Ada revient et elle est pas contente.
D'abord, il s'est passé des trucs tristes de la vie, et surtout de la mort, pendant mes vacances. Ensuite je suis rentrée sous la grisaille pluvieuse de la capitale et comme accueil on fait mieux. Bon d'accord, depuis ça s'est arrangé mais c'est pas une raison pour pas râler. À la fin de la récré, on râle, par principe. Et n'oublions pas que j'ai un bronzage à entretenir. Alors soleil à tous les étages ou ça va barder. Ne parlons même pas de la reprise du taff. Non, n'en parlons pas. Parlons plutôt de choses légères et superficielles.
Par exemple, comment, par une douce soirée printanière, je m'en allai (les poings dans mes poches crevées) (non messieurs-dames, car j'ai un certain standing, mes vêtements ne sont point troués...évidemment je n'ai pas le talent d'Arthur mais jusqu'à preuve du contraire je ne suis pas non plus cul-de-jatte) (oui j'exagère, je sais), je m'en allai en joyeuse compagnie boire le verre de l'amitié. Comme on est très très potes, on est obligé d'en boire plusieurs de verres, logique. Nous étions dans un bar chaleureux à la lumière tamisée et aux portions généreuses (pour les habitués) et il y avait un jeune homme que j'avais rencontré il y a de ça une bonne année, voire même 18 mois et plus si affinités.
Ce jeune homme étant de par sa personne l'ami de mes amis, j'avais eu, à l'époque et comme de bien entendu, un a priori positif à son égard, car, c'est mathématiquement postulé, les amis de mes amis sont mes amis...les ennemis de mes amis sont mes ennemis...et les ennemis de mes ennemis sont mes amis (et avec ce genre de formule, t'es trop une bête dans la manipulation des nombres négatifs). Lors de cette première rencontre, lâchons le mot, nous nous étions physiquement plus. Et avions passé une bonne nuit. Très bonne même. Et puis, en blaguant, car on est des farceurs, et pourtant on n'a même pas fait l'école du rire (le sens de l'humour, c'est inné oui ou merde ?), on s'était dit À bientôt, hi hi, sachant qu'avec tous ces kilomètres qui nous séparaient hein, on n'était pas près de se revoir. Pour plus de détails, je pourrais vous dire que l'endroit où il travaille, celui où je vis et celui où nous passons parfois pour les vacances (le seul lieu que nous ayons en commun si vous suivez) sont peut-être équidistants, c'est possible mais j'ai pas fini de mesurer, en tout cas, ce qui est sûr c'est qu'ils sont espacés de plusieurs centaines de kilomètres. Prenons un exemple pour imager notre propos : je travaille à Madrid, il travaille à Rome, nous passons nos vacances à Paris (eh oh je suis pas folle au point de passer mes vacances à Paris, j'y vis) (oui je sais c'est un exemple, je l'ai dit en preum's j'vous ferai dire). Enfin bon, avant de se paumer dans ce dédale de circonlocutions, disons que les probabilités d'une rencontre prochaine, eu égard à nos vies respectives, et toutes choses étant égales par ailleurs, étaient faibles (les probabilités).
Et là, dernièrement, pas plus tard que le week-end dernier, nous nous revoyîmes et nous nous plûmes à nouveau. Et je trouve ça troublant car, voyez-vous, quand je dis jeune homme ce n'est pas une figure de style...c'est un homme oui bon, mais surtout il est jeune. Très jeune. Beaucoup plus jeune que moi (qui suis pourtant excessivement jeune, 82 ans c'est vous dire). Il a 10 ans de moins que moi (donc 72, bravo les matheux). Et encore, je dis 10 ans, c'est peut-être 12, je ne sais plus exactement...Il se trouve qu'il est fort bien fait de sa personne, c'est indéniable ; cependant nous n'avons que peu échangé, je ne sais pratiquement rien de lui, ni lui de moi, je doute que nous ayons de réels centres d'intérêt communs, à part danser jusqu'au bout de la nuit en sirotant des boissons rafraîchissantes...
Et malgré tout, comment dirais-je, nous avons une compatibilité sexuelle époustouflante. En tant que femme libérée je mets un point d'honneur à clamer haut et fort que le désir et l'amour sont tout à fait dissociables, genre je peux aimer platoniquement et m'envoyer en l'air avec le premier venu juste pour le plaisir. Sauf que c'est à nuancer...(preuve que ce n'est pas si facile) (d'être une femme libérée...vous dormez ou quoi ?). Je sais pas pour vous, mais moi pour avoir envie de faire l'amour avec quelqu'un et surtout pour que ce soit réussi, il ne me suffit pas d'admirer plastiquement un beau gosse.
Ben là si.
Et alors mes aïeux, quel feu d'artifice ! Vous voyez le 14 juillet un jour de coupe de monde du foot, au moment de l'abolition de la peine de mort et de la chute du mur de Berlin, tandis qu'on célèbre le carnaval des agités au son joyeux des tambours et trompettes ? Et ben c'est rien à côté.
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