sa tête sous plusieurs oreillers. En contribution positiviste je fais valoir que le voisin a le bon goût de s'activer un jour de semaine, à l'heure où la France laborieuse est en route pour gagner sa pitance.

Parlons-en tiens, vu qu'il est grand temps de se fringuer. En ces périodes de longue marche, je chausse les baskets (sac au dos garni des autres). La bonne idée que voilà. Y a pas à dire, je suis tellement sportive que les chaussures de sport, elles m'ont fait une ampoule à force de jamais les porter. Évidemment ce matin-là il n'y a plus de pansements. Puis la rue. Ah là là, la rue les jours de grève (que je soutiens soit dit en passant). Tu sais que souvent le Parisien est incapable de se repérer dans sa propre ville ? qu'il l'arpente plan en main en demandant sa route toutes les trois rues ? Tu sais que les flics font la circulation pour réguler le trafic piéton dans le métro ? Et comme ils ferment certaines sorties, dans quel objectif, va savoir, j'ai pas pris le temps de m'en informer...tu sais que t'as l'air d'un con à piétiner au sein du troupeau dans l'espoir de sortir de la ligne 14 ?

Il te reste le Vélib, certes, mais le Vélib éclopé. N'imagine pas une seule seconde qu'aux heures de pointe il pourra te revenir autre chose qu'un truc sans frein ou qui roule sur la jante. À moins bien sûr de faire comme mon collègue, à savoir, tandis que la ville dort encore, se lever aux aurores. Mais on t'a déjà dit que non.

lundi 12 novembre 2007

Putain c'qu'il est pas blême, mon pas HLM

Victoire ! Alléluia ! Hosanna ! Je dirais même plus : Eurêka ! Nous avons trouvé !

Comme tu as pu le constater, on a mis le temps. Faut dire aussi qu'on avait des exigences, tu crois quoi ? Déjà, une vraie cuisine, pas un truc à l'américaine, que certes, ça te fait un très joli comptoir avec les tabourets de bar ♫ garçon y a marée basse, remets voir la p'tite soeur ♫, certes, mais en même temps ça te bouffe l'espace dans le salon, et au final ça s'appelle plus un deux-pièces l'affaire. Pas trop au sud, pas trop rive gauche si tu préfères, mais pas rive droite non plus (du moins au sens défiguré du terme) vu que les XVIè et XVIIè arrondissements moi ça me fout la trouille, et ça tombe bien j'ai dans l'idée que c'est réciproque. Pas trop au sud donc, mais donnant plein sud de préférence rapport à la luminosité de notre grise capitale. Une baignoire c'est mieux, à tous points de vue, que ce soit pour la sex-thalasso ou pour éviter la douche, multi-jets peut-être, mais dans un placard. Chauffage et eau chaude centralisés, histoire de passer l'hiver au chaud sans avoir le compteur qui démarre dans la tête dès que t'allumes un radiateur (non parce franchement, à 84 ans j'estime que j'ai passé l'âge d'empiler les couches de fringues à cause d'un chauffage électrique pourri qui te laisse, de toutes façons, le bout du nez tout froid) (si encore j'avais une truffe, je dis pas, mais on n'est pas des chiens merde). Des placards intégrés pour optimiser l'agencement. Et puis, petite cerise sur le gâteau, pas loin du canal. Eh bien, ces critères étant réunis, nous avons eu l'honneur de nous installer ce week-end. Ouais.

