Je vous sens frustrés sur le troisième point de la dernière fois. Comment ça, vous vous souvenez même plus de ce dont il s'agit ? Vraiment, hein, vous faites pas beaucoup d'efforts...Si ça continue je vais faire une interro surprise un de ces jours, ça va pas traîner. Et ça comptera dans la moyenne, non mais.
Non, un analyste (on va faire court), on lui téléphone, en panique, parce qu'on croit qu'on est en train de devenir fou (je parle de moi) (ben oui encore, qu'est-ce que vous voulez, j'ai pas de mec, j'ai pas d'enfants, je fais avec ce que j'ai sous la main) (sinon on peut discuter politique, mais on risque de s'engueuler, ce serait dommage) (je peux vous parler d'ex-monamour aussi. Non ? Non, vous avez raison, il commence à nous souler celui-ci) (quoique...y a des petits rebondissements ces temps-ci)...on croit qu'on devient taré parce que ça vrille dans tous les sens, on sait plus qui on aime, ce qu'on veut, comment, pourquoi, et tante Alberte ça va ? En fait y a pleins de gens, ils vont chez le psy parce qu'ils ont un chagrin d'amour...et là je suis trop fière : oui j'ai un chagrin d'amour mais j'y vais DÉJÀ chez le psy, eh eh, comment j'ai trop bien anticipé. Bref. On obtient un rendez-vous trois semaines après. Trois semaines ? Oui mademoiselle, si vous avez pu tenir jusqu'à maintenant, vous êtes plus à trois semaines près, vous allez pas me la faire...Mais mais mais...bon d'accord.
On se retrouve dans un fauteuil face à l'analyste. On fait son petit speech sur le pourquoi on est là (alors je m'appelle comme ci, et je travaille comme ça, et là je suis à la croisée des chemins mais je sais pas quels sont les chemins, j'ai pas vu le panneau) (j'fermais les yeux toujours etc...). L'analyste écoute. Il dit que oui, on peut commencer quelque chose, à raison de deux séances par semaine, si ça convient ? Ah ben oui, d'accord. Il dit qu'il faut fixer un prix pour les séances. Ah ben oui d'accord, c'est combien ? Il dit que c'est en fonction du prix qu'on accorde à sa propre parole. Ah. Ben c'est-à-dire que...ça dépend des mots hein.
Les premières semaines, on reste sur le fauteuil en face-à-face. On parle beaucoup, on pleure un peu, l'analyste écoute (toujours), relance, pose une ou deux questions.
L'analyste écoute. On parle. On pose une question. L'analyste répond : ah, vaste question...On dit : pourquoi X me rend-elle si haineuse ? L'analyste répond : mmm haineuse oui...On dit : quand est-ce que je vais arrêter de faire n'importe quoi ? L'analyste répond : quand...?
Meuh non, bien sûr que non, ce n'est pas QUE ça. Mais le reste c'est moins drôle, ou plus drôle, en tous cas intime.
Qui est volontaire pour effacer le tableau ? (c'est à ça qu'on reconnaît les virtuoses (oui les chevilles ça va pas mal) car le titre du post est un extrait de la chanson qui se cache l'air de rien, dans cette question finale. À vous de jouer mes braves, y a rien à gagner mais on est des sportifs ou bien...)
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