Un apéro en terrasse avec l'Écrivain, c'est jamais décevant. On a beau se voir quasiment jamais, on reprend la discussion comme si c'était hier. On arrive à parler de la "relation", l'"histoire", bref le truc qu'on a vécu ensemble...ouais c'est assez nouveau ça, et même on en rit. Non mais attends on l'a échappé belle je te signale et crois-moi qu'on est ravi d'avoir préservé cette amitié. On s'aime et on se le dit avec des mots. Contrairement au charmant charmeur chilien avec qui on se le dit plus avec les corps tu vois.
J'étais tranquillement à tanguer (j'avais mangé toutes les chips mais ça éponge pas vraiment) sur un Vélib, autour de minuit, après cet apéro avec l'Écrivain, quand arrive un SMS du charmant. Bon ben je fais demi-tour du coup. Oui oh je sais, je sais. Il faut te dire, au cas où tu l'aurais pas compris, que j'étais déjà bien attaquée. Et donc (enfin je suppose, y a pas forcément lien de cause à effet) le premier parachute, je le sens pas du tout. Ah non je t'assure hein, juste les vapeurs de l'alcool se dissipent de plus en plus mais à part ça je ne vois rien venir. Le charmant m'en propose donc un second. Qui fait son gros effet.
Disons que je suis passée d'un état à un autre sans transition. Je me souviens avoir été très étonnée de voir mon visage dans la salle de bain, enfin non bien sûr je m'attendais à voir apparaître un visage dans le miroir au-dessus du lavabo mais je me trouvais bizarre. Tu me diras j'avais sans doute pas tort.
Je me souviens que plus tard, ou plus tôt, j'avais les yeux fixes et écarquillés et je disais au charmant J'ai peur-j'ai peur-j'ai peur, mais c'était une sorte de peur en dent de scie, presque agréable parfois, et le charmant disait avec sa voix toute douceRegarde-moi, t'es en train de faire un bad trip là, j'ai déjà vu des gens faire un bad trip, t'es en train de faire un bad trip, regarde-moi, ça va aller, et oui ça allait, je voyais son visage tout pixellisé, très joli, j'avais plus peur.
Je me souviens avoir fumé une clope assise sur le rebord de la fenêtre et j'avais l'impression d'être dans le corps d'une poule. Oui, une poule.
Je me souviens pas le moment où j'étais toute nue et toute seule sur le futon, les jambes en l'air et l'air d'aller très bien. Devine qui m'a raconté ?
Par contre je me souviens des caresses, celles que je faisais au charmant et celles que je me faisais à moi-même.
Et aussi du charmant qui me disait qu'en fait on est frère et soeur lui et moi.
Le lendemain on se réveille tard et pendant que le charmant mange une salade, j'ai des remontées bien puissantes, je peux juste grignoter une crevette et un tout petit peu d'avocat.
Puis je retrouve monamour, qui est un homme exceptionnel, je ne le dirai jamais assez...je veux dire, j'ai "découché", non découché j'aime pas, mais bon c'est bien ça que j'ai fait en même temps, j'ai découché trois fois en une dizaine de jours et on se retrouve, comme si de rien n'était, il est content de me voir et moi je suis love, un peu en chaleur aussi, mais surtout love love love.
Je me demande quand je vais prendre l'atterrissage en pleine gueule, j'anticipe le mal, d'autant que le lendemain on part à Londres, s'agit d'être en forme quand même, pas se la jouer vieille loque en descente, assurer quoi merde. Alors, cette douleur physique et mentale, elle vient quand ? Eh ben crois-le, crois-le pas, elle est pas venue. Je sais pas ce qui s'est passé, rien à voir avec la première fois, même pas mal.
Cela dit (après ces quelques jours à Londres, où j'espérais pas trop me mettre au vert (vu que c'est une ville bien festive) mais les idées en place oui), j'ai repris le taff. La première chose que j'ai fait en arrivant ce matin, c'est ranger mon bureau. Ce soir j'attaque la chambre et après je crois qu'on est bon.
3 commentaires:
Ranger ses affaires ça fait du bien, je trouve. Perso j'ai l'impression de ranger mes idées en même temps :)
Et alors Londres ? Bien ?
Tiens, moi c'est pareil (enfin si j'ai bien analysé ton sentiment) : lorsque je découche, j'ai ensuite une vague submergeante d'amour pour mon amoureuse. C'est peut-être du panérotisme : tout va bien, tes petits chacras sont tout ouverts, tu aimes tout le monde (ou presque) et tu as envie de coucher avec tout le monde (ou presque)
yelka < ah ouais ouais très très bien Londres, très très bien
Bob < oui c'est tout à fait ça, à la nuance près que l'effet parachute chez moi n'était pas totalement dissipé. Si toutefois il est dissipé aujourd'hui, ce qui reste à prouver.
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