C'est comme qui dirait la révolution.
Depuis plusieurs jours, je suis d'une productivité au taff, tu peux pas imaginer. Genre mon chef de service débarque dans le bureau, en totale panique (rien que de très normal, mon chef de service est toujours dans tous ses états, sauf en réunion, où il s'écoute parler et là il kiffe) : Ada voici l'article de XXX, on est hyper charrette, moi j'ai pas le temps de m'en occuper, il faut trouver cinq illustrations pour ce soir, c'est très urgent. Mais bien sûr, pas de souci. Ou alors : Ada, y a une demande de la présidence (pas de la République, faut pas trop m'en demander non plus) on cherche une photo de Machin, dans le journal Truc ou peut-être dans le journal Bidule, à moins que ce ne soit ni l'un ni l'autre, on sait pas trop et on n'a pas la date précise, ça tourne autour du voyage de de Gaulle en URSS, et vite, parce qu'ils le demandent aujourd'hui pour hier évidemment. Aucun problème, tout le plaisir est pour moi, même pas je râle. Contrairement aux apparences, je ne travaille pas dans une rédaction et je ne suis pas éditeur photo, comme quoi je pourrais rechigner quand même. Eh ben non, souriante la fille.
Depuis plusieurs séances je suis une analysante exemplaire. Limite dans une de ses prochaines communications à la profession, l'analyste pourra citer mon cas et s'en glorifier. Hop j'arrive, hop je m'allonge, tout en légèreté, je plonge dans le sac de noeuds et quand je me lève, c'est nettement moins emmêlé. Tu pourrais croire que ça n'a rien d'exceptionnel, eh bien pas du tout, des fois c'est même plus un sac de noeuds, c'est un truc tellement informe que tu sais pas par quel bout le saisir (noeuds et bout...je te dispense d'associer librement, ça c'est bon pour le divan, tiens-toi un peu que diable) (tirer par la) (bon tu vois c'est moi qui m'égare après). Exemple très récent : si je n'ai jamais voulu enseigner (malgré une aptitude certaine à la pédagogie) c'est pour une sombre histoire de chocolats...Eh ouais. Ça t'en bouche un coin hein ?
Depuis une semaine (prépare-toi psychologiquement à un événement époustouflant, j'ai peur que le choc soit rude, tu devrais respirer par le ventre, sois fort je t'en prie) depuis une semaine donc je n'ai pas bu d'alcool...Mmm, je t'avais prévenu. Pourquoi, pourquoi, j'en sais rien moi pourquoi, que veux-tu que je te dise ? J'ai pas envie, ça te va comme réponse ? Une semaine...Truc de ouf. C'est une phase totalement inédite dans ma vie d'alcoolique mondaine.
Si je te dis que depuis cinq jours je suis fidèle, tu vas encore te foutre de ma gueule et t'auras pas tort, c'est un peu ridicule. Bon du coup je te le dis pas, tant pis pour toi. Non mais c'est pas plus mal en fait, parce que si je te le dis et que je flanche, j'aurais l'air de quoi ? T'as raison, vaut mieux que tu saches pas...
Alors que se passe-t-il au juste ?
On va procéder par élimination. Déjà je suis pas enceinte. On dirait pourtant (transparence psychique, arrêt des toxiques) mais je répète, je suis pas enceinte. Ensuite je suis pas en loose. Les symptômes sont bien là pourtant (travail acharné, investissement maximal sur le divan) mais je répète, je suis pas en loose. Bon...ben j'ai plus des masses d'idées là...
Histoire que tu te fasses pas trop de bile, je te rappelle que dans tout bientôt c'est le week-end et qu'il est possible que je prenne l'apéro quelque part (mais je boirai peut-être une limonade, rien n'est encore gagné). Dans tous les cas, et ça, ça va te sortir de ton désarroi, premièrement une, j'arrive encore à la bourre ; de deux, même si on fait tout pour nous en empêcher, je continue à fumer ; last but not least, je suis toujours inscrite au festival de la baise...(t'as eu chaud hein ?)
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