Mademoiselle A est partie une quinzaine de jours aux Antilles avec son père. Son absence et mes disponibilités plus souples ont contribué à beaucoup nous rapprocher E. et moi. Nous avons mis chacun un pied dans la sphère amicale de l'autre. Nous avons passés un week-end en province qui, j'ai l'impression, nous a fait basculer davantage. Nous étions chez un bon pote à moi, avec qui je faisais la fête du temps pas si lointain où je fréquentais une école nationale supérieure. Il nous a sortis dans tous les bons endroits de sa ville, nous a faits rencontrer toute une troupe de gens très chaleureux. E. et moi avons été perçus d'emblée comme un couple établi. La jeune femme qui nous a rejoints en terrasse le dimanche vers 14h, après avoir dit Oh ben ça fait bizarre de revoir les gens le lendemain alors que la veille tout le monde était mort bourré (et là tu te dis, oh oui putain, j'étais bien bien dans le cosmos, parce que moi je ne me rappelle même pas qu'on s'est déjà vu...) nous a présentés à son ami : Voilà Ada et son époux E., un couple magnifique bla bla bla. Nous en avons ri et E. n'a plus cessé de la journée de m'appeler Madame mon épouse. Déjà dans le train à l'aller, nous nous étions rapprochés physiquement (mais discrètement) comme jamais auparavant, nous qui d'ordinaire n'avons aucun contact tactile en public. Nous nous sommes dits des choses qui signifient qu'on tient l'un à l'autre. Nous nous manifestons une tendresse gestuelle et verbale tout en retenue, une bienveillance attentive. C'est très bon. Y a juste un truc que j'ai du mal à analyser : ma consommation de cigarettes ne cesse d'augmenter.