lundi 10 juillet 2006

Pour le meilleur et pour le pire

Les teufs au rez-de-chaussée ça assure, crois-en ma bonne vieille expérience. J'ai connu plusieurs rez-de-chaussée et, mis à part le fait que t'as un peu l'impression de vivre dans la rue, tu te fais pleins d'amis.

En sortant d'un bar samedi soir, le charmant charmeur chilien et moi, après avoir passé un bon moment au comptoir de ce bar inconnu de nous deux (mais on a vu de la lumière tamisée et une déco alléchante, avec des vinyls sur les murs, des platines, moultes photos d'Iggy Pop, des affiches de films de Terence Fischer...alors on est entré), en en sortant donc, un peu plus loin sur la droite, y avait une sorte de petit attroupement et on s'est dit, tiens, si on allait voir un peu là-bas si j'y suis. Bonjour les gens.

Il s'est trouvé que les gens en question étaient fort hospitaliers. En même temps si tu annexes le trottoir, faut s'attendre à rencontrer du monde. Du coup ben on a tapé l'incruste en bonne et due forme. J'ai parlé avec des jeunes gens tout juste sortis de leurs classes préparatoires, en attente de résultat de concours, ou encore en plein dedans, genre bon ben moi j'traîne pas trop, je suis admissible pour je sais pas quoi et c'est lundi que ça se passe. J'ai discuté avec quelqu'un qui a voyagé au pays de mes ancêtres, et comme j'ai l'intention d'y aller l'année prochaine, j'avais pas mal de choses à lui demander. Le champagne a été sabré au milieu de la chaussée. Étant arrivés les mains vides, on s'est délesté de quelques plantes vertes pour égayer la compagnie. C'est le retour qui a été tendu.

À pied, évidemment. Le charmant et moi, on avait un peu abusé sur les rafraîchissements, c'est indéniable. En plus il s'était levé à l'aube (ou même avant, je sais pas) pour du taff occasionnel. Ça tanguait sévère et comme j'étais la plus en forme des deux, je me suis vue dans l'obligation d'assurer. Étant donné mon sens de l'orientation défaillant, je trouve que je m'en suis pas si mal sortie. On est rentré à bon port, après s'être approvisionné en eau à l'épicerie.

Le charmant charmeur chilien s'est enfermé une heure dans la salle de bain, une heure ! oui messieurs-dames. Je tentais de communiquer à travers la porte, ce qui donnait à peu près

moi : ça va ?

lui (voix qui se veut assurée mais ne trompe personne) : oui oui tranquille, je vais prendre une douche

20 minutes après

moi : ça va toujours ?

lui : mmmmm

moi : plaît-il ?

lui (voix faiblarde) : ouais ouais, j'ai gerbé là, ça va aller mieux

15 minutes après

moi : bon ben faudrait peut-être que tu songes à te pieuter non ?

lui : ...

moi : ouvre la porte, t'es flippant là

lui (enfin) : je crois que je vais encore gerber, j'suis pas sûr

moi : ben en attendant ouvre-moi

lui (dans un murmure) : non mais va te coucher toi, je te rejoins

moi : bien sûr, je vais m'endormir tranquillement pendant que tu crèves dans ta salle de bain...Bon ben je vais faire la vaisselle, ça va me détendre

15 minutes après

moi : alors ? quoi de neuf docteur ?

lui : arrrrrrghhhhh

moi : ah ok. Tu peux reformuler s'il te plaît ?

lui : c'est bon là, j'crois que c'est bon

moi (en fée du logis) : ah putain mais t'as fait cuire quoi là-dedans ?

lui : non mais fais pas la vaisselle, c'est pas la peine

moi (pas la peine ? mais à quel stade tu considères que c'est la peine alors ?) : dis donc, occupe-toi de toi et moi je m'occupe de moi, d'accord ?

lui (voix de gentil garçon obéissant) : oui d'accord, tu as raison

moi : en fait si je veux pouvoir te faire une tisane, je suis obligée de faire la vaisselle

Il sort enfin, tout pimpant (mais vert) dans sa serviette de bain. Il se met à farfouiller dans sa chambre.

moi : tu veux pas te coucher à un moment ?

lui : faut que je trouve un tee-shirt

10 minutes après

moi : ça y est ? tu l'as trouvé ton tee-shirt ?

lui : oui voilà. (Se met au lit) (Ne jamais désespérer)

5 minutes après

lui : ah non j'ai trop chaud, faut que je l'enlève ce tee-shirt. (Se défringue, me câline un peu et s'endort aussi sec)

Voilà, c'est lui le mec que j'aime.

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