Alors bon, pour l'instant, à la nuit tombée nous vivons dans une ambiance très tamisée, sous la lumière douce de petites lampes de chevet, car les plafonniers sont absents des deux pièces principales ; on dort sur le clic-clac du salon, vu que dans la chambre le sommier attend d'être garni d'un matelas ; le matin c'est à qui atteindra l'unique casserole le premier, qui pour faire chauffer son lait, qui pour faire chauffer sa soupe (à 84 ans, j'estime que j'ai le droit de manger de la soupe le matin), oui tu as bien entendu, l'unique casserole, on ne sait pas s'il y en a d'autres dans les cartons encore fermés ou si les esprits frappeurs du déménagement nous ont joué des tours...Par contre on a trois poeles, y a quand même une justice. Pour finir, j'ai pris conscience, à mon grand désarroi, qu'en deux mois d'errance de plan B en plan C d'apparts vides amicalement prêtés, durant ces deux petits mois de rien du tout, j'ai eu le temps d'accumuler un volume impressionnant de volumes, au point qu'il faut, non mais c'est dingue (c'est d'autant plus dingue, j'insiste, que je n'ai pas cessé de me dire : c'est pas le moment d'accumuler les livres, tu vas bientôt déménager, ça va t'emcombrer), au point qu'il faut, disais-je, une bibliothèque supplémentaire pour les caser. Ce qui m'amène à la seconde partie de cette note, à savoir les livres de la quinzaine (enfin je crois, j'ai pas compté les jours).

Sujet Angot, de Christine Angot, je poursuis mon exploration du couple dans tous ses états, éclaté en l'occurrence. Qu'est-ce que tu veux que je te dise, j'aime Christine Angot, et qu'on vienne pas lui parler (ni à moi non plus) d'auto-fiction ok ?

Hannibal Lecter : les origines du mal, de Thomas Harris, bon ben je te le présente pas celui-ci, je crois que vous vous êtes déjà rencontrés. Écoute, ça fait passer le temps hein, genre à la laverie, ou quand tu fais la queue pour rentrer dans le musée (non mais je serais toi, j'achèterais un billet coupe-file, je dis ça pour ton bien, moi je paye pas).

Père-fille : une histoire de regard, de Didier Lauru, mouais, c'est pas pour dire mais il enfonce un peu des portes ouvertes le coco. Après c'est pas forcément des conneries, juste si tu vois à quoi correspond le complexe d'Oedipe au féminin, tu peux te l'épargner. Monamour, qui l'a lu de son côté et qui, je me dois de le préciser, dédaigne généralement toute littérature psychologisante, a appris des trucs lui, il va même jusqu'à dire que maintenant, sous ce nouvel éclairage, il arrive à deviner le père derrière la fille. Enfin bon, c'est toi qui vois.
L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery. Je suppose que t'en as entendu parler, en ce moment tout le monde le lit, j'en vois plein dans le métro. La petite fille surdouée et la concierge autodidacte cultivée, non ? ça te dit rien ? C'est ce que Gavalda pourrait faire si elle travaillait son style. La philosophie en plus. Bref, ça m'a ni transcendée ni dégoûtée. Moyen quoi.

Les travers du docteur Porc : une enquête du docteur Porc, de Tran-Nhut, ah là là quelles délices ! Le docteur Porc vit au Dai-Viet, au XVIIè siècle, il est obèse, il pue de la gueule mais il a un visage magnifique et il mène l'enquête. Vas-y voir, franchement.

Chirac et les 40 menteurs...de Jean Montaldo, en lecture à voix haute avec monamour. J'ai pas lu celui sur Mitterrand (et les 40 voleurs). Là on se fade les mécanismes complexes des marchés truqués d'Ile-de-France, mais c'est intéressant, même si très redondant vu qu'il recoupe les témoignages pour les besoins de la démonstration. Montaldo a une plume très fleurie, ce qui ne gâche rien. Quant à savoir si c'est un extrêmiste de droite...?

Le choix de Sophie, de William Styron. Comment te dire ? je me suis laissée embarquer et je dévore. Pas vu le film, jamais rien lu de Styron et là, paf ! J'en suis à la moitié, je trouve ça parfois (rarement pour être exacte, mais quand même) mièvre, je ne saurais qualifier le style, pas foncièrement original à mon goût, mais je suis scotchée, va comprendre...J'oublie de dire que, malgré le sujet, c'est drôle. Non parce qu'un gars qui te cause camp d'extermination, esclavage et sudistes américains, et aliénation, et racisme - bon et amour ok c'est vrai - a priori tu te dis, ça va pas être drôle. Eh ben si.

Tu nous en veux pas, on a laissé Keynes de côté pour l'instant, ce qui fait de lui, en l'état actuel des choses, un adolescent attardé. Mais je te tiens au courant, comme promis.