vendredi 1 décembre 2006

♫ Aller au charbon, aller aux ouailles, chercher la houille ♫

Après la séance d'analyse (bien, merci) du jeudi (ouais parce que le jeudi, je dis), je monte dans le métro. Ça te paraît peut-être d'une banalité affligeante (t'as remarqué que la locution banalité affligeante est elle-même d'une banalité affligeante ?), mais c'est pas dans mes habitudes. Enfin si, je prends le métro, évidemment, et quotidiennement qui plus est...

Sauf après une séance d'analyse. Il paraît que la marche à pied est un excellent stimulant de la réflexion...Mais quand j'ai un rencard derrière, je prends le métro. Dans lequel je reçois, oh quelle surprise (au final j'ai pa srépondu au dernier SMS d'invitation, et donc j'étais en droit de penser que la balle était dans mon camp non ? Non) : il me semble découvrir ton prénom avec certitude : Désirée ! (encore ! mais encore raté...) Je t'appelle d'ici dimanche, Sigmund, c'est mon challenge, oublie pas ! (je me fais pas trop de souci, il a pas l'air de vouloir oublier) (et en attendant merci de vaquer à tes occupations, fais-toi discret si possible).

Je rejoins (comment ça où ? Dans un bar. Réfléchis) le mec d'une amie. Il me demande où j'en suis de mes amours. Non mais ça, c'est LA question, je sais pas si tu mesures bien 1m75 ou la portée de mes paroles, c'est la question qui fait marrer dans les chaumières le soir au coin du feu. Déjà le pluriel. Alors tes amours ? C'est une expression mille fois entendue ok. Mais quand elle s'adresse à moi, le pluriel il est pas là pour faire joli (non parce que souvent on se dit, tiens je vais dire ça, ça va faire joli), le pluriel il est à prendre au pied de la lettre. Avec le sourire qui va bien...Donc il me demande hein...Toi je te raconte pas, tu sais déjà.

Quand sa copine arrive (mon amie donc), on s'engouffre dans la Mutualité. Tu sais comment c'est, t'as toujours, histoire de se chauffer, la première partie un peu laborieuse (jeu de mots, normalement tu comprends plus loin), qui transpire le trac, qui regarde trop son texte mais qu'on encourage quand même, on n'est pas des brutes.

Puis arrive la tête d'affiche, sous les applaudissements. Olivier Besancenot, à la tribune, sans filer, à part un petit cahier pour lire les citations qu'il connaît pas par coeur. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est excellent orateur. Et là, en plus, étant donné qu'il est face à un public conquis...

À quelques exceptions près en ce qui me concerne...Bon après "quelques", ça dépend du point de vue...Et comme faut bien que je décide pour qui voter, il est jamais trop tôt pour s'intéresser à ce qui se dit ici ou là. Je commence par lui (non parce qu'Arlette, arrête hein, pitié), après je décale vers la droite (pas la droite droite, vers la droite de lui), pas trop loin non plus, déconne pas, la gauche "royaliste" je crois pas que ce soit possible pour moi...enfin bon parlons pas de sujet qui fâche, bon sang de bonsoir je te parle politique là, qu'est-ce qui m'arrive ?...et pour finir je fais mon choix...

Il est donc devant un public conquis, ce qui lui permet de faire de l'humour plutôt drôle. À la fin, tradition oblige, on se lève et le poing (gauche tant qu'à faire, mais y a pas d'obligation) pour entonner la chanson d'Eugène Pottier et Pierre de Geyter. La salle commence à se vider. On s'emmitoufle en prévision du froid, quand le gars à côté appelle (je sais pas si tu vois comment c'est foutu la Mutualité, mais en fait c'est pas grave, juste pour te dire qu'on est balcon) :

Eh Olivier !

L'interpellé lève la tête : Ah t'es venu ? Ça fait longtemps que t'es là ?

Oh une demi-heure...

Ah ok...

Eh Olivier, c'était bien. Franchement t'as assuré !

Ouais ? t'as trouvé ?

Ouais t'as bien assuré. Bon, Olivier, j'y vais là. À demain, au taff !

Ouais, à demain au taff !

♫ Et pour finir, recommencer, se lever tôt ♫

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