Malgré mon âgé avancé, figure-toi que je porte des jeans et que je fréquente des djeuns.
Des jeunes quoi. Mais pas des jeunes relativement à moi, non, des jeunes dans l'absolu, des vrais de vrais, des qui vont encore à l'école et/ou qui ont des boutons. Tu me diras, y a des profs acnéiques. Ouais, t'en encore décidé de faire ta mauvaise tête. Quand je dis je les fréquente, pour te donner un exemple, ils m'invitent chez eux. Forcément j'appréhende, vu que le conflit des générations c'est écrit dans les livres je te signale. Mais j'y vais.
Ah oui parce que les jeunes des fois ça a un chez-soi. Pas toujours hein attention, bien souvent ça vit chez ses vieux un jeune. Ou alors en cité U, ce qui n'a rien à voir avec les supermarchés. Quoique. Cependant y a aussi les adeptes de la colocation, plus on est de fous moins on paye, voire les couples de djeuns qui vivent à la colle (alors ça, autant te dire que ça me dépasse : tu sais bien que j'ai attendu 84 ans avant de m'y mettre...Ouais eh ben je suis pas précoce, un problème ?) (non mais en vrai j'ai vécu avec d'autres hommes que monamour, je t'en parlerai peut-être un jour). Là c'était pendaison de crémaillère. En l'occurrence, ces djeuns, par je ne sais quel hasard, s'étaient équipés du sol au plafond dans un magasin suédois, mon dieu quelle faute de goût, ça sait pas vivre un djeun, toujours à faire des économies de bouts de chandelle, alors que se fournir chez les antiquaires, je voudrais pas dire mais c'est quand même autre chose. Moi par exemple je rêve de la table basse très originale que j'ai vu aux puces ce week-end (bon je sais pas encore par quels moyens je vais me la faire offrir mais là n'est pas la question) (tiens à ce propos, je trouve scandaleux qu'Arte ne diffuse pas les films en VO (ça fait bien intello de gauche, ça, comme remarque non ?). Alors oui, tu vas dire ça n'a rien à voir, mais si je précise que mon fantasme sexuel numéro 1, c'est de braquer une banque (bien sûr que si c'est sexuel) (surtout Al Pacino), tu peux deviner ce que j'ai maté hier soir à la télé). Enfin bon, faut croire que le djeun est globalement pauvre, le pauvre.
Ce qui ne l'empêche pas de te convier à de sympathiques agapes, car le djeun, non content d'être généreux, est un fêtard. Ouais ben facile de faire la fête quand on n'a pas de rhumatismes. Facile de faire la fête quand on peut enchaîner les nuits blanches sans fatiguer. Facile de faire la fête quand on n'a rien de mieux à faire, à part ses études mais bon hein hum. Non crois-moi, le djeun a beau être sacrément noceur, il a aucun mérite.
Laisse-moi maintenant t'introduire la bande de djeuns en présence : un centralien (et non pas un centriste, surtout que je suis pas sûre qu'il ait le droit de vote pour l'instant) (oui on m'apprendrait qu'il a sauté toute l'école primaire que ça m'étonnerait pas), deux polytechniciens (non, pas genre qui savent déboucher une bouteille de vin ET décapsuler une canette de bière, des vrais polytechniciens de l'X) (mais peut-être encore puceaux, c'est pas incompatible), un de l'école des Mines (à ne pas confondre avec un mineur, même si sans aucun doute une belle carrière s'ouvre à lui), deux agrégés de Physique et une agrégée de Lettres Classiques dont un normalien (quoi de plus normal ? à ce stade des présentations, rien ne t'affole).
J'te jure, y a plus de jeunesse.
Là où ça coince pas mais où, au contraire, ça coïncide, c'est que vlà peu de temps, je me suis inscrite à un concours. Ouais je sais, je fais des trucs de ouf parfois. Pour l'instant, dans ma longue vie professionnelle, j'en ai réussi 3 (arrête, tu vas me faire rougir), dont le dernier qui m'a fait faire un gros bond en avant niveau intérêt du travail et rémunération. Non parce que quand tu vois les perspectives d'évolution, tu te dis bon ben va pour le concours, ça ira plus vite...Et là, il m'en reste un à passer, un que j'ai jamais tenté, un qui me mènerait au faîte du sommet tu vois. Mais attention hein, quand tu sais que t'as autant de chance de réussir un concours que de gagner au loto...oui j'exagère oh ça va, en fait t'as plus de chance de gagner au loto (on peut s'apitoyer un peu merde...), puis je te signale que les postes offerts se réduisent comme peau de Balzac pour rester poli. Alors, n'étant pas née de la dernière pluie, je garde présent à l'esprit ce moyen mnémotechnique pour garder les pieds sur terre : dans concours, y a plantigrade, et dans plantigrade, y a se planter, se vautrer, se ramasser...Surtout que celui-là il est dur dur dur et que je suis loin d'être prête. L'idéal serait d'être opérationnelle pour cette session ; en pratique ce sera le cas au plus tôt pour celle d'après.
Endurance mon amie, viens m'habiter pour les mois et années à venir...Et autorise-moi au moins, en guise de distraction, les bals des grandes écoles...
5 commentaires:
Quel talent putain!!!!
Et sinon, t'as jamais pensé à imprimer une liste de maisons d'éditions?
Des Centraliens, des Polytechnicos, des Normalistes...
Ou sont passé les djeunz de mon adolescence ? Le sympathique dealer, le futur chomeur, le rugbyman au pack de kro , et surtout les 25 étudiants en droit 3ème première année ? Tout se perd dans ce pays depuis quelques temps....
Aaaahhhh les bals des grandes écoles !!! Quelle légende légendaire qui donnent envie !
massinissa < merci merci, du fond du coeur, en plus quand j'étais petite je voulais devenir écrivain, mais l'édition bon...qui sait, un jour peut-être, quand j'aurai quelque chose à dire d'un peu construit
the dekk < ouh la mon bon monsieur, à qui le dites-vous ? Mon préféré c'était le sympathique dealer, qui exerçait toujours une certaine fascination sur la jeune lycéenne que j'étais, l'objectif étant de devenir sa petite amie le temps d'un trimestre
yelka < paraît-il que les galas des grandes écoles, c'est mythique, avec open bar, drogues à gogo et des djeuns qui vomissent dans les coins !
coule !! de la photo à faire alors !! oops...
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